Accueil > PLUS D’UN DEMI MILLION DE GARDES A VUE

PLUS D’UN DEMI MILLION DE GARDES A VUE

Publie le mercredi 10 décembre 2008 par Open-Publishing
14 commentaires

LU dans le CANARD ENCHAINE du 10 décembre 08 sous le titre :

PLUS D’UN DEMI-MILLION DE GARDES A VUE. extrait.

• Le 31 juillet 2008, Sylvain GARREL, conseiller municipal Vert du XVIII° de Paris, convoqué au commissariat pour « affaire le concernant ».
Je me pointe à 10 heures du matin. J’avais fait plusieurs demandes, en tant qu’élu, pour visiter les locaux et contrôler les conditions de garde à vue. Aucune réponse. En arrivant, j’apprends que je suis… en garde à vue, en attendant d’être confronté à un témoin. Lors d’une manif contre un projet immobilier dans mon quartier, on m’aurait aperçu en train d’abîmer une dalle de béton sur le chantier. J’ai toujours nié et j’ai fait remarquer que c’est une mesure inutile : je suis venu spontanément et suis disposé à revenir à l’arrivée du témoin. Mais les policiers refusent de me lâcher. Les poulets ont accepté de passer un coup de fil à ma femme car j’étais censé aller chercher mon fils de 4ans à l’école.
Mon contradicteur a rappliqué à 19 heures. Je suis sorti à 21 heures. Depuis plus aucune nouvelle de cette histoire.

• Le 20 AOUT 2008, Jean-François de LAUZUN, 58 ans.
Je rentrais chez moi, à Versailles. Il était 19h30 et, comme c’était désert, j’ai traversé sans faire attention au feu. Une policière, très agressive, me fait remarquer que le petit bonhomme était rouge. Je passe mon chemin. Mais elle me rattrape et me demande mes papiers. Le contrôle d’identité s’éternise, avec consultation des fichiers centraux.
Quelques personnes observent la scène. Plusieurs d’entre elles prennent ma défense. Ce qui leur vaut d’être à leur tour contrôlées. Je finis par rentrer chez moi, croyant l’incident clos. Mais à 22h15, on sonne.
Fatigué, je me suis couché tôt. J’enfile une robe de chambre et me retrouve devant les policiers, qui ont une convocation pour moi. Je leur fais remarquer que ce n’est pas une heure pour venir chez les gens. J’ajoute que les proportions prises par cette histoire sont ridicules et évoque des « méthodes totalitaires ». On me signifie alors que je suis en garde vue. J’aurais « incité à l’émeute » lors du contrôle ! Je suis menotté, emmené en pyjama, enfermé dans une cellule qui sent l’urine.
Je comprends vite pourquoi. Par deux fois, on me refuse l’accès aux toilettes et je dois me soulager dans un coin. L’interrogatoire se passe avec une menotte attachée à la chaise. Depuis, j’y pense tout le temps. Je n’ai aucune nouvelle depuis trois mois.

• Le 21 JUILLET à paris, Pierre CONLEY, 28 ans.
Je prenais un verre avec ma petite amie suédoise au soleil couchant, après un pique-nique au square du Vert-Galant. Deux hommes surgissent de derrière un saule pleureur. Je fumais une cigarette de tabac roulé. Ils me demandent si c’est un joint. Je leur réponds que j’en fume jamais, mais à ma grande surprise, ils exigent que je les suive pour un contrôle intégral. Très agressifs, ils me tirent, en me tordant le bras. Je prends peur, appelle au secours. Ils me plaquent au sol. J’ai l’impression qu’on m’étrangle. Leurs collègues déboulent. Je suis en règle mais ils décident de m’emmener au poste de la rue du Louvre, ou l’on me menotte. Au bout d’une heure, je suis conduit au commissariat St Honoré pour un éthylotest électronique. Taux d’alcoolémie négatif : 0,13mg !
On me ramène rue du Louvre. Quand je demande si ça doit durer longtemps, on me répond : « Vous n’allez pas nous casser les couilles toutes les deux minutes. » Après quatre heures de ce traitement, on enlève mes menottes. J’apprends que je suis accusé d’ « incitation à l’émeute » pour avoir appelé au secours.
J’ai écrit à l’IGS. Pas de réponse. Et à Michèle Alliot-Marie qui, elle, m’a assuré par courrier de « son entière détermination à intensifier toujours plus la formation des policiers, en particulier en matière déontologie. »

• …

A QUI LE TOUR...????

Messages

  • Déontologie,prière de fournir le dico aux fonctionnaires de police !Ils voient partout des cellules invisibles,dans le temps ils se contentaient d’élephants rose.......momo11

  • Dans un autre style mais même genre...

    Une histoire véridique vécue par moi (l’autre protagoniste se reconnaîtra peut être et apportera sans doute son témoignage...)

    Il y a 2 ans environ. Commissariat pour faire faire un passeport à notre enfant. Les 2 parents doivent être présents.

    Je vous passe l’attente, les files, la chaleur etc avec un petit bout de 11 mois...

    Bref.

    Ça traine. On s’interroge - pourquoi est ce aussi long depuis que nous avons rendu le dossier complet à "la dame", de nous délivrer un simple récépissé ?

    Soudain, intervention dans la salle de 2 policiers qui interpellent mon compagnon :"Vous êtes bien M. X ?"

     lui, ahuri "oui pourquoi ?"

    Eux "Vous êtes en infraction m. On vous a retiré votre permis de conduire il y a 2 mois et vous ne l’avez toujours pas rendu. Veuillez nus suivre."

     Lui, complètement halluciné et moi, bouche ouverte qui n’en croit pas mes oreilles d’avocate... "Mais je l’ignorais (NDA en effet changement d’adresse pas encore pris en compte) ! Et d’ailleurs, je ne suis pas là pour ça, je suis là pour le passeport de mon enfant !"

    Moi "Mais comment pouviez vous savoir qu’il était dans vos murs ?"

    Eux "Ne vous mêlez pas de ça Madame. Allez suivez nous..."

    Il obtempère - moi "ça va durer longtemps ? sur quelle procédure vous vous fondez ? Qui êtes vous ?"

    eux "Aussi longtemps qu’il faudra - on est de la PJ, au 5è étage" - ils partent tous les 3 - mon compagnon me dit de rester calme, il va revenir.

    20 min, 30 min plus tard pas de passeport, pas de mec... Je monte furibarde, mon enfant dans les bras, en rage totale.

    Je trouve le bureau où ils sont en train d’interroger mon compagnon.

    Là je sors ma carte d’avocat, je leur explique la vie assez fermement et je leur rappelle les définitions de la voie de fait.

    Bref.. Ils nous laissent finalement repartir avec le passeport sous promesse d’apporter le permis.

    Depuis ce jour là.....

    Chance pour nous j’étais avocate et je connaissais le droit. Qu’en est il pour les autres ? "simples Citoyens" mis en GAV abusivement ? Sans Pap arrêtés au guichet ? Jeunes -et moins jeunes- contrôlés au faciès etc ?

    • petit rajout du "protagoniste" qui démontre encore plus le coté "c’est nous les flics , c’est nous les plus fort et on t’em....e"

      sans l’intervention de maitre la louve pas de passeport pour la louvette car le deal etait le suivant

      tu veux le passeport de ta louvette ?? ok mais d abord tu nous rend ton permis

      a ouai ??, c’est comme ça ?? c’est super votre truc mais quel est le rapport ??

      c’est la procédure . (procédure mon cul , abus de pouvoir ça oui )

      c’est assez anecdotique , c’est un fait divers de plus mais bon

      on devrait tjrs se balader avec un avocat dans la poche , cette petite carte bleu nuit pas plus grande qu’une cb donne de sacré bouton a nos amis de la marée chaussé

      ba ouai , pas de bavure svp pas de bavure

      obrigado la louve

      février

  • les cognes rien à en tirer
    on les auras toujours contre nous
    ils tabassent les sans papiers ,les pauvres,les syndicalistes
    la police républicaine que certains ici défendent n’existe pas
    faudra faire le ménage en cas de révolution

    Damien

  • Pour affaire vous concernant est illégale. Le policier doit mentionner le motif c’est obligatoire.

  • Un guide de nos droits en GAV, vous pourriez nous mettre cela en ligne...

    • C’est très bien de réagir maintenant que la répression touche une partie de plus en plus importante de la population. Répression qui touche même les fameuses et introuvables "classes moyennes". Cependant cela fait des décennies que les jeunes et moins jeunes des quartiers populaires connaissent un harcèlement quotidien par les forces de policie.
      Que dire lorsqu’on plus on possède un faciès d’ étrange étranger. En tout cas il serait grand temps de créer un vrai mouvement de lutte contre la répression.

  • le but d’une garde à vue...OBTENIR des aveux..... et les faire signer !!!!

    Plus tard, devant un juge, difficile de se rétracter !!!!

    Drôle de justice dans un pays des droits de l’Homme !!!!

    • L’aveu constitue une PREUVE. Et toute l’action policière va consister à vous faire AVOUER. Et pour cela toutes les techniques sont bonnes. La technique consiste à vous « bousculer » psychologiquement afin de vous faire craquer. Qu’importe que vous soyez coupable ou non... c’est accessoire. Ce qui compte c’est le résultat.
      Car une fois que vous avez avoué, l’affaire est classée pour la police. C’est au juge de continuer le travail.

      Donc, N’avouez jamais... même si vous êtes coupable !
      Ne répétez pas au flic : JE SUIS INNOCENT ! Car il vous répondra : tous les accusés disent çà !
      Dîtes : JE SUIS LA VICTIME D’UNE BAVURE POLICIERE ! Et avec un peu de chance le flic vous frappera de colère provoquée par tant de mauvaise foi. Avec un peu de chance, vous signerez, si vous êtes encore en état, vos aveux avec le sang de vos blessures. Et vous aurez la preuve (après analyse adn du sang) que vos aveux ont été extorqués sous la torture.

      D’un seul coup d’un seul, toute la machinerie administrative s’en trouve bloquer. Et vous aurez beau jeu d’accuser les méthodes policières. Et vous devenez par la grâce des média un héros.

      Délire.

  • j aimerai savoir si les policiers municipaux ont le droit de nous demender les papiers

    • Non, les "policiers" municipaux n’ont pas le droit de contrôler les papiers... Sauf en cas d’infraction ou de délit caractérisé qui soit de leur ressort.

      Mais dans le cas présent on ne parle pas de "droit" mais d’"abus d’autorité illégaux" par des agents de la force publique ou des officiers de police.

      Le problème c’est le manque de mobilisation des gens. Et l’absence de réaction de ceux qui devraient les mobiliser.

      On a eu le cas de l’arrestation de Santos. Le supporter de l’OM, en Espagne.

      En général, j’évite de parler de ce genre d’incident, les supporters de football, ni même le foot, n’étant pas ma tasse de thé.

      Mais dans ce cas précis on est en présence d’une vraie provocation policière et comme disait pour une fois justement Me Collard, du premier "prisonnier politique" du Football.

      Après la mobilisation de milliers, et de dizaines de milliers, de supporters et familles, il a fini par être libéré en conditionnel. Et de toute façon ça m’étonnerai que condamné ou pas il retourne en prison, caution ou pas.

      On peut pas dire qu’il y a eu la même mobilisation pour ceux de Tarnac, dont deux restent en prison. Et qui ont pas fait plus, et même moins que Santos.

      Faut croire que les Ultras de l’OM sont plus pugnaces et mobilisateurs que les partis et les élus qui se disent "défenseurs" des populations.

      G.L.

  • En 2004 j’ai été victime de violence policière à Cahors et j’ai été condamnée à 3 mois de sursis sur 18 mois de mise à l’épreuve avec obligation de soin ! et la cerise sur le gateau c’est que mon avocat est devenu l’avocat de mes bourreaux....

  • Les situations décrites sont à rapprocher d’un petit encart sur le même journal titré : LA NOIX D’HONNEUR

    “Déposée sur le plateau de la balance de la garde des Sceaux, l’éprouvée Rachida Dati, qui intervenait, lundi 8 décembre, lors de la conférence de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (ouf !...). L’occasion d’y développer quelques fermes convictions :

    « La liberté d’expression ne peut pas être une porte ouverte à la diffusion des toutes les opinions, quelles qu’elles soient. »

    Une des règles fondamentales de notre DROIT, et ce quelque soit le régime d’ailleurs, réside aussi dans celui de la fermer.

    Il faut rappeler que Mme ou plutôt Mlle DATI RACHITA est d’origine marocaine, et elle ne peut réfuter l’idée d’être fortement imprégnée de la culture que lui ont dispensé ses parents, ce qui n’est pas un déhonneur.
    Et, nul ne peut ignorer que le royaume du Maroc est dirigé sous la férule de son roi M6 et du papa avant lui, et ce régime n’est pas particulièrement connu pour la liberté d’expression. D’une certaine manière, est-elle tentée de reproduire le modèle.

    A l’heure ou le régime Sarkozy se durcit, il faut voir une relation entre ce que dit la dame ou demoiselle en question et les opérations policières révélées plus haut.

    Reste à savoir ce que les français sont prêts à accepter dans la soumission...