Élections illégitimes

Élections illégitimes

vendredi 29 mai 2009

Par André Bellon

Ancien député, ancien Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale

À quelques semaines des élections européennes, il importe de s’interroger sur le sens de la question qui va nous être posée. Les organes de presse et les dirigeants des principaux partis nous expliquent à l’envi que le Parlement européen est le plus démocratique des organismes européens, et que renforcer son pouvoir est une garantie de développement de la démocratie.

Est ainsi distillée l’idée que cette institution est un véritable Parlement et qu’il représente un « peuple européen ». Rien n’est moins vrai. En 1957, comme l’avait alors exigé la France, elle n’était qu’une assemblée, composée de députés des parlements nationaux, sans aucun pouvoir.

C’est Giscard d’Estaing qui poussa en 1979, à le présenter comme un parlement et à le faire élire paraît-il, au suffrage universel direct.

Ainsi, par l’intermédiaire d’une manipulation, on nous peignit cet organisme comme notre émanation démocratique.

Or, cet organe qui, nous représente, a voté pour considérer que les votes français et néerlandais contre le Traité Constitutionnel Européen devaient être ignorés, et a demandé à passer outre au non des irlandais.

De fait, cette assemblée s’octroie une légitimité qui n’existe pas. En effet, en parlant de parlement, on accrédite l’idée qu’il existe un peuple européen et un espace public européen, toutes choses dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont fort discutables.

Et le prétendu parlement abuse de faux pouvoir qui lui est ainsi octroyé pour nier toute valeur à la souveraineté des peuples qui composent l’Union européenne.

Participer aux élections européennes est une manière d’avaliser ce pouvoir.

Seul le boycott de cette consultation peut remettre les pendules à l’heure.

In Le Sarkophage N° 12 mai/juillet 2009

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article10702