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Nucléaire : Des agents d’EDF font valoir leur "droit de retrait" et exigent la sécurité

Publie le mardi 25 mai 2004 par Open-Publishing
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Nucléaire : Des agents d’EDF font valoir leur " droit de retrait " et exigent l’application des règles de sûreté.

paru dans L’Humanité du 19 août 2003

« Sécurité-sûreté : alerte rouge à Dampierre ! » C’est le titre d’un tract rédigé par les communistes de Dampierre-en-Burly (Loiret) et distribué aux salariés de la centrale nucléaire située sur la Loire. Ce texte a fait rompre le silence radio qu’observait jusque-là Jean-Philipe Bainier, le directeur du site, à propos d’une affaire troublante. Dans un message adressé à tous les agents de la centrale, tout en se gardant bien de répondre sur le fond, Jean-Philippe Bainier accuse les communistes d’irresponsabilité et parle d’ » écrits d’un autre âge et totalement décalés avec nos valeurs « . Il reste que les militants communistes de la centrale n’ont fait que rendre publics des faits qui ont donné lieu à maintes démarches syndicales, notamment de la part du syndicat CGT de Dampierre (majoritaire) qui, il y a déjà deux mois, s’exclamait : « AZF : alerte zone franchie. Stop. Nous exigeons la transparence pour tous ! »

De quoi s’agit-il ? Le 4 juin dernier, onze agents EDF de la centrale « chargés de contrôle et de surveillance « adressaient un courrier à leur chef de service dans lequel ils lui signifiaient leur « refus de continuer à exercer « leurs « missions de chargés de surveillance et contrôle dans les conditions édictées dans le document joint en annexe « . « Nous estimons faire valoir notre droit de retrait. En effet, il nous est demandé de ne pas respecter les règles élémentaires de sûreté (....). Nous ne participerons pas à de tels actes qui vont à l’encontre de nos valeurs de service public et à l’encontre des formations spécifiques que nous avons reçues », expliquent-ils.

Signé de quatre hauts responsables de la centrale, le « document joint en annexe » est une note dont l’objet « stratégie d’analyse des dossiers à appliquer sur la levée de la génératrice inférieure « demande entre autres la « levée des mères par EXP, sans attendre l’analyse premier niveau et en parallèle ». En clair, l’analyse premier niveau est le contrôle réalisé par un agent EDF formé et habilité sur des matériels qui ne peuvent être utilisés qu’après avoir été l’objet de ce contrôle

Dans le cas qui a provoqué le refus des onze agents EDF de poursuivre leur mission, il s’agit des travaux de robinetterie effectués sur la tranche 3 de la centrale en arrêt depuis le mois de mai. Ces travaux sont assurés par la société ENDEL (récemment rachetée par Bouygues) qui, à l’instar de nombreux autres groupes industriels privés comme Alstom, ONET, Polinorsud, est appelée à intervenir régulièrement sur les centrales nucléaires.

Pour les opérations sur Dampierre, ENDEL aurait dû mobiliser 80 personnes qualifiées. Or, depuis l’arrêt de la tranche, seulement 40 salariés embauchés dans le cadre de contrats à durée déterminée effectuent les travaux de robinetterie « dans des conditions où la rentabilité financière pour EDF et les entreprises sous-traitantes font que l’électricien public délivre de plus en plus de dérogations et les employeurs sous-traitants contraignent leurs salariés à passer outre les règles élémentaires de sécurité », explique Pascal Farras, un agent EDF élu CGT au CHSCT. « Il n’est pas rare, en effet, de voir des salariés d’ENDEL être employés la même semaine sur deux centrales à la fois, où des agents EDF, accrédités pour donner le feu vert afin de passer à une nouvelle opération, découvrent en arrivant que des opérations ont été effectuées sans leur autorisation, simplement pour aller plus vite et donc réduire au maximum les coûts », précise de son côté Alain Denis, l’un des secrétaires du syndicat CGT de la centrale.

Ces syndicalistes s’inquiètent d’une gestion d’EDF qui, se préparant activement à la privatisation, « bafoue le savoir-faire et prône la réduction des coûts ». Il y a quelques semaines, lors d’une rencontre avec les autorités de sûreté, les représentants du syndicat CGT de Dampierre avaient fait valoir qu’ « entre les coûts induits, les investissements nécessaires pour maintenir les compétences dans les entreprises et les maintenir en activité, la dégradation des prestations du fait du dumping social et de la baisse des marchés, le risque de voir la maintenance passer sous contrôle de tel ou tel holding, le coût pour EDF au final est bien plus lourd qu’on le laisse entendre « . C’est pourquoi le syndicat réclame qu’un « réel débat soit ouvert sur le site et sur ses modes de fonctionnement et d’organisation » ainsi que « l’arrêt total du dumping social parmi les entreprises prestataires ».

Source : Sortir du nucléaire

http://www.sortirdunucleaire.org/

http://www.stop-plutonium.org/

Ecolo+

Messages

  • EDF REINVENTE LE SERVICE PUBLIC

    Chez EDF, on s’y connaît en service public. Mais si, pour nous, le service public c’est avant tout l’approvisionnement de tous en électricité fiable et propre (électricité produite, transportée et vendue par des opérateurs responsables et soucieux de l’intérêt général), chez EDF c’est beaucoup plus simple : fournir un maximum d’électricité nucléaire à ceux qui peuvent se la payer afin de remplir ses caisses. Le reste, c’est de la littérature du service communication pour fidéliser les clients.

    EDF : LE PUBLIC AU SERVICE DE LA SURCONSOMMATION

    Chez EDF on préfère donc pousser à la consommation de chauffage électrique coûteux et polluant plutôt que de donner des conseils d’économie. Si l’énorme facture que ça entraîne n’est pas payée, EDF coupe le courant ou limite la puissance : le client ne peut plus se chauffer. A cause de cette politique, chaque année plusieurs dizaines de millions (40 millions d’€uros en 2001) sont dépensés par l’Etat, les CAF et les services sociaux départementaux pour aider les familles démunies à payer ces factures. EDF cotise à hauteur de 25% : c’est à dire qu’elle verse 1 €uro pour être sure d’en encaisser 4.

    BREF, CHEZ EDF, LE SERVICE PUBLIC C’EST SIMPLE COMME UNE GROSSE FACTURE.

    http://www.edfdemainjarrete.org/

    Greenpeace