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Vote NPA ou vote FdG ?

Publie le dimanche 31 mai 2009 par Open-Publishing
11 commentaires

Depuis quelques années, la gauche radicale est apparue comme un courant politique d’importance, capable d’impulser les luttes et d’avoir un poids électoral conséquent.

Tous les courants de la gauche de la gauche, celle qui ne se reconnaît pas dans les dérives et reniements du PS, se sont pris à espérer pouvoir enfin constituer une alternative crédible, dans les luttes et dans les urnes, face à une droite arrogante et à une fausse gauche jusqu’alors hégémonique.
Mélanchon, Bové, Besancenot, Autain, Buffet, les collectifs antilibéraux, les militants du PC, de la gauche des verts, les libertaires, les différents courants de l’extrême gauche, ce « peuple de la vraie gauche » , mis bout à bout, constitue sans aucun doute une force capable de disputer l’hégémonie à gauche. Nous rêvons tous d’un large front unitaire et permanent.

L’enjeu de ces élections européennes est de faire apparaître une force électorale qui affirme son attachement aux valeurs de la gauche ! la lutte contre le capitalisme dont la crise actuelle nous montre le véritable visage, est une nécessité vitale pour les 85% de citoyens qui n’ont que leur force de travail comme unique richesse.
La lutte contre l’Europe du fric, des privatisations, de l’abandon de toutes les conquêtes sociales, la lutte pour le partage des richesses et pour la sauvegarde de la planète face aux rapaces pour qui tout doit devenir une marchandise n’est pas seulement nécessaire, elle est vitale !.

Hélas, cette recomposition à la gauche de la gauche risque encore une fois d’être dévoyée . Sans remettre en cause les centaines de milliers de sympathisants du PC, de PG, et de ceux qui veulent l’unité des forces de la vraie gauche, il n’en demeure pas moins que ce front de gauche ne veut pour l’instant pas d’une unité durable et permanente, et qu’il aspire à gouverner une fois de plus avec le PS. C’est la raison pour laquelle aucun accord n’a pu être conclu avec le NPA, qui fort justement refusait tout coup électoral sans lendemain.

Les déclarations de P. Le Hyaric , tête de liste du front de gauche dans la région parisienne en faveur d’une union avec le PS, l’attitude du PC et du PG à Perpignan, refusant de faire liste commune avec le NPA et préférant même, pour le PC, une alliance dès le premier tour avec un PS enclin à s’allier avec le MODEM, tout cela démontre hélas que l’espoir risque une fois encore d’être trahi.

Le Front de gauche en tête de la gauche radicale serait un interprété comme l’impossibilité de créer dans ce pays une gauche indépendante du PS, et les espoirs d’une grande partie des travailleurs, des chômeurs, de la jeunesse, se verraient irrémédiablement sacrifiés au nom d’un réalisme selon lequel hors du PS point de salut !

Un NPA avec un score important obligerait le front de gauche à se positionner clairement et à comprendre que la vraie gauche n’a aucun avenir en servant la soupe au PS, en trahissant dans les institutions les idées défendues au quotidien.
Un NPA avec un score moyen repousserait aux calendes grecques l’émergence de cette vraie gauche que nous souhaitons tous.
Tout militant de gauche, aspirant à l’unité durable sur des bases clairement anticapitalistes, doit comprendre l’enjeu de ces élections.
Les suffrages portés sur le front de gauche sont indirectement placés dans l’escarcelle du PS.

Avant de voter pour ce front de gauche, réfléchissez-y.

Messages

  • « Le NPA n’est pas un parti de notables... »

    Le NPA est d’abord très jeune et il a à faire ses preuves comme les autres. Avant lui, la LCR n’était tout simplement pas un « parti » d’élus, mais une ligue contestataire ne voulant surtout pas du pouvoir.

    Il semble que ce soit sur cette quetion du pouvoir que nous ne soyons pas d’accord.

    Le fait de vouloir exercer du pouvoir que vous appelez sur le ton du reproche « guerre des places » n’est pas une tare en soi ne vous en déplaise. Il y a des élus qui conçoivent leur mandat comme un engagement pris auprès des électeurs qui doit être tenu et se battent contre des décisions contraires aux intérêts du plus grand nombre.

    Concernant le scrutin européen du 7 juin, vous le dîtes, le NPA exigeait des communistes qu’ils s’engagent à ne plus se présenter sur des listes communes avec les socialistes, aux régionales notamment.

    Outre que ce n’est pas au NPA de fixer la stratégie politique du PCF, il s’agit là à mon sens d’une vision idéalisée de la politique qui ne correspond pas à la réalité. Pourquoi en effet le PCF risquerait-il de perdre des élus qui se battent tous les jours contre la politique de Sarkosy, en faisant ce pacte avec le NPA ?

    Et si cette union des antilibéraux qui avaient fait ensemble campagne pour le NON en 2005 avait pu permettre de renverser la position dominante du PS à gauche, l’attitude du PCF vis à vis du PS pour les régionales aurait évolué.
    Mais vous n’êtes pas cohérents et vous semblez ne pas comprendre que les changements ne se feront pas d’un coup de baguette magique mais en construisant pas à pas une union digne de ce nom à la gauche de la gauche.

    En l’état actuel, les conditions énoncées par le NPA vis à vis du PCF sont un marché de dupes ! En gros : promettez-nous de disparaître du paysage politique et nous ferons un bout de chemin avec vous...!!!

    Pourtant, face à la situation sociale et politique, l’occasion est belle d’unir comme en 2005 tous les antilibéraux contre cette Europe de la casse des services publics et des acquis sociaux et de faire respecter notre NON par une poussée significative de la gauche antilibérale.

    C’est ce qu’ont décidé de faire le Parti de gauche, le PCF et la Gauche unitaire (unitaires du NPA) et tous ceux qui soutiennent leur démarche.

    • "Pourquoi en effet le PCF risquerait-il de perdre des élus qui se battent tous les jours contre la politique de Sarkosy, en faisant ce pacte avec le NPA ?"

      L’enjeu est donc là : conserver ses élus, en s’alliant avec le PS, et en refusant l’unité avec le NPA.
      Le calcul est plus que risqué ; peut être que le PC pourrait avoir des élus, non soumis au chantage du PS, en s’alliant avec le NPA... Ne serait-ce pas plus cohérent, plutôt que d’apparaitre comme la cinquième roue de la charrette du PS ?

    • Votez et faites votez FRONT DE GAUCHE et NPA

      Qu’ils fassent tous deux un gros score et que l’on fasse une bonne alliance de la gauche décomplexée.

      Je trouve que c’est dommage que le NPA ne soit pas dans le Front de Gauche on aurait tout cartonné !!!

      Tant pis c’est un raté de départ !!

      L’histoire ne s’arretera pas le 7 juin , continuons de lutter ensemble et rassemblons nous audela meme des Régionales !!!

      L’ennemi n’est pas le NPA, ni le Front de Gauche, l’ennemi c’est la Droite, les Capitalistes , les pigeons sont le PS qui mérite de prendre une grosse gifle dans la gueule pour qu’ils se mettent a marcher correctement à gauche !!

      UNité

    • Pourquoi en effet le PCF risquerait-il de perdre des élus qui se battent tous les jours contre la politique de Sarkosy, en faisant ce pacte avec le NPA ?

      D’abord, comme l’a dit un intervenant au-dessus, si on croit en l’avenir des idées "radicalement à gauche", on peut raisonnablement espérer avoir des élus sans se soumettre au PS. Penser que hors PS pas d’élus "rouges" possible, c’est être sacrément défaitiste.

      D’autre part, élus dans ces conditions (grâce au PS), ou ministre dans ces conditions, on ne fait pas que « se battre contre la politique de Sarkozy », on est aussi amené (à contrecoeur je l’espère) à voter des subventions aux groupes privés, à privatiser, à casser des acquis sociaux...

      Je suis aussi étonné de la récurrence de cette histoire de pouvoir, de « mains dans le cambouis ». Le rôle d’un parti politique comme le NPA (et d’autres) est d’essayer d’amener à un système socialiste, de tirer la société dans ce sens. Pourquoi partir du préjugé, du présupposé que pour ce faire il est nécessaire et prioritaire d’investir les institutions ?! Peut-être est-ce un des éléments, ça se discute, mais on voit aussi tout ce qu’il y a de pernicieux dans cette démarche : on ne change pas les institutions, ce sont elles qui changent les hommes et les partis ; quand on a des élus, on a envie les garder (c’est d’ailleurs dit dans l’article), et c’est donc cela qui guide (ou qui influence grandement) les choix stratégiques, et non plus l’intérêt de la classe (qu’on a tendance plus ou moins sincèrement à assimiler aux intérêts des élus et de l’appareil du parti).

      Pour conclure je tiens à souligner que j’apprécie beaucoup, car c’est rare, d’avoir pu lire un argumentaire FdG "anti NPA" qui ne sombre pas dans l’invective et les procédés pas reluisants (à part le bluff sur les NPA unitaires, mais ça a été tellement ressassé et c’est tellement loin de la réalité du terrain que ça ne leurre personne).

      Chico

    • Errata : désolé, je me suis trompé, c’est un autre message de soutien au FdG qui ressort la fable des NPA unitaires au FdG, pas l’article initial. Raison de plus pour renouveler mon appréciation positive sur ce texte de débat tout simplement respectueux, si rare en ce moment.

      Chico

    • Le FDGPCE n’est là que comme solution anti-NPA du PS, qui craignait l’hémorragie sur sa gauche. Pour l’instant c’est en partie réussi. Mais que se passera-t-il le 8 juin et pour les élections suivantes, quand la supercherie ressortira au grand jour (comme aux municipales à Perpignan).

      Voilà qui risque d’être fort ennuyeux pour les bureaucrates jospino-mitterrandistes de ce FDGPCE......

      Mais bon, la priorité pour tous ces gens, c’est les élections européennes, quitte à se griller pour la suite (après moi le déluge qu’ils pensent)...

    • Franchement, ça fait du bien de lire ça. Et pourtant, je ne suis pas d’accord. Je crois que le NPA a fait des erreurs dans sa manière de mener campagne mais pas sur le fond.
      Il a eut raison de ne pas y aller en l’absence d’un engagement clair du FdG de ne pas renouer avec le PS.

      Mais vraiment, ça fait du bien de lire un texte pro-fdg qui ne soit pas rempli d’invectives haineuses et de mensonges contre le NPA.

      Bon, en même temps,je sais bien que côté NPA il y a aussi du sectarisme.
      Donc pas d’angélisme.

  • Contrairement à ce qui est dit et repris dans toute la presse, le "FDG pour changer d’Europe", ne réalise pas un score qui bouleverserait le rapport de force à gauche et dans la gauche radicale.
    Les sondages n’ont qu’une valeur indicative, mais pour les commenter il serait bon de rappeler les résultats de 2004 .
    Pour mémoire en 2004 le PC faisait 6%, aujourd’hui le FDG (pc+pg) est estimé à 6%, donc rien de changé.
    En 2004 LO/LCR faisait 2.5%, aujourd’hui le NPA est estimé à 6% et LO à 2%, soit + 5.5 % pour les révolutionnaires.
    Ce qui aurait vraiment changer la donne dans le ron-ron de "gauche", aurait été la constitution d’un front de gauche anticapitaliste sur le long terme et refusant toute alliance avec le PS.
    D’ailleurs aujourd’hui, le seul argument électoral du PS se résume comme à chaque élection à : "Votez utile ,votez PS", sachant pertinemment que le PC et le PG rentreront dans le giron dès la prochaine élection.
    Mélenchon utilise depuis 7 mois l’argument que la gauche radicale avec le NPA ferait 15%...Et bien chiche ! 15% affirmant qu’il ne ferait plus aucun accord avec le PS pour toutes les élections, alors là oui le PS serait contraint d’être moins méprisant avec cette même gauche radicale, et serait contraint de se positionner clairement vis à vis de son flirt avancé avec le MODEM. Là, cela aurait été un véritable bouleversement dans un paysage politique qui prône le bi-partisme. 1 parti pour refonder le capitalisme et l’autre pour le réformer.
    Le NPA ne joue pas le jeu traditionnel du personnel politique, c’est bien pour cela que certains l’appelle le vilain petit canard et il est regrettable que le "FDG pour changer d’Europe" (qui disparaîtra le 8 juin), se joigne à la meute.
    La position actuelle du NPA est mal interprétée et lui vaut beaucoup de critiques injustifiées. Mais après le brouhaha électoral, la réalité du terrain va redonner toute la cohérence de la lutte anticapitaliste sans concession, et ceux séduits par le caractère électoraliste éphémère du FDG auront la possibilité de donner corps concrètement à leur engagement en se rapprochant du NPA, seul parti qui garde la même attitude avant, pendant et après les élections.

  • c’est clair, net, précis et sans bavure : ça fait du bien !!

    • OUI ça fait du bien ! Surtout pour les militants NPA (en particulier les "nouveaux entrants") qui font ce qu’ils peuvent et qui en ramasse plein la tête depuis un bon mois...

      Vivement que cette élection soit passée pour que les faits parlent et qu’on reparte sur des bases saines et claires.

      Salutations militantes à tous nos sympathisants !

  • Merci pour cet article extrêmement clair et qui me conforte dans mon analyse.

    Le front de gauche n’est pas un ennemi du NPA dans son propos politique, mais sa stratégie électorale nous mène à nouveau dans le mur, un mur solidement bâti par le PS qui cache à peine son libéralisme. Voter NPA c’est (comme le dit justement l’article) signifier à la gauche (la vraie) qu’elle doit s’unir et être totalement indépendante du PS !