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Inde : en Assam, 12 attentats simultanés tuent 60 personnes

Publie le jeudi 30 octobre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

30/10/2008

Onze ou douze déflagrations provoquées par des engins explosifs ont secoué à 11H20 (05H50 GMT) et en l’espace d’à peine une heure l’état, lointain, de l’Assam et sa ville principale Guwahati.

La capitale du nord-est de l’Inde est la cible de cinq bombes qui ont fait une quinzaine de morts, a indiqué un porte-parole de la police.

Trois autres districts ont été également visés, faisant des dizaines de victimes.

Le premier ministre indien, Manmohan Singh, est le représentant de l’Assam au Rajya Sabah...

Personne n’a revendiqué le massacre qui a touché essentiellement des places publiques. Mais les autorités laissent entendre que la rébellion du Front de libération de l’Asom (ULFA), en lutte armée depuis 1979 pour l’indépendance de l’Assam, pourrait être à l’origine de ces attentats.

Prudent, le Premier ministre de l’Assam, Tarun Gogoï, dénonce "un acte lâche destiné à terrifier"...

En effet, cette série d’explosions, dans le bassin de l’Assam, une région stratégique pour l’Inde au niveau pétrolier, interviennent au moment où le ministre indien des Affaires extérieures, Pranab Mukherjee, se rend vendredi en Iran...

Après la signature d’un accord nucléaire avec les Etats-Unis, il y a trois semaines, l’Inde s’engage maintenant à promouvoir le projet d’un gazoduc valant 7,5 milliards de dollars, qui implique l’acheminement du gaz naturel iranien vers l’Inde via le Pakistan.

Or les Etats-Unis s’opposent de toute leur force à ce projet ; ces derniers craignent un axe stratégique Téhéran-Islamabad-Delhi qui serait préjudiciable à leurs intérêts dans la région.

Un couvre-feu diurne est imposé à Guwahati : plusieurs habitants en colère face à l’absence de mesures de sécurité anti-terroristes en ville ont commencé à mettre à sac des autobus et des voitures de la police.

Selon le Premier ministre indien : "des forces obscures seraient à l’oeuvre pour diviser la nation..."

Le nord-est de l’Inde forme une enclave nichée entre le Bhoutan et la Chine au nord, la Birmanie à l’est et le Bangladesh à l’ouest, relié simplement par le couloir de Siliguri avec le reste du sous-continent.

Les sept provinces du Nord-est n’ont aucune route ouverte donnant accès, pour le moment, sur les pays voisins.

Ces Etats périphériques, loin de Delhi, vivent sur un mode quasi colonial par rapport au pouvoir central.

Manipur, Nagaland, Assam, Arunachal Pradesh, Meghalaya, Tripura et Mizoram sont à des degrés divers le théâtre d’insurrections séparatistes et de violences intercommunautaires qui ont fait quelque 50.000 morts depuis l’indépendance de l’Inde en août 1947.

Il faut, dans beaucoup de ces régions, un permis spécial des autorités pour voyager.

Messages

  • une région stratégique pour l’Inde au niveau pétrolier

    Que pour l’Inde ?

  • les Etats-Unis s’opposent de toute leur force à ce projet

    "des forces obscures seraient à l’oeuvre pour diviser la nation..."

    "Diviser pour règner"

    Madame Irma m’a dit que les "querelles communautaires" allaient devenir "ingérables" pour l’Inde ! Et qu’il lui faudrait demander "l’aide pacificatrice" - mais solidement armée - du Gendarme du Monde... aux portes de la Chine.

  • La compagnie d’état indienne, ONGC, a le monopole de la prospection, extraction et production du pétrole et gaz, en Assam, d’où l’importance stratégique pour New Delhi de la région. Comme l’indique l’article écrit très récemment et publié, dans "Assam Times" (voir ci-dessous) les gisements sont très prometteurs...

    Sans doute, ce monopole autour des gisements, dans le bassin du Brahmapoutre, doit-il faire des jaloux chez les majors anglo-saxonnes et la compagnie d’état chinoise...

    Les mouvements sécessionnistes au Nagaland, Manipur - états périphériques de l’Assam - ont été aidés, dans le passé, par des intérêts étrangers. C’est pourquoi ces régions sont difficiles d’accès pour les visiteurs.

    ONGC claims major achievement in Assam oil fields

    Saiyed Khairul Hassan 28 October, 2008 03:30:00

    Amid an aroused brouhaha, the Assam asset of Oil and Natural Gas Corporation based at Nazira in Sivasagar district has claimed a slew of achievement in the field of operation and also to percolate its benefits for the people in general.

    In a recent media workshop organized at Nazira, the oil and gas major said the Assam asset has initiated exploration in deeper geological formations like Tura – in Lakwa, Geleky, Nazira 7 Mekeypore areas along with accelerated development of new oil fields like Laipling goan, Changmai goan.

    More than 200 wells are planned in next five years consisting of (a) horizontal/multi-leteral/high-angle wells (b) sidetrack wells (c) ultra short radias drain holes, said ONGC.

    The ONGC further has claimed cumulative investment of Rs 10,432 crore in the state and cumulative contribution of exchequer (state/centre) has been Rs 9,741 crore till financial year 2007-08.

    It has recruited locally 384 employees both regular and tenure based in last six years to men the increased operational requirement in Assam. Very recently, it has entered in to a pact with the Assam government to raise a battalion of 1148 security personal by Assam police on behalf of the oil major.
    Notably, ONGC struck oil in Assam on December 7, in1960 at Rudrasagar -1 and within 3 years. It was the third success after its maiden discovery of oil at Lunej, Cambay basin on September 5, 1958 followed by a major discovery at Ankleswar in Gujrat, in early 1960.

    Since then ONGC has made 17 major discoveries in Assam and drilled about 1225 wells. The Assam asset is the largest on – shore asset of ONGC. Currently, it operates in 65 production installations, 20drilling rigs and 14 work over rigs. In addition, there is a network of 230 kms of trunk pipelines and 2000 kms of flow lines.

    The Assam asset produced 1.186 mmt of crude oil and 409 mmscm gas during financial year 2007-2008 and currently, the growth strategy of Assam asset is focused on (a0 find reserves (b) increase production (c) renewal of infrastructure and facilities. The oil major has approved a project known as Assam renewal project (arp) with an investment of Rs 2,230 crore.

  • Or les Etats-Unis s’opposent de toute leur force à ce projet ; ces derniers craignent un axe stratégique Téhéran-Islamabad-Delhi qui serait préjudiciable à leurs intérêts dans la région.

    Qui se cache derrière ces attentats ? La réponse est donnée plus haut. Ils sont tellement fins, qu’ils en sont visibles. Quel paradoxe.

    • Il y a quelques années, en 2005, l’ONGC, dans le cadre de la politique de "libéralisation, privatisation, globalisation", chère au docteur Manmohan Singh, avait voulu céder l’exploration pétrolifère à une compagnie canadienne...

      Les syndicats entre autre The Northern-Eastern Oil Workers Coordination Committee avaient appelé à la grève générale ; la région entière participa au mouvement.

      L’ONGC et les banques asiatiques, impliquées dans la privatisation du secteur, avaient dû abandonner le projet.

      Etant donné l’importance des gisements, cela m’étonnerait que les multinationales lâchent le morceau...

      Lire "The Hindu" du 22 avril 2005.

      Pour en revenir aux explosions en série, le front de libération de l’Assam, ULFA, qui s’en prend plutôt aux migrants bengladeshi, rejette la paternité des attentats.

      On sait que les attentats qui ont ensanglanté, par ailleurs, le Gujarat, la région de Mumbay, à la fin septembre 2008, signés "Indian Mudjahedeen", relevaient du "terrorisme sous faux drapeau".

      Après avoir interpellé de manière complètement arbitraire, des étudiants musulmans (toujours emprisonnés du reste pour appartenir à une organisation bannie, SIMI), la police a pris dans ses filets des fondamentalistes hindous et d’anciens militaires, liés aux services secrets.

      Ils ont même arrêté mais relâché un américain, à Bombay, dont le portable (IP) avait servi à envoyer les messages revendiquant les attentats !

      Suivre l’enquête sur "Hindustan Times".