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La distribution de notre fric au privé continue !! (videos)

Publie le vendredi 24 octobre 2008 par Open-Publishing
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Bachelot juge le débat sur l’hôpital "médiocre et injuste"

de Rémi Leroux

« Bien médiocre et bien injuste », c’est ainsi que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a jugé vendredi le débat qui fait rage sur son plan Hôpital 2012. « Bachelot joue la santé au casino », ironisait pour sa part une manifestante, devant le Pasino d’Aix-en-Provence, où la ministre était venue assister à un congrès sur la psychiatrie et où l’attendaient 200 agents hospitaliers. (Voir la vidéo)


Interview Roselyne Bachelot sur le plan Hôpital 2012

L’annonce des mesures du plan « Hôpital 2012 » par la ministre de la Santé a provoqué cette semaine à Marseille de vives réactions dans le milieu public hospitalier. Ce qui a mis le feu au poudre ? L’annonce, dans le cadre de ce plan, de l’attribution d’une dotation de 54 millions d’euros à un futur hôpital privé marseillais. Alors que les financements accordés à l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) ne dépassent pas les 10 millions d’euros...

Un déséquilibre entre public et privé qui a provoqué l’ire des personnels et de plusieurs chefs de service de l’assistance publique.

C’est le Pr Guy Moulin, président de la commission médicale d’établissement des hôpitaux de Marseille, qui a ouvert le feu, en adressant, en fin de semaine dernière, un mail à la ministre de la Santé dans lequel il s’indignait de voir que « le projet de regroupement des structures libérales Ambroise-Paré et Paul-Desbief (projet baptisé “Euroméditerranée”) ferait l’objet d’un financement public de 54 millions d’euros » :

« Je suis, ainsi que, je pense, bon nombre des médecins de mon établissement, scandalisé de voir que l’argent public est mis au service de structures à but lucratif. »

Plus de lits dans le privé que dans le public

Roselyne Bachelot a tenu à rappeler qu’Ambroise-Paré n’était pas « un établissement capitaliste » mais un établissement privé participant au service public hospitalier.

« Par ailleurs, a poursuivi la ministre, 93% des crédits du plan “Hôpital 2012” vont à l’hôpital public. L’AP de Marseille avait été bénéficiaire de crédits extrêmement importants dans le cadre du plan 2007. Aujourd’hui, dans une première salve, nous aidons Ambroise-Paré qui, lui, n’avait rien reçu. »

Pour Jean-Luc Delmas, directeur d’Ambroise-Paré, qui s’en est expliqué dans le quotidien La Provence, par sa mission et son fonctionnement, le nouvel établissement devrait être « très proche du service public hospitalier ». Il n’empêche. Pour les agents de service public, la médication gouvernementale est dure à avaler.

Dans le service de neurochirurgie du professeur Péragut, au cinquième étage de l’hôpital de la Timone, on s’interroge sur une décision qui « méprise la dimension hospitalo-universitaire et la notion de service public ». Selon Jean-Claude Péragut, Marseille est en train de devenir un « centre expérimental » de la politique menée par l’Etat « en faveur de l’hospitalisation privée ».

Dans son secteur d’activité comme dans tous les secteurs « où l’activité médicale est bien rémunérée », il estime qu’en finançant des structures privées, l’Etat créé une concurrence qui se fera nécessairement au détriment de l’hôpital public, moins attractif et moins rentable. (Voir la vidéo) :


Interview professeur Péragut, Marseille 1/2

Le risque étant, selon le Pr Péragut, de revenir cinquante ans en arrière avec « un hôpital à deux vitesses », l’un qui fait la charité et l’autre qui fait des bénéfices. (Voir la vidéo)


Interview professeur Péragut, Marseille

Les annonces et déclarations de la ministre de la Santé interviennent qui plus est dans un contexte particulièrement sensible à Marseille, où les finances des hôpitaux sont dans le rouge vif depuis plusieurs mois.

Engagée ces dernières années dans un programme de réhabilitation et de redéploiement colossal, l’AP-HM ne peut plus aujourd’hui mener à terme toutes ses opérations par manque de moyens, engluée qu’elle est par ailleurs dans la mise en place de la nouvelle tarification à l’acte (T2A) et dans la gestion des 35 heures.

Le projet de pôle parents-enfants qui devait par exemple voir le jour sur le site de l’hôpital de La Timone est aujourd’hui au point mort. Pour ne pas dire abandonné.

Des difficultés financières qui n’ont évidemment pas échappé à la ministre de la Santé : « Le plan de retour à l’équilibre présenté par le directeur de l’assistance publique de Marseille est intéressant mais pour l’instant insuffisant », a estimé Roselyne Bachelot à Aix.

200 millions d’euros de déficit pour l’hôpital public marseillais

L’an dernier, les hôpitaux marseillais affichaient 150 millions d’euros de déficit. « A ce rythme, on atteindra probablement les 200 millions », tempête Jean-Paul Bramanti, secrétaire du syndicat Force ouvrière.

En attendant et pendant que l’Etat finance des projets privés, « pour poursuivre ses investissements, rappelle Jean-Paul Bramanti, l’Assistance publique de Marseille va vendre 300 appartements et ainsi dilapider son patrimoine ».

http://www.rue89.com/marseille/2008...

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