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A ce qui déborde (Louvain-Bruxelles 2009)

Publie le mardi 21 avril 2009 par Open-Publishing
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A ce qui déborde

L’université, ici comme ailleurs, n’a pas attendu le « processus de Bologne » pour rendre explicite ce à quoi elle est vouée, à savoir légitimer et perpétuer l’ordre établi.

Il s’agit de partir de là pour nous retrouver, renverser l’université, renverser le monde qu’elle produit, celui qui la produit.

A l’image du monde dont elle est une des institutions, l’Université calque son fonctionnement sur celui d’une entreprise. Dès que surgit en son sein une quelconque conflictualité, une situation qui l’excède, elle se dépêche de la réduire à un « problème » auquel elle se fait fonction d’apporter de nouvelles formes de gestion. Ainsi, dans sa logique propre jamais ne peut se poser aucune question importante. Il s’agit de détourner notre regard de cet horizon.

Depuis plusieurs mois quelques centaines de personnes « sans-papiers » occupent un bâtiment de l’ULB tentant désespérément de toucher des étudiants qui ne cessent de leur glisser dessus. L’insupportable séparation entre ceux qui mettent leur vie en danger en cessant de s’alimenter et la circulation infinie des êtres sur un camp-us est une situation qui ne peut nous être étrangère.

Le débordement de ce mouvement comme celui contre « Bologne » ne peut ignorer les lignes qui se tracent entre le gouvernement des populations et la formation de ses futurs gestionnaires, de tous ceux qui auront eu le droit d’étudier pour devenir les policiers de ce monde. Etudier pour gouverner la crise permanente, modéliser ses tensions, ignorer sa violence, séparer nos luttes, les spécialiser en autant de problématiques. Comme à l’UCL, où l’université se jure de « mettre en chantier les cerveaux de demain », logique d’une ville fantôme créée à cet effet.

A toutes les gouttes d’eau qui veulent que le vase déborde, un rendez-vous est donné à l’ULB ce vendredi vers 17H00 sur le campus du Solbosch, avenue Paul Héger (ULB) afin de prendre un lieu pour s’organiser.

Messages

  • Toutes et tous à Louvain du 25 au 29 avril !

    Dix ans de casse des services publics d’éducation européens. Voilà ce que s’apprêtent à fêter les ministres européens de l’enseignement supérieur à Louvain, en Belgique. Car fêter dignement les dix ans du processus dit de Bologne s’impose : accroissement de la précarité étudiante, de la sélection sociale, privatisation larvée et désengagement des États, le constat est accablant.

    En France, la réforme dite du "LMD" en 2002, puis la LRU en 2007 notamment, ont radicalement transformé l’enseignement supérieur. Des réformes similaires ont eut lieu dans toute l’Europe, en Italie, en Espagne, en Grèce... Dans tous les cas, les étudiant-e-s et les personnels des universités ont combattu et combattent encore ces projets libéraux qui n’ont qu’un but, offrir au patronat le marché juteux de l’éducation.

    A Louvain, bilan d’étape des ministres, lobbies et autres groupes privés est plutôt positif pour les actionnaires et les entreprises. Pour nous, il marque dix ans de casse concertée de l’éducation publique. Comme de nombreux collectifs et organisations syndicales et politiques, nous coorganisons et appelons à participer au contre-sommet qui se tiendra du 25 au 29 avril à Bruxelles et à Louvain.

    Nous appelons les chercheurs, les étudiant-e-s et les personnels qui luttent en France depuis plus de trois mois à rejoindre leurs camarades européens toujours mobilisés. Face à l’offensive libérale orchestrée par l’Union Européenne, notre riposte doit être concertée et collective. Pour construire nos résistances et notre projet d’université publique, gratuite et ouverte à toutes et à tous par delà les frontières, toutes et tous à Louvain le 25 avril !

  • Bruxelles, 21 avril 2009,

    La Ligue Communiste des Travailleurs, section belge de la LIT-QI, impliquée dès le début dans le « Comité Louvain 2009 », dénonce toute proposition ou tentative d’occupation de bâtiments universitaires, lors du « Contre-Sommet Louvain 2009 » appelé par Vague Européenne. Considérant l’état actuel des luttes en Belgique, ces méthodes d’action signifieraient simplement la totale rupture avec les étudiants belges, dont une petite fraction seulement commence à se rendre compte que le Processus de Bologne signifie « privatisation et marchandisation de l’enseignement ».

    Le contre-sommet est une étape essentielle de la construction d’un mouvement unitaire européen de lutte des étudiants contre le Processus de Bologne, et plus largement de l’ensemble des travailleurs contre le démantèlement des services publics par les diverses bourgeoisies nationales cordonnées au sein de l’Union Européenne. L’utilisation de méthodes inappropriées au niveau actuel des luttes dans le pays d’accueil ne conduirait qu’à l’échec de cette initiative, qui plus est en livrant de manière irresponsable l’ensemble des participants annoncés au contre-sommet à la répression de classe.

    Nous rappelons donc notre soutien indéfectible au contre-sommet, réitérons notre appel à la plus large mobilisation en Belgique, y compris en ce qui concerne le logement des militants européens, et nous exprimons notre désapprobation totale face aux méthodes politiquement irresponsables proposées par certains.

    Ligue Communiste des Travailleurs,
    Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs - Quatrième Internationale,