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SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008 : La plus grave crise écofinancière depuis le début de l’ère industrielle

Publie le mercredi 8 octobre 2008 par Open-Publishing
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de André-Jean Locussol-Mascardi

J’ai repris dans cet article, tous les textes qua j’ai écrits sur la crise depuis le 1er septembre 2008. Ils font suite à mon ouvrage : "KRACH 2007 : la vague scélérate des subprimes", André-Jean Locussol-Mascardi, éditions, Le Manuscrit, novembre 2007 qui explique les tenants et aboutissants de cette crise et conclue (en septembre-octobre 2006) que la chute des marchés – qui vont plonger jusqu’à 3000 points pour le CAC40 et 8000 points pour le Dow Jones – va nous conduire à la plus grave crise économique jamais connue… pire qu’en 1929 (Krach boursier qui entraîna une crise économique qui dura pendant près de dix ans…).

9/9/08 : KRACH 2008-2009 : l’heure a sonné

LE KRACH 2008-2009 restera dans toutes les mémoires comme la plus grave crise économique de l’histoire depuis l’avènement du capitalisme industrielle, conséquence inévitable et dramatique de la crise des subprimes. Je ne fais qu’anticiper de quelques jours, semaines ou mois ce qui attend l’économie mondiale d’après un nombre d’économistes sans cesse grandissant.

Voyons les faits et rien que les faits : « La quasi-totalité des nos hommes politiques, analystes, gestionnaires de patrimoine – Institutions bancaires et financières unies la main dans la main – nous font croire depuis 13 longs mois que les crises immobilières (crise des subprimes) et financières sont sur le point de se terminer, et que l’impact sur l’économie réelle ne sera pas aussi catastrophique que l’on veut bien le dire. Depuis treize mois, ils nous mentent en s’appuyant sur certains indicateurs macroéconomiques encourageants, et sur une bourse qui résiste. Mais, pourquoi feraient-ils autrement, puisqu’ils « touchent » des rémunérations sur leurs placements, une commission sur les placements de leurs clients, et récupèrent les fruits politiques d’une conjoncture soi-disant clémente – en réalité manipulée par des fonds privés ou institutionnels qui soutient les cours des places boursières, jusqu’à quand ? Un seul des évènements ou indicateurs négatifs que nous enregistrons chaque jour, aurait suffi en temps normal à déclencher une tempête boursière et une grave crise financière pire qu’en 1997 (crise asiatique), 1998 (crise russe) ou en 2000 (crise des technologiques) pour ne citer que les plus récentes… » (extrait de mon article précédent « 2009 : Regardons le krach en Face » publié sur COM4NEWS le 3/9/2008).

« Déjà fin septembre 2007, il a environ un an, la situation était très inquiétante : « La crise financière qui affecte l’économie mondiale a donné lieu à de nombreux articles. La plupart traitent des conséquences vis-à-vis des organismes financiers et du « marché ». Or les conséquences de cette crise n’affectent pas que les seuls acteurs, les banques, les organismes de crédit et les institutionnels ou les individus qui ont de l’argent en trop à placer. Les conséquences de cette crise affectent tous les citoyens et ce, d’autant plus qu’ils sont moins aisés. Qu’on en juge : depuis juillet 2007, 5000 milliards de dollars évaporés, près de 100 organismes de crédit en faillite. Mais aussi plus de 30 000 emplois supprimés pour le seul mois d’août 2007 aux EU. Et plus de deux millions de familles US qui vont très probablement devoir quitter leur logement.

Les banquiers qui finançaient les crédits ont transféré les « risques » par petits paquets, bien enveloppés et ficelés par des agences de rating (ou notation) – qui sont juges et parties et pour lesquelles il y a un conflit d’intérêt qui n’a pas échappé à la commission de Bruxelles qui les surveillent –, à d’autres banquiers. Ceux-ci les ont placés dans des fonds d’investissements qu’ils ont vendus à des investisseurs ou à des particuliers attirés par des rendements plus élevés que la normale (car les taux de ces dettes immobilières étaient comme on l’a vu élevés). C’est la crise des subprime que l’on connaît depuis août 2007 plus particulièrement.

C’est début septembre 2008 que la situation s’est rapidement et gravement dégradée :

– Le 2 septembre 2008, le « LaRouche Political Action Committee » écrivait : « Crise bancaire : enterrons les cadavres britanniques et espagnols… Jusqu’à présent, les banques espagnoles ont été maintenues à flot par la Banque centrale européenne qui a refinancé leurs dettes au moyen de prêts mensuels de quelque 50 milliards d’euros en acceptant en collatéral des titres adossés à des crédits hypothécaires (Mortgage Based Securities) pour 11% de leur volume, un stratagème qui risque de ne pas pouvoir durer éternellement […] Entre-temps, en Grande-Bretagne, le partenaire de Santander, RBS, fait face à une crise de confiance de la part de ses investisseurs, suite à une augmentation de son capital de 12 milliards de livres, et vient de nommer un trio de directeurs non exécutifs chargés d’assurer que la direction protège les intérêts des actionnaires. La Banque d’Angleterre et le gouvernement britannique, déjà aux prises avec les pertes grandissantes de la banque nationalisée Northern Rock, sont incapables de traiter cette crise. Un membre de la Commission de politique monétaire de la BoE, David Blanchflower, a pris une mesure inhabituelle en réclamant publiquement une baisse des taux d’intérêt afin d’obtenir des liquidités. Or une baisse des taux affaiblirait plus encore la livre, qui a perdu 8% par rapport au dollar rien qu’au mois d’août. Notons enfin que le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a déclaré que la Grande-Bretagne fait peut-être face au pire déclin économique depuis soixante ans, tout en ajoutant qu’il n’avait jamais imaginé que le resserrement du crédit serait aussi important. Il est temps de sortir la tête du sable. »

– Le 3/9/2008, la première banque suisse UBS – l’une des plus touchées par la crise des crédits immobiliers à risques, avec 37,4 milliards de dollars de dépréciations d’actifs –, a vue son image ternie par plusieurs affaires aux Etats-Unis, dont la dernière concerne deux de ses anciens courtiers poursuivis pour escroquerie devant la justice américaine. Selon l’acte d’inculpation, MM. Tzvolov et Butler « ont comploté dans le but d’augmenter leurs commissions » en vendant des ARS (auction-rate securities), maquillées en obligations sans risques, indique le ministère dans un communiqué. L’enquête révèle que ces titres étaient en fait adossés à des crédits hypothécaires douteux ou à des obligations à risques de type CDO (« Collaterized Debt Obligations »), et les clients se sont retrouvés avec plus de 800 millions de dollars de titres invendables (sur un investissement d’un peu plus d’un milliard de dollars) après que le marché pour ce type de titres se fut retrouvé paralysé, à compter d’août 2007, par le déclenchement de la crise des crédits hypothécaires à risques (AFP).

Par ailleurs, UBS avait déjà fait l’objet fin juin 2008, d’une action en justice de la part de l’autorité de régulation des marchés du Massachusetts, pour ses pratiques commerciales douteuses dans la vente de titres obligataires ARS.

– Le 6/9/2008 : Une vaste imposture maintient à flot les valeurs mobilières contre vents et marées : « Rompant avec l’optimisme suscité la semaine dernière par plusieurs statistiques meilleures que prévu aux Etats-Unis, les investisseurs sont redescendus sur terre vendredi, semblant désormais estimer que ces données étaient « trop prometteuses pour être vraies », selon les stratégistes de BNP Paribas… » (AFP). La situation est très grave et on nous ment pour éviter la panique et qu’un mini-krach se transforme en catastrophe !

– Le 7/9/2008, l’hallali est proche, les évènements se précipitent avec la mise sous tutelle des deux géants américains du refinancement Freddie Mac et Fannie Mae – établissements privés disposant auprès de l’Etat d’une ligne de crédit garantie par ce dernier, qui leur permet d’emprunter de l’argent sur le marché à des taux bien plus faibles qu’une banque –, deux assureurs des banques d’affaires américaines qui ont entraîné la ruine de millions d’américains pris dans l’étau de crédits immobiliers à risques qu’ils savaient ne pas pouvoir rembourser.
« Le Trésor américain a annoncé dimanche une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, le temps qu’ils restructurent leurs finances mises à mal par la crise du crédit et de l’immobilier, et est prêt à y investir 100 milliards de dollars. Ce plan "est le meilleur moyen de protéger nos marchés et les contribuables du risque systémique posé par la situation financière actuelle", a déclaré le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson au cours d’une conférence de presse.
"Je soutiens fermement la décision du directeur du FHFA James Lockhart de placer Fannie Mae et Freddie Mac sous tutelle, ainsi que les mesures prises par le secrétaire au Trésor Henry Paulson pour assurer la solidité financière de ces deux organismes", a déclaré Ben Bernanke le président de la banque centrale américaine dans un communiqué. Le Trésor américain a également indiqué que les deux directions des piliers du refinancement immobilier avaient été évincées et qu’il allait acquérir en bourse des titres des deux entreprises cotées. Il s’est dit prêt à investir 100 milliards de dollars dans chacun des deux organismes […] En jouant de leur capacité à se refinancer à bon compte, Fannie Mae et Freddie Mac achètent aux banques les prêts immobiliers qu’elles ont consentis aux particuliers et les revendent ensuite à des investisseurs institutionnels. Les banques dégagent ainsi des liquidités qui leurs permettent d’effectuer de nouveaux prêts, contribuant ainsi au dynamisme du marché immobilier. Fannie Mae et Freddie Mac détiennent ou garantissent plus de 40% des prêts immobiliers accordés aux Etats-Unis. Les deux groupes assurent depuis quarante ans la fluidité du marché du crédit immobilier américain et ont permis de faciliter l’accès à la propriété de la classe moyenne américaine. » (AFP)

– Le 8/9/2008, le sauvetage de Freddie et Fannie devient « une affaire d’Etat », et une nouvelle entorse au credo libéral des USA. « Six mois après avoir organisé le sauvetage de Bear Stearns, l’administration américaine a fait dimanche une nouvelle entorse à ses convictions libérales en se disant prête à apporter jusqu’à 200 milliards de dollars à Fannie Mae et Freddie Mac – qui détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de titres hypothécaires –, pour leur éviter leur faillite. Le sauvetage de la banque d’affaires Bear Stearns, en mars, avait été conduit de manière inédite par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui avait accepté de financer son rachat par une de ses concurrentes, JPMorgan Chase, en lui apportant 30 milliards de dollars de liquidités. Avec le dispositif de sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac annoncé dimanche par le ministre du Trésor américain Henry Paulson, les choses prennent une toute autre ampleur. Même s’il est probable que l’enveloppe de 200 milliards de dollars débloquée ne sera pas nécessairement consommée intégralement, ce plan s’annonce comme l’un des renflouements de sociétés privées les plus coûteux jamais menés dans l’histoire de la finance mondiale. » (AFP)

C’est une mesure inqualifiable, de « dernier ressort », pour sauver le système bancaire international en sacrifiant les ménages américains sur l’autel de la finance, et… en faisant payer l’Etat via les « zinzins », comme la CDC en France – voir l’affaire EADS en France et d’autres sauvetages, pour n’évoquer que de soi-disant investissements et ne pas parler du soutien « artificiel des marchés financiers ». On accroît l’endettement des particuliers d’Outre-Atlantique en leur accordant plus de crédits pour qu’ils puissent rembourser leurs exorbitants crédits en cours… un cercle vicieux et fatal. Par ailleurs, on va augmenter la pression fiscale sur les citoyens américains moyens qui vont payer les frasques du Trésor américain, qui « rachète de façon déguisée » et inconsidérée Fannie Mae et Freddie Mac –, comme les Britanniques l’ont fait avec la banque Northern Rock.

Al Goldman, chef stratégiste du marché chez Wachovia securities prend les choses avec philosophie : « Une incertitude majeure a été levée. Il s’agit là au moins du début de la fin du problème : oui, les contribuables vont payer l’addition, mais c’est la meilleure solution », en prédisant que le marché hypothécaire américain allait « revivre et les taux d’intérêt redescendre. »

Notre système financier et bancaire ressemble au Titanic, une forteresse indestructible et insubmersible, qu’aucun environnement ne devait déstabiliser, mais qui disparut dans les flots de l’incrédulité générale, et qui engloutit presque tous ceux qui l’avaient accompagné dans son dernier voyage.

Messieurs, Mesdames les politiques, les financiers, les banquiers, regardez la vérité en face : nous sommes dans l’œil du cyclone « Bretton Woods ». L’organisation internationale détruit tout sur son passage, la crise systémique frappe à notre porte (comme le reconnaît le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson). Il est temps de passer rapidement à une nouvelle étape, à de nouveaux accords avec une architecture moins sophistiquée, à une vision plus simple, plus saine et plus transparente du système financier international.

– Le 10/09/2008, Lehman Brothers, la plus petite banque d’affaires de Wall Street, frappée par la crise financière se voit contrainte de renforcer ses fonds propres. Suite à des rumeurs de faillite, elle a présenté dans l’urgence quatre chantiers, essentiellement des cessions d’actifs à venir. Déficitaire pour le deuxième trimestre d’affilée, elle a dévoilé une série de mesures destinées à consolider ses finances, sans toutefois aller jusqu’à nouer l’alliance avec un partenaire puissant espérée par les marchés. En effet, la banque coréenne KDB n’a pas donné suite aux pourparlers sur une prise de participation au capital de Lehman. Une telle injection de fonds, espérée autour de 4 milliards de dollars, aurait permis à la banque américaine d’éponger une partie des 7,8 milliards de dollars de dépréciations qui ont plombé ses comptes du troisième trimestre. Lehman Brothers, un établissement vieux d’un siècle et demi, a vu son action perdre plus de 50% depuis le début de la semaine, ce qui correspond à une capitalisation de 5,5 milliards de dollars.

Ces annonces, qui ont accompagné la publication d’une perte trimestrielle bien pire qu’attendue de 3,9 milliards, n’ont pas convaincu le marché. « Les investisseurs continuent d’attendre l’émergence d’un acheteur ou d’un partenaire », expliquait Jeffrey Ham, analyste du site Briefing, jugeant « facile de mettre en vente des actifs, mais moins facile de trouver un acheteur […] et l’incapacité de Lehman à trouver un investisseur ou un acheteur est un signe de la méfiance qui entoure la compagnie. » Standard and Poor’s s’est dite « inquiète du potentiel de bénéfices de Lehman sur le long-terme, au vu des changements décidés dans son modèle économique, des dégâts potentiels causés par les tumultes récents (sur les marchés) et de l’incertitude quand à une amélioration des conditions de marché ».

Il faut savoir que le 18 mars 2008, Lehman Brothers avait déjà dû faire taire la rumeur qui la disait en faillite, car son bénéfice net avait baissé de 57% au premier trimestre 2008 par rapport à la même période 2007. En effet, le bruit avait couru dans les milieux informés de Wall Street que Lehman Brothers allait être la prochaine victime de la crise financière après Bear Stearns.

NOTE

Un communiqué du 27 septembre 2007 de la Banque centrale européenne avait confirmé à l’époque que les banquiers centraux n’avaient pu résister à la tentation de faire marcher la planche à billets électronique, pour renflouer les fonds spéculatifs et les banques qui en dépendent. Ainsi, depuis que la crise des subprimes à éclaté en juillet 2007, le taux de croissance annualisé de la masse monétaire M3 – égal aux moyens de paiement (M1) + les placements en euros rémunérés (M2) + avoirs en devises étrangères + les placements à terme non négociables sur un marché + les titres de créances négociables (TCN) + les OPCVM à court terme (monétaires) – a bondi dans la zone euro de 10,9% à 11,7% de juin à juillet, pour se « stabiliser » à 11,6% en août. M3 est l’agrégat retenu pour mesurer la masse monétaire, sa progression limitée étant un objectif de politique monétaire.

18/9/08 : Marchés financiers : Point de non-retour !

Tout arrive en même temps… jamais nous n’avions connu autant de séances consécutives autant baissières – Wall Street au plus bas depuis trois ans et aujourd’hui la plus forte séance de baisse depuis le 11 septembre 2001 – auxquels s’ajoutent des prévisions de croissance fortement révisées à la baisse, qui laissent penser que la récession est proche et que nous sommes entrés dans une ère de stagflation.
Depuis le lundi 15 septembre (à compléter avec le 18) :

– Le CAC 40 a dévissé de 7,70 % ;
– Bruxelles s’est effondrée de 8,80 % ;
– Madrid a perdu 6,60 % ;
– Milan a décroché de 8,50 %
– Amsterdam a chuté de 10,70 %
– Londres (avec sa forteresse imprenable de la City !) a baissé de 9,30 %
– Le Dow Jones a perdu 7,3 %

Lors de la dernière séance (le 16 sauf pour les EU le 17 septembre) :
– Le Dow Jones a perdu 4,06 %
– Le Nasdaq a perdu 4,94 % (avec un indice financier qui chutait de 7,90 %)
– Le Standard & Poor a baissé de 4,71 % (avec un indice financier qui chutait de 9 %)
– Shanghai a vu ses cours baisser de 7,20 % ;
– Hong Kong a dévissé de 8,30 %
– Sao Paulo a baissé de 6,70 %
– Buenos Aires a baissé de 5,10 %

Les dernières prévisions de croissance du FMI n’arrangent rien car elles sont alarmantes :

« Le FMI abaisse ses prévisions de croissance, sauf aux Etats-Unis… Le FMI table maintenant sur une croissance mondiale de 4,0% en 2008, contre une prévision précédente de 4,1%. Pour 2009, il a abaissé à 3,7% contre 3,9% sa projection de croissance, indique la source. Pour la zone euro, la prévision 2008 est ramenée à 1,4% contre 1,7% attendu jusqu’ici. Pour 2009, l’objectif est abaissé à 0,7% contre 1,2%. Le Fonds a en revanche revu en hausse sa prévision de croissance pour les États-Unis cette année, à 1,7% contre 1,3%. Pour 2009, l’objectif est maintenu à 0,8%. Ces dernières projections ne tiennent pas compte des bouleversements récemment survenus dans le secteur financier américain. » (Reuters, le 17/09/2008)

Ce qui donne par pays, le FMI prévoit pour 2008 et 2009 respectivement une croissance de : 2,0% et 0,8 % en Allemagne, de 1,0% et 0,8% en France, de 0% et 0,1% en Italie, de 1,4% et 1,1% en Grande-Bretagne, et de 1,0% et 1,1% pour le Japon. Des chiffres qui risquent d’être encore minorés suite aux conséquences de la crise financière. Encore une fois le gouvernement français pratique la langue de bois en disant, par la voix de son ministre du Budget, qu’il ne peut donner de chiffres précis. Sa position peut-être expliquée par le fait que la France a été épinglée fin 2007 par l’OCDE pour des prévisions trop optimistes (supérieures à 2 % à l’époque).

Tous les avis des spécialistes des marchés financiers, des économistes, et des politiques convergent… enfin ! pour ne plus donner de date de fin de crise, et pour ne plus tirer de conséquences (incalculables) de cette crise des subprimes sur l’économie. Les liquidités injectées par centaines de milliers de dollars par les banques centrales (la BCE doit dépasser le millier de milliards d’euros) ni changeront rien, pas plus que les centaines de milliards investis par l’Etat pour sauver ou racheter les compagnies d’assurances ou banques en pleine déconfiture. Les réserves ne sont pas inépuisables alors que les faillites à venir sont-elles indétectables et incommensurables… et alors que restera-t-il à faire, rien mille fois rien car il sera trop tard. Sans compter que ce seront encore les contribuables qui paieront l’addition très lourde des renflouements ou sauvetages, au moment où ils sont déjà très endettés comme aux Etats-Unis, où leur pouvoir d’achat est fortement érodé par une inflation galopante ; ce qui ne peut que peser très négativement sur la demande et la croissance.

Sur le plan monétaire, le fait de mettre plus d’argent frais dans le circuit (tout simplement des crédits supplémentaires…) ne fera qu’augmenter l’endettement des agents économiques – un cercle vicieux sans fin –, surtout les particuliers, et ne fera qu’alimenter la bulle monétaire, c’est-à-dire la masse monétaire en circulation avec le risque d’une inflation encore plus dévastatrice pour les citoyens et la croissance. Même si la BCE a jusqu’à il y a un an bien piloté la politique monétaire de la zone euro – n’en déplaise aux sceptiques qui voudraient des baisses de taux à tout va –, les résultats sont là pour l’attester avec une économie plus solide que celle des Etats-Unis (où il existe près de 50 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté !!!), celle-ci a perdu la raison depuis en injectant tous ces milliards d’euros. En effet, alors que son rôle principal et unique (confié par l’UE) est de contrôler la masse monétaire et de maîtriser l’inflation, elle se fourvoie dans des politiques monétaires anglo-saxonnes qui consistent à injecter des milliards d’euros dans l’économie (qui sont autant de crédits – création monétaire oblige – octroyés par les banques commerciales européennes), qui vont faire gonfler la masse monétaire et nous entraîner tout droit vers une hyperinflation, qu’elle essaie de juguler en maintenant des taux élevés, mais qui nous conduiront tout droit vers la récession et le chômage.

19/9/08 : Les banques n’ont pas tiré les leçons du passé…
L’administration américaine envisage de refaire le coup du sauvetage des Caisses d’épargne lorsque celle-ci s’étaient trouvées au bord de la faillite dans les années 80. A l’époque, elle avait mise en place une structure mixte, la Resolution Trust Corporation, chargée de reprendre les actifs des banques en cessation de paiements pour les vendre sans précipitation et au fur et à mesure sur les marchés. Elle avait dû gérer au cours de son existence quelque 394 milliards d’actifs (ce qui représente seulement la moitié des actifs de Lehman Brothers qui vient de déposer son bilan). Sauf qu’ici il ne s’agit pas de 400 milliards de dollars mais de quelques 5000 milliards de dollars de créances douteuses, voire 4 ou 5 fois.

L’Etat ne respecte pas les règles du libéralisme qu’il a toujours portées aux nues durant des décennies… Son secrétaire d’Etat au trésor avait pourtant indiqué début septembre 2008 que les établissements financiers qui avaient pris des risques inconsidérés devaient les assumer pleinement, et que ce n’était pas à l’Etat de les assumer.
Pourtant, depuis des années, différents rapports et accords se sont succédés pour alerter et conseiller les établissements bancaires, les politiques et l’opinion, sur les risques encourus suite à la prolifération erratique des crédits et à leur titrisation anarchique sous forme de CDO (Collaterized Debt Obligation : obligations adossées sur des dettes) et CDS (Credit default swap). Ces recommandations sur l’instabilité du système financier international et sur les solutions et mesures à adopter sont consignées entre autres dans le rapport d’Olivier Davanne sur « l’instabilité du système financier international » et on les trouve dans les nouveaux accords de Bâle 2.

En 1998, Olivier Davanne écrivait : « La sphère financière semble caractérisée par une forte instabilité qui débouche parfois sur des crises qui peuvent compromettre la croissance et l’emploi dans les pays concernés. » Le conseiller de Lionel Jospin avait pour mission de « préparer un rapport sur les causes de l’instabilité sur les marchés financiers et les progrès envisageables pour réduire le risque de nouvelles crises monétaires et financières ». On lui demandait de « rechercher les moyens d’améliorer le fonctionnement des marchés financiers internationaux et de réfléchir aux recommandations découlant de son analyse en ce qui concerne la coopération économique et financière internationale ».

Son rapport s’appuyait sur la crise asiatique de 1997, née en Thaïlande, et considérée comme la plus grave, par beaucoup d’économistes, depuis la dépression des années trente. » Il soulignait que « pour éviter que de telles erreurs ne se reproduisent, la rénovation en profondeur de l’architecture du système financier international exige probablement deux types d’actions : des réformes profondes en matière de surveillance des secteurs bancaires dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés afin, notamment, de mieux responsabiliser les acteurs, et une surveillance internationale des régimes de change beaucoup plus active et la recherche d’une flexibilité maîtrisée. Le FMI a vocation à jouer un rôle central dans un domaine où l’ampleur des réformes nécessaires justifie probablement l’emploi du terme de nouveau « Bretton Woods », c’est à dire un régime de change flexible avec une intervention plus volontariste des autorités monétaires en utilisant plus souvent et plus efficacement les armes de la politique monétaire et de l’intervention sur les marchés ». Trois ans après (à la veille du krach des technologiques), rien n’avait changé et le FMI, qui reste au centre du débat, semblait de plus en plus inapte et incapable de résoudre une crise majeure car il est même dans l’incapacité de traiter les crises mineures. Le membre du Conseil d’Analyse Economique dénonçait l’insuffisance de contrôle et la prise de risque des banques constatées à l’occasion des dernières crises : « Comment s’assurer que les banques ne prennent pas un risque démesuré, en particulier si celles-ci utilisent les instruments dérivés tant décriés ? […] Dans les années 20 ont eu lieu des ruées bancaires où les investisseurs, sur de simples rumeurs, se sont précipités retirer leurs fonds, rendant les banques insolvables. […] Malgré la mise en place d’un ratio de solvabilité, il n’est, à priori, pas exclu qu’un tel phénomène se reproduise… ».

Davanne évoquait aussi l’absence de transparence, qui sont autant d’éléments qui participent à la fragilité de notre système financier international : « La crise actuelle trouve une de ses origines principales dans la fragilité des systèmes bancaires des pays touchés par la crise […] La question de la transparence est à juste titre au centre des réflexions actuelles dans les enceintes internationales. Les difficultés récentes constatées avec le fonds spéculatif LTCM ont notamment souligné la nécessité urgente d’améliorer l’information diffusée par les Hedge funds. Les fonds souhaitant rester opaques, notamment ceux installés dans des paradis fiscaux, pourraient voir leur accès rendu plus difficile au refinancement des banques opérant dans les pays industrialisés (par exemple, les prêts pourraient être limités strictement en proportion du collatéral offert par le fonds concerné) ».
Au début des années 2000, la désintermédiation et le marché du crédit sont au centre de tous les débats. Jean-Pierre Faugère, auteur d’un ouvrage sur le système financier et monétaire international, considère que la désintermédiation fait le jeu des marchés financiers avec tous les risques de dérives que cela sous-entend : « Les mutations intervenues au cours des dernières années ont amplifié le jeu des mécanismes de marché, et provoqué des processus cumulatifs déstabilisants. Le krach d’octobre 1987 et la baisse des cours boursiers d’octobre 1989 ont montré la très grande sensibilité des marchés aux mouvements spéculatifs. Les mutations financières, qui améliorent la liquidité des marchés, peuvent engendrer des effets pervers, quand tous les ordres vont dans le même sens ou quand les marchés sont complètement désorientés : la liquidité se transforme en volatilité incontrôlable ».

Le directeur des études à la CDC Patrick Artus complète cette réflexion en évoquant le risque de crédit dans un article intitulé « Etats-Unis : Le risque du crédit » . « L’analyse devrait plutôt se concentrer sur le marché du crédit. Ceci s’explique par la hausse du coût de refinancement des banques américaines : les marchés craignent qu’elles n’aient « caché » des pertes importantes sur les crédits accordés aux sociétés de la Nouvelle économie. La situation peut s’aggraver avec la difficulté qu’éprouvent les emprunteurs de plus mauvais rating à placer leurs programmes de « Commercial Paper ». Ceci les oblige à tirer sur leurs lignes de back-up auprès des banques, ce qui dégrade la qualité de l’actif de celles-ci et leur capacité à distribuer d’autres crédits.

L’avenir de la croissance aux Etats-Unis dépend, non de la Bourse, mais de l’évolution de l’offre de crédit ».

Dans le même magazine , neuf mois plus tard, François Lenglet, évoque cette fragilité des marchés financiers : « Les banques et les places financières ? Coupables. Pour complaisance à l’endroit des terroristes, des mafias et de l’argent noir. Les analystes financiers ? Au pilori, pour avoir alimenté l’une des plus fortes spéculations de l’histoire avec leur perpétuel enthousiasme – et leur zèle intéressé. Adorés pendant la folle décennie 90, finance et financiers sont aujourd’hui pris dans le gigantesque reflux idéologiques qui nous fait reconsidérer nos valeurs : si le diable existe, il habite un paradis fiscal et travaille dans une banque d’affaires (…) Il n’y aura pas de « Grand Soir » pour moraliser la finance, mais des codes de bonne conduite, une éthique professionnelle plus rigoureuse, des collaborations entre les Etats. C’est tout l’enjeu de la période actuelle que régler patiemment ces nouveaux équilibres. Avec ambition dans les principes, modestie et précision dans l’exécution ».

Cette fragilité du système bancaire fait d’opacité et de manque de transparence ne débouche-t-elle pas sur les vraies questions : Connaissons-nous réellement l’endettement des banques et des entreprises principalement anglo-saxonnes ? les comptes qui nous sont fournis sont-ils exacts ? n’y a t il pas un ou plusieurs cadavres dans le placard ? Mesurons-nous avec exactitude le risque du crédit ? »
Par ailleurs, il existe les Accords de Bâle, datant de 1988, qui sont des normes internationales (accords) visant à améliorer la qualité du système bancaire grâce à la transparence dans la gestion des risques opérationnels. Leurs objectifs sont de recommander aux banques de structurer leur bilan d’une certaine façon. Le ratio à respecter, appelé ratio Cooke, ne fait pas directement force de loi mais est transcrit par les autorités de régulation dans les réglementations locales.
Ces accords ont été relookés avec les Accords de Bâle 2, mis en place à partir de 2006. Ils concernent les banques et les institutions financières (assurances, organismes de crédit), mais aussi les compagnies financières (holdings). Ils imposent l’unification de la gestion des risques ainsi que la mise en place de processus de modélisation. Ces normes bouleversent toute l’organisation des systèmes de gestion des banques, et vont les contraindre à une réorganisation de leurs processus métier et de leurs systèmes d’information. Bâle II ajoute – par rapport aux premiers accords de Bâle –, notamment la mesure et la maîtrise des risques. Le dispositif repose sur trois types d’obligations (les piliers) : le pilier I précise que les établissements doivent disposer d’un montant de fonds propres au moins égal à un niveau calculé selon l’une des méthodes proposées ; le pilier 2 indique que les autorités disposent de pouvoirs renforcés et peuvent notamment augmenter les exigences de garantie ; enfin le pilier 3 dispose que les établissements sont soumis à la discipline de marché et tenus de publier des informations très complètes sur la nature, le volume et les méthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur l’adéquation de leurs fonds propres. Trois axes y sont définis : quantification des risques, pilotage des risques et reporting.

Que reste-t-il de ces analyses critiques des systèmes bancaire et financier plusieurs années après ? Sur le fond beaucoup y adhèrent mais sur la forme, l’objectif, et sur les moyens à mettre en place, les points de vue diffèrent. En définitive, même si certaines mesures ont été prises concernant les risques, elles ont été rarement suivies, et nous contrôlons de moins en moins bien les marchés financiers comme le regrette le premier investisseur de la planète Warren Buffet. Malgré toutes ces précautions et réglementations, on a assisté dans la première et la deuxième décade d’août 2007 à un début de panique sur les places boursières.

En ce qui concerne la crise financière actuelle, on a assisté dès le début à des opérations « douteuses » : les banquiers qui finançaient les crédits ont transféré les « risques » par petits paquets, bien enveloppés et ficelés par des agences de rating (ou notation) – qui sont juges et parties et pour lesquelles il y a un conflit d’intérêt qui n’a pas échappé à la commission de Bruxelles qui les surveillent –, à d’autres banquiers. Ceux-ci les ont placés dans des fonds d’investissements qu’ils ont vendus à des investisseurs ou à des particuliers attirés par des rendements plus élevés que la normale (car les taux de ces dettes immobilières étaient très élevés). Avec le démarrage de la crise des subprime, on a commencé à assister aux défaillances des établissements financiers des plus petits aux plus gros :

– 10 juillet 2007 : l’agence de notation Moody’s abaisse la note de 399 titres liés aux prêts « subprime », émis par des grandes banques américaines comme Citigroup, Morgan Stanley, Merrill Lynch et Bear Stearns !

– 18 juillet : la maison de courtage Bear Stearns indique que deux de ses « hedge funds » qui avaient massivement investi dans les prêts immobiliers à risque ont perdu quasiment toute valeur, alors qu’ils valaient 1,5 milliards de dollars.

– 19 juillet : Standard and Poor’s annonce la dégradation de la note de 418 titres liés aux prêts « subprime ».

– 26 juillet : forte baisse généralisée des Bourses mondiales. Paris perd 2,78%, New York 2,26%, Londres 3,15% et Francfort 2,39%.

– 30 juillet : la banque allemande IKB lance un avertissement sur résultats, du fait de la crise des prêts immobiliers.

– 31 juillet : la banque publique allemande KFW est obligée d’apporter son soutien financier à IKB.

– 1er août 2007 : Macquarie, la première banque d’investissement australienne, annonce que deux de ses fonds ont subi des pertes allant jusqu’à 25%, en raison de la volatilité des marchés du crédit américain.

Aux Etats-Unis, American Home Mortgage (AHM), un organisme de refinancement de prêts hypothécaires, n’est pas en mesure de rembourser 300 millions de dollars d’échéances arrivées à terme.

– 3 août : Robert Kimmitt, secrétaire adjoint américain au Trésor, affirme que la crise du « subprime » ne s’étendra pas au reste de l’économie américaine. La Banque de France affirme, elle, que la crise ne présente pas de « risque global » pour les banques européennes.

– 6 août : la société de refinancement de prêts hypothécaires American Home Mortgage se met en faillite.

– 9 août : BNP Paribas gèle trois de ses fonds de titres adossés à des créances, alors que Baudouin Prot avait affirmé une semaine avant que leur liquidité était « totalement assurée ».

– 9 août. Rodrigo Rato (FMI) juge indispensable une « clarification » de la situation des opérations des sociétés financières.

– 13 août : les interventions des banques centrales continuent avec la BCE qui injecte de nouveau 47,66 milliards d’euros, pour calmer l’inquiétude des marchés financiers.

– 13 août : la Banque centrale du Japon injecte l’équivalent de 3,75 milliards d’euros, la Fed 2 milliards de dollars et la BCE 48 milliards d’euros.

– 22 août : Lehman Brothers annonce fermer sa filiale BNC Mortgage, spécialisée dans les prêts « subprime ». Accredited Home Lenders fait savoir qu’elle va supprimer plus de 60% de ses effectifs. La BCE annonce une opération de refinancement d’un montant de 40 milliards d’euros pour « aider la normalisation du fonctionnement du marché monétaire européen ».

– 23 août : pour pallier l’assèchement de liquidités lié à la crise du crédit, la Fed injecte 17,25 milliards de dollars, soit plus de 100 milliards de dollars en quinze jours.

– 23 août : la Bank of America indique qu’il va investir 2 milliards de dollars dans Countrywide Financial. La Fed injecte 17,25 milliards de dollars dans le circuit.

– 10 septembre 2007 : le gouvernement britannique a apporté sa garantie à la banque Northern Rock, numéro cinq du crédit hypothécaire au Royaume-Uni, pour tenter de mettre fin à la fuite de ses clients et de ses fonds.

4 mois après, d’autres faillites se précisent à l’horizon :

– Le 11 janvier 2008 : la banque d’affaires Merrill Lynch annonce 15 milliards de dollars de dépréciations d’actifs, soit près de deux fois le montant prévu, lors de la présentation de ses résultats…

– Le 13 février 2008 : le milliardaire Warren Buffett annonce qu’il proposait aux trois principaux rehausseurs de crédit américains (MBIA, Ambac Financial et FGIC) au bord de la faillite, de reprendre pour 800 milliards de dollars leurs avoirs en portefeuille les plus sûrs, ceux liés aux obligations émises par les collectivités (« municipal bonds »)…

– Le 22 février : le Trésor britannique a annoncé avoir acquis la totalité du capital de Northern Rock, rendant ainsi sa nationalisation effective… un sauvetage qui coûtera 52 milliards de livres (65 milliards d’euros) à l’Etat britannique.

– Le 17 mars 2008 : la Réserve fédérale américaine a accepté de prêter 30 milliards de dollars à la banque commerciale J.P. Morgan Chase & Co. afin de racheter la banque d’affaires Bear Stearns & Co (BSC) pour un montant de 236,2 millions de dollars (149,78 millions d’euros). Bear Stearns se trouvait au bord de la faillite et la Fed l’avait déjà renflouée vendredi par l’intermédiaire de JP Morgan Chase.

– Le 1er avril 2008 : UBS, première banque suisse, a annoncé avoir subi une nouvelle dépréciation d’environ 19 milliards de dollars (12 milliards d’euros) en raison de la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle accusera une perte de 12 milliards de francs suisses (7,65 milliards d’euros) au premier trimestre 2008. Avec ces nouvelles dépréciations il apparaît que la débâcle de la grande banque suisse sur le marché immobilier américain se chiffre à plus de 40 milliards de francs suisses.

– Le 4 avril : Goldman Sachs & Co a annoncé le mois dernier que les pertes globales liées à la crise du crédit pourraient atteindre 1.200 milliards de dollars, en précisant qu’aux Etats-Unis, les banques, les courtiers, les hedge funds et les organismes de refinancement comme Fannie Mae pourraient subir un total de 460 milliards de pertes.

– Le 14 avril : après une première vague de renflouements achevés fin janvier, qui avait concerné cinq grandes banques américaines, plusieurs établissements se tournent de nouveau vers le marché pour lever massivement des fonds : Lehman brothers a récolté 4 milliards de dollars ; Washington Mutual a levé 7 milliards de dollars ; Wachovia – qui était exposée aux créances douteuses et aux crédits à risques à hauteur de 20 milliards de dollars –, a aussi été recapitalisée à hauteur de 7 milliards (après avoir déjà levé 3,5 milliards de dollars début février) ; Pour Citigroup l’addition est salée et grimpe à 10 milliards de dollars. Côté européen, Deutsche Bank cherchait à assainir son bilan en revendant pour 20 milliards de dollars de dettes à un groupe d’investisseurs, des crédits accordés à des entreprises pour financer le rachat de sociétés par effet de levier.

– Le 16 avril : la banque d’affaires Merrill Lynch devrait annoncer de 6 à 8 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires, portant leur total à plus de 30 milliards depuis le début de la crise, selon le site Internet du Wall Street Journal.

– Le 19 avril : la Banque d’Angleterre (BoE) annoncera la semaine prochaine un plan de 50 milliards de livres (63 milliards d’euros) visant à dénouer la crise du crédit immobilier. La banque centrale va racheter aux établissements financiers britanniques pour 50 milliards de livres de crédits immobiliers et les échanger en obligations d’Etat d’une durée d’un an avec possibilité de les proroger jusqu’à un maximum de trois ans.

Quatre mois après, la situation se dégrade un peu plus :

– Le 6 août 2008 : Freddie Mac, numéro deux américain du refinancement de crédits immobiliers, fait état d’une quatrième perte trimestrielle consécutive. Ces résultats sont publiés après l’annonce par le Trésor américain et la Réserve fédérale, d’un vaste plan de redressement pour le secteur du refinancement hypothécaire, notamment pour Freddie Mac et le numéro un Fannie Mae. Ensemble, ces deux piliers du marché du crédit immobilier américain détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de créances immobilières.

– Le 19 août : Lehman Brothers va déprécier pour 6 milliards de dollars supplémentaires, s’ajoutant aux 17 milliards déjà réalisés depuis 2007. Avec une perte trimestrielle attendue de 2,8 milliards de dollars. C’est le deuxième trimestre consécutif de pertes pour la banque qui a toujours été dans le vert depuis son introduction en Bourse en 1994.

– Le 19 août : Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International (FMI) affirme que la crise financière des subprimes pourrait dans les prochains mois faire une nouvelle victime parmi les grandes banques de Wall Street, après la faillite de Bear Stearns en mars dernier (rachetée pour une bouchée de pain par JP Morgan Chase).

« Nous n’allons pas seulement assister à la chute de banques de taille moyenne, nous allons voir s’effondrer un gros morceau, l’une des grandes banques d’investissement ou commerciales », a déclaré lors d’une conférence l’ancien professeur d’économie à l’université d’Harvard.

– Le 25 août : une banque régionale de l’Etat du Kansas, la Columbian Bank and Trust Company, a été fermée par l’autorité de régulation fédérale, ce qui fait la neuvième faillite chez les banques américaines depuis le début de l’année.

– Le 7 septembre 2008 : Mise sous tutelle des deux géants américains du refinancement Freddie Mac et Fannie Mae. Le Trésor américain est prêt à y investir 100 milliards de dollars.

– Le 8 septembre : Après avoir organisé le sauvetage de Bear Stearns, l’administration américaine a fait dimanche une nouvelle entorse à ses convictions libérales en se disant prête à apporter jusqu’à 200 milliards de dollars à Fannie Mae et Freddie Mac qui détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de titres hypothécaires pour leur éviter leur faillite.

– Le 10 septembre : Lehman Brothers, la plus petite banque d’affaires de Wall Street, frappée par la crise financière se voit contrainte de renforcer ses fonds propres. La banque coréenne KDB n’a pas donné suite aux pourparlers sur une prise de participation au capital de Lehman. Il faut savoir que le 18 mars 2008, Lehman Brothers avait déjà dû faire taire la rumeur qui la disait en faillite, car son bénéfice net avait baissé de 57% au premier trimestre 2008 par rapport à la même période 2007. En effet, le bruit avait couru dans les milieux informés de Wall Street que Lehman Brothers allait être la prochaine victime de la crise financière après Bear Stearns.

– Le 18 septembre : après les nationalisations de Bear Stearns (coût : 30 milliards), de Fannie Mae et Freddie Mac (coût : 200 milliards de dollars), le Trésor américain a sauvé AIG – premier assureur mondial dont le CA est de 110 milliards et les actifs de 1050 milliards de dollars – pour 85 milliards de dollars (prêt sur 2 ans à 8,5 % garanti par les actifs !). Alors que la Fed a laissé Lehman Brothers déposer son bilan… Le plus gros assureur des États-Unis ne fera plus partie de l’indice Dow Jones à partir de lundi !!!

La dette publique des Etats-Unis qui bat tous les records, et approche les 10000 milliards de dollars – après que Bush ait demandé pour la nième fois une autorisation de dépassement au Sénat américain –, va exploser avec la prise en charge par le trésor américain des déconfitures des banques et assureurs américains. Ce qui pourrait entraîner un doublement de la dette publique à court terme. Qui va payer ? le citoyen américain et par ricochet les contribuables de toute la planète, alors que les premiers sont déjà hyperendettés, avec un pouvoir d’achat en baisse, grevé par une inflation de 4 % due aux injections de liquidités qui ont fait gonfler la masse monétaire. Le résultat pour l’économie américaine et mondiale étant une chute de la demande et de la croissance, si on en juge par les dernières statistiques du FMI qui en plus ne tiennent pas compte des difficultés financières actuelles... Le Fonds monétaire international a prévu pour 2008 et 2009 : Monde (4 et 3,7 %), Etats-Unis (1,7 et 0,8 %), Zone euro (1,4 et 0,7 %), Allemagne (2 et 0,8 %) et France (1 et 0,8 %).
Et ce n’est pas la forte hausse du 19 septembre qui changera grand chose, car paradoxalement cette fièvre passagère des marchés prouve bien que les marchés sont devenus complètement irrationnels et extrêmement fébriles !!!

19/9/08 : Les banques n’ont pas tiré les leçons du passé…

L’administration américaine envisage de refaire le coup du sauvetage des Caisses d’épargne lorsque celle-ci s’étaient trouvées au bord de la faillite dans les années 80. A l’époque, elle avait mise en place une structure mixte, la Resolution Trust Corporation, chargée de reprendre les actifs des banques en cessation de paiements pour les vendre sans précipitation et au fur et à mesure sur les marchés. Elle avait dû gérer au cours de son existence quelque 394 milliards d’actifs (ce qui représente seulement la moitié des actifs de Lehman Brothers qui vient de déposer son bilan). Sauf qu’ici il ne s’agit pas de 400 milliards de dollars mais de quelques 5000 milliards de dollars de créances douteuses, voire 4 ou 5 fois.

L’Etat ne respecte pas les règles du libéralisme qu’il a toujours portées aux nues durant des décennies… Son secrétaire d’Etat au trésor avait pourtant indiqué début septembre 2008 que les établissements financiers qui avaient pris des risques inconsidérés devaient les assumer pleinement, et que ce n’était pas à l’Etat de les assumer.
Pourtant, depuis des années, différents rapports et accords se sont succédés pour alerter et conseiller les établissements bancaires, les politiques et l’opinion, sur les risques encourus suite à la prolifération erratique des crédits et à leur titrisation anarchique sous forme de CDO (Collaterized Debt Obligation : obligations adossées sur des dettes) et CDS (Credit default swap). Ces recommandations sur l’instabilité du système financier international et sur les solutions et mesures à adopter sont consignées entre autres dans le rapport d’Olivier Davanne sur « l’instabilité du système financier international » et on les trouve dans les nouveaux accords de Bâle 2.

En 1998, Olivier Davanne écrivait : « La sphère financière semble caractérisée par une forte instabilité qui débouche parfois sur des crises qui peuvent compromettre la croissance et l’emploi dans les pays concernés. » Le conseiller de Lionel Jospin avait pour mission de « préparer un rapport sur les causes de l’instabilité sur les marchés financiers et les progrès envisageables pour réduire le risque de nouvelles crises monétaires et financières ». On lui demandait de « rechercher les moyens d’améliorer le fonctionnement des marchés financiers internationaux et de réfléchir aux recommandations découlant de son analyse en ce qui concerne la coopération économique et financière internationale ».

Son rapport s’appuyait sur la crise asiatique de 1997, née en Thaïlande, et considérée comme la plus grave, par beaucoup d’économistes, depuis la dépression des années trente. » Il soulignait que « pour éviter que de telles erreurs ne se reproduisent, la rénovation en profondeur de l’architecture du système financier international exige probablement deux types d’actions : des réformes profondes en matière de surveillance des secteurs bancaires dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés afin, notamment, de mieux responsabiliser les acteurs, et une surveillance internationale des régimes de change beaucoup plus active et la recherche d’une flexibilité maîtrisée. Le FMI a vocation à jouer un rôle central dans un domaine où l’ampleur des réformes nécessaires justifie probablement l’emploi du terme de nouveau « Bretton Woods », c’est à dire un régime de change flexible avec une intervention plus volontariste des autorités monétaires en utilisant plus souvent et plus efficacement les armes de la politique monétaire et de l’intervention sur les marchés ». Trois ans après (à la veille du krach des technologiques), rien n’avait changé et le FMI, qui reste au centre du débat, semblait de plus en plus inapte et incapable de résoudre une crise majeure car il est même dans l’incapacité de traiter les crises mineures. Le membre du Conseil d’Analyse Economique dénonçait l’insuffisance de contrôle et la prise de risque des banques constatées à l’occasion des dernières crises : « Comment s’assurer que les banques ne prennent pas un risque démesuré, en particulier si celles-ci utilisent les instruments dérivés tant décriés ? […] Dans les années 20 ont eu lieu des ruées bancaires où les investisseurs, sur de simples rumeurs, se sont précipités retirer leurs fonds, rendant les banques insolvables. […]

Malgré la mise en place d’un ratio de solvabilité, il n’est, à priori, pas exclu qu’un tel phénomène se reproduise… ». Davanne évoquait aussi l’absence de transparence, qui sont autant d’éléments qui participent à la fragilité de notre système financier international : « La crise actuelle trouve une de ses origines principales dans la fragilité des systèmes bancaires des pays touchés par la crise […] La question de la transparence est à juste titre au centre des réflexions actuelles dans les enceintes internationales. Les difficultés récentes constatées avec le fonds spéculatif LTCM ont notamment souligné la nécessité urgente d’améliorer l’information diffusée par les Hedge funds. Les fonds souhaitant rester opaques, notamment ceux installés dans des paradis fiscaux, pourraient voir leur accès rendu plus difficile au refinancement des banques opérant dans les pays industrialisés (par exemple, les prêts pourraient être limités strictement en proportion du collatéral offert par le fonds concerné) ».

Au début des années 2000, la désintermédiation et le marché du crédit sont au centre de tous les débats. Jean-Pierre Faugère, auteur d’un ouvrage sur le système financier et monétaire international, considère que la désintermédiation fait le jeu des marchés financiers avec tous les risques de dérives que cela sous-entend : « Les mutations intervenues au cours des dernières années ont amplifié le jeu des mécanismes de marché, et provoqué des processus cumulatifs déstabilisants. Le krach d’octobre 1987 et la baisse des cours boursiers d’octobre 1989 ont montré la très grande sensibilité des marchés aux mouvements spéculatifs. Les mutations financières, qui améliorent la liquidité des marchés, peuvent engendrer des effets pervers, quand tous les ordres vont dans le même sens ou quand les marchés sont complètement désorientés : la liquidité se transforme en volatilité incontrôlable ».
Le directeur des études à la CDC Patrick Artus complète cette réflexion en évoquant le risque de crédit dans un article intitulé « Etats-Unis : Le risque du crédit » .

« L’analyse devrait plutôt se concentrer sur le marché du crédit. Ceci s’explique par la hausse du coût de refinancement des banques américaines : les marchés craignent qu’elles n’aient « caché » des pertes importantes sur les crédits accordés aux sociétés de la Nouvelle économie. La situation peut s’aggraver avec la difficulté qu’éprouvent les emprunteurs de plus mauvais rating à placer leurs programmes de « Commercial Paper ». Ceci les oblige à tirer sur leurs lignes de back-up auprès des banques, ce qui dégrade la qualité de l’actif de celles-ci et leur capacité à distribuer d’autres crédits. L’avenir de la croissance aux Etats-Unis dépend, non de la Bourse, mais de l’évolution de l’offre de crédit ».

Dans le même magazine , neuf mois plus tard, François Lenglet, évoque cette fragilité des marchés financiers : « Les banques et les places financières ? Coupables. Pour complaisance à l’endroit des terroristes, des mafias et de l’argent noir. Les analystes financiers ? Au pilori, pour avoir alimenté l’une des plus fortes spéculations de l’histoire avec leur perpétuel enthousiasme – et leur zèle intéressé. Adorés pendant la folle décennie 90, finance et financiers sont aujourd’hui pris dans le gigantesque reflux idéologiques qui nous fait reconsidérer nos valeurs : si le diable existe, il habite un paradis fiscal et travaille dans une banque d’affaires (…)

Il n’y aura pas de « Grand Soir » pour moraliser la finance, mais des codes de bonne conduite, une éthique professionnelle plus rigoureuse, des collaborations entre les Etats. C’est tout l’enjeu de la période actuelle que régler patiemment ces nouveaux équilibres. Avec ambition dans les principes, modestie et précision dans l’exécution ». Cette fragilité du système bancaire fait d’opacité et de manque de transparence ne débouche-t-elle pas sur les vraies questions : Connaissons-nous réellement l’endettement des banques et des entreprises principalement anglo-saxonnes ? les comptes qui nous sont fournis sont-ils exacts ? n’y a t il pas un ou plusieurs cadavres dans le placard ? Mesurons-nous avec exactitude le risque du crédit ? »
Par ailleurs, il existe les Accords de Bâle, datant de 1988, qui sont des normes internationales (accords) visant à améliorer la qualité du système bancaire grâce à la transparence dans la gestion des risques opérationnels. Leurs objectifs sont de recommander aux banques de structurer leur bilan d’une certaine façon.

Le ratio à respecter, appelé ratio Cooke, ne fait pas directement force de loi mais est transcrit par les autorités de régulation dans les réglementations locales.

Ces accords ont été relookés avec les Accords de Bâle 2, mis en place à partir de 2006. Ils concernent les banques et les institutions financières (assurances, organismes de crédit), mais aussi les compagnies financières (holdings). Ils imposent l’unification de la gestion des risques ainsi que la mise en place de processus de modélisation. Ces normes bouleversent toute l’organisation des systèmes de gestion des banques, et vont les contraindre à une réorganisation de leurs processus métier et de leurs systèmes d’information. Bâle II ajoute – par rapport aux premiers accords de Bâle –, notamment la mesure et la maîtrise des risques.

Le dispositif repose sur trois types d’obligations (les piliers) : le pilier I précise que les établissements doivent disposer d’un montant de fonds propres au moins égal à un niveau calculé selon l’une des méthodes proposées ; le pilier 2 indique que les autorités disposent de pouvoirs renforcés et peuvent notamment augmenter les exigences de garantie ; enfin le pilier 3 dispose que les établissements sont soumis à la discipline de marché et tenus de publier des informations très complètes sur la nature, le volume et les méthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur l’adéquation de leurs fonds propres. Trois axes y sont définis : quantification des risques, pilotage des risques et reporting.
Que reste-t-il de ces analyses critiques des systèmes bancaire et financier plusieurs années après ?

Sur le fond beaucoup y adhèrent mais sur la forme, l’objectif, et sur les moyens à mettre en place, les points de vue diffèrent. En définitive, même si certaines mesures ont été prises concernant les risques, elles ont été rarement suivies, et nous contrôlons de moins en moins bien les marchés financiers comme le regrette le premier investisseur de la planète Warren Buffet. Malgré toutes ces précautions et réglementations, on a assisté dans la première et la deuxième décade d’août 2007 à un début de panique sur les places boursières […]

13 mois après la situation a empiré comme jamais cela ne s’était produit depuis 1929 !!!

– Le 18 septembre : après les nationalisations de Bear Stearns (coût : 30 milliards), de Fannie Mae et Freddie Mac (coût : 200 milliards de dollars), le Trésor américain a sauvé AIG – premier assureur mondial dont le CA est de 110 milliards et les actifs de 1050 milliards de dollars – pour 85 milliards de dollars (prêt sur 2 ans à 8,5 % garanti par les actifs !). Alors que la Fed a laissé Lehman Brothers déposer son bilan… Le plus gros assureur des États-Unis ne fera plus partie de l’indice Dow Jones à partir de lundi !!!

La dette publique des Etats-Unis qui bat tous les records, et approche les 10000 milliards de dollars – après que Bush ait demandé pour la nième fois une autorisation de dépassement au Sénat américain –, va exploser avec la prise en charge par le trésor américain des déconfitures des banques et assureurs américains. Ce qui pourrait entraîner un doublement de la dette publique à court terme. Qui va payer ? le citoyen américain et par ricochet les contribuables de toute la planète, alors que les premiers sont déjà hyperendettés, avec un pouvoir d’achat en baisse, grevé par une inflation de 4 % due aux injections de liquidités qui ont fait gonfler la masse monétaire. Le résultat pour l’économie américaine et mondiale étant une chute de la demande et de la croissance, si on en juge par les dernières statistiques du FMI qui en plus ne tiennent pas compte des difficultés financières actuelles...

Le Fonds monétaire international a prévu pour 2008 et 2009 : Monde (4 et 3,7 %), Etats-Unis (1,7 et 0,8 %), Zone euro (1,4 et 0,7 %), Allemagne (2 et 0,8 %) et France (1 et 0,8 %).

Et ce n’est pas la forte hausse du 19 septembre qui changera grand chose, car paradoxalement cette fièvre passagère des marchés prouve bien que les marchés sont devenus complètement irrationnels et extrêmement fébriles… Pour couronner le tout et confirmer mes propos du 19 septembre, Georges Bush, Président des Etats-Unis d’Amérique annonce le 25 septembre que la patrie est en grave danger, que la situation économique est en péril et qu’il faut mettre en place une entente sacrée entre les camps Obama et Mac Caine, comme si les mises en garde prodiguées depuis 13 mois par les plus grands économistes de la planète et les dirigeants politiques américains et étrangers étaient restés lettre morte…

GEORGES BUSH SE REVEILLE PEUT-ËTRE TROP TARD !!!

25/9/08 : Sarkozy et Bush ne convainquent plus personne…

Nicolas SARKOZY n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation si l’on en juge par son discours à l’ONU puis à Toulon, et par les réactions des médias américains, de l’association des usagers de banques et des économistes français.

On ne trouve plus dans ses discours insipides que des bonnes intentions de changer le système, la programmation de nouvelles réunions (encore… mal typiquement français !) mais nul REFORMES… aucun plan détaillé de réforme (“Neither the French president nor other speakers offered a detailed plan for reforme”, Los Angeles Times du 24 septembre).

Les principaux médias américains parlent aussi des contradictions qui ont jalonné le discours du président français, tant sur le rapprochement économique avec la Russie (alors qu’il prenait fait et cause pour la Georgie quelques semaines auparavant) que sur le droit de l’Iran d’accéder au nucléaire civil (en contradiction avec ses postions fermes quelque temps avant sur le danger du nucléaire iranien), etc.
Concernant la crise, l’appel pathétique du président BUSH est un modèle du genre, surtout lorsqu’il reconnaît, ENFIN !, que la patrie est en danger, qu’il faut vite rassembler les forces vives de la Nation, toutes tendances réunies, sous-entendu avec… les spéculateurs ? pour quoi faire ? nous ne le serons peut-être jamais car il est peut-être déjà trop tard pour inverser la route du cyclone Force 5, surtout si on attend le verdict des élections américaines pour prendre des décisions…

La réalité c’est que lui et son gouvernement sont aux abois. En quelques semaines, ils ont nationalisé les pertes des subprimes et renfloué le fleuron de l’assurance mondiale, « mis sous tutelle gouvernementale les deux plus gros organismes de refinancement hypothécaire » – après avoir organisé le sauvetage de Bear Stearns, une des plus grandes banques d’investissement américaine reconnue le magazine Fortune comme la "most admired" société de valeurs mobilières –, et ont laissé couler la cinquième plus grosse banque d’affaires américaine mise sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Par ailleurs, ils ont injecté dans l’économie américaine des sommes colossales (des centaines de milliards de dollars), comme jamais ils ne l’avaient fait auparavant, soi-disant pour fluidifier les marchés.

Enfin, Georges Bush, à genoux, a reconnu la gravité extrême de la crise (« Toute notre économie est en danger »), or il y a cinq jours, il disait tout à fait le contraire : « les Américains ont de bonnes raisons de garder confiance dans la solidité de leur économie ».

Les discours du président américain ne sont plus crédibles, comme ceux de sa « dramatic dream team ». Les dirigeants américains ont perdu « la boule » et la boussole, ils s’affolent et prennent des décisions contradictoires et iniques, ET IL N’Y A PLUS DE POTION MAGIQUE A LA MAISON BLANCHE…

AFP le 25/09/2008 21h00

« L’association des usagers de banques "déçue" par les déclarations de Sarkozy.

27/0908 : OBAMA, MAC CAINE face à la crise et à la vague des faillites… et des derniers dominos financiers !

Quoique décide le sénat américain samedi 27, dimanche 28 ou plus tard, le doute s’est insinué dans les esprits. Ces atermoiements risquent de provoquer une grave crise de confiance et des consciences sur la possibilité de sauver LE SYSTEME… C’est une preuve supplémentaire que le vers est dans le fruit et que les dirigeants américains et les sénateurs ne savent plus à quelle sainte mesure se vouer !

Si tout était si simple, les mesures pour juguler la crise auraient déjà été prises « il y a belle lurette ». Je ne vois pas comment les marchés financiers pour être rassérénés et sauvés la semaine prochaine au moment où la liste des faillites ou « reprises en main » par le pouvoir s’accélère, comme le montre l’article ci-dessous avec la chute de Washington Mutual (13ème faillite américaine depuis le 1er janvier 2008 !) et Fortis (objet de rumeurs depuis plusieurs jours). Des inquiétudes se profilent à l’horizon pour HSBC, et aujourd’hui pour la banque britannique Bradford & Bingley (B&B) qui pourrait être nationalisée. Chaque semaine (et maintenant chaque jour) amène son lot de faillites et de recapitalisation. La machine s’emballe…

Ce qui est plus préoccupant encore c’est que les deux candidats à la Maison blanche, peut-être aussi pour des raisons électoralistes, reconnaissent enfin l’étendue des dégâts, UNANIMES sur les causes de la crise :

– Barack Obama constate « huit ans de politiques ratées de George W. Bush » ;

– John Mac Caine reconnaît qu’il faut « réparer le système » ;

– Le candidat républicain parle de "cupidité" sévissant à Washington et Wall Street et demande la tête du patron de la SEC qui dirige les organes de surveillance des marchés, qui « n’ont pas fait leur travail ».

UN PLAN DE SAUVETAGE TELLEMENT COMPLEXE ET TORDU QU’ON Y COMPREND RIEN ET QU’IL NE SERA PAS APPLICABLE EN L’ETAT…

29/9/09 (10H) : LES MARCHES N’Y ONT PAS CRU... chutes en cascade !

Les marchés financiers n’ont pas été abusés par les politiciens américains :

 CAC40 : -1,70 % à 9H25
 BEL 20 : - 2,13 %
 DAX : - 1,17 %
 LONDRES : - 1,01 à 9H25
 TOKYO : - 1,26 %
 HONG KONG : - 3,94 % à 9H25
 SINGAPOUR : - 2,05 % à 9H25
 SYDNEY : - 2 %

29/09/08 : Personne n’osait y croire... Ils l’ont fait : refuser le plan Bush-Paulson de 700 milliards !

Les néolibéraux de la chambre des représentants ont fait la différence : pas de "régulation de l’économie par l’Etat mais par le marché" au pays du sacro-saint dogme du libéralisme... RESULTAT : DOW JONES -6,98 %, S & P -8,81 % et NASDAQ -9,14 % mais aussi : Dublin -13,89 %, Amsterdam -8,75 %, Vienne -8,05 %, Bruxelles -7,98 % Oslo -7,79 %

Peu importe que les bourses américaines perdent 5, 10 ou 15 %, que les bourses européennes et asiatiques chutent de 5, 10 ou ... 20 %, il n’était pas question pour 2/3 des républicains de la chambre des représentants de nationaliser à tour de bras, de colmater les brèches causées par les subprimes, de renflouer les banques qui n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités et de leurs engagements. Qu’elles disparaissent (ou plus crûment "qu’elles crèvent"). Il n’est pas question pour ceux qui ont soutenu la libre-entreprise et le libre-échange depuis des lustres, et par la même les gouvernements américains successifs depuis près de deux siècles de céder au keynésianisme, à l’Etat providence, pire à la tentation de "soviétisation de l’économie". La confiance des néocapitalistes républicains est intacte et leur foi dans le marché inébranlable, et vogue la galère !!!

De toute façon on n’a toujours pas pris la dimension de la crise, jusqu’au bout on pensera que cela s’arrangera, que la "main invisible" d’Adam Smith (un vieillard de 285 ans) permettra de sortir de la crise, en réglant tous les déséquilibres du marché.

Ce qui est stupéfiant, c’est que les médias français - excepté ceux qui font appel aux citoyens pour réagir - n’ont vraiment pas pris en compte la gravité de la situation, du Figaro à Libération (excepté peut-être l’Humanité), de France-Info à RMC en passant par tous les autres, et c’est encore pire en ce qui concerne les télévisions, complètement absentes du débat, excepté quelques clins d’œil orientés comme si le pouvoir centralisateur de Nicolas Sarkozy leur avait interdit de dramatiser la situation. Mais non, ils sont comme cela nos journalistes français, consensuels dans leur grande majorité, peu critiques, très tendance, et brandissant l’étendard des tabous lorsqu’on parle du 11 septembre ou du Non à la Constitution européenne. C’était comme si on assistait à une péripétie de la vie financière, une anecdote, un feuilleton cocasse qui bat tous les records de durée (mais pas d’audimat) avec 14 mois de séries... très américaines !

De temps à autre, nos présidents parlent de conciliabules, de conférences, de mesures, de restructuration, mais rien ne "presse" finalement, on reverra cela en décembre, à la Trinité ou aux calendes grecques... Rien sur des réformes en profondeur du système financier international, sur une nouvelle architecture financière, sur un nouveau Bretton Woods, juste des menaces, des sanctions et des interdictions de faire ou de ne pas faire...

Et, pendant ce temps là à la Maison blanche on "assure" le quotidien : "Vous prendrez bien un Haig (!) avec quelques glaçons pour refroidir l’ardeur des va-t-en Krach, avec quelques bretzels... sans vouloir vous gêner, Monsieur le Président Bush, juste pour passer le temps qui finira bien par faire son oeuvre... destructrice ou créatrice ?

30/09/08 : L’argent des citoyens mérite qu’on utilise les grands moyens pour éviter la descente aux enfers..

La bourse n’a plus de sens, qu’elle grimpe de 1,99 % comme aujourd’hui ou qu’elle chute de 5,04 % comme hier, ce qui est primordial c’est de savoir si le système bancaire va résister aux coups de butoir de la crise financière.

La réalité est là où se trouve l’argent des épargnants. Je rencontre régulièrement des étudiants, des profs, des chefs d’entreprises, des cadres moyens ou supérieurs, des employés ou des ouvriers. Depuis quelques jours ils s’interrogent et posent tous la même question : "Que dois-je faire de mon argent, nos banques françaises vont-elles subir le même sort que les banques anglo-saxonnes ?"

Que doit-on leur dire ? Tout va bien comme l’a déclaré notre président après s’être entretenu avec quelques-uns de nos plus grands banquiers, ou bien "planquez" votre argent sous votre matelas.
Je ne voudrai pas qu’on me taxe encore de pessimiste ou de pousse-au-krach. Donc je vais essayer d’être objectif :

 Est-ce que les 700 milliards de dollars pour acheter les créances douteuses des banques américaines vont apporter de la croissance, vont purger les comptes des produits spéculatifs, vont régler la crise alors qu’il y a tant de produits financiers dérivés spéculatifs style hedge funds, CDO et CDS sous le coude ou caché dans la manche des grands argentiers des banques ? NON et NON

 Est-ce que l’injection par les banques centrales de centaines de milliards de dollars plus spécialement par la Réserve fédérale et maintenant par la BCE (qui est en train de nous préparer un taux d’inflation de "derrière les fagots") qui vont se transformer en autant de crédits qui s’ajouteront à la masse exorbitante des crédits actuels, va résoudre la crise, apporter de la croissance, assainir l’économie financière ? NON et NON car cette monnaie centrale supplémentaire transformée en milliers de milliards de crédits (on ne sait même plus où on en est : 1000, 2000 ou 10000 milliards de liquidités injectés ou en cours d’être injectés si la situation empire... dixit la BCE... le tonneau des Danaïdes !) ne sert qu’à parer au manque de liquidités des banques mais ne se transforme pas en PIB. Il ne s’agit d’ailleurs pas de produire mais de rembourser - or, les encours de crédit constituent un montant colossal qui monte vers le ciel indéfiniment sans rien résoudre, cela s’appelle du surendettement d’Etat (les EU ont un PIB annuel de 12500 milliards environ pour une dette de 12000 milliards au minimum soit quasiment du 100%, la France vient de dépasser les 65 % avec la bénédiction du chef de l’Etat !)

 La liste des faillites des banques ne cesse de s’allonger : La quatrième banque américaine, Wachovia, a été rachetée dans l’urgence par Citigroup lundi, sous l’égide des pouvoirs publics américains. Cette disparition vient s’ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d’AIG. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d’euros garantie pour l’essentiel par l’Etat. En Italie, mardi, la cotation de la banque UniCredit à la Bourse de Milan a été interrompue, après avoir franchi sa limite de baisse autorisée. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a répété que selon lui le système financier français "est un des plus sûrs du monde", rappelant que les grands groupes bancaires français ont dégagé 7 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre 2008. Et quid des bancassureurs Fortis, Dexia et des inquiétudes sur HSBC et d’autres qui se profilent à l’horizon... Et qui va payer pour le renflouement de Dexia (la CDC le chevalier blanc des nobles causes : EADS, DEXIA et...). Le CDC c’est le bras financier de l’Etat, celui qui a toutes nos économies sous forme d’épargne, c’est donc nous les contribuables, les pauvres citoyens qui allons payer avec notre argent et par le biais des impôts pour éponger les dettes de ce chevalier au grand cœur...

 Le plus grave c’est qu’on ne parle pas ou peu de tous ces produits dérivés que Warren Buffett appelait le "cancer de la finance" avec des noms barbares CDO ou CDS ou SWAPS. Imaginez que vous vouliez assurer des obligations "pourries" ou des produits spéculatifs achetés par votre courtier ou votre banquier d’un montant de 10000 euros, et que l’on vous couvre jusqu’à ce montant, et que votre assureur se couvre pour le même montant ou plus, etc. Cela peut aller très très loin... ces assurances sont ensuite titrisés (transformées en titres) pour être revendues sur les marchés financiers, et cela finit tellement par gonfler qu’on estime que pour 5000 milliards de créances douteuses rien qu’aux EU et en Europe, on a derrière dix fois plus de ces produits qui ont germé comme des grains de blé (effectivement ça représente beaucoup de "blé" à l’arrivée) soit quelques 50000 milliards qui vont fondre comme neige et soleil dans les bilans ou hors bilan des banques et autres institutions financières, assureurs, fonds de placement, de pension... Qui va éponger ces pertes ? Qui est capable de faire face à une telle déconfiture... je vous laisse juge de l’imaginer ?

Je crois que les bilans n’ont pas tous parlé et je propose pour le savoir une mesure très simple. Décidons au niveau international exceptionnellement une clôture des comptes au 30 octobre 2008 (comme un inventaire tournant) de tous les acteurs qui interviennent sur les marchés financiers en créant une commission extraordinaire de commissaires au compte qui ausculteront et se porteront garant de tous les comptes de ces entreprises. Mobilisons des dizaines de milliers de commissaires au compte, faisons des audits financiers approfondis de toutes ces entreprises pour une grande cause internationale... la gravité extrême de la situation en vaut la chandelle !!!.....

3/10/08 : Le comble de l’hypocrisie gouvernementale

Dans mon article du 26 septembre je pressentais que nous allions entrer en récession. Or, non seulement les 2ème et 3ème trimestre sont en baisse (succession d’au moins deux trimestres négatifs = RECESSION) mais le 4ème trimestre devrait aussi être négatif d’après l’INSEE ( baisse de 0,1 point du PIB aux troisième et quatrième trimestres, après - 0,3 point au deuxième trimestre).

Mais nos ministres interrogés par les médias (y compris Jean-Claude Trichet directeur de la BCE), se refusaient depuis hier jeudi à prononcer le mot récession, la palme revenant à Xavier Bertrand qui botta en touche suite à la question d’un journaliste. Autant de suffisance, de condescendance est inadmissible de la part de nos gouvernants qui se veulent proche des citoyens. La transparence qui devait être le maître-mot de la communication de l’Elysée est banni depuis quelques mois et l’opacité reprend le dessus dans l’information des citoyens sur la crise et statistiques macroéconomiques (plus spécialement sur la croissance où Christine Lagarde dit tout et son contraire mais rarement la vérité !) comme dans la City de Londres, place forte de la finance internationale, où rien ne transpire.

Il faudra attendre vendredi midi à Antibes pour que le ministre du budget daigne enfin affirmer à mi-mots :

« Il y a eu deux trimestres qui sont en croissance négative, ça s’appelle une récession technique. Il y a eu une année 2008 qui est en croissance de 1%, alors certes c’est pas beaucoup du tout, c’est même très très peu, mais ça reste de la croissance", a déclaré M. Woerth en marge des journées parlementaires UMP à Antibes. Critiquant "une sorte de jeu de chasse et de la souris (...) ridicule" entre la presse et les membres du gouvernement pour savoir qui dira "le mot qu’il ne faut pas dire" (récession), M. Woerth a estimé que "ce qui est important, c’est qu’est-ce qu’on fait" car "on ne peut pas se satisfaire de 1% de croissance » (AFP le 03/10/2008).

« Jeudi soir, le même Eric Woerth avait affirmé jeudi soir que "par nature, la France n’est pas en récession". De son côté, la ministre de l’Economie Christine Lagarde, refusant de prendre à son compte le terme de "récession", a estimé que "ce n’est pas ça le plus important". Vendredi, critiquant "une sorte de jeu de chasse et de la souris (...) ridicule" entre la presse et les membres du gouvernement pour savoir qui dira "le mot qu’il ne faut pas dire" (récession), Eric Woerth a estimé que "ce qui est important, c’est qu’est-ce qu’on fait" car "on ne peut pas se satisfaire de 1% de croissance » (Europe1. fr le 3/10/2008)
Reconnaissons, que le mot récession fait l’objet de diverses interprétations en Europe et outre-Atlantique : « Une récession se définit couramment par deux trimestres consécutifs de croissance négative - ce qui ne s’était plus produit en France depuis les quatrième trimestre 1992 et premier trimestre 1993. Cette définition technique n’est pas celle retenue aux Etats-Unis par exemple, où il revient à un centre de recherche indépendant, le National Board of Economic Research, de déterminer, des mois après, si et quand l’économie a été en récession, sur la foi de l’évolution de l’emploi, de la production nationale et d’autres indicateurs. » (Reuters, le 3/10/2008).

6/10/08 : Trop tard... - 6,30 % à 12H et combien ce soir !!! On n’a toujours pas pris les bonnes mesures et c’est maintenant trop tard pour réagir...

Hypo Real Estate recapitalisée à hauteur de 50 milliards peut-être 100 milliards... c’est trop et c’est la goutte qui fait déborder le vase, plutôt le tonneau des danaïdes des pertes abyssales des banques internationales, institutions de crédit et autres établissements financiers endettés jusqu’au cou. Face à cette situation on met de l’argent sur la table, mais de la monnaie virtuelle qui ne changera rien et qui n’est là que pour combler des déficits et non booster l’économie réelle. Quid du crédit productif dont auraient besoin nos PME (seules les entreprises de + de 50 salariés créent de l’emploi) depuis des lustres ?
Rien n’y a fait : ni les 700 milliards du gouvernement américain pour sauver les banques, ni les centaines de milliards des gouvernements européens pour nationaliser les banques (en Angleterre, en Irlande, aux Pays-bas, en Belgique, en Allemagne et maintenant en France ; ni les réunions entre les "grands" européens réunis par Nicolas Sarkozy, ni les conciliabules de toutes sortes inefficaces et stériles. La Bourse baisse, baisse et toujours baisse... la confiance est au point zéro, de non-retour.

Quand va-t-on enfin prendre la mesure de la situation ? la crise est SYSTEMIQUE alors agissez en conséquence Messieurs les politiques :
 Taxez les transactions spéculatives, les stock-options, les parachutes dorés... osez !

 Organisez IMMEDIATEMENT un audit général de toutes les grandes banques internationales ;

 D’URGENCE bloquez le système financier international, mettez en place de façon plus rigoureuse BÂLE II sans conditions, Organisez SUR LE CHAMP des Etats-Généraux avec tous les grands pays (G8,9,10 ou 12) pour un BRETTON WOODS II (avec blocage immédiat des changes en change fixe pour ne pas ajouter encore aux perturbations entre monnaies) etc. etc. etc.

ET SURTOUT ARRETEZ LES DISCOURS FUTILS ET INCONSEQUENTS POUR PASSER AUX ACTES...

Mais nos hommes politiques et nos financiers jouent au jeu : "je te tiens, tu me tiens par la barbichette le premier qui acceptera de renoncer à ses privilèges et au capitalisme financier aura une tapette..."

6/10/08 : Les banques françaises dans la ligne de mire....

 9,04 % ce soir au Palais Brongniart !!!

 5,73 % à Wall Street

 7,28 % pour le Nasdaq à 20H15

Depuis plus d’un an nous sommes au régime de la douche écossaise - 5, 6, 7, 8, et même 9 ou 10 % voire plus pour les bourses étrangères et puis + 5, 6, 7, 8, et même 9 ou 10 % alors que rien ne justifie ces reprises même des rebonds techniques dans un climat de plus en plus morose et où toutes les mesures et les milliards ont fait long feu pour résoudre la crise.

Mais, pourquoi et comment la Bourse a-t-elle pu tenir le choc des mois durant alors qu’une seule de ces mauvaises nouvelles aurait suffi en temps normal à faire plonger les marchés en temps normal ?
Rappelez-vous la crise des technologiques - qui a vu la disparition de plus de 90 % des valeurs de la cote et n’a pas permis au Nasdaq 8 ans après de revenir, ne serait-ce à la moitié de sa valeur de l’année 2000, ce qui pourrait arriver aux valeurs actuelles de la cote ! - où les JP Morgan, Morgan Stanley, Merryl Lynch, Lehman Brothers et tutti quanti ont organisé sur plusieurs semaines et mois, la descente aux enfers des valeurs de la Nouvelle économie sans soubresauts pour éviter toute panique et des pertes irréparables pour les plus grosses banques d’affaires américaines.

C’est la même chose qui s’est produit cette fois-ci orchestré par les gouvernements. Dans le contexte actuel, on ne pouvait faire les frais d’une crise alors que l’on avait annoncé abondances et ripailles !!!
Qui a fait remonter pendant des mois les bourses européennes et la Bourse de Paris ?

Qui avait intérêt à éviter une telle crise ?

Qui avait les moyens de soutenir avec des milliards la Bourse aussi longtemps ?

LES BANQUES, LES FONDS D’INVESTISSEMENTS, LES FONDS DE PENSION ET PEUT-ÊTRE NOS ZINZINS (La Caisse des dépots et consignations sur ordre venu d’en haut, les compagnies d’assurances qui doivent faire fructifier les économie de leurs épargnants...)

Donc, et c’est mon analyse, durant toutes ces séances, les banques, les assureurs, principalement ainsi que les fonds de placement et de pensions ont passé leur temps à tour de rôle à racheter, racheter et encore racheter des actions du CAC40 "à bon compte" en pensant qu’avec ces hausses successives elles redonneraient confiance aux investisseurs, et provoquerait une remontée des cours (de l’indice CAC40), en faisant au passage une bonne plus-value...

Ces banques et institutionnels ont donc investi à chaque forte baisse des milliards pour faire remonter la Bourse. Le problème c’est que les Bourses au lieu de remonter se sont effondrées et les milliards investis se sont transformés en des pertes colossales pour les banques voire pour la CDC. Il ne s’agit pas ici de subprimes mais d’investissements "sur ordre plus ou moins du pouvoir" malheureux qui aujourd’hui doivent peser très lourdement sur les comptes des établissements financiers, des milliards de moins-values qui vont s’ajouter aux dégâts des subprimes, et dont on ne connaît pas le montant (on n’a jamais mentionné ce genre de pertes).

C’est cela qui expliquer la déconfiture de certaines banques et d’autres banques à venir (peut-être françaises) qui se chiffreraient à plusieurs dizaines ou centaines de milliards d’euros...
L’avenir nous dira si tel est le cas !

8/10/08 : A 10H : Chute de 13% pour la bourse française de deux jours, et suspension des cotations à la Bourse de Paris !

9H59, ce jour, les compteurs se bloquent l’indice phare du Palais Brongniart se bloque sur le chiffre de – 8,18 %. Durant vingt minutes, les chiffres les plus fantaisistes s’affichent sur les sites boursiers désemparés ( - 4,59 % sur Boursorama.com !). Les chaînes spécialisées comme BFM n’ont aucune information. Personne ne sait rien. Un courtier répond au téléphone que c’est Euronext Paris qui a un problème informatique… silence sur toute la ligne. Aucune information de l ‘AMF (Autorité des Marchés Financiers) ni d’Euronext. Les cotations sont interrompues…
Vers 10H20, les cotations reprennent le temps que le CAC40 se refasse une santé – 6 puis – 4, puis –5 à 12H.

Comment veut-on rétablir la confiance lorsque les plus hautes autorités boursières du pays font la sourde oreille, ne font pas preuve de transparence, jouent l’opacité à la City et lorsqu’on va juste qu’à nous mentir sur la réalité de la situation. Comment expliquer aux investisseurs, aux actionnaires et aux détenteurs de comptes bancaires inquiets que la situation est « UNDER CONTROL » alors que l’on suspend les cours, en risquant de créer, de provoquer la panique sans en aviser qui que ce soit même pas les médias… On ne peut qu’exacerber ce manque de confiance dans les marchés financiers et dans nos politiques. Est-ce qu’on ne nous ment pas sur toute la ligne ?

KRACH 2007

Messages

  • bjr
    tres interessant cet article
    je suis comme bcp tres pessimiste , je ne vais pas en rajouter une couche
    j’ai neammoins une question tres importante a poser
    question d’ordre eco ( je ne mesestime pas la casse sociale engendreé)
     la situation semble confirmer que le cash est roi , et que nous allons rentrer dans une peroide de deflation de ts les actifs
    mais
    par quel mecanisme pourrait on avoir ( comme dit l’article ) une hyper inflation ( solution idoine pour amoindrir la dette des pays qui la recuperent des banques )
    par un crack monetaire qui se profile du au fait que les US rentrent en faillite et ne peuvent plus rembourser leur dettes ?
    merci de vos reponses , j’essaye de comprendre
    eclairez moi

    • Une hyperinflation est toujours causée par un déséquilibre entre offre et demande. Même si la demande est faible mais que l’offre est encore plus faible faute d’investissements (car méfiance dans l’avenir de l’économie - les entrepreneurs ne sont pas masos et ils n’investissent pas si le marché est atone !) il y aura un déséquilibre cad une demande plus forte que l’offre qui provoquera une hausse de prix, alimentée en outre par le fait que l’on injecte des liquidités (du crédit) qui fait encore plus gonfler la demande. Globalement, le fait par l’augmentation du crédit de faire gonfler la masse d’argent en circulation, la masse monétaire M3 - elle n’arrête pas de progresser depuis juillet 2007 alors que la contrepartie, le PIB, stagne ou augmente faiblement -alors que la production (l’offre) ne suit pas, entraîne une inflation voire une hyperinflation (les produits sont rares donc chers)...
      Bien cordialement

  • L’etat plus calaminateux qu’imaginable des finances de la Fed,ces jours ci,merite une traduction urgente :

    The Fed is Bankrupt : Update on the Helicopter - The Secret Death of the Fed

    — Posted Tuesday, 7 October 2008

    By : Tom Szabo

    http://news.goldseek.com/GoldSeek/1223400153.php

  • " Notre système financier et bancaire ressemble au Titanic, une forteresse indestructible et insubmersible, qu’aucun environnement ne devait déstabiliser, mais qui disparut dans les flots de l’incrédulité générale, et qui engloutit presque tous ceux qui l’avaient accompagné dans son dernier voyage." Sauf que le monde continua à tourner , même sans le Titanic ! Supportant deux guerres mondiales . Etendre de manière sémantique et parcimonieuse la planète fric à la planète tout court pour la comparer insidieusement au Titanic , c’est un peu fort de café ! Et pourtant tout le monde se doutait bien au fond de lui que de conduire une telle politique spéculo-financière ne pouvait que mener au désastre . Les Grecs faillirent sombrer en - 490 et -480 , et pourtant survécurent et étendirent un prestige inégalé de l’esprit et de l’art humains jusqu’à nos jours ( Parthénon , Périclès , Phidias , Démocratie , etc ... ) . Les Romains , pareil après Cannae . La France , de même , de 40 à 45 . Toute civilisation , digne de ce nom , ne gït pas comme un fleuve tranquille , non ! Va nous falloir franchir le Styx , et puis c’est tout ! Mais bon , on le franchira .