Accueil > Petite chronique de la précarité ordinaire

Petite chronique de la précarité ordinaire

Publie le jeudi 26 mars 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

Petites considérations sur la précarité, le syndicalisme et la politique

Aujourd’hui j’ai 47 ans et comme à 17 ans, je crois toujours au renversement du capitalisme. Je me fais traiter de rêveur, d’utopiste par ceux qui ont un peu plus de vocabulaire. Y compris par des syndiqués et certains militants de « gauche », suivez mon regard ! C’est aussi ça la réalité.

Je ne suis pas salarié, pas chômeur, je dépends du FSI (Fond Social Invalidité). Je perçois environ 650 euros par mois décomposés en deux parts à peu près égales : une pension et un complément FSI. C’est largement au-dessous du seuil de pauvreté… Mais largement au-dessus du RMI.

Les syndicats n’ont pas su ou voulu voir a partir de 1988 avec la création du RMI, l’instauration d’un sous prolétariat. Ils n’ont pas su défendre l’ensemble des prolos et se sont recroquevillés sur la défense de ceux qui ont la chance d’avoir encore un boulot.

Après la mascarade du 20 mars qui les a vus reporter au 30 mars la discussion sur la poursuite du mouvement. J’ai eu la haine. Pas contre la clique Sarkosienne. Non, contre ceux qui dans notre camp nous font lanterner.

Il y a deux jours à la sortie d’un magasin ou j’avais acheté pour 13,31 euros de bouffe. Oui je ne peux pas dépasser 14 ou 15 euros par chèque sinon c’est le rejet et les frais qui vont avec vu que je suis à découvert.

Pas de quoi avoir le moral, pas de quoi se sentir vivre, plutôt l’envie de raser les murs. C’était sans compter avec le mec qui m’a demandé la pièce. Je l’avais vu en arrivant, je savais qu’il me la demanderait. Je savais aussi, que j’avais 1,25 euros en poche et que je devais acheter du pain.

On a donc discuté un peu. Moi lui disant que je ne pouvais rien lui donner, lui de me répondre que j’avais au moins un toit… Je veux insister sur le ton du gars : pas d’agressivité, pas d’envie… Juste un constat, qui fait mal mais seulement un constat !

Ben oui par rapport à lui, j’ai de la chance. Je dors dans un pieu. Je suis encore connecté à internet et à ce jour on ne m’a pas coupé l’eau ou l’électricité. On est loin des grandes envolées théoriques sur la lutte des classes.

Si je gueule contre la « stratégie » des directions syndicales et politiques, c’est que pour lutter il faut avoir le ventre plein et un lieu de repli (logement). Et ça, beaucoup de militants syndicaux et politiques l’oublie trop souvent.

Je continuerais de militer, mais combien de jeunes avons-nous perdus en route pour les avoir laissés se marginaliser et soyons francs parce qu’ils nous font un peu peur aussi, eux qui ont peur aussi de notre indifférence a leur égard.

Encore un mot. Il ne s’agit pas de larmoyer il s’agit de liquider le capitalisme pour que chacun puisse avoir un revenu lui permettant de vivre dignement : 300 euros d’augmentation et 1500 euros mini pour tous.

Hasta la victoria siempré

Carland

Messages

  • Que dire de plus ?..Rien. Approbation entière.

    Soleil Sombre

  • Il n’y aurait jamais eu de Révolution en 1789 ou en 1917 si le petit peuple n’avait pas eu le ventre vide à ce moment là !
    Par contre c’est bien la peur de la déchéance sociale, et le risque de prolétarisation des classes moyennes et de la petite bourgeoisie qui alimentent le fascisme et le nazisme en Europe dans l’entre deux guerre.
    Dans le premier cas les gens veulent un système différent qui leur assurera leur subsistance, alors que dans le second cas ils espèrent s’en sortir en sauvant le système lui même, mais en acceptant des sacrifices pour eux et surtout pour les autres, plus faibles qu’eux.
    En France , aujourd’hui, nous ne sommes dans aucun des deux cas. Mais rien ne nous dit que les choses ne sauraient basculer dans un sens ou un autre, même si le sarkozisme semble plutôt nous mener à la deuxième option qu’à la première.

  • CARLAND BONSOIR , JE PARTAGE TON OPINION SAUF QUAND TU DIS j’ai de la chance d’avoir un toit ,là je rajoute qu’avoir un toit est un droit ,un travail ,un droit
    que pour moi ,c’est logique ,c’est un du normal pour rester digne ; l’état devrait etre condamné pour mise en danger de la vie d’autrui pour chaque SDF ,quand a critiquer les syndicats ,et en tant que syndiqué ,j’ai demandé a l’UD ,la greve generale ,la seule alternative pour réellement changer la donne et surtout le virer ,ce roi maudit ,mais ,on ne m’écoute pas ,mais on y arrive obligé ,car le peuple creve de plus en plus la dalle : jeunes galéres ,vieux misere ,car les réformes antisociales continuent ,en particulier celle contre les vieux travailleurs dont bon nombres vont faire le grand plongeon ,ASS/RSA ;je suis de toutes les manifs et ils faut se battre ,ne pas baisser la tete , nous ne sommes pas responsables de leur crise et de leurs réformes qui accentue la grande misére en france !!! je le dis et le redis :FAUT BLOQUER ! ,sinon rien ne changeras !!! les néo-ultralibéraux ne comprennent que les coups !! CHRISTOPHE MAINARD SYNDIQUE REBEL 68

    • Je suis d’accord un toit c’est un droit. Mais face a un mec qui te dit que lui va crècher dehors comme un animal tu ne raisonne pas tu réagis avec tes tripes et tu te trouve vernis.

      Comme tu m’y fait penser : c’est un peu la même chose qui empêche les gens de lutter. Ils serrent les dents en râlant, mais se dise ça pourrait être pire.

      Et de renoncements en renoncements on accepte l’inacceptable !

      Un jour ça pètera c’est sur. Mais combien on en aura laissé sur le carreau en attendant !!!

      Un truc à propos du RSA : je n’entends personne parler du fait que la saloperie de l’abbé Hirsch signera a terme la fin du SMIC... A méditer

      Fraternellement, Carland

    • ça pètera, c’est sûr ! DSK a fini par dire que cette crise était beaucoup plus terrible que ce qu’on peut croire ! Les grands patrons sont sur une autre planète au point de se distribuer sans aucuns complexes, primes et stkock-options ! Pire que de l’indécence !

      Alors oui ça pètera quand l’opinion publique aura atteint un haut degré d’exaspération et de grande misère pour le peuple ! Déjà, on peut sentir et même voir que les services publics sont largement débordés, comme les CAF à Nice qui sont fermées ! du jamais vu ! et les ministres qui font profil bas, car Sarko a dû leur intimer l’ordre de nous contenir le plus longtemps possible, les menaçant de les faire sauter, mais ils sont à court d’idées, ça se voit trop.

      Hier soir chez Chabot, la 2, j’ai été "rassurée" quand j’ai entendu un "bloqueur" de Continental, très ému lorsqu’il a dit qu’il y avait une grande solidarité autour de leur action de blocage de l’usine, parce qu’un boulanger vient leur apporter des baguettes de pain (30), un autre de la viande, etc, et quand les trains passent à quelques dizaines de mètres, les cheminots ne manquent pas d’actionner leur "klaxon" en signe de solidarité !

      ça pètera, et la solidarité fonctionnera plus que jamais pour tenir bon tous ensemble, jusqu’à obtenir ce que nous demandons. Du fric il y en a, tout le monde en est convaincu à présent !

    • Simplement ajouter que le curé reste un curé (est-ce-correct ?) j’espère ne pas avoir débordé, car je ne sais qui peut être dupe de Martin Hirsh, seuls les réveurs et cathos invétérés peuvent croire à ce mesures. Je cotoie des familles dans le besoin et ne voie rien venir pour elles. A cinq mètres de chez moi vit un couple de septuagénaires qui passent leur aprés-midi dans la voiture pour ne pas avoir trop froid. Nous sommes dans le Languedoc et l’hiver peut être trés cruel à cause du vent du Nord.

    • Rêve, les gens sont coincés, ne réagissent, il y a les vacances, la bicique à payer et l’écran plasma, alors à partir de là plus rien ne compte c’est pas demain que l’on fera la révolution.