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pour la manif du 1er Mai. . .

Publie le mardi 14 avril 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

On voit ça et là fleurir des propositions d’organisation des manifs prévues le 1er mai : création de casques blancs, mise en valeur des SO, rejet des SO, désolidarisation et resolidarisation avec d’improbables "black blocks"...

Une suggestion, qui me vient de la frustration ressentie souvent en fin de manif : il faut organiser des prises de paroles ! Un meeting, quoi ! Avec des orateurs passionnés ! Les discours sont parfois bien plus roboratifs que les actes de baston -souvent jouissifs pour ceux qui les réalisent- avec les forces armées. Ils sont parfois aussi bien plus EFFICACES pour mobiliser et pour penser. Ils servent souvent à énoncer des principes confusément enfouis, des thèses que nous partageons tous mais qui sont inconscientes.

J’avoue que le manque d’unité, de solidarité entre manifestants peut être franchement lassant, voire épuisant, quand il s’agit de réconcilier des militants qui ne veulent pas que ça dégénère pour que la manif ait une bonne "image" dans les médias avec des militants qui pensent que la lutte directe est la seule voie "pure". Les uns comme les autres sont mes camarades. RIen à foutre des discours sécuritaires, rassurants des grandes centrales sur les "casseurs". Ces "casseurs" sont dans la rue, avec nous, et ce sont bien souvent nos enfants...On doit les protéger, et surtout, ne pas en faire les symboles, involontaires, de la lutte : ça sert la police et ça sert les réformistes...

Il apparaît à tous les révolutionnaires aujourd’hui que la manif et la culture de l’émeute à la parisienne sont dépassées dans l’objectif de prise du pouvoir et d’influence sur les décisions des hommes politiques. MAis il apparaît aussi que les manifs et cette culture de l’action directe (qui refleurit partout et que personne ne doit ignorer ou minorer : séquestrations, blocages, rondes, coupures...) sont les seules occasions de nous retrouver.

Discours, chants, sittings, (tout cela est très peace and love, mais...) envahissement pacifique des rues : tout le monde doit s’y mettre pour que le premier mai 2009 soit le début d’une prise de conscience populaire : nous sommes le pouvoir, nous sommes la politique.

Et il faut créer les lieux (précaires, ou pas) où nous sentions le souffle chaud de la solidarité de l’action. Les manifs peuvent être de bons rendez-vous pour cela.

Messages

  • Très bel article !
    Ca fait plaisir de lire ça.
    Effectivement nous sommes tous dans la même lutte quels que soient nos modes d’actions. Espérons que le 1er mai soit un tournant dans ce combat que nous menons aujourd’hui depuis plusieurs mois (plusieurs années... plusieurs décennies... )

  • A Avignon, les bureaucraties font des prises de parole pour retenir les manifestants, de peur qu’ils ne partent en manif’ sauvage aux côtés des lycéens, étudiants, CNTistes, SUDistes & autres "gauchistes"...non merci !

    • Je ne suis pas contre les manifs sauvages. Pas du tout. La question est de savoir si elles sont efficaces dans un Paris quadrillé par les flics et déserté par les militants "traditionnels". Une manif sauvage ne se décide pas, certes, mais elle ne se convoque pas non plus. Il y a une nécessité d’échange politique qui doit présider à sa venue : cet échange doit se faire entre "bureaucrates" comme certains disent et "acteurs" (comment les qualifier...). La solitude est la pire des solutions, je trouve, pour prendre le dessus. On doit réfléchir à ça.
      Je précise que, libertaire, participant à quelques manifs sauvages comme vous le dîtes, ce n’est pas l’action en elle-même qui m’intéresse mais ce qui doit en résulter.
      Faire une manif sauvage et une occupation de rectorat, de mairie, de bureaux de direction, ce n’est pas la même chose que de dire "à l’Elysée" et que de vouloir le faire.
      Même si j’adore crier ça !

  • Il faut arrêter de tout mélanger : l’action directe n’est pas forcément de l’action de rue, elle est souvent plus intense dans les boîtes, dans les services, dans les "campagnes", localement !

    Une prise de parole à la fin de la manifestation des étudiants, des salariés en lutte, des désobéissants de tous ordres, des profs, des personnels hospitaliers, des élus qui luttent contre la disparition des services publics...Bref, de tous ceux qui la pratiquent au quotidien, l’action directe. Ce sont eux nos exemples, on doit les entendre, on doit apprendre encore, il me semble.

    Par contre, ce qui est clair, c’est qu’on ne compte pas sur moi pour aider la police à dégager le terrain ! D’accord avec Claude, ça aurait de la gueule qu’on reste couchés, pendant longtemps, sur le bitume ! C’est ce genre d’action qui me plaît.

    Mais je n’irai pas faire la course aux hypothétiques "totos", aux hypothétiques "casseurs"...Je n’irai pas dire à des jeunes que je connais bien qu’il faut qu’ils arrêtent de brûler de pauvres poubelles, ou autre. Si tout le monde s’enfuit, il n’y a plus qu’eux face aux policiers. Ils sont seuls. C’est ça qui m’inquiète et qui me navre : par des prises de parole, de fortes actions pacifiques, nous devons occuper le terrain politiquement, symboliquement, et protéger tous les camarades présents qui luttent aussi, à leur manière.

    On ne peut pas faire l’économie de la réflexion sur la manif. Ce qui est bien avec nos partigiani de Bellaciao, c’est qu’on peut aborder le sujet et le mettre en débat. L’unité est trop précieuse aujourd’hui pour que les temps où nous désirons qu’elle se concrétise (qu’elle se manifeste) soient des temps d’angoisse, de courses, de poursuites ou d’enfermement. On sait tous que les forces armées sont d’une certaine manière nos ennemis. Mais on sait tous aussi qu’ils obéissent et que leur obstination ne nous servira pas...A bas la police, à bas les prisons ! Mais nous ne les détruirons pas par l’émeute, au contraire nous ferons fonctionner leur système sécuritaire, d’oppression de la pensée...Nous leur donnerons le grain qu’ils cherchent à moudre...

    Nous devons réfléchir (et j’espère que nos dirigeants syndicaux abordent franchement la question entre eux parce que ce sont des questions qui à la base agitent énormément les militants, je trouve) à cela vite. Parce que les gens luttent, souffrent, perdent leur boulot, leur épargne, voient diminuer lesp ensions, voient pourrir leurs écoles et que nous sommes dans une exigence d’action...

    Le désespoir créé par cette société ne doit pas nous empêcher de formuler une idée de prise de pouvoir nouvelle, pacifique, qui n’est pas régie, comme le dit Badiou, par la pensée militaire.

    • Les questions que "nos dirigeants syndicaux"se posent entre eux c’est uniquement de trouver la meilleure solution pour désamorcer les luttes, que chacun rentre tranquillement à la maison le soir du premier mai, pour pouvoir tranquillement continuer a être reçus par sarko et l’aider ainsi a passer le mauvais cap de la colère populaire et reporter les grandes échéances après les vacances d’été, por arriver ensuite tranquillement en 2012.

      Il n’y a, hélas plus rien, hélas, a espérer de nos directions syndicales, et l’unité pour le premier mai de toute les organisations que l’on nous a présenter comme une grande victoire, n’ai en réalité que l’alignement de toutes sur les plus réactionnaires.

      L’émancipation des travailleurs ne fera que par la lutte des travailleurs eux même contre leurs exploiteurs naturelles les entreprises capitalistes.

      Tous dans la rue le premier mai, mais ce ne doit être qu’un début, nous ne rentrerons à la maison que lorsque nous aurons gagnés, que nous aurons mis à la porte toute cette clique fasciste pour mettre en place une véritable démocratie socialiste.

      Et ne soyons pas pessimiste, nous ne serons pas seuls, tous les peuples d’Europe qui subissent la même exploitation insupportable que nous,n’hésiterons pas à nous suivent dans la lutte finale.

      Tout est à nous, rien n’ai à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé. Le moment est venu de le leur reprendre sans remords.

      Raymond

    • Tout a fait d’accord avec toi Raymond.fraternellement.momo11

  • ....des milliers de manifs locales auront certainement plus d’impact que les sempiternelles manifs concentrées.

    Moins de fatigue (avec l’age), on peut se compter. Peu de troubles.

    Ainsi, les habitants, élus, de ces localités lesquels ne manifestent jamais pourront voir la mobilisation de leurs concitoyens.

    Les RG ne s’y tromperont pas...

    NB