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Pas d’armistice pour les « anarcho-autonomes »

Publie le mercredi 12 novembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Panique à la SNCF, retards en pagaille, des trains immobilisés, la machine s’enraye : il faut trouver des coupables, et vite. C’est l’occasion de ressortir le spectre des « anarcho-autonomes ».

D’ailleurs, c’est bien pratique pour prouver l’efficacité de la fusion entre la DST et les RG. Voyez braves gens, la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) fonctionne à merveille : pour preuve, la centralisation des données, tant exaltée par Alliot-Marie, a permis d’arrêter mardi 11 novembre vingt personnes, et d’en garder dix pour les placer sous le régime de l’anti-terrorisme (ce qui veut dire 96h de garde-à-vue, des interrogatoires sous pression, etc.)

Cet évènement permet de justifier après coup tous les procédés de fichage : Edvige, Base Elèves, ADN. On montre que la situation est sous contrôle, et on détourne l’attention des politiques dégueulasses en cours : crises financière, retraite à 70 ans, rafles et expulsions de sans-papiers.

Comme d’habitude, les journalistes marchent au pas et s’empressent de recopier les déclarations du Ministère de l’Intérieur et de l’AFP. Les médias participent ainsi à la construction de l’ennemi intérieur, un ennemi à l’identité floue : de RESF, qualifié de « quasi-terroriste », jusqu’aux squatteurs en passant par les anti-OGM. Le portrait-robot est établi : des jeunes, opposés à Sarkozy, luttant contre les réformes universitaires, contre les centres de rétention, et qui ne se reconnaissent pas dans la politique institutionnelle. Autant dire que la liste des présumés coupables est longue.

A l’heure où un nouveau délit est inventé : être « hyper-politisé », on sécurise et on réprime toute contestation. C’est aussi le signe qu’il se passe quelque chose qu’ils n’arrivent pas à contrôler, malgré le déploiement policier et les étiquettes délirantes.

Messages

  • Il est possible qu’on nous joue un remake de "Max et les ferrailleurs".

    Synopsis du film de claude Sautet, sorti sur les écrans en février 1971

    "Max n’est pas un policier comme les autres ; solitaire et intransigeant, il ne vit qu’avec une seule idée en tête : arrêter des malfaiteurs en flagrant délit. Il rencontre par hasard un ancien ami de régiment, Abel, qui se confie à lui sans savoir qu’il appartient à la police... Abel s’est acoquiné avec une bande de ’ferrailleurs’ de Nanterre. À défaut de grands truands, Max va s’efforcer de piéger ces amateurs dont il va téléguider les agissements..."

    • Sauf que dans le cas présent, "Max" n’est certainement pas un flic solitaire. On pense plutôt à un remake de la stratégie de la tension dans l’Italie des années 70, destinée à légitimer toutes les atteintes aux libertés politiques. Cette enquête bouclée en 48 heures en divers points du territoire soulève en effet pas mal de questions. Quant aux médias, s’ils "marchent", c’est au pas et en toute connaissance de cause. Ils ne font que remplir leur rôle, celui d’instrument de propagande.
      Il faut s’attendre a assister à brêve échéance, sabotage ou non, à l’accélération de la criminalisation de toute action militante déja bien engagée par les gouvernements Raffarin et Villepin.