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La CIA ne vend pas de tee-shirts

Publie le vendredi 25 juillet 2008 par Open-Publishing

de Maxime Vivas

Pendant la guerre froide, pour contenir l’influence des Soviétiques, la CIA avait créé Radio Free Europe qui émettait en direction des pays de l’Est.

Parmi les promoteurs de cette radio, on trouvait un certain Frank Altschul.

Parallèlement, afin de préparer son opinion publique à une éventuelle intervention contre le bloc socialiste européen, l’Administration états-unienne avait organisé une opération d’intoxication médiatique sur son propre territoire. Une organisation prétendument formée de citoyens apolitiques (The Committee on the Present Danger) fut créée à cet effet.

Parmi ses principaux animateurs, figuraient Frank Altschul et William J. Donovan.

Qui est William J. Donovan ? Un officier états-unien qui, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, avait fondé l’OSS (Office of Strategic Services) l’ancêtre de la CIA (Central Intelligence Agency). Pendant la guerre, il dirigea les services secrets US.

L’OSS forma les futurs directeurs de la CIA. Parmi eux : William Casey. C’est sur recommandation de ce William Casey que la NED (National Endowment for Democracy) a été fondée par l’Administration Reagan au début des années 1980. La NED avait pour objectif de masquer la CIA en faisant écran entre cette dernière et les récipiendaires. « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui, était fait secrètement par la CIA il y a 25 ans. » a concédé au Washington Post (22 septembre 1991) Allen Weinstein, le premier président de la NED.

Mais revenons un instant sur ce Frank Altschul qui travailla à Radio Free Europe pour la CIA avec William Donovan, futur chef des services secrets US et fondateur de l’OSS, l’ancêtre de cette CIA dont un directeur fut William Casey, instigateur de la NED, paravent de la CIA. Frank Altschul est aussi le fondateur d’« Overbrook Fondation ».

« Overbrook Fondation » est une association US qui s’ajoute depuis 2007(1) à la NED pour financer Reporters sans frontières.

Excellente nouvelle pour ceux qui croyaient que RSF n’avait d’autres ressources que la vente de Tee-shirts anti-JO (2).


(1) Lu sur le site RSF, juillet 2008, à la rubrique « Comptes 2007 », « Mécénat » : « Les entreprises qui aident Reporters sans frontières sont principalement sanofi aventis et la CFAO, tandis que la liste des fondations privées contient la Fondation Soros, le Center for a Free Cuba, la National Endowment for Democracy, le Sigrid Rausing Trust, la Overbrook Foundation et la Fondation de France ».

Le montant des versements par sponsor est tenu secret. RSF refuse de le communiquer.

La rubrique « Comptes »nous apprend aussi que RSF est désormais sponsorisée par la « Taiwan Foundation for Democracy » Elle ne nous dit pas que l’argent reçu (100 000 dollars, d’après la presse de Taiwan) a servi à créer un centre de propagande qui joue, via Internet et contre la Chine, le rôle que jouait la CIA avec Radio Free Europe contre l’URSS.

(2) De temps à autres, RSF rappelle qu’elle ne s’occupe que de liberté de la presse. Les événements qu’elle a organisés en avril à Paris lors du passage de la flamme olympique en font douter. Il y a surtout été question de l’indépendance du Tibet et des mérites du Dalaï Lama. En outre, RSF jure et qu’elle n’est pas anti-JO, mais anti-cérémonie d’ouverture. Hélas, il suffit d’aller sur le site www.rsf.org/ pour lire ce titre en forme de lapsus freudien : « Pourquoi nous boycottons Pékin 2008 ».