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"Sortir du nucléaire" attribue le "flop" de l’année à EDF et Areva (ex-aequo)

Publie le dimanche 28 décembre 2008 par Open-Publishing

26/12/2008
Bilan 2008 : "Sortir du nucléaire" attribue le "flop" de l’année à EDF et Areva (ex-aequo)

 écroulements en bourse : -60% sur l’année pour Areva, -50% pour EDF
 déroutes sur les chantiers EPR de Finlande (Areva) et de Flamanville (EDF)
 graves incidents au Tricastin : à la Socatri (Areva) et à la centrale nucléaire (EDF)
 flop en Afrique du Sud (Areva), achats ruineux en Grande-Bretagne et USA (EDF)

Adeptes de la méthode Coué, Mme Lauvergeon et M Gadoneix, présidents respectifs d’Areva et d’EDF, continuent inlassablement à clamer que l’avenir du nucléaire est radieux et que cette industrie a "bien résisté" à la crise mondiale. Il apparaît au contraire qu’EDF et Areva ont vécu une année noire sur la plupart des dossiers importants. Le Réseau "Sortir du nucléaire" attribue donc le "Flop de l’année 2008" à EDF et Areva, ex-aequo.

Ecroulements des valeurs d’EDF et Areva en bourse

A quelques jours du 31 décembre qui donnera les chiffres définitifs, le bilan annuel est d’ores et déjà édifiant : en 2008, Areva et EDF ont respectivement perdu 59,07% et 50,61% de leurs valeurs en bourse. L’action EDF a plongé de 84 à 39 euros, les certificats Areva se sont effondrés de 820 à 321 euros. Certes, la crise économique mondiale a frappé beaucoup d’autres entreprises mais EDF et Areva avaient déjà beaucoup baissé avant le déclanchement de la crise mondiale. Et si le nucléaire était une valeur d’avenir, EDF et Areva surnageraient au lieu d’être parmi les plus frappés.

Déconvenues industrielles et financières sur les chantier EPR

Areva et EDF semblent s’être livrés en 2008 à une étonnante course poursuite, annonçant tour à tour des retards et des surcoûts de plus en plus lourds concernant les deux chantiers de construction de réacteurs EPR, en Finlande (chantier dirigé par Areva) et en France à Flamanville (chantier dirigé par EDF). A ce jour, selon certaines estimations, l’EPR d’Areva compterait près de deux ans de retard et deux milliards d’euros de pertes financières. Le chantier de l’EPR d’EDF, entamé deux ans après celui d’Areva, compterait déjà un an de retard et 20% de surcoût. La suite de cette curieuse compétition promet de nouvelles surprises pour 2009...

Graves incidents au Tricastin... et ailleurs

Curieusement, c’est sur le même site du Tricastin (Drôme/Vaucluse) qu’Areva et EDF se sont livrés à une nouvelle "compétition". Areva a lancé les hostilités le 7 juillet avec la fameuse fuite d’uranium de l’usine Socatri, mondialement médiatisée : 360 kg rejetés dans la nature (chiffre ramené ensuite à 75 kg sans qu’il ne soit vraiment possible de le vérifier). EDF a "répondu" le 8 septembre : deux barres de combustible sont restées suspendues au dessus du coeur du réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Tricastin. Il a fallu 7 semaines à EDF pour sécuriser la centrale et éviter un accident nucléaire. Mais le Tricastin n’a pas été le seul site "en vue" : les usines d’Areva ont occasionné des fuites à Romans-sur-Isère (Drôme), à la Comurhex (Pierrelatte), etc. Et fin novembre, plusieurs centrales nucléaires EDF ont été mises en demeure par l’Autorité de sûreté vis à vis du... risque d’explosion.

Déconvenues à l’étranger

La crise économique mondiale est certainement en passe de réduire à néant les velléités de "renaissance du nucléaire" : d’ores et déjà, l’Afrique du Sud a annulé les 12 réacteurs qu’elle prétendait construire, au grand dam d’Areva qui travaillait sur place à ce programme depuis plusieurs années. De son côté, fin 2008, EDF a racheté British Energy puis les activités nucléaires de l’américain Constellation. Ces acquisitions ruineuses ont été faites dans l’espoir de construire en Grande-Bretagne et aux USA d’hypothétiques nouveaux réacteurs. La seule chose certaine est que EDF a racheté, dans les deux cas, de vieux réacteurs qui ne vont pas manquer de poser de graves problèmes financiers et de sûreté.

La fuite en avant d’EDF et Areva

Mme Lauvergeon (Areva) et M Gadoneix (EDF) sont engagés dans une véritable fuite en avant, multipliant les investissements ruineux pour répondre à une "renaissance du nucléaire"... qui n’aura très probablement pas lieu : le nucléaire nécessite de très lourds investissements de départ pour un retour sur investissement 20 ou 30 ans plus tard : une éternité pour un marché qui (sur)vit au jour le jour. Mme Lauvergeon et M Gadoneix ont d’autant moins de retenue qu’ils n’investissent pas leur propre argent mais celui d’Areva et EDF. Or, ces deux entreprises appartenant à l’Etat, ce sont les citoyens de France qui risquent bien de payer la lourde facture qui s’annonce...

Lien permanent vers ce communiqué : http://www.sortirdunucleaire.org/ac...