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LE NEGRISME : CETTE SALETE IDEOLOGIQUE QUI TUE LA LUTTE DE CLASSE

Publie le jeudi 25 juin 2009 par Open-Publishing

Le négrisme et les négristes derrière la manipulation des CSP ?


"Le négrisme est un courant politique issu de l’opéraïsme et du mouvement autonome et se réclamant de la pensée de Toni Negri. Le courant négriste est représenté en Italie par la revue Rosso et les Collectifs politiques ouvriers (1973-1979) [1].

En France, Yann Moulier-Boutang, Matériaux pour l’intervention (1972-1973), et Camarades (1974-1979), se réfèrent également aux thèses de Toni Negri. Après l’arrestation de Toni Negri en 1979, les militants regroupés autour de Yann Moulier s’investissent dans le Centre d’initiative pour de nouveaux espaces de liberté (CINEL) jusqu’en 1981.

Elu député aux élections législatives italiennes de juin 1983, Toni Negri est remis en liberté et parvient à s’enfuir en France avant la levée de son immunité parlementaire. Réfugié politique, il peut alors à nouveau enseigner à l’université Paris VIII (dont les locaux, initialement situés à Vincennes, ont entre temps été délocalisés à Saint-Denis). Les plus jeunes militants comme Aris Papathéodorou sont engagés dans le mouvement des squats (Centre Autonome pour des Espaces de Liberté (CAEL), 1984) ou dans le mouvement étudiant (Collectif Autonome de Tolbiac (CAT, 1976-1984) puis Collectif Etudiants Lycéens Autonomes (1992)) [2]. Les militants s’engagent par la suite dans des collectifs mettant l’accent sur la revendication du revenu garanti : Cash (1984-1989), Contre (1987-1989), Quilombo (1988-1993), Réseau Autonome Parisien (RAP, 1990-1993), CARGO (Collectif d’Agitation pour un revenu garanti optimal, 1994), puis AC ! (1997-2003) et la Coordination des Intermitents et Précaires d’Ile-de-France (CIP-IDF, 2003).

En 1990, Toni Negri fonde avec Jean-Marie Vincent la revue Futur antérieur. Depuis 2000, les proches de Toni Negri et de Yann Moulier-Boutang se sont regroupés autour de la revue Multitudes. Les militants qui se réfère à ses thèses sont surtout présents dans les mouvements alternatifs, principalement en Italie et en Espagne.

En France, les négristes sont affiliés aux Verts (Yann Moulier-Boutang) et au NPA (Aris Papathéodorou). En Italie, ils participent à Rifondazione et ont une grande influence sur le mouvement des squats.

Certains militants rejettent cependant la qualification de "négriste" et considèrent que leur courant de pensée ne peut être réduit à celle d’un seul individu.

1. ↑ Sébastien Schifres, "Les opéraïstes" [archive], Le Mouvement autonome en Italie et en France (1973-1984), Université Paris VIII, 2008.
2. ↑ Aris Papathéodorou, "Autoportrait", in Jean-Christophe Brochier et Hervé Delouche, Les nouveaux Sans-culottes, enquête sur l’extrême-gauche, Grasset, 2000."


(...)

Une parodie de révolutionnaire

Il se définit comme un “révolutionnaire réaliste” et la récente campagne référendaire sur le projet de Constitution européenne nous a permis de comprendre dans quelle réalité le penseur “néo-marxiste”, Tony Negri s’inscrit.

Théoricien de l’Autonomie ouvrière dans les années 70 et de la fameuse postmodernité, Negri s’est à nouveau imposé ces dernières années, en tant que théoricien de l’altermondialisme.

Son livre Empire s’est vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires dans plusieurs langues à travers le monde et est devenu une œuvre de référence pour l’intelligentsia bien-pensante ainsi que toute une génération de gauchistes.

Certains critiques ont caractérisé le bouquin comme le nouveau Manifeste du Parti Communiste, ce qui ferait bien sûr de son auteur le nouveau Karl Marx.

Ouais… C’est beaucoup dire pour quelqu’un qui avoue ne pas tellement aimer le mot socialisme.

Après tout, quand l’auteur escamote la réalité de la classe ouvrière pour la glorification d’éventuelles multitudes interclassistes, à une époque où la réalité sociale est celle de la prolétarisation accrue et accélérée de l’humanité toute entière, il serait sans doute plus à propos de parler ici de prestidigitation plutôt que d’analyse critique.

Ou encore, lorsqu’il substitue la réalité de l’impérialisme, en tant que stade actuel du mode de production capitaliste par la grossière simplification anti-américaine de l’Empire, au moment même où nous assistons à la construction ou à la reconstitution de nouveaux blocs impérialistes rivaux, force est de constaté qu’il fait abstraction de la dynamique beaucoup plus complexe du capitalisme, pour finalement tomber dans le roman de poche.

Si les yankees seraient les méchants de l’histoire, qui donc seraient les “bons” ?

Si tout cela se confinait à une discussion de salon, il n’y aurait peut-être pas beaucoup de mal.

“La discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est purement scolastique”, constatait Marx.

Cependant, après avoir chevaucher la rossinante malingre du mouvement altermondialiste et après avoir haranguer et mener ses tutti bianchi dans les culs-de-sac prévisibles du réformisme, notre illustre Don Quichotte s’est maintenant lancé dans un combat épique contre de nouveaux moulins à vent.

Ainsi, en tandem avec l’ignoble Cohn-Bendit, il maestro Negri a fait campagne très activement pour le camp du oui à la nouvelle Constitution européenne.

Son raisonnement, salué par à peu près tous les plumitifs serviles du journalisme français, est conforme et conséquent avec l’analyse qu’il a publiée dans L’Empire. Elle est simple et simpliste.

Les États-Unis étant l’empire du mal, il pense qu’une Europe politiquement unie peut servir de contrepoids à “l’unilatéralisme” américain.

Ce dernier serait capitaliste, conservateur et réactionnaire.

Il prône donc de lui opposer un nouvel impérialisme élargi à peu près aussi capitaliste, conservateur et réactionnaire…

En voilà une perspective pour les multitudes !

Plutôt que de construire un pôle prolétarien, il propose de construire un nouveau pôle impérialiste. C’est à se demander quel bilan notre illustre pensatore tire de l’histoire des rivalités inter impérialistes au XXe siècle. Pour notre part, pauvres marxistes que nous sommes, le bilan est clair ! Les contrepoids exercés par des impérialismes rivaux mènent à la guerre. Les prolétaires n’ont aucun intérêt à se mobiliser derrière leurs classes dirigeantes, ni en temps de guerre, ni en temps de paix.

Toni Negri nous a finalement rendu un grand service. En appliquant pratiquement certaines des conclusions, provenant de “l’analyse” qu’il a mis de l’avant dans son best-seller, il a substantiellement déconsidéré sa personne et son œuvre.

Le “nouveau Karl Marx” s’est dégonflé comme la baudruche prétentieuse qu’il a toujours été. Car, “c’est dans la pratique qu’il faut que l’homme prouve la vérité, c’est-à-dire la réalité, et la puissance de sa pensée, dans ce monde et pour notre temps.” (Voir la deuxième thèse sur Feuerbach de K. Marx, 1845)

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http://www.ibrp.org/fr/articles/2005-08-01/les-loups-les-porcs-et-les-sales-chiens-de-la-vieille-soci%C3%A9t%C3%A9


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