Accueil > Gaza, la guerre des images

Gaza, la guerre des images

Publie le mardi 6 janvier 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

La censure israélienne concernant Gaza n’a jamais été aussi forte que depuis le déclenchement de l’opération « Plomb durci ».

de Serge Dumont, Tel-Aviv

Dans sa grande majorité, l’opinion israélienne ne sait pas ce qui se passe dans la bande de Gaza. A l’exception de quelques intellectuels, elle n’a par exemple jamais su que les points de passage entre leur pays et le territoire palestinien sont restés fermés durant les six mois de trêve avec l’organisation islamiste. En outre, les Israéliens n’imaginent pas - ou alors ils refusent de le croire - que les Gazaouis sont privés de vivres, d’eau courante et d’électricité.

"Ce n’est pas possible, nous ne faisons pas des choses pareilles", affirme, étonné, Yoav Nir, un garçon de café travaillant dans le centre de Tel-Aviv. "Tsahal (l’armée) a des principes moraux, elle ne s’attaque jamais aux civils. En tout cas, elle ne les punis pas pour rien."

La plupart des Israéliens font en tout cas confiance aux avis officiels ainsi qu’aux commentaires des chroniqueurs militaires, qui relient fidèlement l’opinion de l’état-major de l’armée. Leur ton n’est pas martial mais dans l’ensemble, ils vantent la « précision du travail de Tsahal », les « succès remportés sur le terrain », mais sans jamais mettre de pression, et ils dénoncent « la propagande du Hamas qui tente de faire croire que des innocents sont touchés ». A les entendre, les militants islamistes sont des « terroristes qui se terrent » et les soldats qui les traquent « se dévouent pour le pays au péril de leur vie ».

Depuis le début de « Plomb durci », les radios-télévisions israéliennes multiplient les émissions spéciales en direct et en continu. Mais elles n’ont pas grand-chose à dire ou à montrer puisque la censure militaire s’est faite beaucoup plus pesante que lors de la deuxième guerre du Liban. Résultat ? Si les chutes de roquettes palestiniennes sont traitées en long et en large même lorsque l’engin s’est abattu dans un champ, les frappes israéliennes de Gaza ne sont illustrées que par des colonnes de fumée filmées de loin ou par des images d’hélicoptères de combat filant dans le ciel bleu.

Lorsqu’ils interviennent sur antenne, les journalistes reconnaissent qu’ils en savent beaucoup plus mais qu’ils « travaillent dans les limites imposées par la censure ». Outre la divulgation en direct des endroits où les roquettes Qassam et Grad sont tombées, de nombreuses informations militaires ne peuvent être diffusées. Seules les images fournies par le porte-parole de Tsahal sont agréées et elles sont insignifiante : des camions stationnant dans un champ, des chars manœuvrant dans la nuit, des soldats en prière avant de partir en mission

Quant à la presse écrite, ses grands titres populaires tels le Yediot Aharonot, Israël Hayom et le Maariv (les trois quotidiens les plus lus) fourmillent d’histoires patriotiques de photos montrant les réservistes se présentant à leur base avec le sourire aux lèvres. « On est là pour écraser la tête du Hamas et on va le faire », pouvait-on lire lundi sous l’une de ses illustrations. D’autres reportages sont consacrés aux souffrances endurées par les personnes dont les maisons ont été touchées par les roquettes, aux familles de soldats blessés et à celles des réservistes. La vie des Gazaouis est rarement évoquée sauf dans le quotidien Haaretz dont le lectorat est peu nombreux.

La censure israélienne concernant Gaza n’a jamais été aussi forte que depuis le déclenchement de « Plomb durci ». Gaza est fermée à tout le monde : aux diplomates, aux journalistes israéliens, aux correspondants de la presse étrangère basés dans ce pays, mais également aux envoyés spéciaux étrangers.

Certes, grâce à un recours introduit par le Foreign press association (FPA), la Cour suprême a enjoint à Tsahal d’autoriser huitjournalistes étrangers tirés au sort à se rendre sur le terrain. Mais l’armée ne semble pas pressée de mettre cet arrêt en application. Hier, elle a en tout cas interdit aux huit journalistes sélectionnés de franchir le point de passage d’Erez. Au nom de « leur propre sécurité », bien entendu.

 http://www.letemps.ch/template/temp...

Messages

  • hé Ménard ou tu es ?
    avec RSF ton silence est assourdissant.Tu etais plus prolixe et plus rapide contre les pays d’Amérique latine
    (Cuba,Vénuzuéla,Bolivie,Equateur,Nicaragua ect...) qui luttent contre le pillage de leurs ressources par les multinationales Nord Américaines.
    Continue ta sieste.On te reveillera quand l’armée sionniste aura fini son nettoyage meurtrier.
    Tu pourras alors continuer d’aboyer avec les chiens.

  • Quant à la presse écrite, ses grands titres populaires tels le Yediot Aharonot, Israël Hayom et le Maariv (les trois quotidiens les plus lus) fourmillent d’histoires patriotiques de photos montrant les réservistes se présentant à leur base avec le sourire aux lèvres. « On est là pour écraser la tête du Hamas et on va le faire », pouvait-on lire lundi sous l’une de ses illustrations. (..) La censure israélienne concernant Gaza n’a jamais été aussi forte que depuis le déclenchement de « Plomb durci ». Gaza est fermée à tout le monde : aux diplomates, aux journalistes israéliens, aux correspondants de la presse étrangère basés dans ce pays, mais également aux envoyés spéciaux étrangers.

    Israël une démocratie ???? S’il y a censure, c’est qu’il cache des manoeuvres inavouables.

    Pour la "sécurité" des journalistes qu’il dit ? Tant qu’à faire, il pourrait y avoir aussi la "même sécurité" pour les civils gazaoui ???

    Et puis alors, "plomb durci", quelle idée ridicule quand il y a en face des enfants assassinés délibérément.

    Le Hamas, des terroristes ? Mais il a été élu démocratiquement par les gazaoui, et en plus il est chez lui non ? Ca veut dire, si on prend un peu de recul, que les résistants français en 40 étaient aussi des terroristes, que les républicains espagnols (communistes, anarchistes et socialistes), démocratiquement élus en 36, étaient aussi des terroristes chez eux ???

    Et quand l’extrême-droite, voire nazie, a été élue en Autriche, certes nous avons manifesté notre inquiétude, mais ça n’a pas empêché la communauté internationale de rester vigilente tout en ayant des relations économiques avec ce pays. Rappelez-vous. Alors, qu’Israël et ses soutiens occidentaux n’avancent pas de tels arguments, la sauce ne prend pas. Certes, l’invasion agressive israélienne gagne des points sur le sol, mais elle est en train de perdre toute crédibilité à la face du monde, car c’est le pays le plus détesté au même titre que les USA. Voilà ce qu’il vient de perdre : sa face.

    Et c’est pas Enrico Macias grattant la guitarre en chantant "enfants de tous pays..." qui changera la donne, lui qui semblait vertueux, ouvert d’esprit, nous endormant quelque part, pendant qu’il prenait l’argent de ses chansons pour le reverser à l’armée israélienne (dixit lui). Il a quand même eu pas mal de temps pour observer, réfléchir et se rendre compte que ce pays ne va pas dans le bon sens.

    Israêl aime bien dire à qui veut l’entendre, qu’il est favorable à l’existence d’un état palestinien ("paroles, paroles..."). Ce que tout le monde souhaite à présent, ce ne sont plus des paroles, mais des actes, des faits, et qu’il arrête avec ses bombes, ses armes sophistiquées, son déploiement de force supérieure à celle des palestiniens, qui n’ont à opposer que leur volonté de vivre en paix, d’être respectés dans leurs frontières imposées par l’ONU. Israël doit rendre toutes les terres volées aux palestiniens et basta.

    • "plomb durci",plomb durci pas plus con que raisins de la colère initié par peres (prix nobel de la paix et qui a conduit au massacre de cana (le premier ) , plus de 100 réfugiés femmes et enfants dans la cour de la finul avec quel intérêt stratégique ou militaire ????
      un seul bénéfice secondaire ça a renforcé la résistance au sud Liban

    • Dans sa grande majorité, l’opinion israélienne ne sait pas ce qui se passe dans la bande de Gaza. A l’exception de quelques intellectuels, elle n’a par exemple jamais su que les points de passage entre leur pays et le territoire palestinien sont restés fermés durant les six mois de trêve avec l’organisation islamiste. En outre, les Israéliens n’imaginent pas - ou alors ils refusent de le croire - que les Gazaouis sont privés de vivres, d’eau courante et d’électricité.je cite

      ah bon ! donc ne pas savoir qu’il existait des camps pendant la deuxième guerre c’était possible alors , puisqu’à l’époque ,il n’y avait pas la télé ni internet !d’un seul coup je sens les européens moins coupables ! jusqu’aujourd’hui je ne croyais pas ceux qui me disaient qu’ils ne savaient pas .

  • La majorité du peuple allemand durant la dernière guerre ne savait pas non plus qu’il était dirigé par des nazis.....momo11