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La coordination nationale étudiante appelle à l’amplification du blocage des universités

Publie le lundi 23 mars 2009 par Open-Publishing
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COMMUNIQUE :

En ce samedi 21 mars, jour de la tenue de la Coordination Nationale Etudiante, Jean-baptiste Prevost, président de l’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF), a déclaré que les assemblées générales universitaires, n’ont « pas autant de légitimité que des syndicats pour négocier ». Cette déclaration est absolument intolérable.

La coordination Nationale Étudiante (CNE) condamne fermement ces propos, qui s’inscrivent dans la lignée de ceux du chargé de communication du ministère de l’enseignement supérieur, Benoist Apparu, déclarant que « les seuls partenaires représentatifs, ce sont les syndicats. Les coordinations nationales, c’est la démocratie des soviets ».
Nous réaffirmons que seules les AG étudiantes sont souveraines pour décider de l’orientation des mouvements sur chaque fac, en dehors de toute pression de la part des directions syndicales, et que seule la coordination nationale étudiante est légitime pour porter la parole du mouvement sur le plan national.
Par ailleurs, nous refusons toute négociation et exigeons l’abrogation immédiate de la LRU et des décrets qui y sont associés : masterisation, enseignants-chercheurs, financement sur la performance.
Nous déplorons le boycott de la CNE par la direction de l’UNEF, ce qui n’entame en rien la légitimité propre de ses décisions. Nous condamnons les manœuvres de négociations souterraines en cours qui n’ont pour seul objectif que la casse du mouvement de grève entre une direction syndicale non représentative et le gouvernement. Toute négociation prise au nom de la communauté étudiante qu’elle prendrait serait considérée comme illégitime et comme une trahison de plus car le mouvement est à l’heure de l’unité de tous et toutes pour obtenir satisfaction de nos revendications.

REVENDICATIONS :

I Education

I.1.Contre le processus de Bologne et ses applications concrètes :
Abrogation du LMD
Abrogation de la loi LRU
Abrogation de tous les décrets d’application de la LRU, et remise en état des codes et décrets modifiés par la LRU
Refus de la mise en concurrence entre les universités
Retrait du plan campus
Retrait du plan Réussite en Licence
retrait de la France de l’AGCS
Retrait des décrets de la réforme des enseignants-chercheurs
Retrait de la réforme des concours d’enseignement dite de masterisation
Retrait du décret d’allocation des moyens
Retour du cadrage national des diplômes & reconnaissance des diplômes nationaux dans les conventions collectives
Arrêt de la casse des IUFM
Retrait du Contrat Doctoral Unique
Refus de toute forme de sélection à l’université
Inscription de droit en master pour tous les détenteurs d’une licence
Arrêt du démantèlement du CNRS, des autres organismes de recherche et du Service Public en général
retrait des décrets remettant en cause la laïcité (Accords Paris-Vatican)
Pour un service public de recherche et d’enseignement de qualité, gratuit et accessible à toutes et tous

I.2.Contre les suppressions de postes dans le primaire, le secondaire et le supérieur
Arrêt des suppressions de postes de la maternelle à l’université.
Restitution des postes supprimés de la maternelle à l’université.
Pour un plan pluriannuel de création de postes dans l’éducation.
Titularisation de tous les personnels précaires dans l’éducation.
Retrait des réformes de la maternelle, du primaire et du lycée (dite « réforme Darcos »)

II Précarité étudiante
Mise en place d’un plan d’action d’urgence sociale pour les étudiants
Augmentation du nombre de logements universitaires
Refonte du système des bourses (sur critères sociaux)
Contre la proposition de loi pour le prêt étudiant
Non à l’augmentation des frais d’inscription

III Soutien aux mouvements au niveau national
 Contre la répression policière à l’encontre des mouvements sociaux
Régularisation de tous les sans-papiers
Arrêt de la politique gouvernementale de réforme des plannings familiaux
Soutien du mouvement populaire en Guadeloupe et en Martinique*
Soutien aux motions de la coordination universitaire*
IV Soutien aux mouvements au niveau international
Soutien aux étudiants espagnols en lutte *

APPEL :

Nous, étudiant-e-s mobilisé-e-s, en lutte depuis mi-janvier sommes réunis ces 21 et 22 mars à Strasbourg pour la Ve coordination nationale étudiante (CNE). Nous réaffirmons que la CNE, émanation directe des Assemblées Générales qui réunissent des dizaines de milliers d’étudiants en France, est la seule et unique instance légitime pour représenter le mouvement étudiant dans son ensemble et qu’aucune direction syndicale ou politique ne saurait se substituer à son rôle.

Suite à la mobilisation exceptionnelle du 19 mars, nous appelons résolument à la poursuite du mouvement et à sa radicalisation. En effet, ce jeudi plus de 3 millions de personnes ont défilé dans les rues, dans une mobilisation qui unit l’ensemble des secteurs qui subissent les attaques de la classe dirigeante, dont le système éducatif dans son ensemble.

Cette stratégie s’inscrit au cœur du processus de Bologne qui impose une même logique de rentabilité et de mise en concurrence des universités sur l’Europe entière. Cela se traduit concrètement par les différentes mesures contre lesquelles nous luttons actuellement.

Face au mépris affiché du gouvernement à notre égard, nous exigeons plus que jamais :
l’abrogation sans condition de la loi Liberté Responsabilité des Universités (LRU)
le retrait pur et simple, sans moratoire aucun, des décrets qui en découlent :
de la réforme dite de la « masterisation de la formation des personnels éducatifs »
du financement des universités sur des critères de performance
du statut des enseignants-chercheurs
du contrat doctoral unique
Nous réclamons également l’abandon des différents plans d’application de la LRU dont le Plan Campus et le Plan Réussite en Licence. Nous réaffirmons notre attachement à un système éducatif totalement public, gratuit, laïc et accessible à tou-te-s et refusons toute forme de sélection à l’université. La mission de l’université ne doit pas être la marchandisation du savoir, ni une professionnalisation à outrance, mais bien la diffusion de connaissances et la promotion de l’esprit critique.

Ces revendications s’inscrivent dans un projet de société plus global, en totale opposition avec ce que nous vivons : dégradation des condition d’étude et de vie, destruction du système d’aide sociale, avec le démantèlement des CROUS et du planning familial. Un étudiant sur deux est obligé de se salarier pour financer ses études. Cette situation est inacceptable. Aussi, nous réclamons l’augmentation en nombre et montant des bourses sur critères sociaux et leur indexation sur le coût de la vie ainsi que la construction massive de logements sociaux. Bien plus que nous, les premiers touchés par ce système sont les sans papiers que nous soutenons dans leur lutte. Nous demandons la régularisation inconditionnelle de chacun d’entre eux.

Face aux mouvements sociaux en cours, la seule réaction des dirigeants est le déploiement d’un arsenal sécuritaire particulièrement violent et la criminalisation de la contestation. Nous appelons au soutien de tout-e-s nos camarades victimes de la répression policière et judiciaire.

La réussite d’un tel mouvement ne peut passer que par la solidarité avec les autres mobilisations et avec les mouvements étudiants qui traversent aujourd’hui toute l’Europe : Grèce, Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre. Nous appelons à la participation de tou-te-s au contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg du 1er au 5 avril ainsi qu’au contre-sommet de Louvain les 28 et 29 avril prochains qui s’oppose au processus de Bologne ; mais également à la convergence des luttes avec l’ensemble des travailleur-e-s. Nous appelons ainsi à la reconduction de la grève dans tous ces secteurs en lutte.

La coordination nationale appelle tou-te-s les étudiant-e-s à la radicalisation du mouvement et :
à la poursuite et l’amplification du blocage des universités
à la réalisation d’actions en faveur de la gratuité et contre la précarité
à faire pression sur les rectorats et sur les présidences des Universités
à la multiplication des AG et forums interprofessionnels dans la réalisation concrète d’une véritable convergence des luttes.

Nous appelons à la participation aux journées :
du 24 mars, manifestation nationale de l’université
du 26 mars, mobilisation inter-professionnelle de tous les secteurs en lutte
du 31 mars, opposition à la remontée des maquettes.
du 1er avril, avec des actions dirigées vers les secteurs en lutte dans les services publics
du 2 avril, journée nationale de manifestation de la maternelle à l’université

Nous appelons les lycéen-ne-s et les personnels Biatoss à faire converger leur mouvement avec le nôtre, pour la concrétisation d’un front uni de la maternelle à l’université.

La prochaine CNE se tiendra les 28 et 29 mars prochains à l’université Paris I Tolbiac.

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