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Michael Moore : "Mon dieu, qu’avez-vous fait ?"

Publie le mardi 1er juin 2004 par Open-Publishing

Par Cécile Mury

En apprenant que son dernier brûlot, Fahrenheit 9/11 était sélectionné à Cannes, Michael Moore a déclaré : « Je suis profondément honoré par cette annonce, considérant qu’elle vient de nos ennemis mortels, les Français. ». Bref, il revient et il n’a pas changé d’un poil (hirsute), toujours en guerre civile contre les « Etats Stupides d’Amérique », comme il est dit dans le titre (français) de l’un de ses pamphlets-best-sellers.

Fils d’un ouvrier de la General Motors, neveu du fondateur du Syndicat des travailleurs de l’automobile (UAW), il est tombé tout petit dans la contestation. A Flint (Michigan), la ville industrielle où il est né, et qu’il revisite inlassablement au gré de ses documentaires, il crée déjà un canard étudiant. Devenu journaliste confirmé, il écrit dans Mother Jones, un célèbre magazine de gauche.

En 1989, il casse sa tirelire pour réaliser Roger et Moi, formidable documentaire sur la fermeture des usines General Motors. Ses cibles favorites : le capitalisme (The Big one, 1998), le libre commerce des armes (Bowling for Colombine, sélectionné à Cannes en 2002), et désormais, le président des Etats-Unis himself. La sortie américaine de Farenheit 9/11, qui évoque les liens de George Bush avec les puissantes familles saoudiennes, est actuellement bloquée par Disney, propriétaire de Miramax, la société qui produit le film. S’ensuit une polémique que Michael Moore devrait exporter à Cannes.

Facétieux, volontiers bouffon mais infiniment pugnace, le gars de Flint a plus d’une casquette : auteur, producteur, cinéaste, homme de télé, bateleur, il s’est même essayé à la fiction (Canadian Bacon, 1995). L’icône rebondie et militante de l’Amérique de gauche ira-t-elle ces jours-ci, prêter main forte à nos intermittents ?