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ROUILLAN et notre espérance

Publie le samedi 18 octobre 2008 par Open-Publishing
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Lorsqu’un homme est en prison pour des idées, ce n’est pas seulement un individu qu’on enferme mais toute une société.

Lutter pour sa libération, c’est lutter pour nous tous.

Il n’est pas question, dans le cas Rouillan, d’accepter tous les actes commis par la personne, mais de défendre l’avenir que nous rêvons pour notre société.

Rouillan a passé la moitié de sa vie en prison. C’est-à-dire qu’il a été privé de sa liberté pendant suffisamment de temps pour que - vous - vous fassiez de votre enfant un homme.

Malgré cette maltraitance, cet enfermement, il n’est pas devenu un monstre ; il est devenu meilleur et nous tend un miroir.

Dans les mots qu’il a prononcé dans "L’Express", on ne voit pas de haine ni de ressentiment, simplement un homme qui souhaite retrouver les siens et faire le bilan critique, avec eux, de leurs activités passées.

Et ce sont ces retrouvailles, cette fraternité avec les camarades, tant espérée tant suppliée, qu’aujourd’hui une poignée de juges, assoiffés de revanche, souhaitent anéantir.

Les juges ici s’attaquent à quelque chose qui est essentielle à la vie d’un être humain : l’espérance.

Messages

  • Je ne raconte pas n’importe quoi. J’ai connu personnellement Jean-Marc, Nathalie, Régis, comme compagnon de route d’Action directe, au début des années 80.

    Nos chemins ont divergé mais j’ai connu les conditions d’emprisonnement des "détenus particulièrement à surveiller", suffisamment longtemps pour savoir, avec précision, ce qu’ils ont enduré...

    J’ai le droit de m’identifier à leur cause et revendique pleinement tous les mots, les superlatifs de mon texte.

    Si on ne sombre dans la folie en QHS on ne peut qu’en sortir "meilleur", au sens, où l’on ne peut plus souhaiter l’inhumanité de l’enfermement et la longueur d’une peine perpétuelle à quiconque.

    Dans le silence de sa réclusion, Jean-Marc comme moi-même ont beaucoup réfléchi à la notion de "prison du peuple" et de peine de mort, infligée par un jury populaire...

    Personne n’a le droit de s’arroger la vie de quelqu’un !

    Cependant, c’est tous les jours que des juges, des procureurs distribuent des siècles de prisons, à des gens issus pour la plupart des classes les plus défavorisées de notre société.

    Ce ne sont jamais des banquiers, des présidents, des avocats, des généraux marchands d’armes, des ingénieurs du nucléaire, que tu rencontres en cour de promenade.

    Si tu ne crois pas à la lutte des classes quand tu tombes en prison, chaque instant d’enfermement te la rappelle...

    C’est l’idée de Justice sociale et non celle d’avant garde qui ont animé les gens qui se sont lancés, comme moi, dans la lutte armée...

    Et quand je l’ai fait, je ne me suis pas pris pour Dieu ou le Sentier lumineux...

    La critique que nous pouvons faire, aujourd’hui, de cette aventure : c’est que ce sont les masses qui doivent pratiquer, sur large échelle, la lutte armée, et non quelques individus, bien souvent, désespérés.