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Lettre d’Athènes

Publie le samedi 24 janvier 2009 par Open-Publishing

Par Mort De Faim

Article écrit suite à une semaine, du 12 au 19 janvier, à Athènes dans les universités occupées.

Le 6 décembre au soir, dans le quartier vivant et populaire d’Exarchias, Alexandros Grigoropoulos est, à en croire les nombreux témoins, assassiné par un représentant des forces de l’ordre.

“Une patrouille de policier en civil est passée sur la place (d’Exarchias) les jeunes les ont alors insultés”. C’est alors que les policiers sont allés chercher du renfort. “Le flic a visé et après il a tiré” raconte un témoin présent sur la place ce soir là.

La bavure est flagrante, la tension palpable.

Le 10 décembre le rapport officiel de la balistique vient confirmer la version des autorités publics et mentionne que la balle est “déformée” ce qui prouverait qu’elle a heurté une “surface dure” avant de blesser mortellement Alexi, innocentant de facto le policier. Mais ce meurtre est un symbole tristement sanglant (1) de l’incompétence d’une police repressive, où l’emploi public n’est que clientélisme électoral.

L’impunité policière n’est que le reflet de la corruption généralisée, qui prospère depuis le début des années 90, l’avènement des subventions Européennes et du business juteux, après la chute du mur, avec les balkans. Les deux policiers inculpés pour le meurtre d’Alexi ont directement désobéi à leur hiérarchie en cherchant la confrontation.

La manœuvre balistique jette aux oubliettes la mémoire de cet adolescent, encense la fatalité, et “crache” sur la dignité de toute une partie de la population, leur rappelant qu’aux yeux du gouvernement ils ne sont rien, sans voix. Tous potentiellement assassinés, sans aucun assassin. Les habitants, les jeunes du quartier, les étudiants des universités toutes proches blessés dans leurs “dignité”, par ce mensonge éhonté descendent, à l’appel des organisations d’extrême gauche, mais très souvent spontanément, dans la rue exprimer leur mécontentement durant tout le mois de décembre.

Et sur les pavés se retrouvent des collégiens, lycéens, étudiants, immigrés, clandestins, travailleurs, photo-reporters et quelques journalistes compétents dans de grandes manifestations hétéroclites, rassemblant toutes les catégories sociales. Les parents incapables de retenir leurs enfants, descendent avec eux. Dans les petites villes, ce sont majoritairement les plus jeunes, lycéens et collégiens, qui attaquent les commissariats, cassent les vitrines, pillent les supermarchés, signe de l’enracinement profond de la révolte contre la « cruauté » sociale. C’est l’avenir des plus jeunes qui est pris en otage.

La situation des immigrés (2) est aussi catastrophique. Pour le constater une promenade dans les rues d’Athènes suffira. Sur la place Omonia, la foultitude de vendeurs à la sauvette témoigne de la considération de la socièté grecque envers les albanais, roumains, bulgares, pakistanais, afghans et irakiens... À chaque coin de rue, des vendeurs à la mine défaite vous proposent toute sortes de bricoles. À la première goutte de pluie, un arsenal de parapluies vous est proposé. À la moindre sirène de police et au milieu d’un trafic asphyxiant, les vendeurs avec sur leurs dos leur seule fortune emballée dans de grandes bâches, courent pour échapper au contrôle d’identité. Vous remarquerez que les asiatiques sont spécialisés dans la ventes de montres, briquets, petits jouets presentés sur un plateau accroché autour du cou.

Vous détournerez le regard à la vue des plus misèreux, qui proposent des paquets de mouchoir contre une petite pièce. À deux pas de la place Omonia, un clochard vous expose ses jambes gangrénées, comme tout le monde, vous détournerez le regard, signe d’une misère “normalisée”. Une déclaration de associations des immigrès Albanais illustre le ressentiments de des communautés immigrés : “Le cri assourdissant que nous entendons et pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. C’est jours sont aussi les notres. Ces journées sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été assassinés aux frontières, dans les commissariats de police et sur leurs lieux de travail. C’est jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister et respirer”.

Dans ce contexte de société qui se meurt, les “événements de décembre” ont embrasé la Grèce. De Patras à Larisa le mécontentement se compte au nombre de manifestants et l’injustice sociale se mesure à la violence des affrontements.

La presse nationale reprend en cœur les attaques des “anarchistes”(3) envers les « gardiens de la paix », envers les banques, stigmatisant et amalgamant les révoltés à des terroristes. “Ce sont des ennemis de la démocratie”, clame, au plus fort des émeutes, Costa Caramanlis, le premier ministre grec, soutenu par le consensus de la cohorte des grands médias. Depuis il est approuvé dans un communiqué par le Pasok et le KKE. De plus le gouvernement laisse entendre que les immigrés, durant les émeutes ne sont que des “casseurs” et des profiteurs. Alors que les magasins étaient pillés, les “encagoulés” recupèraient les produits à grande valeurs marchande dans l’espoir de les revendre pour pouvoir nourrir leurs enfants, la majorité récupèrent des produits à grandes valeur d’usages (eau et aliments...).

“Les médias ici, plus personne n’y croit, c’est du vent” nous dit un professeur de français d’un lycée d’Athènes. Envers eux, elle n’exprime que du dégoût “ils sont aux mains et au service de la propagande étatique”, stéréotypant et détournant l’information factuelle.
Tous les journalistes, et particulièrement durant le mois de décembre, subissent des pressions énormes et des menaces de licenciements. Les rédactions veillent au grain, l’information doit suivre la ligne éditoriale et non l’inverse.

Le photo-reporter qui a publié la photo où l’on voit un policier anti-émeute (costume vert-kaki) braquer son arme de poing sur les manifestants, à été renvoyé par sa direction.

Du 9 au 16 janvier, le syndicat des patrons et des rédactions de presse (ESIEA) (4) est occupé par des travailleurs de l’industrie de la presse. Se réunissent dans le bâtiment de la rue Academia, des techniciens de radio et de télévision, des journalistes, des imprimeurs et même des employés des services de maintenance et de nettoyage qui travaillent tous dans l’industrie de l’information. Durant une semaine des journalistes de tous les medias, de tous les différents journaux sont passés dans le syndicat occupé, pour parler, discuter, échanger et en fin de compte tout remettre en cause et se révolter, en dénonçant le traitement réservé aux “encagoulés”. Les licenciements, sous couvert de “crise économique” sont quotidiens.

“Pas de photo s’il vous plait, les gens qui sont ici prennent des risques”
Nous assistons à un débat où l’on parle de “devoir citoyen” et de “contre information”.
Le photo-reporter licencié pour avoir diffusé des photos contredisant la version gouvernementale est très respecté par l’assemblée, sur son t-shirt on peut voir la Joconde armée d’un fusil AK-47. Cependant la réunion est autorégulée, chaque intervenant respecte la parole de l’autre et il n’y pas de tour de parole ou de président de séance. Exemple concret de démocratie “directe”. L’expression oxymorique trouve ici son vrai sens, faisant resurgir in fine le paradigme de la “démocratie” consensuelle des pays occidentaux.

Les journalistes disant “faire leur job”, professionnellement insoumis prennent conscience de leur rôle à jouer. "Nous sommes aussi et surtout des travailleurs", et de ce fait ils produisent l’information, et sont soumis au même code du travail, ou plutôt aux droits du travail que les autorités semblent, petit à petit, oublier. La difficulté, à leurs yeux aussi grande que la nécessité, est technique car les instruments de diffusion sont aux mains du capital.

À en croire les journalistes présents la situation de l’information en Grèce est comparable à celle d’une dictature. Le parallèle avec les médias français et les grands groupes de presse ayant des accointances avec le pouvoir est facile, pas forcément impertinent, au vu de la tempête suscitée par la suppression de la publicité, sur les chaînes publiques dans le microcosme parlemento-journalistique.

Un communiqué des travailleurs des médias vient apporter son soutien à une travailleuse d’origine bulgare, Constantina Kuneva, qui a été torturée, dans la nuit du 22 décembre, forcée à boire de l’acide sulfurique alors qu’elle rentrait du travail. Secrétaire générale du secteur du nettoyage de la région d’Athènes (PEKOP), elle recevait régulièrement des menaces de mort en raison de ses activités syndicales.

Elle dénoncait des conditions des travail très difficiles dans ce secteur qui emploi 80% de migrants dont une forte proportion de femmes. “Les mécanismes d’inspection du travail ne fonctionnent pas en notre faveur, les autorités sont du côté patronal”. Licenciée en histoire de l’art et en archéologie, elle est venu travailler en Grèce, depuis 17 ans comme femme de ménage chez OIKOMET (entreprise de nettoyage industriel), pour offrir à son fils qui souffre de problèmes cardiaques une opération du cœur. Elle gagne 600 euros par mois. Elle à perdu un œil et l’usage de ses cordes vocales, elle est toujours en soins intensif. La GSEE (5) “proteste avec véhémence contre le retard inacceptable et les déficiences de la procédure d’enquète”.

La générations “700 euros” (6), qui symbolise, au yeux du monde, la jeunesse diplomée (voir très diplomée) qui ne trouve sur le marché du travail que des emplois précaires, de la “sous traitance” salariale, en somme, les contrats donnant accés à une assurance chomage, à la sécurité de l’emploi et la protection sociale sont devenues des exceptions, on parle aujourd’hui de “location de travailleurs”. Bénéficiant d’une formation superieure, ils sont très politisés et réagissent rapidement contre les “attaques” sociales et constitutionnelles du gouvernement. Eux même qui ont occupé leurs universités, dénonçant un “assassina de plus” (7) ils se battent, non pas contre une nième réforme, mais contre un système qui les négligent. Les universités bénéficent du principe d’asile (asylium) interdisant aux forces de l’ordre de rentrer dans les universités. Elles sont alors des lieux de replis et d’organisation de la « résistance ». Les affrontements les plus violents ont eu lieu à l’université polytechnique (architecte) au centre ville, non loin de la place Omonia. Haut lieu de la révolte étudiante, c’est d’ici que historiquement les affrontements ont débuté et sont les plus durs.(8)

L’article 16 de la constitution stipule que l’enseignement superieur est entièrement dévolu à l’état, en un mot, il n’y a que les universités publiques. Cependant, le reste de l’éducation est ouvert au privé. Et en réalité tout le parcour scolaire d’une majorité de jeunes étudiants passe par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé.

Les entreprises de soutiens scolaire, d’établissements et de cours privés se substituent grandement à une éducation publique défaillante.

Les études secondaires se concluent par un concour ou les résultats déterminent la suite des études de chacun. De plus le parcour scolaire de la majorité des lycéens passent par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé nécessaire car les professeurs de l’éducation nationale enseignent en parrallèle dans les établissements privées. Les lycéens qui n’ont pas les moyens financiers de suivrent ces cours privée n’ont donc pas accès à l’ensemble des conaissance pour réussir le concours de fin de scolarité. Un étudiants nous signale que ces parents, comme beaucoup d’autres, lui ont caché le prix de ces cous privées voulant évité une pression trop grande sur l’adolescent qu’il était.

Si les lycéens réussissent le concour d’entré aux études supérieurs, c’est a dire obtiennent une assez bonne note au baccalauréat, ils pourront poursuivre dans l’université et le domaine de leur choix. En 2007, une grande grève de l’éducation nationale à mobilisé 95% des enseignants. Une grève de deux mois pour une amélioration des conditions de travailles et une augmentation du budget aloué à l’éducation nationale, avec 3,5% du budget national consacré à l’éducation, la Grèce se situe en queue de peloton européen.

L’éspérence de vie et le nombre de diplomés sont au dessus de la moyenne européenne. Mais la gestion de l’économie, nottament de la répartition des richesses, fait de la grèce une des sociétés les plus inégalitaires d’Europe. La répartition des richesses y est la plus polarisée : la part des salaires dans le produit national est en deçà de 55% (près de dix points de moins qu’en France), et elle est chute (comme en France et dans la quasi-totalité des pays occidentaux) depuis les années 1980 (9). Les salaires et les retraites sont les plus faibles d’Europe, équivalents à ceux du Portugal et le taux de travailleurs vivants en dessous du seuil de pauvreté (650 euros) est le plus élevé de l’Union Européenne (14%). Ces inégalités « primaires » sont aggravées par les inégalités « secondaires » dues à la faiblesse de l’État social, tout particulièrement dans deux domaines clés, la santé et l’éducation, gangrénées de façon chronique par la logique du profit.

La situation de la Grèce prend racine dans la crise politique profonde du bipartisme. Depuis les années 1980 le PASOK et la Nouvelle Démocratie totalisent prés de 85% des suffrages mais les rapports de forces, notamment depuis 2004, laissent entrevoir un nouveau paysage politique. Le rapprochement idéologique du PASOK et de la droite gouvernementale à ouvert un espace à gauche un espace similaire à celui que le PS en France laisse à la gauche antilibérale et anticapitaliste. Un espace qu’a su combler la Coalition de la Gauche et du Progrès (SYRIZA) qui regroupe en son sein le parti Synaspismos, (10), et qui à su imposer une ligne politique clairement à gauche, notamment en refusant toute alliance avec le “centre-gauche” et toute participation à un gouvernement avec le PASOK. Les élections législatives de 2007 marquent une poussée de la gauche : le KKE passant de 6% à plus de 8% et SYRIZA de 3,3% à 5,5%. Ajourd’hui le KKE est dépassé dans les sondages par SYRIZA, gravitant autour des 13% d’intention de vote. SYRIZA à travers son jeune porte parole Alexis Tsipras, surnomé le “Besancenot grec”, semble représenter la nouvelle génération et ces attentes. Il s’implante de plus en plus dans les catégories sociales diplômées et surtout chez les jeunes diplômes condamnés à la précarité. Le Parti Communiste néostalinien, le KKE, semble lui être relayé à la 3ème place au sein des forces de gauches.

Nouvelle Démocratie est quant à elle aujourd’hui de plus en plus critiqué par la jeunesse. La jeunesse radicale ne cesse d’augmenter ses forces, ce qui explique la multiplication des mouvements sociaux en Grèce depuis les années 90. La radicalisation de l’opposition s’explique principalement par les séisme qu’a causé la vague libérale depuis 1989 qui marque le retour au pouvoirs de Nouvelle Démocratie, dans une alliance gouvernementale avec SYRIZA. Après un bref retour du PASOK au pouvoir, Nouvelle Démocratie reprend la direction du pays en 2004. Costas Caramanlis qui devient le premier ministre remporte de nouveau les élections de septembre 2007, dans des conditions immorales. Ces dernières années les scandales politiques sont en croissance continue, on parle de corruption, d’abus de pouvoirs, de détournements, et même de crime (voir article incendie en Grèce). On assiste donc à un ancrage profond de la révolte. Les derniers évènements ont marqué l’entrée en lutte de nouvelles tranches de la population comme la seconde génération d’immigrée“égaux en droit, dans la rue et dans leurs rêves” (11), les jeunes diplômés. C’est un ensemble croissant de la jeunesse qui subit de plein fouet la précarisassions tous appartenant à la génération 700.

Un décalage s’opère entre les organisations traditionnelles d’opposition, le KKE et le Pasok (12). Le PASOK est aujourd’hui fortement critiqué depuis sa politique de privatisations, de dérégulation financière, de taux d’interets élevées, pratiqué par le gouvernement socialiste “modernisateur” de Costas Simitis (1996-2004), gouvernement libéral exerçant une politique de redistribution sans précédant au profit des spéculateurs de la bourse, détenteurs de bon du Trésor et des actionnaires.

Dans les universités, il ny à pas de syndicat étudiant, seulement des organisations poltiques. Lors des mouvements étudiant dans les assemblées générales, chaque organisation à un temps de parole dévolu, ainsi qu’une séance de questions-réponses avec les étudiants. À la fin des AG, les étudiants votent, non pas pour une résolution ou des révendications particulières mais pour une organiation et une ligne politique à laquelle la faculté se tiendra. Tous les grands partis politiques ont une antenne jeune dans toute les universités. L’extrème gauche universitaire grec est rassemblée dans le parti EAAK, organisation fédérale ou chaque groupe universitaire est libre et politiquement indépendant. Cette organisation gagne en radicalité autant qu’en popularité, au furent est à mesure des mouvements universitaires. Les alliances dans les AG du Pasok et de la Nouvelle démocratie sont de plus en plus courante pour contrer l’EAAK. Par exemple le mercredi 14 janvier, au cour de l’AG de polytechnique électronique, sur un campus excentré de la ville d’Athènes (13), l’alliance Pasok-Nouvelle Démocratie à remporté le vote mettant fin à l’occupation, EAAK se retrouvant second.

Et au cour du moi de janvier, les universités se débloquent grâce aux bons offices des étudiants pro-gouvernementaux, du Pasok et du KKE ainsi qu’avec le soutient de ceux qui désirent plus que tout suivre les cours et réussire leurs examens, pour maintenir tant bien que mal le chateau de carte de leur éducation, et à contre cœur faire durée l’illusion.

De plus, les examens et la pression de l’administration et de la majoritée des professeurs qui pèse sur les étudiants, participe à l’inertie de leurs mouvements.

Il se murmure dans la jeunesse universitaire grecque que les incendies de 2007, ravageant le Péloponnèse, causant quelque 80 morts et brûlant 270 000 hectares de forêts, ont été étrangement bénéfiques au gouvernement de Caramanlis, et à l’église Orthodoxe. Suite à l’horreur des morts, auxquels les services publics n’ont pas pu porter secours, des fonds, en guise de dédommagement pour les terres brûlées ont été distribué à la population. Dans les campagnes “les familles ont envoyé tous les fils et petit fils récupérer les chèques de l’état”. Des chèques de l’ordre de trois mille euros pour cacher l’infâme responsabilitée des pouvoirs publics, et miraculeusement aux élections législatives (anticipées) du 16 septembre, la Nouvelle Démocratie conserve, de justesse (3 députés), la majorité parlementaire. Des euros en guise de pansement à la crise de l’Etat grec décidément incapable d’assurer la protection élémentaire de sa population.

L’explication à la situation explosive de la Grèce était toute trouvé : elle relève d’un archaïsme, d’une société à peine entrée dans la voie de la “civilisation”, d’un pays sortant tout juste de l’arriération Balkanique.
La réalité est toute autre, la réalité révèle les limites d’un système politique international, l’effondrement de l’idéologie libérale. Mais elle est dérangeante car elle peut faire souffler un vent de révolte, dont on sent déjà les premières brises venant glacer le cou des dirigeants de tous les pays.

La situation de la Grèce rappelle, à bien des égards, la situation de la France. Un taux de chômage massif chez les 15-24 ans (24%) notamment au sein de la jeunesse diplômée et de 8,6% dans la population, une génération précarisée, une “génération à 700 euros”, les services publics privatisés, la protection sociale démantelée, une retraite qui semble devenir un simple mirage. En Grèce comme en France, et dans bien d’autre pays (Allemagne, Italie, Lettonie…) la jeunesse ne se laisse plus adoucir ni par une n-èmes promesse des sociaux démocrates qui n’ont que trop déçus en menant des politiques libérales et qui se tourne aujourd’hui vers des alliances de centre-gauche, ni par des perspectives de réussite individuelle au sein d’une société de “méritocratie” et d’“élitisme”.

Se tiendra prochainement le procés de 17 adolescents arrêtés à Larisa durant le moi de decembre, ils seront jugées sous une législation “anti-terroriste”. La manisfestation de soutient qui c’est déroulée à Larisa (à 400km d’Athènes) ce samedi 17, comptée une majorité d’anarchistes ayant fait le trajet depuis Athènes. Symbole de la crise de l’autorité du gouvernement libéral, de plus en plus de fonctionnaires du ministère de l’interieur, descendent fouler le pavé aux côtés des étudiants.

L.P

(1). Une adolescent de 15 ans à déjà était tué par balle par un policier en 1985. Le procés du policier donne lieu à des émeutes en 1990.

(2) La population compte un millions d’immigrés, soit 10% de la population dont 200 milles clandestins.

(3) cf. le dossier “Qui sont les anarchistes ?” du Monde Diplomatique de janvier 09.

(4) Syndicat des journalistes, photo reporters et autres travailleurs des médias, dirigé par les “magasins”, à savoir, les médias nationaux.

(5) La GSSE est le plus gros syndicat travailleur, l’équivalent de la CGT.

(6) Le coût de la vie en Grèce est comparable à celui de la France.

(7) Vendredi 9, c’est tenue à Athènes une manifestation pour l’anniversaire des dix-huit ans de l’assassina d’un professeur, à Patras par un militant local de droite.

(8) On compte environ 270 arrestations en décembre et une soixantaine ont été inculpé.

(9) 60% en 1984, 70,3% en France en 1980.

(10) Issue de deux scissions du KKE en 1968 et 1990.

(11) Tirée de la déclaration de l’Association des immigrés Albanais du 16 decmebre 2008.

(12) Le KKE est plus préocupé à taper sur SYRIZA ce qui l’entraîne à ne pas soutenir les derniers mouvements de la jeunesse ces dernières années. Le PASOK est entièrement absent des mobilisations.

(13) Après 1973, et la chute de la dictature des généraaux, les universités sont délocalisées dans la péripherie d’Athènes, loin de l’agitation du centre ville.

Publié par Mediapart le 23 janvier.

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