Accueil > lundi 30 mars à 10h au musée de l’immigration, dégeulons sur leur gueuleton

lundi 30 mars à 10h au musée de l’immigration, dégeulons sur leur gueuleton

Publie le vendredi 27 mars 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

Lundi 30 mars : inauguration honteuse
au musée de l’immigration

Dégueulons sur leur gueuleton

Par prudence, jamais Brice Hortefeux n’avait inauguré la Cité
nationale de l’histoire de l’immigration. Pour éviter que
leur politique soit publiquement mise en cause, l’invitation à cette
cérémonie a été très discrètement lancée par les ministres
Christine Albanel, Éric Besson, Xavier Darcos et Valérie Pécresse.

Nous, chômeurs, intermittents, précaires, sans-papiers, étudiants,
licenciés, enseignants-chercheurs,
salariés en tout genre, appelons tous ceux qui savent que ni une grève
générale bimestrielle
ni la dispersion catégorielle ne nous feront rien gagner, à un

Rassemblement, ce lundi 30 mars à 10h,
293, avenue Daumesnil, 75012 Paris, m° Porte Dorée

auberge espagnole, casseroles, fumigènes, batucadas, tout est bon

Rendons la honte plus honteuse encore en la livrant à la publicité.
Refusons leur politique, c’est la xénophobie et la concurrence qu’il
faut mettre au musée.
Ni exhibition sans frais, ni liberté de parole pour les ministres et
autres gouvernants.

La politique de l’"immigration choisie" scinde l’immigration entre
celle admise pour les besoins de l’entreprise France et celle
persécutée sous le joug de France police. Regroupement familial ?
Terminé. Carte de résident permettant 10 ans de séjour ? Terminée.
Régularisations ? Par l’emploi, au compte-gouttes et aux forceps. La
chasse aux sans papiers continue. Les objectifs 2010 sont de 28 000
reconduites à la frontière et de 5 500 interpellations d’aidants
(source : Projet de Loi de Finances 2009). Chacun est appelé à
participer à la traque, banques et autres entreprises, personnels des
institutions sociales, tous sont instamment priés de pratiquer la
délation. Et pour les contrevenants : délit d’aide au séjour
irrégulier. Mais comme on l’a fait avec celui de Guy Môquet, pour
occulter la barbarie de la politique actuellement mise en oeuvre, on se
sert du nom du sociologue Abdelmalek Sayad, dont les analyses ont
restitué à l’immigré/immigrant des dimensions toute autres que celles
autorisées par le prisme étroit du travail. Grèves de travailleurs
sans-papiers, solidarités de quartiers contre l’expulsion des
scolarisés, lutte pour la régularisation et révoltes des retenus des
centres de rétention forment autant de refus de cette politique,
autant de refus auxquels nous sommes attachés. Il n’est pas question
que le sinistre Besson chargé de mettre en oeuvre cette politique
puisse se pavaner, même en privé.

Albanel finance les cathédrales, bafoue les droits des salariés
intermittents et voudrait, par la loi Hadopi, qualifier de délit de
vol les pratiques de gratuité en matière de circulation des oeuvres.
Elle défend l’excellence, dépourvu de droits, chacun serait voué à
quémander des subventions à diverses féodalités. On contrôle
systématiquement les activités d’un secteur laminé par les réformes de
l’Unedic qui excluent toujours plus d’ayant droits de l’indemnisation
chômage. Il n’y a pas de politique culturelle acceptable qui ne
garantisse une continuité de droits pour les salariés d’un secteur
dont bien des productions reposent sur l’intermittence. Il n’y a pas
de politique culturelle acceptable lorsque celle-ci s’acharne à
entraver la culture populaire et les pratiques indépendantes. Il n’y a
pas de politique culturelle acceptable lorsque la défense et
l’extension de la propriété privée sont au poste de commande. Il n’est
pas question pour nous que cette incarnation de la France versaillaise
prolonge l’extermination des communards et les obstacles au partage à
coups de com et de lois de privatisation du bien commun.

Darcos et Pécresse sont pour leur part en charge des réformes de
l’école. De la maternelle à l’université, de la loi LRU au décret
réformant le statut des enseignants-chercheurs, il s’agit d’imposer
partout une rationalité managériale fondée sur l’évaluation
administrative et comptable pour façonner une société de concurrence
par la réforme permanente. Il s’agit de parfaire la société
entreprise, l’organisation de l’exploitation et de la domination. Les
luttes en cours à l’université depuis deux mois refusent cette
politique. Pécresse a été accueillie comme il se doit par les
grévistes de Strasbourg le 5 février dernier ; face à la mobilisation,
elle a dû annuler un "débat" ("À quand une université efficace ?",
avec Bruno Julliard, ex-pdg de l’UNEF) à l’ENA le 16mars, puis un
autre, à l’invitation de Libération, à Rennes le 21mars. Crise ou pas,
nous ne payerons pas : l’expertise dont ils se prévalent pour décider
de nos vies n’a aucune légitimité.

On nous voudrait terrorisés par l’insécurité sociale et la
criminalisation des luttes, on nous voudrait atomisés par les
exigences de la survie et le renoncement, avec ou sans droit à pension
de retraite, nous sommes et serons fidèles à la maxime de nos aïeux :
paix aux chaumières, guerre aux châteaux !

N’attendons pas le Premier mai, rassemblons-nous.
Partout où ils se croient libres, bloquons-les !

Des chômeurs, des intermittents et précaires coordonnés
http://www.cip-idf.fr

Messages

  • "...tous ceux qui savent que ni une grève générale bimestrielle,ni la dispersion catégorielle ne nous feront rien gagner..."
    pourquoi cette appréciation malveillante d’actions qui font ce qu’elles peuvent,les choses étant comme elles sont,pour tâcher de les changer ? Car après tout,celle à laquelle vous appelez et qui est très estimable,n’est-elle pas elle aussi catégorielle et ponctuelle,sans aucune certitude qu’elle fasse rien gagner ? Alors,pourquoi dénigrer tout mouvement d’un autre ordre sur d’autres terrains ? Pour rebuter ceux qui pourraient vous soutenir ? Roquet