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Décès de Jean-Jacques de Felice

Publie le lundi 28 juillet 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Une cérémonie d’hommage aura lieu jeudi 31 juillet à 14 heures au crématorium du Père Lachaise.

La LDH salue la mémoire de Jean-Jacques de Felice

En perdant Jean-Jacques de Felice, la LDH perd bien plus qu’un de ses anciens vice-présidents et membre du Comité central.

Jean-Jacques de Felice a participé à tous les combats de la LDH : depuis la guerre d’Algérie où il défendit les militants du FLN, à la défense des réfugiés italiens et encore ces derniers mois de Marina Petrella, il n’est pas possible de citer l’infinité diversité des combats pour les droits de l’Homme et la dignité de chacun auxquels Jean-Jacques de Felice a pris part.

Avocat, il avait fait de son métier le moyen de cette lutte permanente en faveur des plus faibles, qu’ils soient paysans du Larzac en lutte contre l’extension du camp militaire, Kanaks ou Tahitiens, mal logés aux côtés de l’abbé Pierre, étrangers en péril, ou tout simplement hommes et femmes broyés par la machine judiciaire.

Profondément convaincu que le refus de la violence était la seule voie éthiquement possible et politiquement utile, Jean-Jacques de Felice avait obtenu le statut d’objecteur de conscience à un moment où ceux-ci, qu’il défendit à de nombreuses reprises, faisaient l’objet de poursuites judiciaires quasi systématiques. Puisant dans le protestantisme son ouverture aux autres, Jean-Jacques de Felice fût bien plus qu’un militant.

Cet homme a porté la faculté d’entendre, de comprendre et d’aimer à un degré rarement atteint. Chaque homme, chaque femme était à ses yeux revêtu de la même humanité et méritait le même respect, et chacun le ressentait ainsi tout simplement parce que c’était vrai. Jean-Jacques de Felice est de ces hommes dont le souvenir ne s’efface pas parce que ses actes demeurent comme autant de moments de la conscience humaine.

L’hommage que la LDH lui rend est d’autant plus fort et affectueux que nous savons ce que nous lui devons.

A sa femme, à ses enfants et à sa famille, nous présentons nos condoléances et nous leur disons toute notre sympathie.

28 juillet 2008 - Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

 http://www.ldh-france.org/actu_dern...

Messages

  • Hommage à Maître Jean-Jacques de Felice
    Je tien en mon nom personnel et au nom de mon père à résenter mes sincères condoléance à toute la rande famille du défunt qu’est la Ligue de défense des droits de l’Homme, et en particulier à sa petite famille.
    C’est un grand Homme que nous venons de perdre, rien au monde ne saurai remplacer ce monument de la defense, il fut lavocat de mon père durand la guerre d’Alérie, il succeda au défnt Maître Ould-Aoudia assassiné alors par la main rouge, et il eut grandement le courage et l’audace de pendre en charge l’affaire de mon père dans le cadre du collectif des avocats du FLN, assumant ainsi avec conviction une mission qui pouvais lui couter la vie.
    J’espère, dautre part, que le combat singulier de feu Maître Jean-Jacqes de Felice fasse l’objet dune lare vulgarisation pour qu’il soit mieux connu en France et en Algérie.
    Fraternellement :
    OUBAYA Samir
    e-mail : oubaya_samir@yahoo.fr

  • Je ne l’ai croisé qu’une fois. Dans ce cabinet de la rue Lacépède. Un regard attentif. Avec lui, comme avec celle qui partageait son cabinet, Me Terrel, le sentiment de ne pas être qu’un dossier, un cas, un simple numéro à faire traiter par la machine à broyer des vies, qu’est la justice. Un regard, une attention. De l’empathie. Qu’est-ce qui pousse un homme, une femme à tout risquer, et avant toute chose sa liberté, son intégrité physique ? Comment parvient-on à dépasser sa peur de l’enfermement, de la torture policière, judiciaire, pénitentiaire ? Que dire, que faire pour ces personnes qui ont simplement voulu tout, c’est-à-dire la dignité, la liberté ou la réalisation de leurs espoirs ? Etre juste quand le droit est sans pitié. Etre juste envers ceux qui ne croient pas en la justice d’un État, qui préféreraient voir une justice sociale, universelle, s’établir et, pour cela, ont fait des gestes que le droit, l’État, la Morale publique condamnent. Pour tous les écrasés, les invisibles, les insoumis, les matraqués, il n’y a pas de droit à la révolution, à la dissension, à l’insurrection ou simplement à la justice, il y a des combats et la répression. Inévitable. Heureusement, il y a quelques avocats, comme Jean-Jacques de Felice, qui parviennent à lire dans le regard des justes la profonde humanité, celle qui, au-delà de leurs actes parfois insensés, fait d’eux des êtres d’exception. Alors que partout règnent la résignation, la médiocrité, l’hypocrisie, la flagornerie et, surtout la terreur d’État, officielle et officieuse, que certains, certaines se lèvent pour se battre, oser affronter, oser vaincre, il faut leur rendre hommage, mais aussi les défendre. C’est ce qu’a fait Me de Felice. Lui n’a pas besoin qu’on le défende, il a agi en juste et ceux qu’il a défendu, ces indéfendables, lui rendent surement aujourd’hui tous hommage.

    De Montréal

  • C’était un homme d’une humanité exceptionnelle.