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Le NPA et l’unité à la gauche du PS, les "oublis" du Monde

Publie le vendredi 8 mai 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Tribune de Sandra Demarcq, Pierre-François Grond, Raoul Jennar, membres de l’exécutif national du NPA, envoyée au journal Le Monde voilà plus d’un mois et qui n’est jamais parue...

Le NPA et l’unité à la gauche du PS
par Sandra Demarcq, Pierre-François Grond et Raoul Jennar

Il s’est beaucoup dit et écrit que le NPA, d’emblée, avait décidé d’aller seul aux élections européennes. Et cette affirmation toute gratuite s’est souvent accompagnée de propos polémiques et de qualificatifs peu amènes. Nous ne nous placerons pas à ce niveau.

L’opinion publique est en droit de connaître la réalité de notre démarche. Une démarche qui s’appuie sur l’observation des pratiques des uns et des autres, hier comme aujourd’hui. Nous sommes plongés dans une crise globale et historique du capitalisme. Nous sommes confrontés à un pouvoir, celui de Nicolas Sarkozy et de Laurence Parisot, toujours aussi déterminés à faire payer aux mêmes, les classes populaires, la facture d’une crise qui n’est pas la leur.

Hier, nous avons enregistré le bilan catastrophique de la dernière présence du PS au gouvernement, une participation dont le PCF et les Verts partagent la responsabilité : davantage de privatisations que sous les deux gouvernements de droite précédents, participation à des décisions européennes qui ont eu des conséquences catastrophiques sur les services publics (transports, énergie, poste, éducation, santé), sur la déréglementation financière, sur le droit du travail. Aujourd’hui, nous observons que dans beaucoup de régions co-gérées par ces mêmes partenaires, le primat de la gestion publique cède le pas aux partenariats publics-privés, aux concessions privées (pour la distribution de l’eau, par ex.). Nous estimons donc légitime de réclamer de partenaires éventuels le refus de toute collaboration avec le PS qui gère le capitalisme.

Au moment où il se crée, le NPA veut rompre avec la trop longue succession des lendemains qui déchantent et des victoires électorales qui se terminent en échecs politiques, sociaux et écologiques. Créer les conditions d’une unité qui permettent de ne plus décevoir, telle est notre préoccupation. Elle impose de s’interdire des « coups électoraux » porteurs d’illusions mais sans effets sur la réalité d’un système qui exploite les humains et la planète. Elle oblige à sortir de l’ambiguïté et de l’aléatoire.

Pour ces raisons, les congressistes du NPA ont choisi un cadre pour des négociations. Il précise l’unité que nous voulons construire avec d’autres. Un rassemblement durable dans les luttes et dans les élections.

Une unité sur un contenu réel qui développe les raisons toujours actuelles à l’origine de notre refus du traité constitutionnel européen, qui couvre à la fois les questions sociales et écologiques, tout comme les questions démocratiques. L’unité doit porter un projet anticapitaliste au contenu précis en rupture avec le système.

Une unité qui doit se retrouver sur le terrain, dans les luttes sociales et écologiques, contre la casse sociale, contre le démantèlement du droit du travail et des services publics, contre le productivisme, la marchandisation du vivant, pour la sortie du nucléaire. La démarche électorale seule ne pourra résoudre la crise du capitalisme exploiteur et productiviste.

Une unité qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain, mais qui s’inscrive comme un instrument durable pour les luttes des travailleurs. Une unité qui ne se limite pas aux élections européennes, mais s’étende aux élections qui suivent, toujours dans l’indépendance vis-à-vis du PS. La crise et Sarkozy seront, hélas, encore là au lendemain du scrutin européen.

Cette conception de l’unité a été adoptée lors de notre congrès. Nous l’avons présentée à tous les partenaires potentiels, depuis le PCF jusqu’aux Objecteurs de Croissance, en passant par le Parti de Gauche, la Fédération et les Alternatifs.

Nos premiers contacts avec le PG du sénateur Mélenchon avaient été très prometteurs ainsi qu’en témoigne le compte-rendu commun rendu public. Mais ils n’ont pas eu de suite, le PCF ayant exigé que les contacts ultérieurs se fassent de manière tripartite. Une exigence acceptée par le PG. Ce qui a compromis les chances d’un accord, les divergences avec le PCF sur le contenu comme sur la durée de l’unité étant abyssales.

Nous avons rencontré la Fédération, qui nous a reproché notre refus de signer un chèque en blanc avec le cartel PCF-PG. Alors qu’eux-mêmes n’ont pas obtenu du PCF de pouvoir le rencontrer !

Le Parti Pour la Décroissance et le Mouvement des Objecteurs de Croissance ont affirmé ne pas être intéressés par les élections, mais souhaiter poursuivre le dialogue sur des questions de fond.

Avec les Alternatifs, nous avons enregistré de très nombreuses convergences. Mais leurs militants ont préféré, faute d’unité plus large, ne pas participer aux élections, même si 41% d’entre eux étaient favorables à un accord avec le NPA.

Si « une occasion historique a été manquée », ce n’est pas notre fait. Le « Front de gauche » n’est qu’un tête à tête entre deux partis : le PCF et le parti de Gauche. Ce qui marque l’échec d’un rassemblement sans contenu et sans clarté stratégique.

Nous regrettons cet échec avec des interlocuteurs qui ne sont pas des adversaires et qui pouvaient devenir des partenaires dans le cadre d’un accord précis sur son contenu et sur sa durée. Personne ne peut faire grief au NPA d’être ferme sur les principes et les stratégies, tout particulièrement en ces temps où la confusion des idées domine, où on entend de la bouche des mêmes le contraire de qu’ils disaient il y a à peine un an.

Sandra Demarcq, Pierre-François Grond, Raoul Jennar, membres de l’exécutif national du NPA, le 25 mars 2009.

Messages

  • Dont acte, rappeler les faits est un peu tard, mais il fallait le faire.

    Pendant que le NPA, comme LO, les Alternatifs, les Anars et plein d’autres, mettait toutes ses faibles forces dans la bataille sociale , le FdG menait campagne électorale depuis Janvier, avec des tracts calomnieux, des attaques de toute sorte dénuées de tout fondement.

    C’est Plus là qu’il y a une différence fondamentale dans la façon de faire de la politique.

    Vous avez cru qu’il n’était pas nécessaire de répondre aux calomnies et vous avez eu tord. Il faut indiquer ce qui est , la réalité des faits, même si elle fait chier. C’est un peu tard mais il fallait rappeler les faits.

    Maintenant il faut passer à autre chose et se servir de cette campagne pour réellement faire entrer les interets populaires pour bouleverser le ron ron de la grande messe électorale , les batailles de résistance des travailleurs, et pas que la résistance des travailleurs serve à des résultats électoraux.

    C’est également une adresse à l’ensemble des forces politiques parmi les travailleurs que je lance.
    Ne mettez pas la résistance sociale au service d’une logique électoraliste !

    Mettez les logiques électorales au service de la résistance et de l’organisation des travailleurs au sens large des deux termes.

    Posez-vous la question de comment aider à organiser une classe exploitée qui fait 85 à 90% de la population active mais qui absente de toute organisation de résistance pour l’essentiel.

    Pas l’organiser au sein de partis politiques qui la vampiriseraient et la soumettrait, mais que les courants de gauche parmi les travailleurs aident à ce qui manque actuellement : Une organisation pluraliste et massive de résistance, déterminée et démocratique, qui s’organise avec l’objectif de faire reculer les patrons.

    Des soviets ou des coordinations ou des conseils ou des comités de ... quelque soit le mot, ce sont des formes démocratiques unifiant les travailleurs dans la résistance sociale qui sont nécessaires.

    Aucun résultat électoral ne compensera l’absence de cela . Pire encore un bon résultat électoral, sans contrepartie d’un mouvement de masse créerait de terribles illusions et une grave défaite.

    Prenez du recul par rapport à une campagne électorale, traitez des questions de fond actuel réelles, de l’embourbage de la 1ere vague de résistance des travailleurs, à cause de la capacité persistante de nuisance de nomenclaturas dans le mouvement social.

    Ce que la seconde vague de résistance qui s’allumera devra faire, dés les lampions de la grande messe électorale éteints.

    Donc rencard après les élections pour les choses sérieuses en espérant que le patronat n’aura pas marqué trop de points pendant les sermonts, les envolées luxuriantes, les âneries sur ce qu’on ferait si on était majoritaires, que tata s’appelait tonton, etc.

    Tant qu’une élection ne se fait pas dans un énorme mouvement populaire qui seul peut faire reculer la bourgeoisie , elle n’a pas de signification en termes de pouvoir.

    • "NE METTEZ PAS LA RÉSISTANCE SOCIALE AU SERVICE D’UNE LOGIQUE ÉLECTORALISTE !

      METTEZ LES LOGIQUES ÉLECTORALES AU SERVICE DE LA RÉSISTANCE ET DE L’ORGANISATION DES TRAVAILLEURS AU SENS LARGE DES DEUX TERMES."

      Oui ! Voilà la seule raison qui me pousserait à voter pour ces élections européennes.

      Et j’attends avec impatience de pouvoir apprécier qui porte cette exigence dans la tribune que constituera la campagne électorale.

      Jak

    • Il faut poser le politique en terme de prise de pouvoir.

      Or le NPA, jusqu’à présent, élude cette question.

      La constitution de Comité de prolétaires combattants, sur tout le territoire, me semble plus important que les alliances électorales et les explications du Monde.

      Le travail de pédagogie révolutionnaire se fait par les luttes pour les luttes.

      Il s’agit de construire un contrepouvoir, capable, le moment venu, d’imposer partout sa griffe.

      Comme en Guadeloupe.

  • il faut que cela se sache, le NPA EST TOUT SAUF SECTAIRE !!!

    ils sont pour l’unité, preuve en est, je crois que les alliances se constituent en ce moment sur Perpignan et devinez...

    apparement, dès le 1er tour le PG et le PCF ONT CHOISIS LEUR CAMP, un accord avec le puissant Parti Socialiste porteur de ... de ... de quoi ?

    Le NPA ET LO ont refusé de s’allier avec le front de gauche par sectarisme ?

    EH BIEN NON ! cette fusion proposée par "la gauche souhaitant combattre le capitalisme et ses ravages avant tout le reste" ne les interressent pas, mais pourquoi ?

    j’ai ma petite idée ... et vous ?

    dommage, je suis déçu le NPA+ le PCF + LO + le PG cela signifie l’union d’une vraie gauche non ? c’est pas mal et le PS avec d’autres de l’autre coté...

    on se compte et ont bat la droite au 2 eme tour .

    mais bon cela aurait été trop beau et trop simple (les idées pas les hommes)

    cette election municipale a le merite de montrer les vrais desseins des uns et des autres.

    je voterais NPA !

  • Ras le bol de la gauche plurielle et des magouilles. Si les leaders du FDG voulaient vraiment s’attaquer au capitalisme et à ses institutions qu’ils co-gèrent, ils n’auraient pas hésité une seconde à rejoindre le NPA. Il est temps de passer à autre chose !!!

    Je ne comprends pas comment les militants du PCF peuvent accepter des magouilles comme en ce moment à Perpignan, on est pas en religion bordel !!!