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Le Parti de gauche à la Fnac : une étrange affaire

Publie le vendredi 8 mai 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

“La société de consommation comme la religion de la croissance sont bien les 2 faces d’un modèle productiviste au service du capitalisme lui-même tourné vers son objectif unique et implacable : la recherche de rentabilité du capital investi.
Mais il ne suffit pas de dénoncer, de déconstruire, il faut aussi proposer.
C’est bien cela la démarche du Parti de Gauche.”

Réunion du parti de gauche,1er décembre 2008

“Lors du CCE de Fnac Paris, l’entreprise a annoncé son plan de relance économique. Ce plan de relance comporte trois volets : commercial, organisationnel, et humain. Il prévoit à ce titre la suppression de 168 postes sur Fnac Paris, dont 60 au titre du projet de fermeture de Fnac Bastille.”

Courrier aux salariés de la Fnac émanant de la direction générale

Mais qu’y a-t-il donc de commun entre ces deux citations ? N’est-il pas manifeste qu’elles expriment deux projets de société antagoniques ?

Eh bien, elles ont pourtant un point commun, et pas des plus anecdotiques.
Dans les deux cas, on retrouve le même homme : un nommé Franck Pupunat. Ce monsieur, tel Janus, présente au moins deux visages. En soirée, les dimanches et jours fériés, il met ses talents au service de Jean-Luc Mélenchon et de son Parti de gauche : au bureau national. En semaine, la musique n’est plus la même puisque Franck Pupunat exerce la peu honorable profession de directeur de la communication interne de la Fnac.

C’est à ce titre que les militants syndicaux de la Fnac ont eu à le connaître.

Frank Pupunat avait été chargé en 2007, par Denis Olivennes, alors PDG, de “vendre” en interne un premier plan de restructuration de l’entreprise. Ce plan s’est traduit par la suppression de 450 postes et l’instauration d’un intéressement individuel au chiffre d’affaires. Les augmentations collectives passant de ce fait à la trappe au nom de la reconnaissance “de la performance individuelle”.

En mars 2009, c’est le même Franck Pupunat qui préside à la mise en “communication” du nouveau plan de suppressions de 400 postes, incluant notamment la fermeture de Fnac Bastille.

C’est ainsi que via journaux, tracts, communiqués… la direction de la communication interne orchestre quotidiennement l’agression contre les conditions de travail et de salaire des salariés de la Fnac. Avec une hargne antisyndicale de tous les instants. Ces derniers temps, plusieurs délégués syndicaux ont été convoqués à un entretien disciplinaire ”pouvant aller jusqu’au licenciement”.

Dans ce pays, on peut donc à bon compte se prétendre de “gauche”, voire “anticapitaliste”, tout en assumant la fonction de mercenaire (grassement rémunéré) à la solde du groupe PPR.

Les militants du Front de gauche ne pensent-ils pas que la réconciliation entre le “dire” et le “faire” est une des clés de la construction d’un parti des travailleurs pour le socialisme.

Des salariés de la Fnac

Messages

  • Désolé d’insister, mais... ça commence à faire beaucoup, ce n’est visiblement pas un cas isolé.

    Dans le sud-est, la tête de liste du Front de gauche est Marie-Christine Vergiat. Voici son CV trouvé sur le site Politique.info :

     Secrétaire générale adjointe puis secrétaire générale du Groupe PS à l’Assemblée nationale (1989-1997)
     Conseillère technique au cabinet de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry (1997-1999)
     Chargée de mission auprès du délégué interministériel à l’innovation sociale et l’économie sociale (1999-2001)
     Déléguée adjointe de la délégation interministérielle à l’innovation sociale et l’économie sociale au ministère de l’Emploi et de la Solidarité (2001-2004)

    On peut remarquer qu’elle n’a pas eu besoin d’interrompre ses activités au coeur de l’état lorsque la droite est revenue au pouvoir, ce qui lui a valu des délégations de signatures de la part de Raffarin et Fillon (source : Journal Officiel du 23 novembre 2002).

    En outre... (JO du 30 juillet 2008) :

    Délégation est donnée à :
    Mme Marie-Christine Vergiat, chargée de mission auprès du délégué, à l’effet de signer, au nom du ministre chargé du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité, tous les actes relatifs aux affaires relevant de ses attributions, à l’exception des décrets.

    Chico

    • Le Parti de Gauche anticapitaliste ?

      On peut lire qu’ils sont républicains, qu’ils entendent agir au sein des institutions, qu’ils pensent pouvoir réformer, aménager, humaniser le capitalisme, mais de là à se reconnaître anticapitalistes, c’est autre chose.

      En tout cas, ça passe par une transformation radicale de la société qui remet en cause les institutions mêmes du capitalisme et le renversement de ce système.

      Jamais je n’ai lu ou entendu un représentant du PdG s’exprimer en ce sens. Mais peut-être n’ai-je pas été assez attentif ?

      Jak