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Gaza, et si on invitait Kouchner ?

Publie le vendredi 16 janvier 2009 par Open-Publishing
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Gaza, et si on invitait Kouchner ?
Pornographie / vendredi 16 janvier par Christophe Oberlin

Notre correspondant spécial à Gaza, le professeur Christophe Oberlin, raconte les canons qui frappent, les hôpitaux bondés et l’absence regrettée du bon docteur Kouchner.

La nuit a été très dure, puisque les canons n’ont pas cessé de frapper à un peu plus d’un kilomètre de l’hôpital, du napalm a aussi été largué. Heureusement, en ce qui nous concerne, à Khan Younes, la surprise a été de constater que les « objectifs » étaient sans doute vides, comme le commissariat de police qui a été évacué dès le début des combats. Quant à l’hôpital de Gaza, il a été touché deux fois dans la même journée. Il a fallu sortir de là 700 personnes, des patients en réanimation et des civils qui s’étaient réfugiés ici croyant être à l’abri.


Gaza sous les bombes© PieR

Pourtant, deux gosses qui marchaient sur un chemin, ont été visés. L’un d’eux est mort. Le traitement des blessés est toujours très difficile. A l’hôpital Nasser où je suis, on compte deux morts pour trois patients opérés, je n’ai jamais vu des blessés dans un tel état, foie, cœur et poumons comme lacérés.

Chez nous, le rôle le plus remarquable est joué par les chirurgiens égyptiens. Ils sont là depuis le début de l’attaque et resteront au-delà de la fin. Ils sont venus en « couple », c’est-à-dire chirurgien et assistants. Ayant l’habitude d’opérer ensemble, ils sont rapides et efficaces. C’est gens là, si modestes et discrets, sont vraiment l’honneur de notre métier.

Cirque médiatique

Par ailleurs, même en l’absence de journalistes « occidentaux », le cirque médiatique commence, souvent organisé par de rares médecins à vocation de reporters, et qui passent plus de temps devant les caméras que dans les couloirs de l’hosto ! Dans la cour de notre hôpital, on a même assisté à un spectacle surprenant, une ONG française a voulu monter une tente à ses couleurs et à son sigle, alors que dans nos bâtiments, il y a des lits qui sont vides et aucun besoin de cette « extension »… Des types débarquent, ils sont urgentistes, gynécologues ou dermatologues… Ce sont sûrement des confrères généreux mais qui apprécient mal la réalité du terrain. Ce qui serait magnifique c’est que tous ces amis reviennent régulièrement ici, puisqu’il y a toujours urgence à Gaza, même quand il n’y a pas de caméras.

Ce que je trouverai bien, c’est que Bernard Kouchner, si bien rodé à la sauvegarde de l’humanité, débarque ici. L’un de ses amis vient de me donner un argument : « Bernard ne peut pas venir parce qu’il n’est pas invité… ». Je me suis donc mis en chasse pour faire passer un message à des gens du Hamas afin que cette invitation soit lancée. Kouchner en ce moment à Gaza, ça aurait de la gueule. Un sens.

Source : Bakchich.info

via Paz

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