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UN LAMENTABLE MEETING RÉVOLUTIONNAIRE

Publie le jeudi 7 mai 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Réunion de campagne. Valence, le 6 mai 2009.

Comment peut-on être anticapitaliste sans prononcer les mots « expropriation », « autogestion », « révolution » et pas même celui de « prolétariat » ?

C’est à ce tour de force que l’aspirant député à l’assemblée européenne, Raoul Marc Jennar s’est exercé, hier, lors d’une réunion à Valence, devant un parterre clairsemé de militants.

Monté sur une estrade, flanqué d’une élue du conseil régional, d’une ouvrière licenciée de chez Reynolds et d’un secrétaire du NPA, le presque élu de la Drôme a tenté d’expliquer la nécessité d’aller voter le 7 juin.

Sans convaincre.

La distance entre ceux et celles qui prétendent représenter le socialisme et les prolétaires est de plus en plus grande.

À l’image de cette maison des Syndicats, barricadée et blindée, en pleine banlieue ouvrière.

Au reste, l’apprenti député n’essaye pas de dialoguer avec l’assistance, mais s’enferme dans son discours d’expert.

L’ouvrière licenciée de chez Reynolds, assise à l’autre bout de la table, sert de faire valoir et l’ancien de la LCR, de secrétaire particulier à l’auteur de « La Trahison des élites ».

Sur deux heures de meeting, l’expert parle une heure quarante-cinq et les autres, un quart d’heure.

C’est dire combien la parole est partagée et combien les sujets abordés suscitent les passions et débats parmi les « révolutionnaires ».

On peut parler des révoltes de Jennar, apprenti-tribun, comme d’un non-pouvoir…

Nombre de militants bâillent au corneille et il faut tout le savoir-vivre d’une éducation bourgeoise pour ne pas jeter des peaux de banane au pauvre mandaté…

 « Jennar a plus sa place dans un colloque organisé par ATTAC ou le « Monde diplomatique » que dans une réunion où l’on parle des problèmes de la classe ouvrière » remarque sévèrement un ancien de LO qui regrette amèrement que le représentant du NPA ne parle pas une fois de « grève générale » et des luttes en cours.

Avec de tel Lénine, le capitalisme, même en bout de course, a encore de beaux jours…

Le seul acte révolutionnaire que pourraient commettre les militants du NPA, le 7 juin, c’est bien de boycotter « sauvagement », dans la Drôme, leur député.

HIMALOVE

Messages

  • Moi j’ai justement un avis complètement contraire ! le cortège NPA qui crie sans
    cesse anti anti anti capitaliste !!!! me gonfle un peu. Des luttes, des luttes, des
    luttes, oui des convergences, des convergences, des convergences, oui et après ?
    Justement, ce qui manque ce sont des militants comme Jennar qui parle aussi
    d’objectifs de société, de contenus d’alternative ; et puis il a un côté humanitaire qui me plaît ; le lancement de sa campagne au Vercors est génial car il s’adresse
    bien à toutes les générations et pas uniquement aux boutonneux révoltés ou
    à l’ouvriériste de LO qui machone tel un chewing gum travailleuses travailleurs
    tous les cinq minutes ! et ne parlons pas des ex-lambertistes qui nous font le coup
    de la centième pétition unitaire pour aller voir la tour effeil ! Bonsoir !

    • Tout à fait d’accord René. J’ai toujours dit qu’il fallait un débat idéologoque pour préparer les révolutions, et Jennar, que l’on soit ou pas d’accord avec lui, est l’un de ceux qui ouvrent un raisonnement futuriste dont on a besoin aussi. Il est donc à sa place dans ce genre de situation et les anathèmes scandés haut et fort se dégonflent souvent comme des baudruches lorsqu’il n’y a rien derrière.

    • merci de vous referrer a l’article descriptif de la reunion et pas a vos attentes :

      pas de debat,pas l’ombre d’un debat

      pas de questions

      un monologue blindé....

      desolant !!!!

    • Raoul marc jennar n’a pas dit autogestion, il n’a pas dit révolution, il n’a pas dit expropriation... Je ne savais pas qu’il fallait dire ça à chaque meeting anticapitaliste.En gros himalove n’aime pas marc raoul jennar, himalove aurait aimé être sur l’estrade pour nous montrer ce qu’est un révolutionnaire qui en a.

    • Quel "raisonnement futuriste" chez Jennar ?

      Il veut être comme il nous l’a dit, d’une manière très pompeuse, "le grain de sable" ou "l’espion" dans l’institution bourgeoise...

      Tous son long discours à consister à nous déblatérer des évidences quant à la nocivité de l’Assemblée européenne, puis à nous signifier brutalement qu’il fallait aller voter...

      Comment les vieux briscards de la Ligue ont-ils pu laisser ce transfuge d’une ONG, expert bien nourri de la faim, représenter la classe ouvrière ?

      Comment ont-ils pu mandaté quelqu’un pour qui le mot "expropriation" est un gros mot et une mauvaise manière...

      Est-ce pour faire plaisir aux nombreuses personnes qui ont rejoint le NPA sur des bases réformistes ?

      Ou bien, ce que je crois pour coller, au plus près, avec les mutations sociales et une nouvelle division du travail qui rémunèrent davantage, aujourd’hui, le degré de soumission et ceux qui étouffent, par leur loghorrée verbale, la révolte prolétarienne.

      Dans cette perspective, Jennar a un CV remarquable ; il peut être, demain, le médiateur obligé du patronnat et l’architecte d’un nouveau contrat social.

      Les dirigeants n’auraient plus à discuter avec des brutes "staliniennes" (comme moi) qui n’hésitent pas à séquestrer la maîtrise et pire à s’en débarasser...

      Fini le risque d’une dictature du prolétariat !

      Jennar est une sorte de travailleur social qui oeuvre à être élu.

    • "Les dirigeants n’auraient plus à discuter avec des brutes "staliniennes" (comme moi) qui n’hésitent pas à séquestrer la maîtrise et pire à s’en débarasser..."

      Et tu t’en est débarrassé de combien jusqu’à maintenant ? Arrête de jouer bébé les gros bras... L’expropriation des capitalistes est bien au programme du NPA...

      Que tu n’aimes pas ce parti OK, alors cherche d’autres arguments !

  • Ben oui, ces propos ne sont pas très révolutionnaires.

    De plus il est faible sur les questions d’organisation d’une société autogestionnaire dans ses propos, il ne traite pas assez la question de l’exploitation, des formes organiques des travailleurs qui pourraient nous mener à une autre société (la question de l’auto-organisation articulée avec la question de la classe exploitée telle qu’elle est organisée actuellement).

    C’est du réformisme mais du beau réformisme. Du moins de meilleure facture que celui du FdG qui est du réformisme nomenclaturisé. Jennar est très bon dans l’explication de ce qu’est l’UE, comment elle fonctionne au concret , comment elle s’est construite (le décryptage de l’attitude de la soumission des gauches aux plans de la bourgeoisie européenne), comment elle est une machine de guerre contre les peuples.

    Sauf que ce n’est pas suffisant, ce n’est pas la façon dont les travailleurs appréhendent la crise, les agressions du capitalisme et comment ils s’en défendent, du moins ce n’est pas ce qu’on attend d’un révolutionnaire dont l’organisation par sa voix devrait aider à trouver de nouvelles pistes pour une résistance de masse au capitalisme,... et des formes qui permettent de s’approcher du socialisme.

    Cette orientation ne suscite pas un enthousiasme débridé dans le sud est. Peut mieux faire.

    Ce n’est pas une question à plus radical que moi tu meurs mais c’est vrai, ça manque de fond.