Accueil > Et c’est ainsi que Siné est grand !

Et c’est ainsi que Siné est grand !

Publie le jeudi 17 juillet 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

de Maxime Vivas

Il y a eu les procès en antisémitisme contre Pascal Boniface, directeur de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), Alain Menargues, directeur de l’info sur RFI, Charles Enderlin, de France 2, Daniel Mermet, de France Inter, Edgar Morin, philosophe mondialement connu et respecté.

Parmi les noms cités « se sont glissés » (comme disait Pierre Desproges) quelques juifs et même un Israélien.

Je n’en dis pas plus, je sors d’en prendre, merci bien. Naguère, j’avais cité imprudemment un excellent propos de Paul Morand sur la littérature. Une nuée de chasseurs de néo-nazis m’est tombée dessus. Je venais alors de publier un livre contre un collabo antisémite nommé Louis-Ferdinand Céline. Peu importe ! J’ai argué mon vécu qui me rend allergique au racisme pour l’avoir subi, ayant eu le tort de grandir en un lieu et à une époque où la honte dans le village était d’avoir une fille qui aurait épousé un fils d’Espagnols, c’est-à-dire de rouges-anarchistes-bouffeurs-de-curés et mangeurs-du pain-des-Français. Pas convaincant ! Il a fallu que des amis écrivains se portent garants pour que le soufflé se dégonfle en expulsant de l’air puant. Peu après, Didier Daeninckx, dont on sait qu’il est vigilant sur le sujet, m’a envoyé un petit mail sympa.

Acquitté, mais n’y revenez pas !

L’expérience m’a permis de voir de près les fanatiques-intégristes-gardiens de l’ordre moral religieux. Je tremble de voir un jour ces types-là au pouvoir.

La fausse affaire Siné est la goutte d’eau dans le bénitier islamophobe de Philippe Val. Pour qui sait lire sans chercher dans les textes des mots qui feraient jeter au feu des centaines de livres et museler autant d’humoristes, il n’y a pas de quoi appeler au lynch. Par lâcheté, on pourrait dire à la rigueur que Siné a été maladroit. Par lâcheté.

A la vérité, il est couillu d’affronter en suivant la grande Inquisition et le Despote-Directeur-Grand-Timonier et Grand-Commandant en chef de Charpie-Bobo.

Il est temps de se mettre tous ensemble à acheter plutôt le Plan B et d’aider ce bimestriel à devenir mensuel puis hebdomadaire, histoire de purifier l’atmosphère médiatique.

Continuer à lire le baveux de Val, caricature d’un ancien concentré d’impertinence et de liberté nommé Hara-Kiri, c’est aussi con que de continuer à lire Libération en y cherchant l’esprit de Sartre.

« Donne un cheval à celui qui a dit la vérité. Il en aura besoin pour s’enfuir », dit un proverbe arabe.
Or, le vieil iconoclaste athée fait face, refuse de s’agenouiller et il est viré.

Et c’est ainsi que Siné est grand !

MV

Messages

  • Siné n’a jamais démissioné, une pétition de soutien a été lancée selon libération

    Un article sur bakchich, rue 89, Marianne, libé

  • Savez-vous où on peut signer la pétition de soutien à Siné ? Je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais le procès qu’on lui fait est ridicule et odieux. Pour ma part, j’échangerais volontiers cent renégats crypto-sarkosystes à la Philippe Val contre un seul Siné !

  • Dans un Article publié dans le n° 31 de CQFD (www.cequilfautdetruire.org), Olivier Cyran évoquait déjà le combat à géométrie variable pour la liberté d’opinion de Philippe Val :

    "Plus discutable est la posture qui consiste à se faire mousser en rempart contre le péril sarrasin. Depuis le 11 septembre, l’hebdomadaire ne cesse de rhabiller le vieux tropisme anti-arabe aux couleurs plus tendance de l’islamophobie. Ses deux spécialistes en capillo-détection, Fiammetta Venner et Caroline Fourest, martèlent semaine après semaine que les barbus sont partout, chez les banlieusards, les alter-mondialistes, les pacifistes… Elles ont même réussi à dénicher un poil à barbe islamique dans la tonsure de la LDH. Mais le plus prompt à se poser en héros de la résistance antiterroriste, c’est le patron, Philippe Val. Ses fulminations incessantes contre quiconque s’écarte de l’axe du bien ont découragé jusqu’à ses lecteurs les plus tenaces. Même Pascal Boniface, directeur du très « expert » Institut de relations internationales et stratégiques, et à ce titre peu suspect de ben-ladisme, en est tombé de sa chaise. Philippe Val est un « vendeur de l’idéologie néo-conservatrice américaine, constate-t-il. Sharon et Bush sont ses héros positifs, ceux qui osent les critiquer sont selon lui complaisants avec les terroristes. Dans la grande bataille des idées à laquelle nous assistons, Val constitue un élément important. La tonalité ironique du journal, les dessins humoristiques lui permettent de vendre l’idéologie néo-conservatrice contenue dans ses éditoriaux à un électorat qui n’aurait pas naturellement penché de ce côté. »
    Il est vrai qu’on ne saurait faire grief à « l’ami Val », comme l’appelle Serge July (Libération, 09/02/06), de bomber le torse contre les forces du mal. La liberté d’expression réside précisément dans le droit reconnu à chacun de l’accommoder à sa propre sauce, fût-elle pleine de grumeaux. L’ennui, c’est que ce droit si abondamment étalé par le directeur de Charlie ne vaut que pour lui-même et ceux qui pensent comme lui. Ses ex-collaborateurs en savent quelque chose : en cas de divergence, l’esprit des Lumières vire subitement au despotisme pas du tout éclairé."
    l’opinion du chef

    Voir aussi le rôle de l’avocat du journal qui est aussi celui de CLEARSTREAM !!!
    Finance sacrée

  • A l’époque où C.H. publiait ses mauvaises "caricatures" visant les croyants musulmans, j’ai été choquée et je l’ai dit ;
    http://pageperso.aol.fr/stengazeta/ephemeride_fevrier_2006.html
    Même ci beaucoup de sites m’ont censurés,( mais chacun reste avec sa conscience). On m’a pratiquement traité d’"islamiste" sous entendue et cela en fonction des sensibilités des critiques, que, soit j’étai une sombre obscurantiste, soit quasiment une « terroriste » ; que di-je : « Talibane ! » (Je suis d’origine chrétienne orthodoxe et avec l’age, mes origines deviennent pour moi, ma vérité…) On peut se sentir appartenir à une foi et être ouvert à celle des autres, à la sensibilité et à la culture de l’autre. L’appartenance à des racines culturelles permets cela et il y a même des communistes assez sures d’eux (et cela implique l’acceptation du doute) pour être ouvert aux autres sensibilités. Aussi, j’avoue que Ciné et son hystérie antireligieuse me font sourire quand cela ne me blesse pas pour ceux qu’il « caricature » Et j’avoue que sa virulence anti-judaïque ne m’amuse pas.
    Mais voila : Il y a deux poids deux mesures. Insulter l’islam semble être devenu en occident, un devoir national voir patriotique, alors que se permettre de se moquer du sionisme qui n’est qu’un sectarisme national-religieux du judaïsme, devient un crime contre l’humanité. Et pour cela, le libre journal Charlie Hebdo, vire un journaliste, (peut être mauvais mais qu’est ce que cela change si il est bon où mauvais), pour « déviation idéologique » journaliste qui se fait traiter « d’anti-sémite ?! » Il est vrai que nous vivons à une époque où même de personnes véritablement de culture sémitique (les arabes) se font traiter d’antisémites et par la même niés dans leur identité.
    Ciné, je n’aime pas vos caricatures mais je comprends votre sensibilité (votre fragilité ?), tel est, dans tous les cas mon désir.
    Votre mise à la porte par Monsieur Val qui, décidément, n’est vraiment pas drôle, est une insulte à l’intelligence et encore une fois une limitation de la liberté d’expression de la presse et cela devient une habitude dans cette belle Sarkozye..
    Monsieur Ciné vous avez mon soutien et ma compassion, ceux d’une mystique respectueuse de la perception du monde des autres, une mystique à tendance humoristique.
    Mais vous reproche-t-on un certain antisémitisme ou, plus tôt, votre rejet de la dynastie sarkozyenne.
    Gardez le sourire Monsieur Siné , il n’y en a que pour moins de quatre ans.=)) ... enfin ci nous restons dans le respect de la constitution...

    • @ Maxime Vivas,

      Je crains que le procès d’intention dont vous avez été la victime obéit à une volonté d’imposer une pensée normative.

      Vous appréciez tel écrivain en raison de qualités intrinsèques du texte et vous voilà désigné à la vindicte des gardiens du temple de l’orthodoxie littéraire.

      Au cas d’espèce pourquoi citer positivement un texte de MORAND, cet homme jugé moralement antisémite et favorable au régime de Pétain si ce n’est parce que vous avalisez l’oeuvre et approuvez son comportement durant l’occupation.

      Dès lors, les grands prêtres sont là prêts à instruire à charge le procès de l’hérésiarque et à envisager les sanctions de nature à l’écarter de la vie culturelle ou dans le meilleur des cas à lui adresser une admonestation.

      Siné a le malheur de ne pas se coucher. Il se sait menacer par Val, la honte du journalisme hexagonal, pour avoir écrit contre le comportement du Directeur à l’encontre du journaliste Denis Robert dont le malheur fut d’attaquer Clearstrem. A cela j’ajoute que l’avocat de cette banque de compensation est défendu par l’avocat de Charlie Hebdo.

      Val, lui, si proche du racisme anti-arabe et ennemi déclaré des islamistes porte une accusation blessante d’antisémitisme à l’encontre d’un homme comme Siné, ennemi impénitant de toutes les religions, mais militant infatigagle de la guerre d’indépendance en Algérie lequel n’a pas de leçons à 80 ans à recevoir "de cette notable quantité d’importance nulle" vouée à la servilité et à l’opprobre de tous les hommes libres.

    • Siné dit en image ce qui a été dit et répété oralement ou par écrit des dizaines de fois. Que des sionistes replets exploitent aujourd’hui les souffrances et la mort bien réelles de dizaines de milliers de juifs.

      Lire, par exemple, l’ouvrage d’Idith Zertal « La nation et la mort » sous-titré La Shoah dans le discours et la politique d’Israël, écrit en 2002 (déjà !) et publié aux éditions de la Découverte en 2004.

      Il ne dit rien d’autre. Mais il le dit en 289 pages.

      Comme quoi, une image vaut des dizaines de milliers de mots.