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L’Europe, l’Europe, l’Europe !

Publie le jeudi 5 mars 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

de Michel MENGNEAU

L’effervescence électorale se faisant déjà sentir on oublie parfois que l’Europe continue à fonctionner. Ce n’est donc pas le remue ménage qui agite les états-majors politique qui va mettre un frein aux avancées ultra-libérales de la commission, pour ne citer que cet exemple.

D’ailleurs à ce propos. J’ai lu ça et là que le diktat qu’impose souvent la commission au détriment de l’assemblée européenne dégouterait certains de voter sous prétexte que cela est inutile. Certes, il est évident que le parlement européen fait figure de parent pauvre dans l’espace décisionnaire européen, donc cela amoindrie l’intérêt des élections, mais elles présentent cependant un intérêt à ne pas négliger. En effet, comme l’électeur va se sentir libre de son choix qui selon lui ne changera rien au fonctionnement de l’Europe, il va donc voter véritablement en fonction de ces convictions profondes ce qui permettra de connaître un peu la répartition de la classe politique, mais sans doute aussi les réelles aspirations du peuple. Ne serait-ce que pour cette raison ces élections ne sont pas à négliger. Nous en reparlerons.

En attendant, le penchant prononcé vers ultra libéralisme qui anime les dirigeants européens suit son cours et devient un péril de plus en plus accentué pour la sauvegarde du bien-être et de la liberté des classes laborieuses…

La crise financière étant le grand sujet d’actualité, les deux qui se prennent pour les chefs de l’Europe, l’Allemagne et la France, avaient convoqué tout son petit monde dimanche à Bruxelles pour discuter de la marche à suivre. En aparté, j’ai cité les deux chefs, mais Sarkozy se verrait bien être le seul, néanmoins il n’a pas de pot, Merkel le marque à la culotte pour éviter cette catastrophe. Toutefois les deux grands qui ont tendance à agir unilatéralement ont été surpris de voir que les petits se rebellaient puisque neuf pays de l’est s’étaient réunis le matin même pour faire une sorte de front commun qui dans la réalité a échoué. D’ailleurs, quoi qu’ait voulu nous en faire croire Sarkozy lors des gesticulations de sa présidence, Europe n’est absolument pas unie sur la façon de régler la crise, du moins pour en atténuer les effets.

Si, l’ancien gouverneur de la banque de France, de Larosière, à qui l’on avait demandé d’avancer des idées pour canaliser, voire réguler toute cette pagaille, a préconiser de coller des superviseurs et d’instaurer un conseil européen de risque systémique (ESRC). Après tout pourquoi pas, mais où ça coince c’est que le truc serait dirigé par la sainte famille, à savoir la Banque centrale européenne avec les superviseurs des banques, des assureurs, des valeurs mobilières, donc tout ceux qui ont laissé s’installer le bordel, quand ils n’y ont pas participé activement ! C’est proprement scandaleux, ce qui n’a pas empêché les dirigeants européens de conclure leur réunion sur une note optimiste en affirmant que les économies de nos pays étaient solides et qu’il suffirait de régler au cas par cas les problèmes, dans le genre mauvaise foi on ne fait pas mieux. C’est même pire pour les actifs toxiques car ils ont été jusqu’à trouver une formule qui vaut son pesant de duperie, puisque ceux-ci seront traités de façon coordonnée mais non harmonisée, fallait oser.

Ce premier mars était vraiment le jour de l’ignominie, et celui qui détient le pompon en la matière est, qui en douterait encore, Sarkozy. Il faut avouer que là il a fait fort puisqu’il s’est servi du chantage pour imposer ses vues.

On sait que la mise en place du Traité de Lisbonne le turlupine, n’ayant d’ailleurs pas pendant sa présidence réussi à régler le problème. Déjà en France, c’est après un déni de démocratie directe qu’il a eu l’outrecuidance d’apposer sa signature au bas du Traité, comme il veut à tout prix que ce Traité ultralibéral soit ratifié par tout le monde, lors de la conférence de presse, il a laissé entendre à Barroso qu’il ne lui donnerait pas son appuie à son élection pour un nouveau mandat dans la commission si celui-ci n’arrivait pas à ce que les Irlandais votent oui au second référendum. C’est du dirigisme, de la dictature, la promotion d’une forme d’aliénation de la démocratie dont on peut supposer que les moyens qui seront utilisés pour convaincre les Irlandais seront pour le moins douteux. C’est aussi faire fi de l’autodétermination des peuples, une ingérence inqualifiable qui prouve le peu de respect qu’a cet individu pour la démocratie.

Il y a aussi autre chose, comme c’est un « pétochard », il pousse Barroso à la roue avant le renouvèlement de la commission car il pense qu’il serait bien que celui-ci trouve une astuce juridique pour éviter que la signature du traité soit contestée après les modifications. Sa grande peur c’est qu’il faille signer un second Traité.

Donc il utilise tout les moyens pour arriver à ses fins, dénué de scrupules et de moralité il patauge dans sa fange, en espérons pour notre plaisir que cela finira par couvrir de ridicule l’autocrate qu’il est devenu. Car si le cas échéant il n’atteint pas son objectif et qu’il faille signer de nouveau, ce pourrait être assez cocasse !

Messages

  • Pour plus de précision voilà ce qu’en pense ATTAC, je ne met pas le lien il suffit d’aller sur leur site.

    G20 - rapport Larosière

    par ATTAC

    mercredi 4 mars 2009
    La politique du renard libre dans un poulailler libre : POUR RÉGLER LA CRISE l’Union européenne s’en remet aux banquiers

     Il pourrait sembler évident que les décideurs européens ne demandent pas aux responsables de la crise actuelle les solutions pour en sortir : c’est pourtant ce qu’il font.

    Un groupe de "sages" a été nommé par la Commission pour lui donner son avis sur les solutions à mettre en oeuvre face à la crise, ce qu’il a fait le 25 février dernier. On trouve dans ce rapport le florilège des mesures néolibérales qui démontrent chaque jour leur incurie. Il s’agit d’une réforme graduelle de la supervision financière au sein de l’Union européenne : entre autres, la mise en place d’un conseil européen du risque systémique dirigé par la Banque centrale européenne (on ne change pas une équipe qui perd), avec la mise en place d’un système "effectif" du risque ; créer un système européen de superviseurs financiers, ainsi que quelques mesures de réformes des institutions. Ces mesures ne sont pas seulement insuffisantes, elles démontrent qu’aucune leçon n’a été tirée par le milieu bancaire de la crise. Comment s’en étonner ?

    Présidé par Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du Fonds monétaire international, ce comité de "sages" comprend, sur huit membres, quatre qui sont directement impliqués dans la crise financière par leurs fonctions dans les groupes bancaires : Rainer Masera (Lehman Brothers), Otmar Issing (Goldman Sachs), Jacques de Larosière (BNP Paribas) et Onno Ruding (CitiGroup). Le cinquième, Callum McCarthy, a présidé l’Autorité des services financiers britannique, dont le laxisme dans le contrôle des milieux financiers est notoire. Le sixième, Leszek Balcerowicz est surtout connu pour s’opposer à toute régulation.

    Demander leur avis à certains de ceux qui sont responsables de la crise est symptomatique de cette volonté politique de ne pas y porter remède réellement : non seulement, cet épisode montre que l’Union européenne fonctionne d’une manière opaque et antidémocratique, mais encore que le système ne compte pas se réformer seul et ne le fera pas spontanément. À l’heure de l’aggravation constante de la crise, de la succession de "plans de sauvetage" toujours plus colossaux les uns que les autres et visiblement toujours aussi inefficaces, Attac rappelle que la crise que nous traversons est systémique, qu’elle est en même temps sociale, environnementale, alimentaire et pas seulement financière, et que seules des mesures radicales pourront permettre d’en sortir.

    Attac France produira, avant le prochain G20, deux rapports sur les paradis fiscaux et les taxes globales.

    "Mettons la finance et le G20 à leur place !"

  • de nouveaux éléments devraient définitivement faire pencher la balance pour le Boycott

    Dans l’une des réactions à l’excellent article de Denis Collin, "Faut-il participer aux élections européennes", sur le site "La Sociale", il était question de neutralité de la Commission Européenne, une neutralité (1) de "bon aloi" (c’était dans un très court extrait du livre de Todd, "Après la démocratie" p.247). Rien n’est plus faux que cette assertion, après lecture d’un long article paru dans "Le Monde diplomatique" (2) de ce mois-ci, qui apporte de l’eau au moulin de ceux qui aurait pu douter que cette initiative ne soit pas la bonne (et la plus efficace bien-entendu). Elle vient d’une personne extérieure à notre famille de pensée, et ne pourra pas être étiquetée d’"extrême gauche", comme certains s’empresseraient de le faire, trop contents d’apposer des étiquettes pour mieux nous discréditer, du moins le croient-ils.
    La Cour de Justice des Communautés européenne (CJCE), en quelques mois, de nov. 2007 à juin 2008, a rendu quatre jugements affirmant la supériorité des droits des entreprises sur ceux des salariés. L’Europe agirait au nom et dans l’intérêt du peuple, qu’elle dit représenter. Personne n’a été sollicité, pour sa création, ni la nomination de ses représentants les commissaires européens. Le peuple n’est qu’un alibi, la Commission est une dictature, et ses représentants, « les commissaires européens », sont une oligarchie de dictateurs !
    Le parlement et les députés européens, ne sont que des alibis, ils n’interviennent pas pour l’élaboration et la création des lois, ils sont tellement soumis à cette Commission Européenne, qu’aucun d’entre eux n’ose contester son pouvoir exorbitant, qui, place le peuple sous le régime de la jurisprudence, et non leur droits réels (le droit romain).
    La Commission Européenne propose toujours des lois ultra-libérales, et quand le Parlement ou les députés résistent et s’y opposent, elle joue la carte du pourrissement et fait mine d’acquiescé, pour mieux revenir à la charge avec une lois encore plus rétrograde. Le parlement est impuissant, c’est pourquoi, quand des femmes ou hommes politiques de droite comme de "gauche" (4) nous font croire que l’on pourrait changer les choses en faveur du peuple, une Europe plus sociale, c’est un mensonge éhonté. Ils mentent pour protéger une dictature molle, la nouvelle gouvernance (ou dictature économique).
    Le Parlement européen est l’institution faible du système communautaire. Elle n’a ni la compétence, ni le pouvoir de proposer des directives ou des règlements, il peut seulement essayer de demander à la Commission européenne, qui détient le pouvoir et la décision des « lois », de le faire. Comment dans ce cas aller voter au mois de juin 2009 prochain pour les élections européennes, si c’est pour sauvegarder des intérêts boutiquiers et partisans des deux partis majoritaires (5) institutionnels l’UMPS ?
    Malgré leurs déclarations leurs traités sont intouchables, il existe une convergence d’intérêts entre les gouvernements, la Commission et le Parlement (tel qu’il est composé actuellement, et même si nous arrivions à le changer la Commission maintiendrait son cap, au nom du "NEW DEAL"), L’Europe est consubstantiellement lié au néolibéralisme, comme elle est le fruit de l’autonomisation de ses élites (les commissaires européens), et comme le suffrage universel s’exprime encore (et de leur point de vue, malheureusement, car si ils pouvaient s’en passer, ils en seraient très heureux !) ils sont obligés de singer l’"Europe sociale" pour se légitimer... C’est une tension permanente entre le "mythe Europe" et sa réalité (c’est à dire, une dictature molle, et tant que les politiques feront comme si, le peuple sera dans une ignorance propice à toutes ces magouilles !)

    APPELER AU BOYCOTT, C’EST LE MEILLEUR SERVICE QU’ON POURRA RENDRE AU PEUPLE !
    FAITES CIRCULER CES TEXTES SANS RESTRICTION, PLUS NOUS SERONS NOMBREUX A REFUSER CETTE EUROPE NÉOLIBERALE, MIEUX CE SERA POUR TOUS !
    LUTTONS ENSEMBLE, REFUSONS L’INACCEPTABLE, DANS ET POUR l’INTERET GENERAL.

    (1) cet adjectif était accolé à ce lui de "gouvernance non démocratique" qui dans l’esprit de Todd est l’équivalent de dictature.
    (2) - polémique sur la jurisprudence trop favorable aux entreprises - Et la crise sociale a rattrapé le parlement européen. "Le Monde diplomatique" (mars 2009) article signé de Anne-Cécile Robert (il y est évidemment question du plombier polonais et de la fameuse « directive Bokestein », commissaire européen coopté par ses pairs, cette directive relative aux libertés d’établissement des prestataires de services et à la libre circulation des services dans le marché intérieur, surnommée "directive service", qui a fait coulé beaucoup d’encre, et qui a été certainement l’argument déterminant dans la victoire des votes pour le "NON".
    (3) Les juges de la Cour de Justice font primer "à la lettre", quelques soient les demandes de changements ou les contestations, le Traité européen qui est foncièrement néo-libéral ; c’est ce système politico-économique et surtout idéologique qui vient de s’effondrer et de jeter par centaines de milliers des gens à la rue, et qui a créé un nombre record de chômeurs (triste record).
    (4) Au Parlement européen deux partis politiques, l’un de droite (PPE), l’autre de "gauche" (PSE), dominent l’assemblée en alternance, et se partagent le pouvoir, il est d’usage qu’ils mêlent leurs voix en s’accordant pour prendre tous les postes de présidents ou de membres du bureau, au détriment des autres formations. Une Commission européenne totalement bloquée et hors d’atteinte, un Parlement sous la coupe des deux principales formations, où/et comment pourrait s’exercer un contre-pouvoir ? En votant pour des partis politiques ultra-minoritaires en France et ailleurs ? De qui se moque t-on ?
    (5) Ils sont majoritaires uniquement parce que le système électoral qu’ils ont eux-même institué est à leur avantage, il faut exiger une nouvelle Constitution, afin de changer le mode de scrutin et les lois qui les avantagent (eux et leurs amis). Nous pouvons dés demain proposer une nouvelle Constitution, proposer de nouvelles lois, et si le peuple le veut alors nous agirons. C’est au peuple de décider, pas aux oligarques qui gouvernent selon des intérêts partisans et particuliers !