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Ouverture du Forum Social Mondial à Belém

Publie le mercredi 28 janvier 2009 par Open-Publishing

Le neuvième Forum Social Mondial s’est ouvert ce 27 janvier par un cortège coloré dans les rues de Belém, la ville d’accueil de la rencontre. Deux mille étudiants, militants et autres membres d’organisations sociales travaillent comme bénévole pour que cette ouverture soit une fête. Compte-rendu de Birgit Vanhoutte, collaboratrice d’Oxfam-Solidarité.

"Malgré les nombreux problèmes auxquels fait face Belém, la ville n’a pas lésiné sur les moyens pour accueillir la rencontre. Les campus de l’UFRA (Universidade Federal Rural da Amazonia) et de l’UFPA (Universidade Federal do Para) sont les principaux sites de rassemblement. C’est là que neuf « centres de services intégrés » ont été mis sur pied pour permettre aux participants d’obtenir de l’information concernant la santé, la sécurité et le tourisme. Plus de deux mille bénévoles et professionnels sont à disposition dans ces centres."

Échanges culturels
C’est par une campagne sur internet et à la télévision que 2.000 jeunes entre 18 et 24 ans ont été recrutés pour mettre le Forum sur les rails. Les étudiants universitaires, militants au sein de mouvements sociaux et acteurs de projets sociaux ont été enrôlés aux services du tourisme, des inscriptions, du logement, de la culture ou encore comme responsable de communication ou traducteur. Ils recevront un certificat de participation à la fin de la rencontre.

Ce matin, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec deux bénévoles. Ils travaillent à l’accueil de l’hôtel Regente, où sont logés les collaborateurs d’Oxfam. Maycom Oliveira, 29 ans, suit une formation technique de ’sécurité au travail’. Victor Scantleburry, 18 ans, est brésilien mais originaire de la Barbade. Il étudie l’architecture à l’Universidade da Amazonia. »

Maycom est entré en contact avec ce forum par l’intermédiaire d’internet. « J’ai décidé de devenir bénévole par curiosité pour un grand événement comme celui-ci », explique-t-il. « Et aussi pour tisser des liens avec des jeunes d’autres pays. ». Victor, pour sa part, est venu suite à une annonce vue à la télévision. « Ce qui m’a attiré ici, c’est la dimension mondiale du Forum, et la possibilité d’entrer en contact avec d’autres cultures. Le certificat de participation est intéressant pour mon CV, mais le fait qu’il s’agisse de bénévolat est important aussi. Je le conseille à tous les jeunes ! »

A côté de ces bénévoles, ce sont près de 7.000 agents de sécurité qui veillent sur le bon déroulement du Forum. Ils patrouillent à cheval, à moto ou en bateau – et interviennent en hélicoptère pour les besoins d’une éventuelle évacuation. Les personnes en charge de la santé ont entrepris une large campagne de prévention contre la malaria, le VIH/SIDA et la dengue qui se poursuivra tout au long du Forum.

Un petit bout d’histoire
Belém, située à quelques 150 km de l’océan Atlantique, est la capitale de l’État de Pará. Fondée par les portugais en 1616, elle fut l’une des premières colonies portugaises dans la région amazonienne. La ville fut en grande partie construite par les amérindiens et plus tard par les esclaves venus d’Afrique sous domination portugaise. Durant deux siècles, elle a connu un important rayonnement économique grâce à l’exportation de cacao, d’indigo et de peaux de bêtes vers les marchés européens.

Suite à la demande importante en caoutchouc à la fin du dix-neuvième siècle, sa population a connu une croissance fulgurante, passant de 40.000 à plus de 100.000 habitants entre 1875 et 1900. Elle prit bien vite l’apparence d’une ville coloniale européenne. Les plus aisés firent construire des monuments comme le Teatro da Paz, ce qui valu à Belém le surnom de ’Paris des tropiques’. Après 500 ans de colonisation, la population de la ville se compose aujourd’hui d’amérindiens, de noirs, de blancs, de mulâtres et de métisses. Belém compte 1,5 million d’habitants, ce qui en fait une ville assez petite à l’échelle du Brésil. La vie culturelle y est intense et, de par sa situation géographique, la biodiversité y est énorme.

Les disparités sociales y sont énormes. Dans le centre de la ville et le long du fleuve, on trouve des immeubles d’habitations hyper-modernes et des quais magnifiquement restaurés où s’alignent les terrasses et magasins de marques. Mais à la frontière de la ville se dessinent trois grandes favelas... Il existe également un manque important en termes de services sociaux de base dans les îles de la baie de Guajará, où vivent une majorité de pêcheurs. La pollution provenant de la ville et arrivant par le fleuve s’ajoute à cette misère...

Birgit Vanhoutte, responsable Éducation chez Oxfam-Solidarité.

http://www.oxfamsol.be/fr/article.php3?id_article=1351