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Un an d’occupation de la Bourse du Travail ! Et après ?

Publie le jeudi 25 juin 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Depuis plus d’un an maintenant, l’occupation de la Bourse du
travail de Paris entrave l’activité de l’Union départementale
et des syndicats qui y ont leur siège. Elle pose depuis le
début, un problème sérieux à la Cgt. C’était le but de ceux qui ont
poussé à cette opération. Mais aujourd’hui, l’opération est en train de se
retourner contre ses initiateurs, et un certain nombre d’entre eux, comme
nombre d’occupants, se posent maintenant d’une manière ou d’une autre la
question de " comment s’en sortir ? " D’autant plus que cette opération globalement,
ne bénéficie d’aucun soutien associatif, syndicaux, politiques.
Pour notre part au niveau de l’UD Cgt 75, nous avons essayé de proposer,
une des réponses à ce " comment en sortir ? ", mais visiblement sans
succès. Il est vrai, qu’il faudrait que les initiateurs de l’opération admettent
une bonne fois pour toute, qu’ils se sont totalement trompés de cible ?

Dans une énième tentative, nous allons refaire ici une partie du film
depuis le début de la " GRANDE GRÈVE " du 15 avril 2008.
Précisons tout de suite pour ne pas alourdir notre propos, que nous ferons ici
abstraction de l’influence d’individus qui, en s’empressant de soutenir cette
action dirigée contre la Cgt, voyaient là une occasion inespérée enfin de surfer
sur un mouvement lancé en dehors d’eux !
Cette occupation de la Bourse est donc intervenue au lendemain de la manifestation
du 1er mai 2008, où les travailleurs " sans-papiers " de différents
piquets en grève, et beaucoup plus largement, avaient rejoint en masse les cortèges
de la Cgt. Cette participation importante des travailleurs " sanspapiers
" à ce 1er mai, faisait suite au succès du meeting du 23 avril
que nous avions organisé dans la salle Eugène Hénaff de la Bourse,
aujourd’hui occupée.

Des centaines de travailleurs en grève, un meeting qui fait salle comble, une
participation sans précédent à la manifestation du 1er mai, une couverture
médiatique importante… et tout cela à l’initiative notamment de la Cgt
Toutes celles et ceux qui sont de ce combat, tout le monde, mais aussi le gouvernement
et en particulier le ministère de l’immigration, avaient compris
que la Cgt avait décidé de prendre la question de la régularisation des travailleurs
"sans-papiers" à bras le corps.

Non pas en se contentant de brandir une décision de congrès ou une déclaration
de principe, aussi justes soient-elles, non pas en soutenant une énième
occupation d’église… mais en intervenant directement sur le terrain, là où se
noue toute la contradiction entre le migrant déclaré " illégal " d’une part et la
société française d’autre part : le terrain de l’entreprise.

L’émigration est avant tout une émigration économique.

Les villageois de la région de Kayes au Mali, pour ne prendre que cet exemple,
migrent parce qu’il faut faire vivre la famille, le village. Dans le cas contraire, nous aurions un grand nombre de "touristes maliens" dans les restaurants
des Champs Elysées. Mais vérification faite, ils sont derrière les fourneaux !

Émigration économique, d’un point de vue concret et pratique pour la Cgt cela veut
dire : des milliers de salariés embauchés dans les entreprises, avec feuilles de paye
ou au noir, cela ne change rien à l’affaire.
Lors des grèves de Modeluxe (91) dès octobre 2006, de Buffalo-Grill (91) en juin 2007
et lors des luttes des travailleurs d’OSP (93) également en 2006, de Paristore (94) en
2007, ou de la Cooperl (35) en Bretagne en 2006…, la preuve a été faite une nouvelle
fois que les travailleurs " sans-papiers " occupaient effectivement un
segment particulier du marché du travail, qui offrait à discrétion au patronat
une main d’oeuvre taillable, corvéable à merci et flexible à souhait.

Parce que sans droits. Aujourd’hui, dire cela est devenu en quelque sorte une
banalité, mais rappelons- nous ce qui était dit et écrit à l’époque ? Comme nous avons
l’habitude de le dire maintenant, sans que cela ne soit pour autant péjoratif, à l’époque
nous étions d’avantage dans " l’humanitaire ", la compassion, le soutien….

D’autre part le succès des grèves à Modeluxe, ou à Buffalo Grill avaient permis de
valider bien avant le fameux article 40 et de la circulaire du 7 janvier 08, cette idée
que la grève à l’entreprise est une arme tout à fait efficace pour obliger patronat et
préfecture à régulariser les travailleurs "sans-papiers ". Arme efficace, parce que le
travailleur " sans-papiers " dans l’entreprise fait la démonstration concrète, sur le tas
et par la grève, qu’il est bel et bien en position de travail et bien souvent embauché
en " toute connaissance de cause ".

Avec la régularisation comme revendication, pour lui comme pour ses
camarades, c’est l’exigence de continuer cette relation de travail comme
tout un chacun au sein de l’entreprise. Et de pouvoir la continuer avec les
mêmes droits que n’importe quel autre salarié.
Avec le déclenchement de la " GRANDE GRÈVE " du 15 avril, la Cgt qui soutien à la
lutte des "sans-papiers" depuis des années, de fait, s’est imposée, à partir de son terrain
propre, à partir de l’entreprise, comme un partenaire nouveau à côté des "collectifs",
des associations engagées sur ce sujet depuis des années.

L’action syndicale à l’entreprise, la grève pouvait permettre la régularisation des travailleurs
" sans-papiers " avec une sérieuse plus-value par rapport à l’occupation
d’une église ou d’un bâtiment quelconque. Cela n’appartient pas à la Cgt, c’est un fait
qui s’impose à tous. La société refusait de reconnaître le travailleur " sans-papiers ".
Par la grève et la médiatisation de la grève, les travailleurs sans papiers ont acquis
de toute lutte leur reconnaissance.

Cette irruption du syndicat à côté des collectifs, des associations, a été vue,
pensons-nous, aussi en termes de rivalité, de concurrence. En tout cas, et
cela ne fait aucun doute, pour le CSP 75.
En même temps, cette capacité de la Cgt au côté des travailleurs " sans-papiers " a
créé une énorme attente afin de pouvoir peser " tous ensemble " sur le gouvernement.

La Cgt, y compris dans ses rencontres au ministère s’est toujours
évertuée de demander la régularisation des grévistes, tout en étant consciente
qu’exiger leur régularisation posait la question de façon beaucoup
plus large. Mais faudra t-il encore une fois redire que la revendication de grévistes,
quels qu’ils soient, leur appartient et ne peut pas être généralisée sur un simple
injonction. Avec le déclenchement de la " GRANDE GRÈVE ", nous avons franchi
une nouvelle étape dans la lutte des " sans-papiers ", et comme il est logique dans ces
périodes charnières, le passage ne pouvait pas se faire sans quelques grincements de
dents, sans quelques polémiques.

Outre les présupposés habituels (les fameux discours sur la récupération, ou alors
l’anti-Cgtisme primaire…), les rumeurs autour de la carte syndicale qu’exigerait la
Cgt de la part des " sans papiers " avant qu’ils ne s’engagent dans la grève, révélaient
une certaine préoccupation de la part des collectifs sur leur devenir.
L’irruption du CSP 75, le 2 mai 08 dans la cour de la Bourse du travail de Paris a été
certainement de ce point de vue une tentative de réponse, à cette question.

Par contre, il faut noter que toute la polémique avant le 15 avril et après
le déclenchement de la première vague, sur l’appréciation de l’article 40 et
de la circulaire de janvier 08, a été formellement, et assez rapidement
dépassée.

Le CSP 75, n’hésite plus et depuis assez longtemps à se présenter comme un collectif
de travailleurs "sans-papiers".

Difficile de faire autrement, quand 2 500 grévistes ont revendiqué leur statut de
travailleurs devant leur patron, devant les caméras, jusqu’y compris au sein des préfectures.

Difficile de leur dire, qu’ils ont fait le jeu de N. Sarkozy et de sa politique d’ " immigration
choisie " ?

Difficile de dire aussi aux 1 500 grévistes déjà régularisés, comme aux familles au
pays, que la Cgt les a emmenés dans le mur, dans une impasse en engageant ce mouvement
 ?

Maintenant, le fait que certains de ces travailleurs régularisés grâce à la grève, aient
été depuis licenciés, est-ce que cela retire quoique ce soit à la lutte menée ? À la stratégie
suivie ? Nous sommes une organisation syndicale, se battre contre les licenciements,
cela fait aussi partie de notre job, même si nous ne gagnons pas à tous les
coups.

Rappelons nous, déjà les polémiques sur les listes internet, en leur temps, à propos
des camarades de la Grande Armée ou de Buffalo Grill que la Cgt était accusée d’avoir
abandonnés à leur sort ! Et le fait que certains de ces camarades soient aujourd’hui
licenciés, est ce que cela veut dire par principe qu’ils ne pourront plus retrouver
du travail ?

Bien sûr maintenant il y a la crise, mais elle est là pour tous les travailleurs
dans notre pays, en Europe, comme en Afrique et ailleurs...
Un travailleur " sans-papiers " régularisé, avec sa carte ou son récépissé est
un travailleur à part entière. Régularisé par la grève, il s’est rangé, et de
quelle manière au côté de ses camarades de travail qui se battent pour
défendre leurs intérêts et pour certain, sont syndiqués.

Comme d’autres
travailleurs dans son entreprise, avec la grève il s’est émancipé jusqu’à un
certain point des liens de dépendance, qu’il pouvait avoir vis à vis de son
patron, y compris à son corps défendant. À plus forte raison en tant que
" sans-papiers ". À partir, de ce moment-là, qui peut croire un instant que
son patron va lui dérouler, comme à ses camarades avec ou sans papiers, le
tapis rouge ? Tout est une question de rapport de force au sein de l’entreprise
et le rôle du syndicat est de l’organiser.

Nous l’avons toujours dit, cette lutte pour la régularisation est aussi une
lutte pour gagner des droits, non pas des droits en soit, entre ciel et terre en
quelque sorte, mais des droits pour que ces villageois de Kayes et d’ailleurs qui sont,
à un moment de leur vie, obligés d’émigrer en France, d’endosser le bleu de l’ouvrier
du bâtiment, la tenue de l’employé de restaurant ou de l’agent de nettoyage …puissent
travailler comme tous les travailleurs.

C’est-à-dire, aller au travail sans la peur au ventre, pouvoir bénéficier au
moins de la même considération, des mêmes dispositions conventionnelles
(temps de travail, salaires…) et autres dispositions légales et réglementaires
ni plus, ni moins, que n’importe quel autre salarié de notre pays.

Nous intervenons sur ce dossier, es qualité en quelque sorte. Et personne, qu’il ait ou
non des papiers, ne peut nous le contester. Pour pouvoir agir concrètement, sur le
terrain pour la régularisation, nous ne pouvons pas faire autrement que d’intervenir
à partir de l’entreprise et du travail. C’est notre crédo d’organisation syndicale. Si l’opinion
publique s’est d’ailleurs rangée majoritairement du côté des grévistes et donc
a vu pour le coup les " sans-papiers " avec d’autres yeux, c’est qu’elle a pu toucher du
doigt, via la médiatisation des grèves, leur surexploitation au travail parce que
" sans-papiers ".

Pour bien nous faire comprendre, prenons un exemple : nous n’avons jamais fait le
reproche à RESF de prendre fait et cause pour les parents " sans-papiers " et leurs enfants au prétexte que les militants de RESF (dont un certain nombre sont par
ailleurs des militants syndicaux et pour certains d’entre eux à la Cgt) ne se plaçaient
pas sur le terrain syndical et que de ce fait oubliaient que ces parents étaient aussi
des travailleurs ! Et fort logiquement aucune structure de la Cgt n’est allée
occuper un local ou une permanence de RESF au motif que RESF aurait
" oublié " dans sa campagne les travailleurs "sans-papiers" sans enfants. Le
faire aurait été de faire le jeu du gouvernement et du patronat. Au contraire,
RESF, comme les autres composantes du mouvement des " sans papiers ",
ont apporté leur pierre efficace à la lutte pour la reconnaissance des droits
des immigrés dans leur ensemble. C’est ainsi que la Cgt y contribue, à son
niveau, avec sa position spécifique dans les entreprises.

Ce large développement fait, l’argument qui reste pour justifier l’occupation
de la Bourse du travail serait les travailleurs "individuels" ou isolés.
Dés le premier jour de cette occupation (" du siège de l’UD Cgt75 ", comme le disent
les messages sur internet), nous avons essayer d’expliquer qu’avec la coordination de
grèves dans plusieurs entreprises sur plusieurs départements à la fois, nous avons
obligé le gouvernement et non pas telle ou telle préfecture, à discuter pour l’ensemble
des travailleurs "sans-papiers" en grève. Et nous avons eu l’occasion de le réaffirmer
dans nombre de débats. Qu’à partir de là, la question de la régularisation ne se
poserait pas simplement pour les grévistes, mais de façon plus large.

C’est ce qui s’est
effectivement passé, puisque aujourd’hui, par-delà les tracasseries préfectorales (là
aussi pas question de tapis rouge), un travailleur qui a 5 ans de présence sur le
territoire et un an d’activité salariée est aujourd’hui régularisable. Mais
entendons-nous bien, ces critères ne sont pas les nôtres, c’est le ministère qui les a
imposés.

De même pour les femmes "sans-papiers" qui travaillent dans l’aide à
la personne. Notons que si elles n’ont pas pu faire grève, elles ont soutenu de toutes
leurs forces le mouvement engagé depuis le 15 avril et aujourd’hui nombre d’entre
elles sont régularisées…comme les 49 salariés " au noir " de BMS à Nanterre ont été
régularisées grâce à leur mobilisation… Bien sûr tout cela n’est pas suffisant !

Nous sommes un syndicat, et nous savons pertinemment que toute
avancée à partir de grèves ne se généralise pas immédiatement,
spontanément. Il faut remettre le couvert assez souvent et tendre
vers un débouché politique pour gagner cette généralisation des acquis
obtenus. L’occupation de la Bourse va à l’encontre de ce processus, puisqu’elle
entrave l’action de la Cgt et crée des tensions et divisions qui n’ont
pas de raison d’être.

Ce mouvement des travailleurs "sans-papiers" ne peut pas tout régler, comme celui
porté par RESF ou celui de l’occupation de St Bernard n’ont pas tout réglé. Il vient
ajouter une pierre et pas des moindres aux luttes engagées sur ce thème depuis des
années. En tout cas, il a déjà obligé le gouvernement à un certain nombre de concessions
et pas simplement des concessions de formes, qui n’étaient pas et loin de là,
dans la plateforme du candidat Sarkozy. Il n’a pas non plus la prétention d’amener
à lui tout seul, le gouvernement à changer de politique en la matière.

Il est partie
prenante de l’ensemble de cette lutte, mais nous ne pouvons pas lui faire dire plus
qu’il ne peut porter, comme essaye de le faire croire à ses adhérents la CSP 75, en
mettant la pression sur l’UD Cgt75, une des structures de la Cgt la plus engagée
dans cette partie de bras de fer avec le gouvernement.
Regardons ce qui se passe sur les autres questions de la situation sociale aujourd’hui
en France. Partout dans le pays se déroulent des luttes sur tous les fronts.

Partout des débats parfois rudes se mènent sur les stratégies à adopter, mais il n’y
a qu’une seule organisation en France qui a osé s’en prendre, de cette façon à une
structure de la Cgt totalement impliquée dans le mouvement social :
C’est la CSP 75, espérant sans doute que sa grossière provocation lancée
dès le début de l’occupation : " Vous n’avez plus qu’à appeler la police ! " finira
par marcher !

Paris le 26 mai 2009

Messages

  • Quoi qu’on en dise je pense qu’on peut avoir l’honnêteté de reconnaître au moins une chose !

    avant on disait "clandestins"

    aujourd’hui on dit "travailleur sans papier" actif ou pas.

    avant sans papiers = fardeau boulet parasite etc même chez des "braves gens"

    parce qu’on n’imaginait pas une seule seconde que tous ces "sans papiers" travaillaient pour des salaires microscopiques payaient des impôts des taxes etc...

    Et ouai.

    bien sur que les actions menées avec la CGT ont contribué à ouvrir les yeux d’une partie de citoyens qui n’avait quel a propagande bourgeoise à gober sur le migrant "l’étranger".

    Ces actions ont fait sortir la RÉALITÉ de la situation de l’exploitation sanguinaire des travailleurs immigrés sans papiers, c’est une pierre à l’édifice.

    La CGt en mène un autre de combat qui se rejoint, contre l e dumping social intra européen et les "montages exotiques", la sous traitance.

    Ne me dites pas que grâce aux actions que les sans pap ont menées (et continueront de mener) avec la CGT et d’autres, on n’a pas franchi une étape extrêmement importante dans la lutte pour leur dignité et leur respect !?!

    Et il y en aura d’autres ! C’est lent et progressif mais voilà.

    pourquoi avoir voulu alors , et je pose la question à la CSP 75, freiner cela en se prenant frontalement et ostensiblement la seule orga qui les aidait de fait ?

    C’est beau les principes - moi aussi je suis pour la régul de TOUS les sans pap - mais entre le 48è congrès et aujourd’hui il y a eu 2007 - et Sarkozy et hortefeux etc...Alors ? On fait quoi ?

  • et je dirais aussi à celles et ceux qui ont l’amalgame si facile, si peu le souci du détail et de la vérité, MAIS AUSSI A CERTAINS CAMARADES QUE J’ESTIME ET QUI MÉLANGENT TOUT, p. picard c’est pas b. thibault.

    Une UD c’est pas la Conf.

    Les UL les UD les militants CGT c’est pas la conf ni Thibault

    Vous avez des pbs avec la Thibault et la CGT ? Parfait - je comprends, MOI AUSSI - et bien ne vous trompez pas de cible et allez donc leur dire directement à Montreuil.

    • La CGT défend justement les travailleurs qui ont besoin d’une organisation, qui dispose de moyens pour cette défense, et notamment de locaux. Plus largement, l’immigration clandestine est une plaie en premier lieu pour les travailleurs français et immigrés réguliers, puisqu’elle fait baisser les salaires par recours au travail au noir tout d’abord (donc sans charges, détruisant ainsi la protection sociale), mais aussi par travail déclaré (sur la foi de faux titres de séjour ou de fausse identité), les clandestins acceptant des salaires très très bas pour travailler.
      Malheureusement, une partie du socle électoral de la gauche ne comprend plus rien aux enjeux réels et se noie dans sa mauvaise conscience post-coloniale. Encore que je sois peut-être bien naïf, la désorganisation des organisations syndicales servant la domination économique de la petite bourgeoisie urbaine, électrice des mouvements verts et du socialisme delanoïen.

  • Imbroglio à la bourse du Travail : la CGT déloge des sans-papiers

    De Claudine RENAUD – Il y a 8 heures

    PARIS (AFP) — La CGT, à l’origine d’un mouvement inédit de grèves au printemps 2008 pour faire régulariser des salariés sans-papiers, a utilisé la manière forte pour déloger 100 à 200 travailleurs africains squattant depuis plus d’un an ses locaux à la Bourse du travail à Paris.

    Environ 180 travailleurs délogés campaient toujours jeudi sur le trottoir devant ce bâtiment servant à des réunions syndicales, au milieu de matelas entassés en tout sens, a constaté un journaliste de l’AFP, tandis qu’une controverse est née autour de la méthode employée pour vider les lieux, plaçant la CGT en porte-à-faux.

    Solidaires Paris (syndicats Sud et autres) a rappelé que cette occupation n ?avait "jamais reçu l ?approbation des organisations syndicales" car "certaines d ?entre elles prenaient en charge la lutte des travailleurs sans-papiers".

    Mais "les désaccords avec les formes d ?actions prises par certaines catégories de travailleurs ne peuvent se régler" par des expulsions, ajoute Solidaires.

    Tonalité voisine de la part de Droit au logement (DAL) qui, tout en disant s’être "désolidarisé" de ce squatt, "dénonce la méthode expéditive" pour faire déguerpir les sans-papiers. Les élus Verts de Paris ont critiqué une "violence injustifiable".

    Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a jugé jeudi "pas acceptable" l’évacuation des sans-papiers, "de surcroît avec des méthodes brutales".

    Dans une mise au point, l’union départementale CGT a rejeté les accusations de violence.

    Bernardette Cittot, responsable communication, a formellement démenti les affirmations de la coordination nationale des sans-papiers accusant la CGT d’avoir envoyé "une centaine de nervis" portant "cagoules, barres de fer, bâtons et gaz lacrymogènes".

    "C’est totalement faux", a-t-elle déclaré. "Nos militants ont reculé, attendu que les choses se calment et ont refoulé sans violence les sans-papiers (...) Il n’y a eu aucun blessé et aucune arrestation".

    "Evidemment, pour refouler quelqu’un, on y met les mains, mais il n’y a eu ni coup, ni blessure", a assuré Mme Cittot.

    La CGT a aussi démenti la présence d’enfants lors de l’évacuation.

    Jean-Claude Amara, de l’association Droits devant !, qui milite avec la CGT et avec la Coordination 75 qui soutenait l’occupation, a qualifié la situation d’"imbroglio" et préféré "ne pas s’en mêler".

    La CGT s’est refusée à toute réaction au sommet.

    L’occupation durait depuis le 2 mai 2008.

    La Coordination des sans-papiers 75 avait investi les locaux, après le refus par la préfecture de police de Paris de recevoir 1.000 dossiers que la Coordination voulait voir traiter, la préfecture renvoyant alors vers la CGT.

    "Cette provocation de la préfecture a conduit des sans-papiers à se tromper de cible", avait réagi la CGT de Paris, décidée à ne pas tomber dans ce qu’elle considérait comme un piège et ne pas faire appel aux forces de l’ordre.

    Quand l’occupation a débuté, la CGT venait de déclencher, avec Droits devant !, un mouvement de grèves coordonnées dans plus de 100 entreprises d’Ile-de-France (restaurants, nettoyage industriel, BTP, intérim) employant, parfois depuis des années, des travailleurs sans documents en règle.

    La CGT revendique depuis avril 2008 "plus de 2.000 régularisations obtenues".

  • ENFIN UN PEU PLUS DE RAISON ET MOINS D’HYSTERIE SUR L AFFAIRE DE LA BOURSE

    (...) Environ 180 travailleurs délogés campaient toujours jeudi sur le trottoir devant ce bâtiment servant à des réunions syndicales, au milieu de matelas entassés en tout sens, a constaté un journaliste de l’AFP, tandis qu’une controverse est née autour de la méthode employée pour vider les lieux, plaçant la CGT en porte-à-faux.

    Solidaires Paris (syndicats Sud et autres) a rappelé que cette occupation n ?avait "jamais reçu l’approbation des organisations syndicales" car "certaines d’entre elles prenaient en charge la lutte des travailleurs sans-papiers".

    Mais "les désaccords avec les formes d’actions prises par certaines catégories de travailleurs ne peuvent se régler" par des expulsions, ajoute Solidaires.

    Tonalité voisine de la part de Droit au logement (DAL) qui, tout en disant s’être "désolidarisé" de ce squatt, "dénonce la méthode expéditive" pour faire déguerpir les sans-papiers. Les élus Verts de Paris ont critiqué une "violence injustifiable".

    Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a jugé jeudi "pas acceptable" l’évacuation des sans-papiers, "de surcroît avec des méthodes brutales".

    Dans une mise au point, l’union départementale CGT a rejeté les accusations de violence.

    Bernardette Cittot, responsable communication, a formellement démenti les affirmations de la coordination nationale des sans-papiers accusant la CGT d’avoir envoyé "une centaine de nervis" portant "cagoules, barres de fer, bâtons et gaz lacrymogènes".

    "C’est totalement faux", a-t-elle déclaré. "Nos militants ont reculé, attendu que les choses se calment et ont refoulé sans violence les sans-papiers (...) Il n’y a eu aucun blessé et aucune arrestation".

    "Evidemment, pour refouler quelqu’un, on y met les mains, mais il n’y a eu ni coup, ni blessure", a assuré Mme Cittot.

    La CGT a aussi démenti la présence d’enfants lors de l’évacuation.

    Jean-Claude Amara, de l’association Droits devant !, qui milite avec la CGT et avec la Coordination 75 qui soutenait l’occupation, a qualifié la situation d’"imbroglio" et préféré "ne pas s’en mêler".

    La CGT s’est refusée à toute réaction au sommet.(...)

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hVeWFWofOe0lmQz1vwH7pVswKPqg