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Le sénateur Mélenchon serait franc-maçon depuis 25 ans ...

Publie le jeudi 16 avril 2009 par Open-Publishing
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"(...) Au parlement, les maçons se mobilisent pour la laïcité

Le président a accepté de venir débattre au siège du GO En dialoguant avec le Grand Orient, qui l’éreinte publiquement, Nicolas Sarkozy se montre ouvert d’esprit, même s’il maintient ses positions. Quant à Jean-Michel Quillardet, sa conversation directe avec le président de la République lui a donné une existence, une popularité de champion du combat pour la laïcité qu’il n’avait guère connue depuis son élection, le 2 septembre 2005. Même si la ficelle semble grosse, Sarkozy y a accroché deux carottes. D’abord, la participation de maçons à un groupe de travail sur la mise en place de cérémonies de parrainage républicain (à l’occasion de la naissance d’un enfant) ou d’acquisition de la nationalité française. « Sous la responsabilité de Michèle Alliot-Marie, y participeraient Patrick Kessel, Roger Dachez [président de l’Institut maçonnique de France] et deux représentants de la Grande Loge féminine de France et de la Grande Loge mixte universelle », indique Alain Bauer. Ensuite, le président a accepté l’invitation à venir débattre avec les frères du GO, après les municipales, au siège national, rue Cadet, à Paris. Beaucoup de francs-maçons redoutent une instrumentalisation, une manipulation, surtout si le chef de l’Etat ne s’engage pas à préserver totalement la loi de 1905 - « une œuvre franc-maçonne », dixit Quillardet - ou, pis encore, s’il annonce qu’il la révisera.

Le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon estime que Sarkozy a d’ores et déjà gagné la bataille contre le GO. Maçon depuis un quart de siècle, le tribun de gauche s’est taillé un franc succès avec sa « planche » (exposé) très anti-Sarkozy, dans le grand temple Arthur-Groussier, à Paris, le 22 janvier dernier(...)".

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-francs-macons-et-le-pouvoir_473340.html?p=2


Cela est confirmé dans le très bon ouvrage de Sophie COIGNARD que vient de publier Albin Michel, "Un Etat dans l’Etat- Le contre-pouvoir maçonnique"....

Messages

  • Les francs-maçons de Sarkozy

    Influence. Les « frères » sont nombreux autour du président, révèle Sophie Coignard dans un livre dérangeant.

    de Sylvie Pierre-Brossolette

    Les francs-maçons ? Ils sont partout, jusqu’au coeur de l’Etat. C’est en tout cas la conclusion de notre consoeur et collaboratrice au Point Sophie Coignard.

    Dans un livre extrêmement documenté, elle met en lumière le rôle de cette confrérie aussi mythique que réelle, qui ne cesse d’alimenter les fantasmes sur son pouvoir supposé. Confiant qu’elle-même a longtemps oscillé entre deux attitudes-le scepticisme et la conviction-, son enquête l’a persuadée que les francs-maçons exerçaient encore au XXIe siècle une influence prépondérante, voire croissante, en particulier dans les sphères publique et économique. Gouvernement, administration, entreprises, banques, rares sont les secteurs où ils ne sont pas présents. « Tandis que l’autorité de l’Etat tombe en lambeaux, que les corps intermédiaires n’existent plus, que la notion de service public a perdu de son sens, les francs-maçons, ou du moins certains d’entre eux, deviennent des médiateurs, des facilitateurs, voire des décideurs. Progressivement, ils ont donc reconstitué un Etat dans l’Etat. »

    Puissance

    Une affirmation que tente de relativiser un des plus connus d’entre eux, Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient et super-conseiller de Nicolas Sarkozy. En décembre 2007, il déclare à l’auteur : « Ce gouvernement est le plus a-maçonnique qui soit, puisque nous sommes à zéro franc-maçon. Même sous le gouvernement du maréchal Pétain à Vichy, il y en avait, hélas. » Bauer sera pris à contrepied. Car, quelques semaines plus tard, Brice Hortefeux, qui n’est pas le moins voyant des ministres, ne dément pas avoir longtemps fréquenté les colonnes du temple. Puis l’on apprend que Xavier Bertrand est membre du Grand Orient, ce qui suscitera, dit-on, ce bon mot de François Fillon : « Je ne suis pas étonné de le découvrir maçon ; mais franc, cela m’en bouche un coin... » A droite, même si l’on est plus discret qu’à gauche sur son appartenance maçonnique, on est donc bien présent dans les loges. Et, si le chef de l’Etat n’est pas de la « famille », il en prend grand soin, sachant son poids (voir extraits pages suivantes).

    « Jamais je n’aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants ! » Cette réflexion effarée de Jean-Pierre Raffarin vient d’un épisode vécu lorsqu’il était Premier ministre. Il en garde un très mauvais souvenir : la mobilisation fraternelle l’a en effet empêché, malgré tous ses efforts, de nommer à la tête d’EDF, bastion franc-maçon, l’ancien ministre Francis Mer à la place de François Roussely, qui admet être proche des frères pour les avoir beaucoup fréquentés. Pour le défendre, un déluge de coups de téléphone s’abat sur Matignon. Il y avait tous les jours un appel de Bauer et un autre d’Henri Proglio, patron de Veolia, qui dément très mollement être initié. La bataille dure des semaines. Pour finir, les ligueurs ne sauvent pas Roussely, mais ont la peau de Mer. Raffarin en tremble encore.

    Solidarité

    Le poids des frères se fait également sentir dans le monde de la justice. Quand Vincent Lamanda fut nommé premier président de la Cour de cassation, ce fut une minirévolution dans cette cour suprême, « Etat maçonnique miniature » . Pour la première fois, ni le premier président ni le procureur général n’étaient des initiés. Lamanda, selon Le Monde, aurait même poussé la provocation en confiant au CSM, qui devait le désigner : « Je ne suis pas franc-maçon. » Tempête dans le landerneau judiciaire, truffé de frères. A tel point que Lamanda dut se fendre d’une lettre d’excuses, sans vraiment démentir. Il est un des rares, dans ce microcosme, à détester ouvertement les francs-maçons.

    Dans certaines institutions, on n’a carrément pas intérêt à être un profane. Augustin de Romanet, nommé à la tête de la Caisse des dépôts en 2007, en a fait l’amère expérience. Cet énarque catholique tout en rondeur a le sentiment, dès son entrée en fonctions, « que l’entourage de [son] prédécesseur [Francis Mayer] compte de nombreux frères ». Très vite, l’épreuve de force entre le catho et les initiés provoque des polémiques au sujet des nominations ou des évictions. Ainsi, quand Dominique Marcel, le numéro deux et ex-dir cab de Martine Aubry, est remercié par Romanet, c’est le tollé. Commentaire au siège de la Caisse : « C’est moins une chasse aux sorcières qu’une chasse aux frères. » La solidarité est la première des vertus maçonniques....

    Fleurons

    Les francs-maçons détiennent de nombreux bastions, comme les mutuelles, le « paradis des frères », ou Bouygues, ou encore Eiffage. Malgré la privatisation de nombreuses entreprises publiques où les francs-maçons étaient très présents, ces derniers ont conservé leur place à tous les étages de la hiérarchie, conseils d’administration compris. C’est le cas de La Poste et de France Télécom, qui ont succédé au ministère des PTT, véritable pépinière fraternelle. Idem pour Air France, où les dirigeants comme les pilotes connaissent un taux d’initiation bien supérieur à la moyenne nationale.

    Sophie Coignard nous fait ainsi découvrir tout au long de son livre les dessous de nombre de nominations ou d’opérations. On est parfois sidéré, voire choqué, que de tels réseaux puissent exister à l’heure de la modernité et de la transparence. Certes, d’autres puissants lobbys ont partout leur mot à dire. Mais les francs-maçons auront réussi le tour de force d’être à la fois le plus ancien et le plus secret des réseaux. Son mystère a fait sa force. Le voici aujourd’hui en partie dévoilé

    Extraits : « Un Etat dans l’Etat », de Sophie Coignard (Albin Michel, 336 pages, 20e)

    « Même s’il avait voulu, il n’aurait jamais tenu ! » s’amuse un de ses plus anciens amis, selon lequel Nicolas Sarkozy nourrit une incompatibilité quasi physiologique avec le statut de franc-maçon. « Vous l’imaginez demeurer pendant un an, à raison de deux réunions par mois, au milieu d’une assemblée où il est tenu au silence le plus absolu ? » Le voeu-provisoire-de silence en loge s’applique en effet à tous les nouveaux venus, à l’exception de quelques chefs d’Etat africains auxquels la GLNF offre une formation accélérée. A ces rares exceptions près, il fait partie des exigences non négociables de l’initiation.

    Pendant sa traversée du désert, après la défaite d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy a fréquenté, comme intervenant extérieur, plusieurs loges de Neuilly, dont La Lumière, celle de l’ancien sénateur Henri Caillavet, une des figures les plus marquantes du Grand Orient. Certains croient se souvenir de quelques appels du pied du maire de Neuilly, redevenu avocat, après la répudiation chiraquienne, pour approfondir les relations et aller plus loin si affinités. Ils assurent ne pas avoir donné suite, car Nicolas Sarkozy, déjà à l’époque, n’avait pas le profil pour recevoir la lumière. Il n’est pas interdit de voir dans cette évocation une sorte de rêve rétrospectif.

    Cependant, à défaut d’avoir expérimenté personnellement le cabinet de réflexion préalable au passage sous le bandeau, Sarkozy sait appliquer aux frères le traitement « segmenté » qu’il réserve à toutes les « communautés ». Cette vision de la société, où l’on ne s’adresse pas à l’ensemble des citoyens mais à chacun de ses sous-ensembles, marque très fortement sa communication avec les maçons.

    Un paraphe à trois points

    En 1996, à l’époque de sa disgrâce, personne ne s’intéresse vraiment à son sort. Mais quelques-uns de ses confrères avocats sont assez intrigués. Certains parlent beaucoup entre eux de courriers qu’ils ont reçus et au bas desquels la signature de Me Sarkozy est très nettement agrémentée de trois points. L’histoire court dans Paris, où plus d’un analyste des réputations se répand sur une appartenance certaine à la grande confrérie.

    Le temps passe. Le maire de Neuilly gravit un à un les échelons qui le mènent, en 2002, au ministère de l’Intérieur. [...] Et voilà que les trois points de sa signature, dont personne ne parlait plus depuis des années, redeviennent un sujet de conversation.

    Peu de temps avant de quitter la Place Beauvau, Nicolas Sarkozy doit faire face à la grogne des syndicats policiers, las de devoir intervenir en banlieue sans avoir toujours le sentiment d’être soutenus par le gouvernement. Sans se faire prier, le ministre écrit à plusieurs patrons de syndicats, notamment au secrétaire général d’Alliance, classé à droite, pour les assurer que tout le ministère est derrière eux dans les opérations de maintien de l’ordre souvent difficiles qu’ils ont à mener. En dessous de sa signature : trois points très ostensiblement dessinés en triangle.

    Alliance, il est vrai, compte de nombreux maçons parmi ses dirigeants. Jean-Claude Delage, son secrétaire général, un flic sympathique qui a gardé de sa Marseille natale un accent chaleureux, est le premier à défendre, avec véhémence et conviction, le secret de l’appartenance. Nicolas Sarkozy, engagé dans la campagne présidentielle, distribue-t-il les-trois-points en fonction des destinataires de ses missives ? En tout cas, l’histoire fait parler. Et, comme toujours, Alain Bauer, l’ancien grand maître du Grand Orient devenu le spécialiste chargé de la sécurité et de la police auprès du président, a sa petite anecdote pour banaliser cette amusante histoire. « J’ai plusieurs lettres de lui sur un mur de mon bureau, s’amuse-t-il. Il n’y en a pas deux qui sont signées de la même manière. » Alors, pourquoi le fantasme collectif aurait-il vu trois points là où il n’y avait rien à signaler ? « C’est d’autant plus idiot que les francs-maçons savent que Nicolas Sarkozy ne l’est pas, tandis que les autres, au mieux, n’en ont rien à faire », poursuit Bauer.

    C’est bien essayé, de la part de l’ancien grand maître du Grand Orient, qui sait mentir avec un entrain plaisant, mais ce n’est pas vrai. Dans le paysage morcelé de la maçonnerie française, toutes les obédiences n’entretiennent pas des relations mutuelles d’une grande courtoisie. Elles se communiquent, certes, chaque année, depuis le temps des affaires, la liste des personnes radiées pour mauvais comportements, afin que celles-ci ne puissent pas frapper à la porte d’un temple où elles ne sont pas encore défavorablement connues. Mais c’est bien la preuve que tous les maçons ne se reconnaissent pas entre eux, notamment entre membres du Grand Orient de France et de la Grande Loge nationale française, puisque la seconde interdit toute relation avec le premier. La signature « trois points » peut donc, à la marge, susciter quelques sympathies fraternelles. « Et si le ministre était un des nôtres ? » ont rêvé les plus naïfs, tandis que les autres trouvaient plutôt agréable ce clin d’oeil dans leur direction.

    Itinéraire d’un non-initié

    Et d’ailleurs, l’illusion fonctionne. Au cours de l’enquête destinée à nourrir ce livre, plusieurs maçons ont soutenu mordicus que le président avait été initié. Leurs arguments n’emportent pas la conviction, puisque ceux de la GLNF soupçonnent Alain Bauer de l’avoir embrigadé au GO, tandis que quelques antisarkozystes de la rue Cadet-et ils sont assez remontés depuis les discours sur la « laïcité positive » prononcés au cours de l’hiver 2007-2008 !-verraient bien le chef de l’Etat à la GLNF, qui compte, il est vrai, une solide implantation dans les Hauts-de-Seine.

    Il faut toutefois faire preuve d’une candeur touchante pour imaginer Nicolas Sarkozy, une fois président, rejoignant une obédience. « Pour lui, dit un de ses proches, c’est un réseau parmi d’autres. Et quand on est le chef, c’est bien d’avoir des membres du réseau autour de soi. Pour qu’ils puissent décoder et envoyer des messages. »

    Le président a d’ailleurs côtoyé intimement des frères dès le berceau politique. Son parrain, l’ancien maire de Neuilly Achille Peretti, auquel il a succédé à la hussarde en 1983, était à la GLNF, que l’on appelait alors « Bineau », car son siège était situé boulevard Bineau, à Neuilly, justement. Ce personnage haut en couleur avait pistonné au parti gaulliste l’un de ses compatriotes corses, Charles Ceccaldi-Raynaud, un ancien de la SFIO, avocat puis commissaire de police. Cet homme habile qui savait renvoyer l’ascenseur est allé loin. Il a conquis la mairie de Puteaux et a régné sur cette ville richissime, grâce aux revenus fiscaux générés par la Défense, pendant trente-cinq ans. La SFIO étant historiquement l’un des vecteurs de recrutement de la Grande Loge de France-tandis que les radicaux allaient au GO-, c’est auprès de cette obédience que Charles Ceccaldi-Raynaud a fait ses classes. Dans une lettre adressée en 2007 à la chambre régionale des comptes, où il vantait avec enthousiasme l’excellence de sa gestion municipale, l’ancien édile, qui fut le suppléant de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale en 1993-il y siégea grâce à l’entrée de celui-ci dans le gouvernement Balladur-, n’hésitait pas à comparer Puteaux à une « nouvelle Carthage », une référence maçonnique transparente. Il a eu pour conseiller municipal puis comme adjoint un frère très apprécié, l’ancien fonctionnaire de la DST Roger Latapie. Sa popularité en loge n’était peut-être pas étrangère au fait qu’il a mis pendant des années un temple gratuit à la disposition de la GLNF !

    Faire le tour des maçons dans les Hauts-de-Seine serait long et fastidieux. A Rueil-Malmaison, le frère Patrick Ollier a succédé au frère Jacques Baumel. A Suresnes, le maire Christian Dupuy est le fils de l’ancien grand maître de la Grande Loge Richard Dupuy, qui avait demandé un point de chute pour son fils avant les municipales de 1983. Le jeune avocat, alors âgé d’à peine plus de 30 ans, avait réussi l’alternance en succédant à un autre franc-maçon, le socialiste Robert Pontillon.

    Mais tous les frères des Hauts-de-Seine ne sont pas les amis de Sarkozy. Ainsi de Patrick Ollier, dont la cote d’amour n’a jamais été bien élevée. C’est en revanche sur ces terres que le futur président a rencontré de nombreux amis initiés. Patrick Balkany ne peut être cité à ce titre, car il dément fermement appartenir à la Grande Loge, ce qui provoque toujours quelques sourires amusés. Brice Hortefeux, lui, assistait aux Journées nationales pour la jeunesse de l’UDR en 1976. C’est lors de cette manifestation que le jeune Sarkozy est monté pour la première fois à la tribune. La légende raconte qu’un grand étudiant blond, alors tout juste majeur, s’est présenté dès le lendemain à la permanence du parti gaulliste à Neuilly, où il résidait. C’était Hortefeux. [...] Très discret, il refuse de confirmer ou de démentir son ancienne appartenance, pourtant confirmée par plusieurs témoignages.

    Brice a été témoin du premier mariage de Nicolas et parrain de son fils Jean, aujourd’hui conseiller général des Hauts-de-Seine. Pour Manuel Aeschlimann, c’est l’inverse. Nicolas Sarkozy, qui a été témoin à son mariage, est le parrain de l’un de ses enfants, un garçon prénommé Lohengrin. Mais avec Aeschlimann, Nicolas Sarkozy a sûrement fait moins « bonne pioche » qu’avec Horfefeux. Après avoir pris la mairie d’Asnières en poussant vers la sortie le maire de l’époque, le compagnon de la Libération Michel Maurice-Bokanowski, en 1991, il a été désavoué par les électeurs aux municipales de 2008. Depuis, il n’est plus que député. Et n’a plus la même proximité avec son ami. Il fut, pendant la campagne présidentielle de 2007, dans le premier cercle, avec un beau titre de « conseiller opinion » du candidat. Manuel Aeschlimann est entré à la GLNF peu après son arrivée à la mairie d’Asnières. A l’époque, il racontait avec amusement à ses collaborateurs son initiation, un passeport de plus pour la carrière. Mais, lorsqu’on l’interroge aujourd’hui, il fait démentir avec un aplomb remarquable par l’un de ses collaborateurs.

    Reste le cas de Patrick Devedjian, qui dément appartenir au club alors que des frères peu suspects de mythomanie se souviennent du jeune avocat en tablier. Avec Patrick Devedjian et Brice Hortefeux, Christian Estrosi représentait au début du quinquennat l’avant-garde du canal historique sarkozyste au gouvernement, qu’il a quitté après les municipales de 2008. Une éviction à laquelle les francs-maçons n’étaient d’ailleurs pas étrangers. Il est lui aussi passé sous le bandeau à la GLNF, qu’il a fréquentée dans une loge de la Côte d’Azur, France 7, dont l’ancien maire de Cannes, Michel Mouillot, le fera évincer pour cause de dilettantisme.

    Si l’on récapitule, les frères ont jalonné le parcours du président et sont encore nombreux autour de lui : dans le premier cercle, si l’on excepte Patrick Balkany, qui assure ne pas être concerné, on compte Brice Hortefeux, Christian Estrosi et bien sûr Xavier Bertrand, qui a montré, en révélant son appartenance au Grand Orient dans L’Express, en 2008, que l’on peut se montrer transparent sur ce sujet sans le moindre inconvénient.

    Au total, les instances dirigeantes de l’UMP comme le gouvernement comptent donc dans leurs rangs quelques personnalités formées dans les colonnes du temple.

    Le cabinet du président de la République aussi compte plusieurs personnalités qui ont fréquenté les loges, à commencer par son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Celui-ci ne confirme ni ne dément cette appartenance, qui remonte d’ailleurs à quelques années.On n’a pas non plus vu depuis longtemps dans les couloirs de la GLNF Pierre Charon, surnommé le conseiller « rire et chansons » du président, chargé de mille choses, des contacts avec le show-business au chaperonnage de Carla en passant par la surveillance à distance de la villa de Christian Clavier en Corse. Il reste qu’il fait aussi partie des sarkozystes historiques. Ancien conseiller de Jacques Chirac pour la presse, il a été écarté, à l’époque, par la jeune Claude, qui voulait le job pour elle toute seule.

    Pierre Charon assure à tous ses amis depuis des années qu’il n’est pas franc-maçon, et c’est une occasion de plus de les faire rire. Il est pourtant formel : il a certes côtoyé dans sa prime jeunesse des personnes qui ont par la suite reconnu leur appartenance, mais elles n’avaient pas encore été initiées. Charon est un précoce. En 1974, il n’a que 23 ans mais est déjà fou de politique. Il préside alors, avec Michel Vauzelle-un frère qui codirigea la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981 et est aujourd’hui président de la région Paca-, le comité de soutien des jeunes à Jacques Chaban-Delmas, en compagnie d’un autre franc-maçon de choc qui fera parler de lui dans les pages « faits divers » au début des années 80 : Didier Schuller, l’ancien directeur de l’office HLM des Hauts-de-Seine. Une bataille perdue, mais le jeune Charon reste un fidèle de Chaban. En 1978, il se rend pour la première fois à l’Elysée. Il a rendez-vous avec le préfet Riolacci, conseiller de VGE, pour lui demander que le parti du président ne présente pas le candidat contre son mentor pour la présidence de l’Assemblée nationale. Chaban bat Edgar Faure de quelques voix et tient le « perchoir » de l’Assemblée nationale de 1978 à 1988. A l’hôtel de Lassay, Pierre Charon fait partie du cabinet.

    C’est à cette époque qu’il fonde sa fraternelle à lui, qui, assure-t-il, n’a rien de maçonnique. Le Club de la cravate, puisque tel est son nom, compte dix-sept membres fondateurs dont de nombreux policiers de haut rang, tels Ange Mancini, aujourd’hui préfet de la Martinique, Jacques Poinas, inspecteur général et ancien patron de l’Uclat, ou encore Claude Cancès, lui aussi inspecteur général et ancien patron de la police judiciaire, quelques hommes de médias comme Pierre Lescure, ainsi que des profils plus improbables comme le pilote automobile Hubert Auriol. On compte quelques frères dans la bande ? Charon répète que ce n’est pas l’objet, qu’il s’agit juste d’une bande de bons copains qui s’entraident et se reçoivent. Pourquoi le Club de la cravate ? Parce que Pierre Charon, président à vie, a fait fabriquer dix-sept cravates club identiques, à bandes verticales, rouges et jaunes avec des points noirs.

    Aujourd’hui, les anciens copains ne se réunissent plus comme avant, même si l’on a vu certains d’entre eux dans un restaurant de Clichy, à l’automne 2008. Le conseiller du président, lui, occupe un bureau avec vue sur cour à l’Elysée. Il est le coach, le confident, le « conseiller de Carla » et se charge de déminer toutes les sales histoires pour « Nicolas ». Un poste stratégique qu’il trouve manifestement bien plus exaltant que la fréquentation des loges.

    Un grand maître à l’Elysée

    Avant même de devenir président et de pratiquer l’ouverture politique, Nicolas Sarkozy s’est rapproché d’un franc-maçon venu de la gauche. Elu grand maître du Grand Orient à 38 ans, en 2000, Alain Bauer cumule plusieurs vies, qu’il se plaît parfois à enjoliver. S’il assure avoir appartenu au cabinet de Michel Rocard à Matignon entre 1988 et 1991, les conseillers qui y travaillaient quotidiennement, eux, ne gardent pas ce souvenir. « Depuis longtemps gravitaient dans l’orbite de Rocard trois jeunes gens très intelligents et très carriéristes, se souvient un collaborateur de toujours de l’ancien Premier ministre. Alain Bauer, Manuel Valls, aujourd’hui député maire d’Evry, et Stéphane Fouks, le seul des trois à n’être pas franc-maçon. Ils s’étaient partagé le marché. Au premier l’influence, au deuxième la politique, au troisième le monde des affaires. [...]  »

    Alain Bauer est aussi criminologue. Chantre de la « tolérance zéro », il a vu son étoile monter à la fin des années 90, quand la théorie de l’« excuse sociale » n’a plus convaincu. Consulté à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, il a su trouver le ton qu’il fallait pour retenir son attention.

    Au printemps 2006, Nicolas Sarkozy lui demande de dresser une liste de grands maîtres qu’il pourrait inviter Place Beauvau. A l’époque, les deux hommes se vouvoient encore : « Est-ce que vous voudriez venir au déjeuner pour faire les présentations ? » demande le ministre. Bauer a déjà anticipé en téléphonant lui-même à chacun des intéressés. Il s’empresse donc d’accepter. [...]

    Au cours d’une de leurs rencontres, à l’été 2006, il est surtout question de sécurité. Mais Bauer finit par apostropher le candidat à la présidentielle d’une façon assez « gonflée » : « Tu souffres d’un grave problème structurel. Tu penses que la République est comme une grande commode dans laquelle il y aurait plein de tiroirs que l’on ouvrirait les uns après les autres pour gérer le contenu de chacun. Tu as une image de libéral qui donne l’impression de ne pas être républicain. Personne d’autre parmi les candidats, pas même ceux d’extrême gauche, n’est susceptible comme toi d’être l’objet d’un procès en antirépublicanisme. Si tu continues, tu vas faire une campagne à cloche-pied. »

    Sarko commence par s’agiter, signe d’agacement lorsqu’il entend ce diagnostic. Puis un grand silence s’installe dans le bureau, avant qu’il concède : « Tu as raison. »

    Nouveau silence.

    « Puisque tu es si intelligent, t’as qu’à me faire des propositions. »

    Alain Bauer s’empresse de rédiger quelques feuillets où il invoque le drapeau, Valmy, Jaurès et Blum. Il l’envoie au ministre de l’Intérieur qui doit s’envoler pour Marseille, où il doit prononcer durant le premier week-end de septembre un grand discours de rentrée à l’occasion de l’université d’été des Jeunes populaires. Par curiosité, Alain Bauer écoute la radio le 3 septembre pour savoir si son nouveau champion a tenu compte de ses conseils. Et là, ses espoirs les plus fous sont dépassés. Il retrouve des passages entiers de la note qu’il a envoyée au candidat. Extraits : « Quand Jaurès disait aux lycéens : "Il faut que, par un surcroît d’efforts et par l’exaltation de toutes vos passions nobles, vous amassiez en votre âme des trésors inviolables", c’était le contraire du nivellement prôné par la gauche d’aujourd’hui. [...] . »

    Puis, dans une très longue tirade, le mot République revient plusieurs fois par phrase-il sera prononcé plus de vingt fois par le candidat, avec notamment cette apostrophe : « Jeunes Français, la République est à vous. La République, c’est vous. »

    Pour Sarkozy, c’est un triomphe : la salle se lève et applaudit comme jamais. Pour Bauer, c’est l’heure de gloire. Et, comme on ne change pas une équipe qui gagne, le ministre de l’Intérieur lui demande une trame de discours pour sa visite à Périgueux, la ville de Xavier Darcos, le 12 octobre. Sur cette terre maçonnique, le candidat prononcera un discours intitulé « Notre République ». Alain Bauer l’a truffé de références à Eugène Le Roy, écrivain, franc-maçon et auteur du célèbre « Jacquou le Croquant ». Il a mobilisé toutes les ressources du Grand Orient pour le nourrir et a même mis à contribution le directeur de la bibliothèque de l’obédience.

    Mais l’ancien grand maître du Grand Orient n’est pas seulement devenu l’inspirateur du ministre de l’Intérieur. Il a fait aussi fonction, à l’occasion, de tour operator. Entre le discours de Marseille et celui de Périgueux, le futur président s’envole pour les Etats-Unis. Une visite très symbolique. Depuis le discours de Dominique de Villepin à l’Onu, en mars 2003, pour s’opposer à la guerre en Irak, la cote de la France est au plus bas. Il s’agit de la faire remonter, de se montrer gracieux avec toutes les incarnations de l’Amérique éternelle. La date du voyage n’a pas été choisie par hasard : Nicolas Sarkozy sera sur place le 11 septembre, tout un symbole.

    Qui peut mettre du liant entre le ministre de l’Intérieur et l’administration de George Bush ? L’ambassadeur à Washington Jean-David Levitte, bien entendu. Surnommé « diplomator » , on le dit capable de réconcilier les pires ennemis. Mais un autre gentil organisateur se mêle de recoller les morceaux après la grande fâcherie de 2003. Alain Bauer a vécu aux Etats-Unis, où il a travaillé pour une entreprise de sécurité. Ses détracteurs assurent même qu’il s’agissait d’une couverture de la CIA ou, plus piquant encore, de la NSA, la très secrète National Security Agency. Le principal intéressé balaie ces allégations avec un amusement théâtral.

    Dans le cadre de ses activités de consultant spécialisé dans la sécurité, il a en revanche un contrat avec la police de New York, le célèbre NYPD. Il planifie donc une rencontre avec remise de médaille à Raymond Kelly, patron de la police new-yorkaise, le samedi 9 septembre, tandis que le 10, veille de la date anniversaire, une visite est prévue à la caserne des pompiers. Il laisse aussi entendre que ses contacts à la Maison-Blanche n’ont pas été inutiles. Il s’associe aussi à la collecte de fonds et de soutiens, à l’occasion d’un dîner chic à Manhattan en l’honneur du candidat de la droite, où même les gauchistes de Park Avenue le trouvent délicieusement plus fréquentable que Ségolène Royal.

    Présidentielle : jamais sans mes frères

    « C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République que les deux principaux candidats ont autant de francs-maçons dans leur entourage le plus proche », se réjouit Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque et du musée de la Franc-Maçonnerie au Grand Orient de France, pendant la campagne présidentielle. [...] Mais s’il se montre si satisfait, c’est que même dans l’entourage de Nicolas Sarkozy on trouve des frères du GO, traditionnellement ancrés plutôt à gauche. [...] Côté Ségolène, l’un de ses soutiens de la première heure a été le sénateur maire de Lyon Gérard Collomb [...] Le codirecteur de campagne François Rebsamen [...] a conservé un réseau très vivace au sein des loges ; tout comme le Marseillais Patrick Mennucci [...] Sans ce maillage, le ralliement de Jack Lang à la présidente de Poitou-Charentes n’aurait pas été aussi rapide. [...] la politique, même au plus haut niveau, est parfois simple comme une tenue en loge !

    « Un Etat dans l’Etat », de Sophie Coignard (Albin Michel, 336 pages, 20 E)

    http://www.lepoint.fr/actualites-po...

    • Chirac et les Francs-Maçons

      Le président n’a jamais dédaigné ce réseau de réseaux, mais a toujours entretenu le flou sur ses accointances maçonniques. Enquête sur un lobby discret qui a toujours été près du pouvoir

      Sous les ors de la salle des fêtes de l’Elysée, ils sont un demi-millier. Cinq cents visiteurs associatifs venus recevoir les voeux du président pour l’année 2001. Après le discours, Alain Bauer, le jeune grand maître du Grand Orient, s’attarde en compagnie de deux « consoeurs » des loges féminines. Il rosit de plaisir en voyant Jacques Chirac fendre la foule pour se précipiter sur lui. Pas un regard présidentiel, ou presque, pour les deux dames qui l’accompagnent. Le maître des lieux le tire par la manche et lui dit :
      « Ecoutez, il y a une question que je veux vous poser depuis très longtemps : pourquoi est-ce que personne ne m’a jamais proposé de devenir franc-maçon ? »
      Embarras du grand maître, qui s’en tire comme il peut sur le thème de la porte toujours ouverte et de la vie qui invente.

      Le président a toujours aimé entretenir un flou de coquette sur ses accointances maçonniques. Dans « Les frères invisibles » (Albin Michel), deux journalistes, Renaud Lecadre et Ghislaine Ottenheimer, affirmaient que Jacques Chirac aurait été initié dans une obédience suisse très élitiste, la Grande Loge Alpina. Le
      « no comment »
      de l’Elysée s’est accompagné de la rétractation des dignitaires francs-maçons qui avaient informé les auteurs. Le sujet serait trop sensible et, ajoute l’un d’eux au
      Point,

      « ce sont de toute façon des réunions très informelles, une fois par an, dans une ambiance amicale et de très haut niveau ».
      On voit mal, d’ailleurs, ce qui pourrait conduire un homme d’Etat à se ligoter volontairement avec un serment maçonnique bien encombrant. Mieux vaut, et Chirac, comme Mitterrand, ne s’en est pas privé, enrichir son entourage de frères bien ciblés, en accueillir parmi ses conseillers et ses ministres, en compter parmi ses amis et ses obligés.

      Bien que profane, le président n’a jamais dédaigné ce réseau de réseaux, riche de 130 000 pratiquants. Dès les années 70, il aime à se présenter comme un ami de la cause. Cela ne coûte pas cher et peut toujours servir. A l’un de ses proches qui, à cette époque, lui demande, alors qu’ils sillonnent les routes de Corrèze en DS, s’il « en est », Jacques Chirac répond :
      « Mon grand-père l’était. Mais moi, toutes ces simagrées... ».
      Le grand-père instituteur, Louis, fut, comme tout maçon appliqué, vénérable de sa loge en Corrèze. Les jaloux assurent que son père n’aurait jamais réussi une aussi belle carrière chez Dassault sans appui fraternel. Aucune preuve, pourtant, ne vient à l’appui de ces insinuations.

      Les « simagrées » - rituel, déguisement et gants blancs - le futur président les connaît néanmoins très bien. Le terroir radical qu’il sillonne depuis quarante ans considérait pour tout notable la capitation annuelle comme un impôt local supplémentaire, sans plus. Le député Chirac y a d’ailleurs acquis une manière d’être chaleureuse, à l’écoute, empathique que les loges encouragent et promeuvent. Pour résumer méchamment ce profil de « maçon sans tablier », certains évoquent son côté « Queuqueuille », en référence à l’ancien président du Conseil radical-socialiste et corrézien de la IVe République.

      En mai 2001, le Grand Orient de France (GO) organise un colloque sur la « Dignité humaine ». Un raout d’envergure, où il est question de bioéthique, d’éducation et de mondialisation. Un rêve de franc-maçon nostalgique. Jacques Chirac fait un tabac. Il est vrai qu’il ne ménage pas ses compliments quand il s’adresse à l’auditoire comme à
      « des femmes et des hommes agissant sur l’époque »
      . Le président est très applaudi, plus que le Premier ministre, Lionel Jospin. Sauf qu’il est... absent. Il a envoyé un long texte dans lequel rien ne manque. Une belle « planche », de l’avis des connaisseurs. Pour se rendre populaire, il suffit donc parfois d’avoir de bons conseillers.

      « En fait,
      assure l’un de ses proches,
      la franc-maçonnerie, il s’en fout. Pour lui, c’est un point d’ancrage parmi d’autres, sans plus. »

      Dès ses débuts ministériels, le jeune Chirac s’entoure de quelques frères influents, notamment dans le corps préfectoral, un des viviers maçonniques de la République. Ainsi, Robert Pandraud devient directeur adjoint de son cabinet au ministère de l’Intérieur. Puis Jacques Pélissier dirige son équipe quand il débarque à Matignon, en 1974, après la victoire de Giscard à la présidentielle. Cet ancien ingénieur agronome, passé par les cabinets de François Tanguy-Prigent et de Robert Lacoste sous la IVe République, connaît tout de la préfectorale. Il a représenté l’Etat de la Bretagne au Languedoc, en passant par le Lyonnais. Chirac le nomme, en 1975, patron de la SNCF. Et Pélissier reprend du service, à près de 70 ans, quand Chirac revient à Matignon, en 1986.

      Dès son premier séjour à l’Hôtel Matignon, le futur président accueille aussi dans son cabinet le sous-préfet Jean- Pierre Delpont, un élève de Jacques Pélissier, ainsi que le champion olympique Guy Drut ou Jean-Claude Jolain, qui fera parler de lui, des années plus tard, comme patron des Mutuelles du Mans. Pour les connaisseurs, le taux de francs-maçons dans l’entourage ministériel chiraquien n’est pourtant pas démesuré. Mais ces deux années à Matignon sont l’occasion pour Chirac de tisser des liens plus profonds avec les « fils de la Veuve ». Jamais, sans doute, la loi Veil sur la contraception et l’avortement n’aurait pu passer sans l’appui des parlementaires francs-maçons. Le principal inspirateur de ce texte, le docteur Pierre Simon, était une sommité de la Grande Loge de France (GL). Son rapporteur, Henri Caillavet, occupait, lui, une place importante au Grand Orient. Le soutien que le Premier ministre a apporté à cette initiative politique périlleuse est resté, pour longtemps, dans la mémoire des frères.

      Pour conquérir Paris, c’est une autre histoire. Longtemps sous tutelle préfectorale, la capitale emploie de nombreux maçons, regroupés au sein de la fraternelle de l’Hôtel de Ville, qui regroupe alors plus de 500 personnes. Chirac bat le rappel des amis. Philippe Dechartre, gaulliste de gauche, grande personnalité du Grand Orient de France, l’obédience laïque et progressiste, est appelé à la rescousse. Franc-maçon depuis la Libération, cet ancien résistant a rencontré Chirac en 1967, quand il était ministre dans un gouvernement de Georges Pompidou.

      Dans la campagne pour l’élection du premier maire de Paris, en 1977, après la réforme du statut de la capitale, Jérôme Monod est déjà à la manoeuvre. Depuis la tour Montparnasse, où les chiraquiens préparent l’assaut, cet énarque protestant gère les invitations des obédiences aux fameuses « tenues blanches fermées », dont la règle est simple : un profane vient parler aux maçons, rien qu’aux maçons.
      « Je ne suis pas franc-maçon, allez-y, vous »,
      dit Jérôme Monod à Jean-François Probst, alors jeune conseiller de l’équipe. Ils accompagnent finalement Chirac tous les deux jusqu’au temple de la Grande Loge de France, rue de Puteaux. Dîner au restaurant de l’obédience, le Club des Ecossais, où le candidat à la Mairie de Paris serre la main de nombreux parlementaires, puis discours devant les frères. Les deux conseillers n’ont pas le droit d’entrer, mais on les place dans les coulisses, où un petit trou permet d’écouter ce qui se passe à l’intérieur. « Humanisme et tolérance », c’est le thème du discours de Chirac ce soir-là, un texte écrit par Philippe Dechartre et Bernard Pons.

      Pour gouverner Paris, il ne suffisait pas d’être élu. Le « troisième tour », celui qui permettait de se faire accepter par les réseaux, était peut-être le plus important.
      « En 1977, sur 29 adjoints à la Mairie de Paris, une bonne vingtaine étaient maçons »,
      assure un ancien conseiller de la capitale dans « Les frères invisibles ».

      1977, c’est aussi l’année où Michel Baroin, ami de Jacques Chirac, devient grand maître du Grand Orient de France. Cet ancien commissaire de police à la DST et aux Renseignements généraux a suivi un parcours insolite, puisqu’il fut patron de la Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF) avant de s’imaginer un destin présidentiel, puis de disparaître dans un étrange « accident » d’avion. L’ancien directeur des Renseignements généraux Jean-Emile Vié a écrit dans ses Mémoires que Baroin avait été envoyé au Grand Orient en service commandé par les RG. Une thèse discutable, puisque la demande d’adhésion de Baroin au GO, en 1959, est sensiblement antérieure à son entrée aux Renseignements généraux, en 1960. Avec le recul, beaucoup de membres « historiques » du GO, qui ont suivi de près l’ascension de Baroin et sont encore en poste, considèrent que, si entrisme il y eut de la part de ce grand maître atypique, il prit plutôt la forme d’une tentative d’OPA chiraquienne sur la direction de l’obédience. A la fin des années 70, le GO était une cible convoitée par tous les partis. Ses membres choisirent d’ailleurs, juste avant Baroin, le giscardien Jean-Pierre Prouteau comme grand maître, avant de pencher à gauche dans les années 80 sous la houlette du mitterrandolâtre Roger Leray.

      A la Mairie de Paris, c’est aussi l’époque où les effectifs fraternels atteignent des sommets, avec l’arrivée de Didier Bariani ou d’Alain Devaquet, l’éternel conseiller de Chirac, qui dément une appartenance à la franc-maçonnerie pourtant bien établie, puisqu’il fut longtemps membre de la loge Demain, qui accueille aussi d’anciens ministres de Mitterrand.

      Son échec à la présidentielle, en 1981, n’entame pas le crédit de Jacques Chirac auprès de la confrérie, bien au contraire. Tous les francs-maçons qui se reconnaissent plus ou moins dans le gaullisme ou qui n’ont pas envie de chanter « L’Internationale » sur le rythme de l’Union de la gauche trouvent bien du charme au maire de Paris. Depuis longtemps, le Carrefour de l’amitié, créé par l’industriel corrézien Eugène Chambon, radical- socialiste et chiraquien, donnait ses faveurs au futur président. Peu après la victoire de Mitterrand, de nouveaux clubs se créent. Le Cercle du 18-Juin, qui regroupe une centaine de gaullistes, mais surtout le CA 25, ou Comité d’action du 25 avril, de stricte obédience chiraquienne. Et pourquoi le 25 avril ? Parce que c’est la date de la première élection de Jacques Chirac à la Mairie de Paris. Trente maçons adhèrent d’emblée à cette drôle de fraternelle, créée par l’ancien député Michel Sy, alors membre de l’atelier Rénovation au Grand Orient de France.
      « Nous avons créé le CA 25 en réaction à l’élection de Mitterrand,
      raconte Michel Sy.
      A la fin des années 80, nous étions tout de même 2 000. »

      La fin des années fastes

      Parallèlement, Michel Sy est aussi président de la Fraternelle des hauts fonctionnaires, qui regroupe 400 sous- directeurs ou chefs de service d’administration centrale, présidents de tribunaux administratifs, magistrats de cours d’appel, inspecteurs généraux, universitaires.
      « Cette casquette apolitique me permettait de rabattre pour Chirac de manière plus discrète »,
      s’amuse Michel Sy. Aujourd’hui, tout ce dispositif n’est plus que l’ombre de lui-même. Michel Sy est passé du GO à la GLNF en 1999. Les membres du CA 25 ne voient plus, depuis longtemps, le président en personne. Ils se consolent lorsqu’ils sont reçus à l’Elysée, hier par Patrick Devedjian, aujourd’hui par Roger Romani, deux hommes qu’ils considèrent comme des leurs. Pas bête, Sarkozy les a reçus au ministère de l’Intérieur, histoire de ne négliger aucun détail.

      Mais les frères chiraquiens savent que les années fastes, celles où ils étaient cajolés par leur idole, sont aujourd’hui bien loin. L’arrivée de la gauche au pouvoir fut l’occasion pour certains de changer de camp, de rallier Chirac parce qu’en loge l’arrivée de ministres communistes au gouvernement n’enthousiasmait pas grand monde. Ils étaient alors accueillis avec des fleurs. L’un des financiers du Mouvement des radicaux de gauche, l’homme d’affaires Manuel Diaz, rejoint ainsi Chirac en 1983, à l’occasion des municipales. Ancien mécène de Robert Fabre, il offre alors au maire de Paris une ouverture à gauche en même temps qu’un débouché sur certains milieux d’affaires. Il est en effet administrateur-fondateur de multiples sociétés qui fleurent bon l’économie mixte, comme la Société d’études générales de constructions industrielles et civiles (Segic), la Société d’études générales pour l’aménagement du territoire (Segat), ou encore la Société d’études pour la restauration, l’hôtellerie et le commerce sur les autoroutes urbaines (Sehrcau).

      Le nerf de la guerre, à Paris, ce ne sont pas seulement les élus francs-maçons, c’est le personnel. Cette armée de fonctionnaires territoriaux qui oeuvrent dans l’ombre s’occupe de la voirie, de la distribution d’eau, de la construction de parkings ou d’ouvrages municipaux. Pour mettre du liant, rien de mieux que de nommer quelques francs-maçons dans le haut encadrement. C’est ainsi que beaucoup de directeurs et chefs de cabinet qui se succèdent auprès du maire de Paris appartiennent à la confrérie.

      La fraternelle de l’Hôtel de Ville est conquise par le nouveau maire, et certains de ses rouages poussent un peu loin l’esprit de service. Quand éclate l’affaire des HLM de Paris, une évidence s’impose aux magistrats chargés du dossier, à commencer par Eric Halphen : tous les protagonistes de l’affaire sont francs-maçons.
      « Pour obtenir un marché de la Ville de Paris, il était plus important d’être franc-maçon que d’avoir sa carte au RPR. La preuve, l’un des entrepreneurs, Jacky Chaisaz, membre du Grand Orient, était plutôt de gauche »,
      s’amuse un connaisseur de ce dossier judiciaire, toujours pas clos. Alors que ces rouages logistiques se mettent en place, la Mairie est le camp de base de la course à l’Elysée, dont la préparation nécessite tous les moyens, toutes les énergies. Et beaucoup de francs-maçons aiment alors d’autant plus Chirac qu’ils deviennent des « déçus du socialisme ».

      « Tu es gros, tu aimes bouffer... »

      Car 1984 signe pour beaucoup d’entre eux la trahison de la gauche : Mitterrand recule devant la marée humaine que l’école privée parvient à faire défiler dans la rue. Le fameux « pacte laïque », auquel les frères du Grand Orient accrochaient tous leurs espoirs de peser encore un peu sur la société, part en fumée. La déception est immense.

      Sur la route de l’Elysée, il y a la case Matignon. Quand il compose son gouvernement, en 1986, Chirac pense aux frères auxquels il réserve quelques portefeuilles. Ainsi dit-il au radical André Rossinot, auquel il offre le poste de ministre des Relations avec le Parlement, un univers où le port du tablier n’est pas contre-indiqué :
      « Tu es gros, tu es barbu, tu aimes bouffer et tu es franc- maçon. Ce poste est fait pour toi. »
      Mais la ferveur maçonnique ne fait pas l’élection. Malgré les tenues blanches, les cajoleries envers le Sénat, où le taux de frères demeure très élevé, Chirac est battu. Et les troupes se démobilisent pendant sept mornes années. Elles constatent que leur influence sur les grands projets législatifs est proche de zéro, mais ne croient plus en Chirac.

      C’est donc une divine surprise quand apparaît, lors de la campagne de 1995, le thème de la fracture sociale dans le discours chiraquien. Le candidat fait salle comble au Grand Orient, par exemple, ce qui n’est pas toujours un signe infaillible, puisque, lors de la dernière campagne présidentielle, c’est Jean-Pierre Chevènement qui a gagné à l’applaudimètre, lors des auditions de candidats rue Cadet, siège de l’obédience.

      Si le candidat Chirac a finalement été aidé par les réseaux maçonniques, c’est d’une manière inattendue, y compris de lui. En ce début d’année 1995, la guerre balladuro-chiraquienne monte d’intensité chaque jour. L’affaire Schuller-Maréchal place les électeurs devant la face la plus sombre de la politique. Pour compromettre le trop curieux juge Eric Halphen par l’intermédiaire de son beau-père (franc-maçon) Jean-Pierre Maréchal, le conseiller général (franc-maçon) de Clichy, Didier Schuller, membre, cela ne s’invente pas, de la loge Silence de la GLNF, accepte de remettre à ce dernier 1 million de francs en liquide. Il a prévenu les plus hautes autorités de l’Etat, à commencer par son mentor, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur. Las ! la manipulation échoue. Les écoutes policières opérées sur Maréchal se révèlent illégales. Le président Mitterrand soutient publiquement le juge Halphen, qui garde l’instruction du volet parisien des Hauts-de-Seine.

      Dans son livre « Je reviens » (Flammarion), Didier Schuller accuse son ami franc-maçon Francis Szpiner, avocat et conseiller de Jacques Chirac pour les « affaires », de l’avoir poussé à quitter la France précipitamment, en février 1995, en lui annonçant son arrestation imminente, ainsi que celle de sa jeune compagne. La fuite du frère Schuller fait mauvais genre pour l’équipe Balladur au pouvoir.

      Aujourd’hui, à l’Elysée, Philippe Massoni, haut personnage de la Grande Loge de France, où il atteint le « 33e degré », le plus haut grade, est secrétaire général du Conseil de sécurité intérieure. Alain Devaquet est toujours là. Quant au nouveau secrétaire général, Philippe Bas, on lui prête, à tort assure-t-il, une appartenance maçonnique parce qu’il fut pendant trois ans le conseiller juridique du président Abdou Diouf à Dakar. Et l’Afrique est, comme chacun sait, une vieille terre de mission maçonnique. Les ministres ? Pas de premier couteau à tablier. D’après les comptes d’Alain Bauer, le grand maître du Grand Orient, ils seraient cinq : trois à la GLNF, un à la GL et une au Droit humain, obédience mixte. Les noms les plus fréquemment cités sont ceux de Jean-Paul Delevoye, ministre de la Fonction publique, ex-sénateur et ancien président de l’Association des maires de France - qui dément -, de Patrick Devedjian, ministre des Libertés publiques, qui aurait fait au moins un tour à la GLNF, et de Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, qui aurait bénéficié du parrainage de Guy Drut, vieil habitué de la GLNF, qui a d’ailleurs légué sa circonscription de Meaux au jeune Copé. Renaud Dutreil, secrétaire d’Etat aux PME, aurait été récemment initié.

      Le réveil du réseau

      A part l’amusement qu’il y a à jouer à « Qui en est ? », le nombre de ministres maçons n’a plus, aujourd’hui, une grande importance. Beaucoup prêtent ainsi des liens maçonniques à Jérôme Monod, le vieil ami et conseiller de Jacques Chirac. La raison ? Cet énarque protestant fut, dans une autre vie, patron de la Lyonnaise des eaux, un secteur où la fraternité n’est pas un vain mot. Et alors ? Comme l’explique un dignitaire maçon, l’appartenance à une obédience d’un grand patron ou d’un personnage politique de premier plan présente plus d’inconvénients que d’avantages. Il suffit à un homme de pouvoir d’être lui-même entouré de frères et de se comporter amicalement à l’égard de ce réseau pour obtenir sa neutralité bienveillante, sinon plus. D’ailleurs, Jean-Marie Messier non plus n’était pas maçon. Il a pourtant hérité de la plus grande compagnie des eaux française, un vivier de frères. Il a juste commis une erreur : ne pas tenir compte de ces appartenances dans ses décisions. Il a réveillé le réseau quand il s’en est pris au printemps dernier à Vivendi Environnement. Le nombre de coups de téléphone hostiles qu’il a reçus l’a surpris. Jusqu’au président de la République en personne qui l’a appelé pour le sermonner en des termes peu amènes. Au point que J6M, avant sa chute, a demandé un jour, en présence d’un tiers, à un frère notoire :
      « Suis-je victime d’un complot maçonnique ? »
      Bien sûr que non, monsieur Messier. Simplement, les réseaux existent. Parce qu’ils trouvent, dans tous les entourages, des relais efficaces, les francs-maçons sont comme tous les organismes même un peu affaiblis : attaqués, ils mobilisent, sans nuance, toutes leurs défenses immunitaires

      http://www.lepoint.fr/actualites-po...

    • Pour les pauvres ignorants que nous sommes, à quoi sert de voter quand nous nous savons manipulés au plus haut niveau de l’Etat,gauche et droite confondues ! Que croire ? Qui croire ?Où sont passés nos idéaux ?

  • Beaucoup de vrais révolutionnaires étaient franc mac, Mélenchon c’est le contre exemple.

    • Beaucoup de vrais révolutionnaires étaient franc mac

      Mélenchon et Bertrand de "vrais révolutionnaires" dans le même "club"...

      drôle "d’opposant" le Mélenchon ;-)))

      Xavier Bertrand élu secrétaire général de l’UMP

      Les 2 000 cadres de l’UMP, réunis en Conseil national samedi 24 janvier à Paris : http://www.u-m-p.org/site/index.php...

      Xavier Bertrand révèle qu’il est franc-maçon

      POLITIQUE - Le ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité...

      « Oui, je suis franc-maçon. » Xavier Bertrand fait son coming-out sur le site Internet de « L’Express » ce mercredi. Le ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité, explique qu’il a adhéré, en 1995, à la loge du Grand Orient, « attiré par le travail sur soi et sur les idées des autres que permet la franc-maçonnerie. Cela a développé en moi le sens de l’écoute, j’en avais bien besoin, et on en a toujours besoin ! »

      Il précise que « dès 2004, lors de mon entrée au gouvernement, j’ai souhaité me mettre en retrait. Depuis, je n’ai plus participé à aucune réunion, n’intervenant que deux fois cette année-là comme conférencier. »

      A la question « Pourquoi ne pas nier votre appartenance, comme vous le permet la tradition du secret ? », le ministre répond qu’« un ministre ne doit pas mentir. Sinon, son action publique perd toute crédibilité ».

      C. F.

      http://www.20minutes.fr/article/214...

  • Silvio Berlusconi et la Loge P2

    Silvio Berlusconi a été poursuivi dans près de dix affaires judiciaires pour corruption, fraude fiscale, faux en bilan ou financement illicite de parti politique. Il a plusieurs fois été condamné en première instance mais a toujours été relaxé en appel ou a bénéficié de la prescription.

    Loge P2

    Silvio Berlusconi a été membre de la loge Propaganda Due[6]. Dans l’affaire Propaganda Due, il a été condamné pour parjure pour avoir nié son appartenance mais il a depuis bénéficié de prescription.

    Affaire SME

    Dans l’affaire judiciaire dite SME du nom d’un groupe italien agro-alimentaire semi-public racheté à un prix avantageux, Silvio Berlusconi aurait versé des sommes particulièrement importantes de son compte personnel de la Fininvest sur celui du juge italien chargé de cette affaire, à travers le compte de son avocat, Cesare Previti. Silvio Berlusconi aurait ainsi soudoyé des juges pour bloquer la vente de SME à un prix très bas à la société italienne Buitoni appartenant à l’industriel Carlo De Benedetti[7].

    Le parquet de Milan a mis en évidence un transfert de 434 000 dollars vers la Suisse, qui était revenu en 1991 sur le compte du juge romain Renato Squillante. Cet élément n’a pu servir contre Silvio Berlusconi car les faits étaient prescrits[8].

    En décembre 2004, Silvio Berlusconi a été relaxé mais son avocat Cesare Previti est condamné à 5 ans de prison ferme et le juge corrompu à 7 ans[réf. nécessaire]. La loi italienne a été amendée par le Parlement italien, qui a voté une loi qui ne prévoit pas l’exécution de la prison pour les condamnés de plus de 70 ans. Cesare Previti vient de fêter son 70e anniversaire. En novembre 2006, la Cour de cassation italienne a annulé la peine de Cesare Previti pour incompétence territoriale[7]. Son procès a alors été renvoyé devant le tribunal de Pérouse.

    Le 16 février 2007, la Cour de cassation italienne a estimé que Silvio Berlusconi devait être rejugé pour cette affaire.

    En mars 2007 le procureur Piero De Petris avait requis une peine de cinq ans d’emprisonnement contre Silvio Berlusconi[9], mais le 27 avril 2007, une cour d’appel milanaise a acquitté Silvio Berlusconi dans l’affaire SME, maintenant l’acquittement prononcé en première instance en 2004.

    Une loi adoptée par son gouvernement stipulait qu’il ne pouvait pas être rejugé, mais celle-ci a été déclarée contraire à la constitution en 2006, donnant aux procureurs l’occasion d’un jugement en appel[10]. Le 26 octobre 2007, la Cour de cassation italienne a acquitté définitivement Silvio Berlusconi dans l’affaire de la vente avortée de la société agroalimentaire SME

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Berlusconi

    • Bettino Craxi (socialiste) et et la Loge P2

      Ami de l’ancien président du Conseil socialiste Bettino Craxi, il fut accusé d’avoir bénéficié d’appuis politiques dans sa carrière d’entrepreneur. Son nom fut retrouvé dans la longue liste de la loge maçonnique P2, secrète (carte 1816, code E.19.78, groupe 17, fascicule 0625, date d’adhésion 26 janvier 1978). Le début de l’opération anti-corruption dite Mani pulite, dirigée exclusivement contre le parti socialiste et la démocratie chrétienne, semble être l’une des raisons majeures de son engagement politique.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Berlusconi

  • un peu "caniveau" cet article, non ?

    Après les Communistes, les Francs-Maçons ?

    • Simplement quelques questions pour mourir moins con :

      La "maçonnerie", franche ou pas, dans un schémas révolutionnaire ça a sa place ou pas ?

      Dans un état dit "démocratique" ou le vulgum pecus croit qu’il est le maître par le suffrage universel, la "fraternité" transcendant les classes en lutte, la droite copinant avec la gauche plus ou moins extrême, et plus si affinités, ça a sa place ou pas ?

      Moi personnellement la seule "fraternité" que je juge valable c’est la "Fraternité de classe". Toutes les autres me sont suspectes et je les juges avariées dans l’oeuf.

      Des "maçons" j’en connais dans mon environnement. Certains sont très fréquentables, et sont même des amis, d’autres bien moins.

      Mais si la "maçonnerie" ça ne sert pas à passer au dessus des lois de la démocratie, à favoriser les frères, et à truster un certain pouvoir, sinon un pouvoir certain... CA SERT A QUOI ??? Au folklore ???

      Bien sûr il y a toujours un prétexte "humaniste" en trame de fond. Je me souviens du Député Caillavet qui expliquait à la TV que lorsqu’il avait proposé sa loi sur le prélèvement automatique de greffons sur les patients en mort clinique il en avait auparavant discuté avec ses "frères" de loge.

      Autour de moi tout le monde était en extase. Moi pas. J’avais trouvé assez indécent qu’une telle loi, (Dont je ne conteste pas l’utilité par ailleurs), soit décidée en petit comité par une élite, ou prétendue telle, alors qu’elle concernait l’ensemble des citoyens.

      Qu’y a-t-il de commun entre un "frère" ouvrier, (Y en a pas beaucoup en pourcentage), un instituteur, un médecin, un paysan, et un chef d’entreprise du MEDEF , qui puisse faire un lien fraternel entre eux au point de réaliser une solidarité prioritaire, donc sur le dos de ceux "qui n’en sont pas" ?

      Après cela, tout ce que je viens de lire ci-dessus, est-ce que ça sort réellement d’une poubelle, ou y a-t-il des faits concrets.

      Si ce sont des mensonges, et c’est possible après tout, pourquoi ne pas publier une contre proposition démontant pièce par pièce et nom par nom ce qui est écrit ?

      Du moins si c’est faisable sans trop tordre la réalité !!!

      Ainsi je pourrai mourir moins con !!!

      G.L.

      Et je l’ai tout de même récupéré sur mon disque dur. Ca me permettra d’en discuter avec les amis dont je parlais ci-dessus.

    • Pourquoi caniveau ? Qu’est ce qui te dérange ici ?

      Parce qu’un gros p... dénommé Le Pen parle de "complot judéo-maçonnique" ?

      Si le Pen parlait de "lutte des classes" devrait on la nier pour autant parce qu’il en aurait parlé LUI ?

      Calmons nous 5 minutes et envisageons les choses de manière rationnelle - personne i ci ne reprend les termes du vieux borgne

      Ca n’interdit pas de parler de la franc- maçonnerie en France au 21ème siècle.

      Bien sur c’est un sujet "qui dérange" et puis "les frères" jouissent d’une rente de situation "morale" à "gauche" depuis leur participation à la Commune.

      Et ils ont tellement bien entretenu toutes les barrières qui permettent à la bien pensance de régner pour empêcher de dénoncer ce qui, en tout cas pour des COMMUNISTES (les autres je m’en tape) ne devrait pas exister...

      Pour l’heure, Sophie Coignard est une journaliste du POINT, elle n’a fait l’objet d’aucun procès en diffamation et son livre "l’Etat dans l’Etat" a bel et bien paru et pas sous le manteau.

      Dirais tu la même chose si tu apprenais, preuve incontestable à l’appui, qu’un dirigeant national de la CGT et un ministre du travail UMP, par exemple, fréquentent tous les deux le même temple et se serrent la pogne "fraternellement" sous le tablier ?

      C’est très fort de leur part de laisser croire que "franc-maçon" serait presque une religion, justement, au même titre que "juif". Quelque chose qui relèverait de "la vie privée". Or, il se trouve que la Cour de cassation depuis 2005, ne considère plus que ce soit, en effet, de l ’ordre de la "vie privée", contrairement à ce que les "frères" ont longtemps avancé pour "leur défense".

      Hélas non. Franc maçon, on le DEVIENT. En général, à un page où on ne peut plus avancer "l’erreur de jeunesse". C’est un CHOIX. Une initiation.

      Pourquoi tant d’alarmes et de fausses-pudeurs ?

      Franc-maçon, c’est quoi, si on met de côté toutes les "fadaises" sur les rites, le tralala, les symboles etc ?

      C’est un enseignement et un projet profondément et radicalement INCOMPATIBLES (et je pèse mes mots) avec le communisme, avec le marxisme.

      Le but de l’universalité, la stratégie du consensus, perpétuellement à l’œuvre dans la pensée et la philosophie maçonniques, ce sont des éléments incompatibles avec la lutte des classes et la dictature du prolétariat.

      "(...)La spiritualité étant omniprésente autant dans le symbolisme que dans la démarche philosophique sur laquelle repose l’ensemble de la franc-maçonnerie, la très grande majorité des loges requiert la croyance en un « Être Suprême » ou « Grand Architecte de l’Univers ». Mais le terme de « Grand Architecte » peut être interprété de façon très diverse d’une loge à l’autre. Il est parfois entendu de manière symbolique, en incluant des visions traditionnelles de « Dieu » ou de la Nature, dans le sens de Baruch Spinoza et Goethe, ou des visions athées de « réalité ultime », ou d’unité cosmique comme on peut en trouver dans certaines religions orientales et dans l’idéalisme occidental. D’autres loges, principalement nord-américaines, récusent les acceptions dérivées des religions naturalistes et humanistes. Depuis le début du XIXe siècle, certaines obédiences ont des exigences religieuses supplémentaires, comme le théisme ou la croyance en l’immortalité de l’âme. La franc-maçonnerie qui prédomine en Scandinavie accepte uniquement les chrétiens.

      Dans les branches dérivées de la franc-maçonnerie dite "libérale", cette croyance en un « Être Suprême » est facultative et les agnostiques ou les athées sont acceptés sans problème, ce qui est devenu la principale cause des mésententes entre les obédiences traditionnelles et libérales.(...)" (source wikipédia - pour faire rapide)

      Et en outre, encore une fois, est il normal, de NOTRE point de vue, que travaillent ENSEMBLE au temple des frères qui dans la vie "civile" doivent défendre des intérêts opposés ?

      Allons plus loin, la franc maçonnerie est elle compatible avec la démocratie (même au sens bourgeois du terme) ? Est il concevable que des LOIS soient écrites, décidées et presque votées, rue Cadet ou rue Christine de Pisan ???

      Alors, non vraiment, si cet "articulet" est court , insuffisant, mal écrit, ça oui, je crois qu’avant de pousser des cris d’orfraie il faut SAVOIR DE QUOI ON PARLE Et l’analyser en marxiste, avant de se précipiter dans les dénégations bourgeoises.

      La Maçonnerie a sans nul doute participé aux progrès de l’humanité et notamment dans la lutte révolutionnaire des 18 et 19è siècle. il ne faut pas refaire l’histoire.

      mais les choses ne changent elles pas en fonction des conditions historiques ? n’y a t il pas des choses qui étaient nécessaires et compréhensibles en 1789 ou en 1870 qui ne sont plus aujourd’hui et qui sont même devenues dangereuses ?
      Mais ce n’est peut être pas un hasard si Lénine considérait la maçonnerie d’un très mauvais oeil, pour ne citer que lui....

      Réfléchir, et savoir , avant de partir en croisade...même avec les meilleures intentions du monde.

      Antigone

      "Combiner le socialisme révolutionnaire à la franc-maçonnerie est aussi
      inconcevable que combiner le matérialisme au catholicisme. (Trotsky)"

    • Tu as raison ! N’oublions pas les autres temples où certains peuvent se serrer la pogne, le Siècle par exemple !

    • Après les Communistes, les Francs-Maçons ?

      Patrice tu veux dire quoi la ???

      Tu considère que en 2009 les FM son comparable au communistes ???

    • Pour l’heure, Sophie Coignard est une journaliste du POINT, elle n’a fait l’objet d’aucun procès en diffamation et son livre "l’Etat dans l’Etat" a bel et bien paru et pas sous le manteau

      Je tiens une toute petite librairie et sais tu combien d’exemplaires de ce bouquin on m’a livré : 6 EXEMPLAIRES

      C’est énorme, je n’ai presque jamais autant d’exemplaires sauf pour les best-sellers grand public.

      Et bien sur, comme j’ai encore un peu de conscience, je ne l’ai pas mis en vente.

    • T’as quoi comme "conscience" pour dire de telles bêtises ? Certainement pas la conscience de classe des prolétaires.

    • Ah bon, qu’est ce qui te permet de dire ça.

      A oui parce que je tiens une petite librairie depuis 2 ans.

      Mais avant pendant plus de 20 ans j’ai été salarié.

      T’es nul, mon pote, t’es plein d’appriori et tu ne sais pas qui je suis ni d’où je viens.

      Alors le coup du "prolétaire", franchement tu peux te le.................

    • Alors le coup du "prolétaire", franchement tu peux te le................

      Là comme on dit vulgairement "ça me troue le cul"

      Une question "indiscrette"...

      Mais "charlelem" est que tu a, par un simple hasard, un problème anal ???

    • Vas y range les kleenex tu me feras pas pleurer je parlais pas de ça...

      J’aimerais juste savoir de quelle conscience tu parles pour refuser de mettre en vente un livre sur les francs maçons qui semble très éclairant et intéressant ?

      A moins que tu insinues certaines choses liées à l’origine idéologique présumée de l’auteure ? ce qui serait drôle mais tu prendras la responsabilité de tes propos au cas où alors ? Qu’est ce qui vaut à cet ouvrage la censure de M Charlelem le grand libertaire ?

      tout ce qui dénonce la maçonnerie aujourd’hui n’est pas "minute" ni "rivarol" faut arrêter les conneries !

      parce que à ce tarif je vous signale que le gros pen et sa bande dénoncent aussi le capitalisme alors faudrait peut être arrêter du coup non ?

    • Et bien sur, comme j’ai encore un peu de conscience, je ne l’ai pas mis en vente.

      Ah bon. Les libraires et dépôts de presse ont la possibilité de ne pas mettre en vente et de dissimuler ce qui leur est livré ? Par les centrales de diffusion et de routage ?

      Ca c’est TRES nouveau.

      40 ans dans la presse j’ai pas encore une fois entendu le propriétaire ou le gérant d’un dépôt avouer ça si franchement.

      De mon temps, (comme disent les vieux), c’était non seulement interdit mais sanctionnable comme faute éthique et commerciale grave. Les inspecteurs délégués par les canards et les centrales étaient là pour contrôler anonymement que tout le matos était bien en place dans les rayons.

      Et "de mon temps" c’était y a pas longtemps.

      G.L.

    • C’est un livre livré par hachette, donc je fais ce que je veux.

      Et quand on me livre "présent" ou "valeurs actuelles", effectivement je ne les met pas en vente et je suis en infraction.

      Et j’assume ça.

    • Comparer le livre-enquête de Coignard à "présent" ou "valeurs actuelles" on atteint quand même des sommets de bêtise.

    • C’est toi qui fait le parallèle pas moi, je ne faisais que répondre à un commentaire

      De mon temps, (comme disent les vieux), c’était non seulement interdit mais sanctionnable comme faute éthique et commerciale grave. Les inspecteurs délégués par les canards et les centrales étaient là pour contrôler anonymement que tout le matos était bien en place dans les rayons.

      Et j’ai bien fait 2 phrases pour séparer les deux choses.

    • Ouais, je connais.

      Y en a qui font aussi pareil avec l’Huma et la presse communiste ou de gauche, qui les gêne.

      Bientôt faudra demander à ce qu’on mette des drapeaux rouges, ou noirs, la croix gammée, ou la Faucille et le Marteau sur les devantures pour pas être obligés de "faire" cinq librairies ou dépôts afin de trouver ce qu’on cherche.

      G.L.

  • http://www.lepoint.fr/actualites-po...
    http://www.20minutes.fr/article/214...
    http://www.lexpress.fr/actualite/so...

    Bravo, super les sources............ et sur "valeurs actuelles" y’a rien.

    Faudrait peut être chercher aussi du côté de "rivarol" et autres journaux fachos, non ??

    Là comme on dit vulgairement "ça me troue le cul".

    Je me croirais sur le site de libé.

  • JLM franc mac depuis 25 ans ?

    j’en doute, ça date plutôt de 35 ans quand il est rentré à l’OCI et qu’il a été intronisé par Lambert.

    Mais bon j’ai pas de preuve sauf Hebert (patrons père et fils "anarcho syndicalistes" de FO 44) et beaucoup de soupçons sur beaucoup d’autres de cette secte.

  • Ce n’est pas parce que Mr Mélanchon a débattu au GO qu’il appartient à l’ordre maçonnique.On appelle celà des tenues blanches ouvertes.