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manif étudiante à lyon

Publie le jeudi 8 janvier 2009 par Open-Publishing

Plus de 2000 personnes à la manif’ lycéenne de jeudi 8 janvier 2009

Le rendez-vous était pris à 11h place des Terreaux ce jeudi.
Dans toutes les têtes :
"Combien serons-nous après les vacances scolaires ?"
"La stratégie de pourrissement de Darcos a-t-elle fonctionné ?"
Finalement malgré les - 5°C plus de 2000 jeunes toujours super motivés sont venus pour manifester contre les réformes Darcos et le putain de monde qu’il nous propose.

Très vite le cortège s’ébranle en rang plus ou moins dispersé avant de se compacter de manière raisonnable dans la rue de la République. L’ambiance est détendue, mais combative. Peu de banderoles mais beaucoup de slogans de plus en plus radicaux d’une manif’ à l’autre.

Avec par exemple les traditionnels
"Darcos t’es foutu la jeunesse et dans la rue"
"Lycéens en colère y en a mare de la galère"
mais aussi des "camarades lycéens il est temps de s’armer / molotov et gros pavé / nous allons tous carboniser"
"l’éducation ne payera pas votre crise"
"Flics, porcs, assassins" (référence au désormais célèbre slogan grec)
"On est pas fatigué" etc…

Le cortège prend de l’ampleur et de la vitesse pour arriver à Bellecour.
On comprend tous rapidement que le dispositif policier mobilisé est incroyablement disproportionné. A ce moment de la manif’ je compte 17 camionnettes de CRS devant le cortège ; 17 camionnettes à l’arrière du cortège ; une bonne quinzaines de camionnettes et de bus de CRS sur les quais du Rhône ; d’innombrable motos, voitures pour gérer la circulation ; et une bonne douzaines de voitures banalisées…
Il faut dire que le cortège est spontané, très mobile, et rapide. Et puis la dernière manifestation qui avait fini place Jean-Macé avait du surprendre plus d’un agent de la DCRI.

Après Bellecour on remonte les quais du Rhône laissant les CRS de tête s’engager sur le pont de la Guill’ … pour continuer tout droit (les cons ! Ils croyaient vraiment qu’on allait les suivre comme des moutons ?). Puis on traverse à Cordelier pour remonter le cours Lafayette puis l’avenue de Saxe. Enfin on arrive cours Franklin Roosevelt, on prend la rue Garibaldi en direction du sud pour arriver rue Deruelle. Là, la proximité du centre commercial de la Part-Dieu fait que la police se tend significativement.

Changement d’ambiance, les flics protègent toutes les entrées du centre commercial de la Part-Dieu. Après s’être pris une bouteille sur la gueule les CRS s’équipent de leurs casques. Petite confusion à ce moment.

Le long du centre commercial, rue Deruelle puis rue boulevard vivier-merle, les manifestants se font plus mobiles au milieu des groupes de qui protègent les entrées du centre commercial. Arrivée en face de la gare une partie des lycéens s’engagent sous la trémie de la rue Servient mais les CRS en courant vers l’entrée de la gare en groupe, provoquent un mouvement de foule. En quelques secondes se sont les lycéens qui courent après les CRS pour s’arrêter sur la place devant la gare face au flics qui bloquent maintenant l’accès à la gare et à la bouche de métro qui se ferme aussitôt. La tentative "d’invasion" de la gare échoue faute de rapidité.

Quelques minutes d’insultes et les CRS restés sur le boulevard s’engagent dans la partie sud de la place, bloquant les sorties. De l’autre coté le même schéma se reproduit et quelques centaines de lycéens sont bloqués sur la place, encerclé par des CRS qui empêchent toute sortie. Après quelques affrontement un groupe de lycéen tente de franchir le barrage et est violemment repoussé à coup de matraque et de gaz lacrymo. Il y a trois arrestations devant la gare.

Les flics encerclent des manifestant-es devant la gare. La situation stagne à cet endroit. Il semble que petit à petit les lycéen-nes arrivent à partir. Après une quinzaine de minutes, un petit cortège d’environ deux cents personnes se reforme et avance en direction des Brotteaux. _ Les slogans continuent à fuser. Le cortège se ballade dans une bonne partie du 6ème arrondissement avant de retourner tranquillement place des Terreaux.
La présence policière devient de plus en plus massive. Seul 150 lycén-nes arrivent place des Terreaux encadré par pas loin de 100 CRS/Baceux suréquipés. Des voitures banalisées sont stationnés face à l’opéra, devant les grilles de l’hôtel de ville de Lyon.
Finalement les CRS ont chargé les derniers manifestant-es place des Terreaux où a eu lieu des arrestations.

Un horizon bleu et blanc... manque plus que le sang !
Vu le froid et l’absence de tout syndicats c’est quand même un grand succès que d’avoir mobilisé tant de monde. On sait que "traditionnellement" ça met toujours un peu de temps pour qu’une mobilisation reparte après des vacances scolaires (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui). Les manifestant-es on fait preuve de pas mal de maturité en se couvrant très souvent le visage, en choisissant la mobilité (par exemple en prenant des sens-interdits), en ne provoquant pas la police là où le rapport de force était en faveur des keufs… D’ailleurs si il faut à chaque manif lycéennes mobiliser autant de flics, Lyon risque de ressembler tout le printemps à une dictature policière (enfin, de manière visible je veux dire).
Reste quelques questions stratégiques à régler…
Comment prendre de court des dispositifs policiers de cette ampleur ?
Ne doit-on pas trouver un terrain qui nous soit plus propice que de grands axes dans le 6ème ?
Ne doit on pas multiplier les actions d’occupations et de blocages (gare, périph’, tram…) ?
Et pour les tenté-es de l’émeutes, des horaires plus convenables ?
Surement plein d’autres pistes à ouvrir, creuser, imaginer…

Continuons le combat !

http://rebellyon.info/article5882.html