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Comment le capitalisme tue !

Publie le lundi 3 novembre 2008 par Open-Publishing

« Pour garantir l’indépendance et la souveraineté alimentaire de tous les peuples du monde, il est crucial que les aliments soient produits dans le cadre de systèmes de production diversifiés, de base paysanne. La souveraineté alimentaire, c’est le droit de chaque peuple de définir ses propres politiques agricoles et, en matière d’alimentation, de protéger et réglementer la production agricole nationale et le marché interne afin d’atteindre des objectifs soutenables, de décider dans quelle mesure ils recherchent l’autosuffisance sans se débarrasser de leurs excédents dans des pays tiers en pratiquant le dumping. […] On ne doit pas donner la primauté au commerce international ”

Via Campesina, in Rafael Diaz-Salazar, Justicia Global. Las alternativas de los movimientos del Foro de Porto Alegre, Icaria editorial et Intermón Oxfam, 2002, p. 87 et 90.

 : « La raison de la “pénurie” alimentaire est la spéculation sur le marché à termes de marchandises, suite à l’effondrement des marchés à termes des instruments financiers. En désespoir de cause d’obtenir un rendement rapide, les courtiers ont retiré des millions de dollars investis en actions et dans des prêts immobiliers pour les placer dans les denrées alimentaires et les matières premières. A Wall Street, on parle alors de “super cycle des matières premières” et il est probable que cela conduise à une famine à une échelle épique. » Les prix mondiaux des aliments de base tel le blé, l’huile de table et le lait augmentent de façon continue depuis 2000, mais ils montent de façon remarquable depuis 2006, date à laquelle la propagation de la crise financière aux Etats-Unis a commencé à se faire sentir sérieusement. Depuis le début de l’année 2006, le prix mondial moyen du riz a augmenté de 217 pour cent, celui du blé de 136 pour cent, du maïs de 125 pour cent et du soja de 107 pour cent. Dans des conditions où le non-remboursement des dettes se multiplie en raison de la crise hypothécaire américaine, les spéculateurs et les groupes de hedge funds détournent de plus en plus fréquemment leurs investissements des valeurs adossées à des créances « regroupés à d’autres prêts » contenant des subprime à haut risque, en faveur de valeurs allant de l’or et de l’huile pour inclure des « produits agricoles de base » tel le maïs, le cacao et le bétail ou autres. L’article du New Statesman signale que les «  spéculateurs parient même sur le prix de l’eau » pour ensuite conclure :

« Tout comme le boom dans l’immobilier, l’inflation des prix des marchandises se nourrit d’elle-même. Plus les prix augmentent et plus les profits gonflent, plus d’autres investiront dans l’espoir de récolter des bénéfices. Consultez les sites internet financiers : quasiment tout le monde se rue sur les marchandises… Le problème, c’est que si vous faites partie des 2,8 milliards de personnes, ce qui représente presque la moitié de la population mondiale, qui vivent de moins de deux dollars par jour, vous risquez de payer de votre vie pour ces profits. »

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10314

face à un prix des céréales qui était historiquement bas jusqu’en 2005, les grandes entreprises privées d’agrobusiness ont obtenu des gouvernements des États-Unis et de l’Union européenne qu’ils subventionnent l’industrie des agro-carburants. Ces grandes entreprises voulaient gagner sur deux tableaux : vendre leurs céréales plus cher et rendre rentable la production d’agro-combustibles. Elles y sont parvenues.

Comme ont-elles procédé ? Elles se sont appuyées sur l’hypothèse suivante : ce que le pétrole ne permettra plus de faire d’ici quelques décennies (en conséquence de la réduction des réserves disponibles), le soja, la betterave (transformés en biodiesel), les céréales ou la canne à sucre (sous forme d’éthanol) devraient être en mesure de le permettre. Elles ont donc demandé aux pouvoirs publics d’attribuer des subventions afin que la production très coûteuse d’agro-combustibles devienne rentable. Washington, la Commission européenne à Bruxelles et d’autres capitales européennes ont accepté sous prétexte d’assurer la sécurité énergétique de leur pays ou de leur région (5).

Cette politique de subvention a dévié vers l’industrie des agro-combustibles des quantités très importantes de produits agricoles essentiels pour l’alimentation. Par exemple, 100 millions de tonnes de céréales ont été exclues du secteur alimentaire en 2007. L’offre diminuant de manière importante, les prix se sont envolés. De même, des terres qui étaient destinées à produire des aliments ont été reconverties en terres de culture pour les agro-combustibles. Cela diminue aussi l’offre de produits alimentaires et fait monter les prix. En somme, pour satisfaire les intérêts de grandes sociétés privées qui veulent développer la production d’agro-combustibles, il a été décidé de faire main basse sur certaines productions agricoles dont le monde a besoin pour se nourrir.

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=STE20080428&articleId=8834

reformer le capitalisme, mon oeil !

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