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Européennes : Vers des lendemains qui cognent ?

Publie le mardi 9 juin 2009 par Open-Publishing
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de Geneviève Confort-Sabathe

Quels embrouilleurs, ces médias pugilistiques ! L’UMP, parti au pouvoir, représente à peine 11% des électeurs, soit grosso modo, 1 électeur sur 10. Une rossée ! Mais grâce à la pommade médiatique, on ne voit même plus les hématomes.

Certes, l’UMP (Union des Mauvais perdants) s’est ramassée mais toute compétition se doit de générer un vainqueur sinon à quoi sert de combattre ? Et quand il n’y en a pas, les gazettes le fabriquent de toutes pièces. L’UMP est donc sacrée vainqueur aux points. Les électeurs en restent KO, eux qui avaient choisi de jeter l’éponge en s’abstenant massivement devant une offre politique pitoyable.

La grande gagnante de cette élection est, bien, la stratégie du perdant-perdant. Même ceux qui ont appelé à l’abstention, dont je suis, ne font pas les fiérots devant l’uppercut électoral qui a projeté la démocratie dans les cordes.

La vérité est que la crise de la représentativité parlementaire est au tapis. Devant le déficit d’intérêt des jeunes français dont plus de 80% se sont abstenus, on peut présumer que le décompte du knock-down a déjà commencé.

Certains récoltent une avoinée bien méritée depuis le temps qu’on leur disait que leur dérive social-libérale allait leur repartir dans la gueule. C’est fait ! Les socialistes se sont fait, sévèrement, poivrer le museau par les électeurs.

Ceux-ci en avaient peut-être marre d’encaisser les coups bas de leurs élus socialistes qui sont passés maîtres dans l’art de l’esquive et de l’allonge. Leur propension à contourner les problèmes sociaux pour finir par déborder sur la droite les aura finalement fait passer pour ce qu’ils sont : des bluffeurs.

Ce n’est pas première fois que les combattants socialistes prennent des bugnes. Présidentielles, Européennes, ils n’arrêtent pas de faire le yoyo. A peine recousus, ils se refont faucher.

Leurs adversaires d’un jour, puisqu’aussi bien ils voteront tous ensemble (tous ensemble !), au parlement européen, n’ont pas été moins sonnés par l’abstention mais ils affichent un profil moins écrasé. Ils encaissent mieux !

D’ailleurs, les jeunots du NPA (Parti des Absents) se la jouent « premier ring ». Après tout, c’est la première fois qu’on y va ! Le facteur « manque d’expérience » semble avoir été fatal aux poulains d’Olivier B.

Pour les vieux bourrins du Front de Gauche, le combat des Européennes, était comme un come-back du Front populaire, ce fut surtout un come-out du Parti de Gauche, véritable remembrance du PCF. Mélenchon, l’homme de poing du Parti de Gauche, avait, sans doute, envisagé un « hit and run », une sorte de toucher subtil suivi d’une fuite rapide. Histoire de prendre le moins de risque possible en cas d’effondrement électoral mais la défection du NPA l’a laissé aux mains des hommes de coin du PCF : Olivier Dartigoles dans le rôle de l’entraîneur et Pierre Laurent dans le rôle du soigneur.

Le meilleur échange est venu des poids-moyens. Pour casser la distance qui s’effritait dangereusement entre eux, François le Béarnais a tenté de neutraliser son adversaire Dany le Bendit par un coup masqué. Mais la feinte a fait « pschitt » ! François le Béarnais vient sans doute de vivre son baroud d’honneur après s’être pris un direct en direct.

Aujourd’hui, le parlement européen n’est guère différent, les institutions européennes sont toujours antidémocratiques, les électeurs sont toujours dépités, les jeunes électeurs sont toujours déconnectés.

Une vraie chance de vivre des lendemains qui cognent !

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