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Instit en colère

Publie le samedi 8 novembre 2008 par Open-Publishing
27 commentaires

Monsieur l’Inspecteur,

Je vous écris cette lettre car aujourd’hui, en conscience, je ne puis plus me taire !
En conscience, je refuse d’obéir.

Depuis un an, au nom des indispensables réformes, un processus négatif de déconstruction de l’Education Nationale s’est engagé qui désespère de plus en plus d’enseignants. Dans la plus grande précipitation, sans aucune concertation digne de ce nom, au mépris de l’opinion des enseignants qui sont pourtant les « experts » du quotidien sur le terrain, les annonces médiatiques de « réformes » de l’école se succèdent, suscitant tantôt de l’inquiétude, tantôt de la colère, et surtout beaucoup de désenchantement et de découragement. La méthode est détestable. Elle témoigne de beaucoup de mépris et d’arrogance vis-à-vis de ceux qui sont les premiers concernés. La qualité d’une réforme se juge autant par son contenu que par la façon dont est elle est préparée, expliquée et mise en oeuvre. L’Education Nationale n’est pas l’armée ! Il n’y a pas d’un côté ceux qui décident et d’un autre côté ceux qui exécutent ! L’honneur de notre métier est aussi de faire œuvre de raison, de critique et de jugement.

Aujourd’hui, la coupe est pleine ! Le démantèlement pensé et organisé de l’Education Nationale n’est plus à démontrer tant les mesures décidées et imposées par ce gouvernement l’attestent au grand jour : des milliers de suppressions de postes qui aggravent une situation d’enseignement déjà difficile, la diminution du volume horaire hebdomadaire, la préférence accordée à la semaine de 4 jours, pourtant dénoncée par tous les chronobiologistes, l’alourdissement des programmes scolaires malgré une rhétorique qui prétend le contraire, la suppression des IUFM, la disparition annoncée des RASED alors qu’aucun bilan de leur action n’a été réalisé, la réaffectation dans les classes des enseignants travaillant pour les associations complémentaires de l’école, ce qui mettra à bas grand nombre de projets éducatifs dont l’utilité n’est plus à démontrer, la mise en place d’une agence chargée du remplacement avec l’utilisation de vacataires, la création des EPEP où les parents et les enseignants seront minoritaires dans le Conseil d’Administration, la dévalorisation du métier d’enseignant dans les écoles maternelles et les menaces qui pèsent sur celles-ci, la liste est longue des renoncements, des coupes franches et finalement des mauvais coups portés à notre système éducatif. Sans compter, ce qui m’est le plus insupportable, l’insistance à dénoncer le soit disant « pédagogisme », c’est-à-dire les mouvements pédagogiques qui, depuis des décennies, apportent des réponses innovantes, crédibles, raisonnables à l’échec scolaire.

Le démantèlement des fondements de l’Education Nationale est un processus que je ne peux accepter sans réagir. L’objet de ma lettre est de vous informer que je ne participerai pas à ce démantèlement. En conscience, je refuse de me prêter par ma collaboration active ou mon silence complice à la déconstruction d’un système, certes imparfait, mais qui a vocation à éduquer et instruire, à transmettre tout autant un « art de faire » qu’un « art de vivre », en donnant toutes ses chances à chaque élève, sans aucune distinction.

1. Les « nouveaux » programmes constituent une régression sans précédent. Ils tournent le dos à la pédagogie du projet qui permet aux élèves de s’impliquer dans les savoirs, de donner du sens à ce qu’ils font, de trouver des sources de motivation dans leur travail. Cette vision mécaniste et rétrograde des enseignements, qui privilégie l’apprentissage et la mémorisation, va certainement enfoncer les élèves en difficulté et accentuer l’échec scolaire. Ces programmes sont conçus pour pouvoir fournir des résultats « quantifiables, publiables et comparables » Or, « en éducation, tout n’est pas quantifiable, ni même évaluable en termes d’acquisitions immédiatement repérables ». (Philippe Meirieu). Nous sommes bien dans une logique d’entreprise et de libéralisation de l’école. Désormais, les enseignants seront évalués sur les progrès des acquis des élèves, c’est-à-dire sur la progression des résultats chiffrés. C’est notre liberté pédagogique qui est ainsi menacée. Dans la mesure où les programmes de 2002 n’ont fait l’objet d’aucune évaluation sérieuse et que d’autre part nous ne savons toujours pas qui a élaboré et rédigé les programmes 2008, d’ailleurs sans aucune concertation digne de ce nom, nous sommes en présence d’un déni de démocratie et de pédagogie. Pour toutes ces raisons, je considère que ces programmes sont totalement illégitimes. C’est pourquoi en conscience, j’ai décidé de ne pas les appliquer et de continuer à travailler dans l’esprit des programmes de 2002.

2. Tout particulièrement, je refuse de m’inscrire dans la logique d’une « Instruction morale et civique » aux relents passéistes. C’est une insulte faite aux enseignants et aux élèves de penser que l’inscription d’une règle de morale au tableau, apprise par cœur par les élèves, fera changer un tant soit peu leur comportement ! Aujourd’hui, plus que jamais nous avons besoin de mettre en place dans nos classes des dispositifs qui offrent aux élèves la possibilité de se connaître, de se rencontrer, d’échanger, de se respecter. Nous avons besoin d’une éducation au vivre ensemble, car si nous ne le faisons pas, qui le fera ? L’éducation citoyenne est l’un des piliers de l’école pour construire une société ouverte, démocratique et libérée de l’emprise de la violence. La priorité aujourd’hui est d’apprendre aux élèves à se respecter, à réguler positivement les inévitables conflits du quotidien par la parole, la coopération, la médiation. Aujourd’hui, comme hier, en conscience, j’ai fait le choix d’une éducation citoyenne qui permette aux élèves de découvrir leur potentiel créatif et émotionnel au service du mieux vivre ensemble.

3. La réduction du volume horaire de la semaine scolaire de 26h à 24h apporte des bouleversements tels dans l’organisation des écoles, qu’il faut aujourd’hui parler de désorganisation structurelle. Le dispositif d’aide personnalisée pour « les élèves en difficulté » n’est qu’un prétexte démagogique pour supprimer les RASED. Ce dispositif porte un coup fatal à la crédibilité du métier d’enseignant. En effet, de nombreuses expériences pédagogiques d’hier et d’aujourd’hui ont montré et montrent que la difficulté scolaire se traite avec efficacité avec l’ensemble du groupe-classe, dans des dynamiques de coopération, de tutorat, de travail différencié, d’ateliers de besoin, etc. Le dispositif actuel considère que la difficulté doit être traitée de façon « médicale », avec un remède individuel, en dehors de toute motivation et de tout projet de classe. C’est une grave erreur. Ce dispositif est une faute contre l’esprit et la pédagogie. Dès la rentrée, en conscience, je n’appliquerai pas ce dispositif d’aide personnalisée tel qu’il est actuellement organisé. Ces deux heures seront mises à profit pour mener à bien un projet théâtre avec tous les élèves de la classe, répartis en demi-groupe, le mardi et le vendredi de 15h30 à 16h30, ceci avec l’accord des parents.

4. Les stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires à destination des élèves de CM1 et CM2 sont eux aussi des dispositifs scandaleux et démagogiques destinés à caresser l’opinion publique dans le sens du poil. Mis en place sous le motif populiste qu’il est anormal que seuls les riches peuvent se payer des heures de soutien scolaire (dixit notre ministre), ces stages dont certains ne seront pas animés par des enseignants, ne règleront en rien l’échec scolaire. Ils sont destinés à appâter les enseignants qui souhaitent effectuer des heures supplémentaires avec bonne conscience, alors que dans le même temps des milliers de postes sont supprimés, aggravant ainsi les conditions de travail dans les écoles. Parce que je respecte profondément les élèves qui ont des difficultés et leurs parents et que je suis persuadé que ce dispositif est néfaste, je continuerai à refuser de transmettre des listes d’élèves pour les stages de remise à niveau.

5. La loi sur le service minimum d’accueil dans les écoles les jours de grève n’est pas autre chose qu’une loi de remise en question des modalités d’application du droit de grève. Il est demandé aux enseignants de se déclarer gréviste 48h avant la grève afin que ce service minimum d’accueil puisse se mettre en place. Ce qui signifie clairement que les enseignants doivent collaborer à la remise en cause du droit de grève ! On ne saurait être plus cynique ! La commune de Colomiers ayant décidé de ne pas organiser ce service minimum d’accueil les jours de grève, il devient inutile de se déclarer 48h avant. En conscience, je ne me déclarerai pas gréviste à l’administration et j’informerai les parents trois jours avant de mon intention de faire grève.

Dans son dernier ouvrage, « Pédagogie : le devoir de résister », Philippe Meirieu écrit : « Nous avons le devoir de résister : résister, à notre échelle et partout où c’est possible, à tout ce qui humilie, assujettit et sépare. Pour transmettre ce qui grandit, libère et réunit. Notre liberté pédagogique, c’est celle de la pédagogie de la liberté. […] Nous n’avons rien à lâcher sur ces principes pédagogiques. Car ils ne relèvent pas de choix passagers de majorités politiques, mais bien de ce qui fonde, en deçà de toutes les circulaires et de toutes les réformes, le métier de professeur dans une société démocratique.

Et devant les errances de la modernité, le professeur n’a rien à rabattre de ses ambitions, bien au contraire… Face à la dictature de l’immédiateté, il doit travailler sur la temporalité. Quand, partout, on exalte la pulsion, il doit permettre l’émergence du désir. Contre les rapports de force institués, il doit promouvoir la recherche de la vérité et du bien commun. Pour contrecarrer la marchandisation de notre monde, il doit défendre le partage de la culture. Afin d’éviter la sélection par l’échec, il doit incarner l’exigence pour tous.

Personne ne prétend que la tâche est facile. Elle requiert détermination et inventivité. Echanges, solidarité et travail en équipe. Elle exige du courage. Et la force de nager à contre-courant. Il ne faut pas avoir peur de la marginalité. Car, plus que jamais et selon la belle formule de Jean-Luc Godard, « c’est la marge qui tient la page. » »

Si aujourd’hui je décide d’entrer en résistance et même en désobéissance, c’est par nécessité. Pour faire ce métier, il est important de le faire avec conviction et motivation. C’est parce que je ne pourrais plus concilier liberté pédagogique, plaisir d’enseigner et esprit de responsabilité qu’il est de mon devoir de refuser d’appliquer ces mesures que je dénonce. Je fais ce choix en pleine connaissance des risques que je prends, mais surtout dans l’espérance que cette résistance portera ces fruits. J’espère que, collectivement, nous empêcherons la mise en œuvre de ces prétendues réformes. Cette action est une action constructive car dans le même temps il s’agit aussi de mettre en place des alternatives pédagogiques concrètes, raisonnables et efficaces.

Monsieur l’Inspecteur, vous l’avez compris, cette lettre n’est pas dirigée contre vous, ni votre fonction, mais je me dois de vous l’adresser et de la faire connaître. Le propre de l’esprit responsable est d’agir à visage découvert, sans faux-fuyant, en assumant les risques inhérents à cette action. C’est ce que je fais aujourd’hui.

Je vous prie de recevoir, Monsieur l’Inspecteur, l’assurance de mes sentiments déterminés et respectueux.
Alain REFALO
Professeur des écoles
Ecole Jules Ferry, Colomiers (31)

Lettre adressée à Mr l’Inspecteur de l’Education Nationale de la 17ème circonscription de la Haute-Garonne.

Messages

  • Cher collègue et camarade, mille fois BRAVO !!!

    Enseignante, directrice d’école d’application et formatrice d’enseignants, à la retraite depuis peu mais toujours militante pédagogique (et pas "pédagogiste" !!) ayant gardé le feu sacré malgré tout,si je ne désespère pas, c’est grâce à des gens comme vous. Je ne détaille pas les arguments : tous les lecteurs comprennent.

    Je m’adresse à tous nos collègues (pas à Darcos et Cie ; c’est inutile) :

     Ne vous laissez pas acheter par des horreurs telles "vous serez moins nombreux mais vous serez mieux payés".

     Ne vous croyez pas compétents parce que vous avez une licence ou un doctorat : réclamez une formation pédagogique initiale et continue de qualité.

     Travaillez main dans la main avec les parents (oui, je sais : long et difficile...mais eux disent la même chose de nous !) : si nous n’avions pas été si timorés dans ce domaine, nous serions forts aujourd’hui pour lutter ensemble.

     Adhérez tous à des syndicats et des mouvements pédagogiques même si vous n’êtes pas d’accord à 100% avec leurs options et militez-y concrètement ; bottez-leur les fesses au besoin. "Pas le temps" ? FAUX ! Quand il y a le feu à la maison, on trouve le temps. Et, bon sang, que ça fait du bien de travailler avec des camarades qui ont foi en l’enfant, qui ne regardent pas nos ados comme des racailles !

     Posez des actes de résistance sans attendre que les autres commencent et faites savoir.

    Je viens de diffuser votre lettre à un millier de personnes dans mon département.

  • Cent pour cent d’accord, bravo à ce courageux prof des écoles !

    Soleil Sombre

    • Il a ecrit instit et non prof des écoles qui finalement n’est qu’un titre pas un métier, et je pense que ce n’est pas par hasard. Ceci étant précisé ce texte fait du bien et j’espère que tout les enseignants sont dans cette état d’esprit pour,
      avec tout ceux qui sont attaché à l’école publique, arrété le bras des casseurs.
      JP

  • Bravo et en cela tu rejoins le collègue Roland dont le courrier a déjà fait le tour de la toile avec plein de commentaires et d’encouragements....
    Saches que tu n’es pas tous seul et que nous sommes nombreux , bien que dans l’ombre encore à travailler, résister pour ne pas perdre les vaeurs essentielles de notre système d’éducation nationale même si ce dernier est plus que jamais perfectible....

    amicalement
    http://moissacaucoeur.elunet.fr/ind...

  • Vous n’êtes pas le seul en Résistance ! La jeunesse est solidaire des enseignants contre la casse de l’éducation. Luttons ensemble et dans la durée pour faire reculer ce gouvernement malhonnête !

    Je relaye cette lettre ;)

    >> http://lecrc.forumactif.fr/forum.htm

  • BRAVO
    Une retraitée en devenir (13) et qui part en ne reconnaissant plus son école

    • ...Tout à fait, j’ai moi-même quitté l’enseignement début septembre pour une retraite "anticipée" (3 mois sans revenus) ... j’avoue que j’ai préféré ne pas reprendre une ultime année dans les conditions que tous ces collègues dénoncent...y compris au prix d’une décôte de quelques %... par ailleurs cette obstination à "changer sans cesse les règles" contribue aussi à la casse de l’éducation nationale que nous connaissons depuis plusieurs décennies... les camarades de ma génération se souviennent je l’espère qu’ils ont signé à l’entrée de leur classe de seconde d’Ecole Normale ( à l’âge de 15 ans et sans avis des parents !!!) un contrat de 10 ans minimum avec l’état sous peine de rembourser les frais d’étude et à cette date les conditions de départ à la retraite ont continué telles quelles... jusquà ce que l’on impose (récemment) la politique de décôte et par là-même que l’état dénonce en quelque sorte le contrat que nous avons tous honoré en tant qu’enseignant !!!...Merci "Patron"...

  • Une lettre superbe qui pose bien le problème et se fait le porte parole de notre ressenti.
    Les conseillers pédagogiques (dont je fais partie) ont un devoir de résistance en transmettant aux jeunes collègues sur le terrain le nécessaire esprit critique
    et leur droit à la liberté pédagogique qui a pourtant fait largement ses preuves et dont on voudrait nous priver, pour n’avoir que de bons petits exécutants privés de toute reflexion et créativité.
    Je crois vraiment que chacun à son niveau peut et doit resister aujourd’hui car on voit bien que les grands mouvements ne font pas déroger nos dirigeants de la sinistre ligne de conduite qu’ils se sont fixés.
    Il est de notre devoir de désobéir.

  • je suis bouleversée et émue par votre lettre. Quel courage !
    je suis complètement d’accord avec tous les points que vous soulevez.
    je suis maitre E et je n’hésiterai pas à diffuser votre lettre pour que les enseignants cessent de se plaindre en disant que rien n’a été fait. Il faut lutter individuellement afin de rallier le maximum d’enseignants.
    J’ai également décidé de ne pas faire les heures d’aides individualisées.

    courage !

    Eva maitre E à Epinay sur seine

  • Ca fait des années que les postes sont en diminution, le nombre d’élèves par classe en augmentation.

    Tous les rapports mettent en premières exigences enseignantes la diminution des effectifs de classe et la revalorisation des salaires, effectivement minables en regard de la charge de travail et du niveau de diplôme des personnels.

    Ca fait des années que les enseignants doivent affronter des autorités administratives qui les submergent sous les paperasses, au prétexte de stats, et dont les résultats sont une privation de temps pour exercer véritablement leur métier, qui n’est pas de remplir des questionnaires et autres.

    Ca fait des années que s’empilent les réformettes et les réformes, dans tous les secteurs de l’EN. Quelle est leur réussite ?

    Les enseignants voient, grâce à elles, tous leurs moyens dramatiquement diminués, leurs salaires stagner, leur considération terriblement racornie.
    D’autre part, la reprise en main, accompagnée par les syndicats dont tout le monde connaît les noms - avec leurs différentes déclinaisons dans les trois niveaux d’enseignement -, fait que la hiérarchie devient de plus en plus pesante et la liberté pédagogique, fondemant du plaisir et de la responsabilité dans le métier éducatif, réduite à néant.

    Aujourd’hui, je me demande qu’est-ce que les enseignants et personnels associés attendent pour faire des collectifs inter-écoles, inter-collèges, inter-lycée, une Coordination nationale pour tout ça, et descendre dans la rue ?..Les étudiants l’on fait et ils ont gagné.

    De perdre encore plus ?..De recevoir une proposition pour changer de statut, comme dans les Télécoms ?..De voir le projet pédagogique et les moyens afférents de leurs écoles, de leurs collèges, de leur lycées, gérés par des élus, des personnalités diverses et bientôt des pom-pom girls, s’ils ne résistent pas un minimum ?...D’avoir un cahier de délation quotidien à remplir ?...D’aller, avec le directeur/principal/proviseur lécher les bottes du maire, du conseiller général, du conseiller régional, quand tous les établissements seront en concurrence comme le souhaite notre ami Darcos ?..De faire un calendrier "chaud" pour séduire les sponsors afin de boucler le budget des sorties avec la classe ?...

    Soleil Sombre

  • Bravo pour cette belle et courageuse lettre. L’école publique est effectivement attaquée, nous avons à défendre en tant que citoyens les valeurs républicaines aujourd’hui en danger !!!

  • Alain REFALO est aussi l’un des animateurs de ce remarquable site, centre de ressources sur la non-violence :

    http://www.non-violence-mp.org/

  • Très belle lettre de résistance ! Nous essayons aussi sur le terrain d’informer les enseignants (et oui), les parents de cette casse très bien organisée de l’éducation nationale. Je crois que les seules actions "grève d’une journée" ne vont pas suffire à faire reculer le gouvernement : il faut y associer de nombreuses actions médiatiques (faisons comme les politiques : c’est par l’image que l’on gagne de nos jours), partout , tous les jours en y associant fortement les parents.
    Emmanuelle, psychologue scolaire, Paris

  • C’est le texte que nous attendions, que nous n’avions pas réussi à écrire nous-mêmes ! Il faudrait l’envoyer à tous les journaux pour une diffusion la plus large possible !

  • bonjour
    professeure des écoles dans le 94
    je vous dis BRAVO et MERCI
    bon courage

  • J’ai pris connaissance aujourd’hui même de votre acte de résistance , écoeurée par la mise en place des 60 heures , par le démantèlement des RASED et des IUFM, par la suppression des programmes de 2002 ( mais qui continuent à être une base de travail pour moi aussi), par la mise en place sauvage de l’idéologie des résultats chiffrés:quel malaise lorsque je vais chercher , à midi, dans la cour de récréation, trois élèves de 4 ans ,5 ans, fatigués , pour ce "soutien" imposé à marche forcée...

    Bon courage.

    • Bravo pour ton courage d’exprimer ce ras le bol de mesures prises par idéologie sarkodarkosienne pour faire court qui s’appuie sur la légitimité des urnes Quelle opposition en miettes pour dire niet à tout ça dans les faits Seul un retournement d’urne pourrait mettre le hola à cette insidieuse dérive qui n’est que régression et casse d’un service public Serrons les coudes résistons dans les écoles avec le soutien des parents et rebatissons un courant pour l’école du futur change we need ciao

    • Encourager ceux qui montent au front c’est bien. Se syndiquer dans un syndicat digne de ce nom c’est mieux. Le démantèlement de l’Education nationale comme toutes les réformes anti-sociales n’est possible que dans un monde où les salariés sont atomisés. Compte tenu de leur formation intellectuelle, on pourrait s’attendre à ce que les enseignants ne se laissent justement pas atomisés parce qu’ils disposent des outils intellectuels qui leur permettent d’analyser le système. Dans les faits, on en est loin. Beaucoup sont nés dans un environnement idéologique où ces outils leur ont été subrepticement retirés. Ils se battent quotidiennement pour donner à leurs élèves des outils techniques qui leur seront utiles professionnellement mais sont eux-mêmes démunis des outils qui leur permettraient de prendre conscience de l’aliénation qui est la leur. La conscience sociale des enseignants est très variable et pas si développée qu’on le pense.

    • Souhaitant garder mon esprit critique et mon droit à la liberté pédagogique (qui a largement fait ses preuves et dont on veut pourtant nous priver, pour n’avoir que de bons petits exécutants privés de toute reflexion et créativité. ), je me permets de vous envoyer la copie d’ un courrier net et précis qui me plaît et qui a le mérite d’expliquer clairement et constructivement ma position…

      Une lettre écrite avec talent, qui pose tous les problèmes et se fait le porte parole du ressenti de la majorité des enseignants. Certes cette démarche n’est plus dans l’air du temps aussi est-ce bien pour cela qu’il me semble nécessaire de l’aider à faire son chemin, d’être connue de tous.

      Mes profondes convictions sur le fait que l’École Laïque est un lieu où l’individu se construit et non pas un lieu où l’on construit un individu selon un modèle pré-décidé... Qu’ enseigner ce n’ est surtout pas modeler... Qu’ enseigner, c’est aider à l’épanouissement des êtres ... alimentent toujours le feu sacré de mes débuts et me pousse à entrer en résistance contre ce "MASSACRE" de l Education Nationale qui s’intensifie au fil des années...

      J’ ai juste un état d’ âme lorsque je me pose cette question : Que sont devenus tous les enseignants qui avaient cette foi inébranlable dans l’ école publique et les valeurs républicaines, où sont passés tous ces collègues qui luttaient contre le démantèlement des fondements de l Education Nationale ? "Blowing in the wind..." ?????? Il est bon de rappeler que nous pourrons manifester notre refus de laisser faire , le 20 novembre 2008 à 14 H. place d’ Italie.

      J’ espère que vous lirez attentivement la lettre d’ Alain Refalo qui suit et que vous ferez cheminer ce mail tout autour de vous pour que chacun puisse ou non y adhérer selon ses convictions !

      J’ en envoie une copie à mon Inspecteur de Circonscription

      Bonne lecture , à vous de juger !

      Bien amicalement...

      Marie militante ( non syndiquée,me suis laissée atomiser mea cupa ) pédagogique et non pédagogiste !!!

      Ci- dessous la copie du courrier d’Alain Refalo, instit en Haute-Garonne .

      *Instit en colère*

  • Simple parent d’élève de maternelle je vous dis bravo pour votre courage. Vous défendez une noble cause : celle des enfants.

    • N’étant pas dans le domaine scolaire et n’ayant pas encore d’enfant, je suis spectatrice des réformes de l’éducation annoncées. Comme vous le dites dans votre lettre, l’opinion publique est carressée dans le sens du poil et bernée par des beaux discours qui cachent la réalité.
      Cette lettre me permet d’ouvrir les yeux et j’espère qu’un maximum de personnes la liront pour mieux comprendre les grèves et votre lutte.
      Bon courage et merci.

    • un bel exemple pour tous les jeunes enseignants et les moins jeunes qui auraient, parfois, et sous le feu nourri des attaques, tendance à baisser les bras...
      ensemble, résistons, sans nous ils ne pourront rien casser, ou du moins limiterons nous cette casse programmée
      Seb, prof d’école

  • prof d’eps en colère, tout est dit et bien dit ; résistance aussi en collège contre l’accompagnement éducatif pour les mêmes raisons , défense du sport scolaire qui est en train d’être démantibulé. Aux culpabilisateurs qui nous accusent d’aggraver la situation des plus défavorisés lorsque nous refusons les heures sup après la classe, répondons que nos élèves méritent mieux qu’unsoir après la classe. : qu’on nous laisse les moyens de nous occuper d’eux PENDANT la classe. Maintenons notre refus de déplacer les élèves en difficulté aux heures de midi ou du soir. Alors quoi, le bons ont droit à la journée, et les mauvais élèves, n’ont droit qu’au soir ? , restons dans une logique de lutte pour obtenir des réels moyens sur le temps scolaire , sur la journée d’école. En Conseil d’administration, soyons dans cette logique , ne nous laissons pas culpabiliser.Quand nous expliquons cela, les parents comprennent que nous sommes dans une logique de lutte pour la réussite des élèves.

  • J’ai diffusé cette lettre sur mon Blog également : http://lefremen.wordpress.com/

    Belle preuve de courage et de résistance !

  • Je suis retraitée depuis 12 ans. J’étais rééducatrice en RAZED.
    Je vois avec consternation mon petit fils de 8 ans subir de plein fouet ces mesures.(le divorce douleureux) J’en suis tout particulièrement alarmée. Et pour son malheur, il fréquente une école qui veut se montrer "modèle" !!!
    Cette lettre m’a beaucoup émue.
    Elle est juste, belle, digne...Elle me redonne espoir.
    Je diffuse et je prépare une lettre pour le président.