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EDF-GDF : A Paris, les manifestants se rassembleront à partir de 9h30 aux abords du RER Port-Royal

Publie le lundi 14 juin 2004 par Open-Publishing


EDF-GDF : les syndicats sur le pied de guerre

Branle-bas de combat pour les gaziers et les électriciens. Leur intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grève nationale, d’actions "coup de poing" et de manifestations dans toute la France mardi, jour de l’ouverture à l’Assemblée nationale du débat parlementaire sur le changement de statut d’EDF et de GDF.

Des rassemblements sont prévus dans toutes les grandes villes à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFTC. A Paris, les manifestants se rassembleront à partir de 9h30 aux abords du RER Port-Royal puis se rendront en cortège à proximité de l’Hôtel Matignon et de l’Assemblée nationale, boulevard Saint-Germain dans le VIIe arrondissement.

Les syndicats sont décidés à obtenir le retrait du projet de loi, qui rend possible une ouverture de capital des deux entreprises publiques, et ont rejeté le week-end dernier l’éventualité d’un simple "report" d’un an pour cette ouverture.

La Fédération nationale des mines et de l’énergie-CGT (FNME-CGT, majoritaire à EDF et GDF), à la pointe du conflit, entend désormais se situer "au-delà d’un mouvement de type classique" et affiche une "volonté d’impulser une amplification de la mobilisation" dans la rue et sur les sites d’EDF et de GDF, selon son secrétaire général Frédéric Imbrecht.

Lundi, les directions d’EDF et de GDF ont annoncé le recrutement de 4.700 agents supplémentaires sur la période 2004-2005, à l’issue d’une rencontre avec les organisations syndicales.

Mais M. Imbrecht a souligné lors d’une conférence de presse que "ce ne sont pas les questions sociales ou des augmentations de salaires qui régleront le problème et nous ferons changer d’avis".

Les actions coup de poing menées presque tous les jours depuis le début de la semaine dernière devraient donc se poursuivre et même prendre encore plus d’importance puisqu’elles seront coordonnées au niveau national, et plus seulement régional.

Les syndicats annoncent encore plus de baisses de production, le rétablissement du courant à des personnes démunies en situation d’impayés, le basculement des compteurs -"pour plusieurs millions d’usagers" selon la CGT- en tarif de nuit dans la journée ou encore des "coupures ciblées", notamment en direction des membres du gouvernement ou des représentants de la majorité.

Les coupures ne font toutefois pas l’unanimité et la CFDT s’en désolidarise régulièrement au nom "de la continuité du service public".
Dès lundi, les actions se sont à nouveau multipliées un peu partout dans l’Hexagone. Des syndicalistes de la CGT ont notamment investi en matinée la centrale nucléaire EDF de Saint-Alban-Saint-Maurice (Isère) et ont déconnecté deux tranches de 1.500MgW chacune du réseau EDF.

Des agents d’EDF ont également bloqué le centre de Tulle (Corrèze) avec leurs véhicules d’intervention, alors que d’autres ont basculé les compteurs en tarif de nuit à Lorient ou encore "décoré" les ponts de la N20 avec des banderoles entre Foix et Aix-les-Thermes (Ariège). Dans le Gers, plusieurs dizaines de cégétistes ont coupé l’électricité et démonté le compteur du château de Courrensan, la résidence secondaire du ministre délégué à l’Industrie Patrick Devedjian.

"Cette action ne devrait pas surprendre le châtelain Devedjian car celui-ci, intégriste de la privatisation, sait parfaitement que la libéralisation du secteur de l’énergie a entraîné systématiquement des coupures", a déclaré la CGT dans un communiqué de revendication. PARIS (AP)