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L’Italie en accusation après la publication des photos de deux fillettes roms mortes sur une plage de Naples (video)

Publie le jeudi 24 juillet 2008 par Open-Publishing
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de Salvatore Aloïse

Les photos sont choquantes. Sur la plage, la vie continue comme si de rien n’était alors que deux corps gisent sur le sable. Ils ont été recouverts d’une serviette de bain. Près de Naples, samedi 19 juillet, deux fillettes roms viennent de se noyer. Elles s’appellent Violetta et Cristina, respectivement âgées de douze et onze ans. Elles étaient venues du campement voisin vendre leur pacotille sur la plage, comme chaque jour. L’indifférence saute aux yeux.

Sur une des photos, derrière les corps, on voit, sur le fond, un couple assis au soleil. Un homme téléphone. Deux autres images montrent les cercueils transportés devant une rangée de transats avec des gens allongés face à la mer. Quelqu’un rentre, tranquille, de sa baignade.

C’est cette indifférence que dénonce l’archevêque de Naples, Crescenzio Sepe, dans La Repubblica, qui a publié ces photos terribles, lundi 21 juillet. "Ces images, dit le prélat, font encore plus mal à Naples que celles de ces derniers mois de la crise des déchets."

Les photos font le tour du monde. Un journal britannique, The Independent, écrit à la "une" que "les Italiens n’ont plus de respect de la vie des roms". Amalgame inévitable entre la mort des deux petites et le recensement en cours dans les camps nomades du pays. Taxé de "raciste" par le Parlement européen, ce fichage est perçu comme la preuve définitive de la "dérive xénophobe" du gouvernement Berlusconi.

RECENSEMENT CONTESTÉ

La communauté rom aussi est indignée. La grand-mère des victimes s’en prend aux secours et à l’indifférence générale sur la plage. Selon les secouristes, au contraire, tout ce qui était possible a été fait. Les fillettes étaient quatre. Il faisait chaud. Elles ont décidé de se baigner, tout habillées, probablement sans savoir nager. La mer était agitée.

Deux ont pu être sauvées. Les autorités reconnaissent que si les corps sont restés longtemps sur la plage, c’est à cause des démarches pointilleuses prévues par la bureaucratie dans ce genre de cas.

Ce n’est pas la première fois. Plusieurs cas semblables ont été signalés ces dernières années. Avec des victimes italiennes et étrangères. Reste qu’en ce moment l’Italie est surveillée de près. Une mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est d’ailleurs ces jours-ci dans les camps nomades où se déroule le recensement contesté. Dans la capitale, les opérations de récolte d’informations, conduites par la Croix-Rouge, ont débuté, lundi 21 juillet. D’ici à la fin du mois, le gouvernement doit rendre un rapport complet sur le déroulement du recensement à la Commission européenne.

http://www.lemonde.fr/europe/articl...

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