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L’eau, une denrée indispensable de plus en plus rare

Publie le mercredi 26 novembre 2008 par Open-Publishing

UniversNature

Dans de nombreuses régions du monde, la quantité d’eau disponible diminue et la qualité se détériore. Ainsi, selon le rapport que viennent de publier les Nations Unies à l’occasion de la journée mondiale de l’eau (1), près de 2 personnes sur 10 sont privées d’eau potable, tandis que 4 sur 10 ne bénéficient pas d’un assainissement de base.

En ce début de XIXe siècle, l’humanité prend ainsi petit à petit conscience que les ressources planétaires en eau ne sont pas illimitées. Même des pays traditionnellement sans problème d’eau, se retrouvent de plus en plus souvent dans des conditions de stress hydrique.

L’eau est indispensable à de nombreux besoins : boisson, hygiène, production de biens alimentaires et d’énergie, etc., auxquels il convient d’ajouter la préservation des écosystèmes naturels. La santé humaine est également inextricablement liée à la disponibilité en eau et, pour que la situation sanitaire mondiale s’améliore, il est indispensable que la gestion des utilisations de l’eau et de sa protection soit améliorée.
Or, la pression sur la ressource en eau ne cesse de grandir. Les premiers fournisseurs d’eau dans le monde (fleuves, rivières, bassins) s’assèchent (2). Des taux élevés d’exploitation, supérieurs à 50 % de la recharge, sont déjà constatés dans plusieurs pays (cf. carte). Par ailleurs, le réchauffement climatique, avec la fonte des glaciers et des neiges ’éternelles’, contribue à la chute de réserves historiques importantes, quand dans le même temps l’agriculture accroît encore ses prélèvements d’eau (plus de 90 % de l’eau prélevée dans le monde, l’est à des fins agricoles).

La France, où la ressource en eau n’était pas un problème il y a peu, est un cas d’école intéressant. A vouloir préserver son modèle agricole à tout prix, l’Etat a fermé les yeux sur l’utilisation massive de pesticides (3e consommateur mondial) et le développement intensif des élevages. Dans le même temps, l’ensemble des collectivités françaises n’est toujours pas doté d’un assainissement opérationnel…

Pour tenter de faire bonne figure, la France ferme les captages pollués ou investit dans des solutions de dépollution très coûteuses. Elle se dote de lois sur l’eau se contentant d’énoncer un principe de gestion équilibrée et durable des eaux, tout en réaffirmant le principe pollué-payeur (3).

Au final, en France, comme dans la plupart des autres pays, l’Etat ferme les yeux et s’en remet à un futur qui risque de ne pas être très humide. L’Unesco estime ainsi que dans moins de 25 ans, les deux tiers des habitants de la planète se trouveront dans des zones connaissant de graves problèmes d’approvisionnement en eau.

Pascal Farcy

Shéma Unesco

1- Deuxième Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau
2- Selon le WWF, 5 des 10 fleuves les plus menacés sont en Asie (Yang-Tsé, Mékong, Salween, Gange, Indus). Les autres se situent en Europe (Danube), en Amérique (Rio de la Plata et Rio Grande), en Afrique (Nil) et en Australie (Murray Darling).
3- L’eau reste financée très majoritairement par les particuliers (78 %), quand les agriculteurs en consomment 68 % pour une contribution s’élevant à 4% du coût de gestion total.

http://internationalnews.over-blog.com/article-24017975.html