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LE MENTIR-VRAI DE TASLIMA

Publie le vendredi 10 avril 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Lettre ouverte à Dominique Bari et Rosa Moussaoui du journal « L’Humanité »

Marié à une citoyenne indienne et lisant les magazines indiens, j’ai eu mal à reconnaître les traits et la voix de Taslima Nasreen, dans les pages intérieures de « L’Humanité ».

Entretien publié, page 13, le 9 avril 2009.

Les propos de l’écrivaine comme la photo ont-ils étés « retouchés » afin que son image corresponde à la ligne éditoriale du journal ?

Madame Nasreen - qui ne parle pas français - est connue, sur le sous-continent, pour autre chose que la séduction, « le communisme » et son amour de la laïcité.

Elle s’est mis à dos non seulement les modérés de la communauté musulmane, à Calcutta ou à New Delhi, mais, par ses outrances, une majorité des partis de gauche.

Son islamophobie, son alignement sur les néo-conservateurs américains lui ont aliéné la sympathie de personnalité comme Arundhati Roy, Tarun Tejpal, Brinda Karat, qui, par ailleurs, défendent son droit à la liberté d’expression.

Les lecteurs de « L’Huma » savent-ils que le seul dirigeant indien a lui accordé l’hospitalité s’appelle Narendra Modi, Chief Minister du Gujarat, responsable des pogroms antimusulmans de mars et février 2002 ?

Si Madame Nasreen dénonce, avec raison, le sort des femmes et des minorités religieuses, au Bengladesh, elle est beaucoup moins critique quant aux bombardements US au Pakistan et en Afghanistan.

Sans doute un tel positionnement aurait-elle gêné son installation à Paris…

Dans son discours, elle élude la question de l’impérialisme pour se focaliser sur la dénonciation du fondamentalisme.

Or, ce sont les Américains et les Anglais* qui ont créé et encouragé le phénomène taliban, dans la région.

Les communistes indiens ne disent pas autre chose.

Mais au-delà de son inclination politique, le problème fondamental de Madame Nasreen me semble le suivant :

Toute son éducation l’a construite paradoxalement contre son milieu d’origine.

C’est la raison profonde de son exil…

Comme du temps de la Guerre froide, l’Occident offre, aujourd’hui, visa, tribune et sinécure à ce genre de transfuge.

Les propos de l’écrivain, « traduits » par les journalistes Barri et Moussaoui comme « Aucune religion ne prône l’égalité entre les hommes et les femmes » sont doux à entendre ; mais ils sonnent faux dans les bidonvilles de Dakka où seuls les madrasas offrent nourritures et lectures aux populations.

Taslima Nasreen, héros de la cause des femmes, ici, ferait un très mauvais Prix Nobel, là-bas.

La lutte contre les madrasas cache mal, chez elle, son adhésion à « la mission civilisatrice » de l’OTAN.

Himalove


*Lire le livre de Marc Gaborieau, « Un autre islam » ; chapitre III, l’auteur explique comment les britanniques sont aux origines de la Sharîa…

Messages

  • ce n’est pas étonnant que les islamistes réagissent à la parution dans l’Huma de l’article sur Talisma Naseen

    c’est bon signe
    Notre époque exige que nous soyons ISLAMICOPHES et surtout pas islamophobes

    contres les intégristes de tous les pays, prolétaires unissez vous !
    le combat ne cessera que lorsque ces terroristes idéologiques seront érradiqués !

    • D’abord, je ne suis pas islamiste...

      Mais je n’aime pas les mensonges.

      Je connais Taslima Nasreen, depuis de nombreuses années, pour l’avoir lu.

      L’entretien en langue française, publié par "L’Humanité", le 9 avril 2008, me semble une traduction, préparée d’avance et bien écrite, qui correspond davantage à la pensée du traducteur français qu’à l’auteur bengladeshi.

      Taslima Nasreen, à ma connaissance, ne maîtrise pas le français et encore moins les subtilités de notre droit.

      Première escroquerie journalistique.

      Dans l’univers anglo-indien, on ne parle de laïcité mais de "secularism". Ce qui pour les connaisseurs est un peu différent...

      Deuxième excroquerie : ce qu’aurait intéressé les lecteurs, pourquoi et comment elle a choisi la France, pour lieu de son exil, ne figurent pas dans l’article...

      Troisième et dernière escroquerie : les raisons de son différent avec l’intelligentzia du sous-continent ne sont pas explicitées...

      Comment si sur le continent indien, il n’y avait pas de femmes ni d’hommes émancipés, pour se battre au jour le jour, contre la domination machiste...

      Faire de Taslima Nasreen une héroïne de la cause des femmes est une imposture.

      Cette bourgeoise, dans son exil doré, est une marionnette dans les mains des Ramayade et compagnies.

    • Islamicophes ? c’est quoi ce jargon ? Islamophiles plutôt, de la racine grecque phil- = amour de ( philosophe= amour de la sagesse, racine soph-= sagesse)

    • Veuillez m’excuser pour les coquilles qui émaillent mon commentaire...

      Je donne ci-dessous une interview d’Arundhati Roy qui éclaire les raisons politiques de son expulsion de l’état de l’Ouest Bengale, dirigé par un Premier ministre soit-disant communiste.

      Les journalistes Barri et Moussaoui ont soigneusement évité d’en parler.

      http://communalism.blogspot.com/2007/12/interview-with-arundhati-roy-on-talisma.html

      Je considère Taslima Nasreen comme une victime, manipulée par d’innombrables mains.

    • Il semble que le lien direct, donné ci-dessus, ne marche pas.

      Tapez sur Google :

      interview with arundhati roy on nasrin case

      Dans cet entretien, Arundhati explique la manière odieuse dont le Premier ministre de l’Ouest bengale, à Calcutta, s’est servi de Taslima Nasreen et de ses outrances littéraires, pour faire oublier comment le parti communiste, associé à des multinationales, avait viré manu militari les paysans de Nandigram.