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Réforme de la carte militaire... le miloufe se rebiffe

Publie le vendredi 25 juillet 2008 par Open-Publishing
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Réforme militaire : déception, colère ou soulagement chez les élus locaux et les associations de collectivité

La présentation, le 23 juillet 2008, de la nouvelle carte militaire a suscité déception, colère, ou au contraire soulagement des élus, au-delà des clivages partisans, alors que l’UMP saluait des choix "efficaces" et que le PS dénonçait "la brutalité de la méthode".
Les élus et les populations concernés par d’éventuelles suppressions de bases et de casernes attendaient avec inquiétude la décision du gouvernement, qui conduira finalement, dès 2009, à la suppression de 83 sites militaires.

 A Bordeaux, le maire (UMP) Alain Juppé a exprimé sa "grande déception et son profond regret", après l’annonce du regroupement de l’école de santé militaire, "Santé navale", avec l’école de Lyon. L’ancien Premier ministre a dit avoir "tout fait (...) pour convaincre que ce n’était pas la bonne solution". "Mes arguments n’ont pas prévalu", a-t-il regretté, "attristé".

 A l’inverse, le premier secrétaire du PS François Hollande s’est félicité que la Corrèze, dont il préside le conseil général, soit "épargnée".

 A Mourmelon, le maire (apparenté UMP) Fabrice Loncol a exprimé "son profond soulagement et son énorme satisfaction", après le maintien du 501-503e régiment de chars de combat (RCC).

 "Amertume" à Cambrai, où le maire (DVD) François-Xavier Villain "attend maintenant que des annonces de compensation soient faites", après la confirmation de la fermeture de la base aérienne qui emploie 1.500 personnes.

 Dans l’Est, particulièrement touché par la réforme, le maire PS de Metz Dominique Gros s’est dit "extrêmement choqué et scandalisé" de la suppression de la base aérienne et d’autres unités.

 La dissolution du huitième régiment d’artillerie de Commercy (Meuse) place cette commune de 7.000 habitants "dans une situation très inconfortable", a déclaré son maire Bernard Muller, invoquant "un manque à gagner de 20 millions d’euros pour la collectivité".

 Fernand Lormant, maire (UMP) de Dieuze (Moselle), estime lui que sa ville ne "s’en tire pas trop mal" avec l’annonce de la venue d’une "école militaire" qui comprendrait plus d’un millier de militaires et 350 formateurs, venant compenser le départ du 13e régiment de dragons parachutistes.

 Le maire PS de La Rochelle (Charente-Maritime), Maxime Bono, a quant à lui reçu l’annonce du départ du 519e régiment du train comme un "coup de tonnerre".

L’Association des petites villes de France (APVF) regrette, dans un communiqué du 24 juillet 2008 que les petites villes soient « à nouveau majoritairement touchées par des restructurations, ce qui ne sera pas sans conséquences en termes de démographie et de dynamisme économique pour les territoires concernés ». « C’est la méthode globale qu’il faut changer pour appréhender les problèmes des restructurations de services publics, car c’est la cohésion territoriale qui semble de plus en plus menacée », estime l’APVF citant la réforme de la carte judiciaire, les restructurations hospitalières, les fermetures de commissariats et maintenant la carte militaire.

La Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) évoque quant à elle, dans un communiqué du 24 juillet 2008 des « décisions douloureuses ». Elle craint que cette restructuration provoque des perturbations durables pour l’équilibre des territoires visés, en termes d’évolutions de population, de ressources financières et d’attractivité. « Dans le Nord et l’Est de la France, dans les villes moyennes les plus fragilisées, ces restructurations pourront aussi se traduire par une dégradation importante de leur activité économique et de leur emploi ».
La FMVM s’interroge sur le coût global des opérations de reconversion et en particulier sur la dépollution des sites (hydrocarbures, munitions,…) qui pourra intervenir après même la cession des terrains appartenant pour l’instant aux armées.

Au Parlement, le président UMP de la commission de la Défense du Sénat, Josselin de Rohan, s’est inquiété de l’"impact très fort sur certaines collectivités territoriales" avec "la baisse d’activités sociales et économiques", et la "perte de ressources fiscales".
A l’Assemblée nationale, le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault a dénoncé la "brutalité de la méthode", "le mépris" et les "arrangements entre amis passés sur le dos des régiments".

Le président de la République a quant à lui affirmé, lors d’un déplacement en province, sa détermination à mener jusqu’au bout la modernisation de la défense : "nous ne tremblerons pas". "Notre travail était très profond, très juste, il fallait le faire", a lancé le chef de l’Etat.

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