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PRÉCIS D’HUMILIATION (avril 2009)

Publie le mardi 14 juillet 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

« MONTREUIL (AFP) — [...] Les manifestants protestaient contre l’expulsion mercredi de plusieurs squatters qui occupaient une ancienne clinique, au cours de laquelle un jeune homme affirme avoir perdu un oeil, à la suite d’un tir de flash-ball par les policiers. [...] D’après la mairie de Montreuil, la victime, Joachim Gatti, fait partie du mouvement autonome qui dénonce notamment la cherté des loyers à Paris et dans certaines banlieues parisiennes. »

PRÉCIS D’HUMILIATION

Toujours, l’État s’innocente au nom du Bien public de la violence qu’il exerce. Et naturellement, il représente cette violence comme la garantie même de ce Bien, alors qu’elle n’est rien d’autre que la garantie de son pouvoir. Cette réalité demeure masquée d’ordinaire par l’obligation d’assurer la protection des personnes et des propriétés, c’est-à-dire leur sécurité. Tant que cette apparence est respectée, tout paraît à chacun normal et conforme à l’ordre social. La situation ne montre sa vraie nature qu’à partir d’un excès de protection qui révèle un excès de présence policière. Dès lors, chacun commence à percevoir une violence latente, qui ne simule d’être un service public que pour asservir ses usagers. Quand les choses en sont là, l’État doit bien sûr inventer de nouveaux dangers pour justifier le renforcement exagéré de sa police : le danger le plus apte aujourd’hui à servir d’excuse est le terrorisme.

Le prétexte du terrorisme a été beaucoup utilisé depuis un siècle, et d’abord par les troupes d’occupation. La fin d’une guerre met fin aux occupations de territoires qu’elle a provoquées sauf si une colonisation lui succède. Quand les colonisés se révoltent, les occupants les combattent au nom de la lutte contre le terrorisme. Tout résistant est donc qualifié de « terroriste » aussi illégitime que soit l’occupation. En cas de « libération », le terroriste jusque-là traité de « criminel » devient un « héros » ou bien un « martyr » s’il a été tué ou exécuté.

Les héros et les martyrs se sont multipliés depuis que les guerres ont troqué la volonté de domination contre celle d’éradiquer le « terrorisme ». Cette dernière volonté est devenue universelle depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center : elle a même été sacralisée sous l’appellation de guerre du Bien contre le Mal. Tous les oppresseurs de la planète ont sauté sur l’occasion de considérer leurs opposants comme des suppôts du Mal, et il s’en est suivi des guerres salutaires, des tortures honorables, des prisons secrètes et des massacres démocratiques. Dans le même temps, la propagande médiatique a normalisé les actes arbitraires et les assassinats de résistants pourvu qu’ils soient « ciblés ».

Tandis que le Bien luttait ainsi contre le Mal, il a repris à ce dernier des méthodes qui le rendent pire que le mal. Conséquence : la plupart des États — en vue de ce Bien là — ont entouré leur pouvoir de précautions si outrées qu’elles sont une menace pour les citoyens et pour leurs droits. Il est par exemple outré que le Président d’une République, qui passe encore pour démocratique, s’entoure de milliers de policiers quand il se produit en public. Et il est également outré que ces policiers, quand ils encombrent les rues, les gares et les lieux publics, traitent leurs concitoyens avec une arrogance et souvent une brutalité qui prouvent à quel point ils sont loin d’être au service de la sécurité.

Nous sommes dans la zone trouble où le rôle des institutions et de leur personnel devient douteux. Une menace est dans l’air, dont la violence potentielle est figurée par le comportement des forces de l’ordre, mais elle nous atteint pour le moment sous d’autres formes, qui semblent ne pas dépendre directement du pouvoir. Sans doute ce pouvoir n’est-il pas à l’origine de la crise économique qui violente une bonne partie de la population, mais sa manière de la gérer est si évidemment au bénéfice exclusif de ses responsables que ce comportement fait bien davantage violence qu’une franche répression. L’injustice est tout à coup flagrante entre le sort fait aux grands patrons et le désastre social généré par la gestion due à cette caste de privilégiés, un simple clan et pas même une élite.

La violence policière courante s’exerce sur la voie publique ; la violence économique brutalise la vie privée. Tant qu’on ne reçoit pas des coups de matraque, on peut croire qu’ils sont réservés à qui les mérite, alors que licenciements massifs et chômage sont ressentis comme immérités. D’autant plus immérités que l’information annonce en parallèle des bénéfices exorbitants pour certaines entreprises et des gratifications démesurées pour leurs dirigeants et leurs actionnaires. Au fond, l’exercice du pouvoir étant d’abord affaire de « com » (communication) et de séduction médiatique, l’État et ses institutions n’ont, en temps ordinaire, qu’une existence virtuelle pour la majorité des citoyens, et l’information n’a pas davantage de consistance tant qu’elle ne se transforme pas en réalité douloureuse. Alors, quand la situation devient franchement difficile, la douleur subie est décuplée par la comparaison entre le sort des privilégiés et la pauvreté générale de telle sorte que, au lieu de faire rêver, les images « people » suscitent la rage. Le spectacle ne met plus en scène qu’une différence insupportable et l’image, au lieu de fasciner, se retourne contre elle-même en exhibant ce qu’elle masquait. Brusquement, les cerveaux ne sont plus du tout disponibles !

Cette prise de conscience n’apporte pas pour autant la clarté car le pouvoir dispose des moyens de semer la confusion. Qu’est-ce qui, dans la « Crise », relève du système et qu’est-ce qui relève de l’erreur de gestion ? Son désastre est imputé à la spéculation, mais qui a spéculé sinon principalement les banques en accumulant des titres aux dividendes mirifiques soudain devenus « pourris ». Cette pourriture aurait dû ne mortifier que ses acquéreurs puisqu’elle se situait hors de l’économie réelle mais les banques ayant failli, c’est tout le système monétaire qui s’effondre et avec lui l’économie.

Le pouvoir se précipite donc au secours des banques afin de sauver l’économie et, dit-il, de préserver les emplois et la subsistance des citoyens. Pourtant, il y a peu de semaines, la ministre de l’économie assurait que la Crise épargnerait le pays, puis, brusquement, il a fallu de toute urgence donner quelques centaines de milliards à nos banques jusque-là sensées plus prudentes qu’ailleurs. Et cela fait, la Crise a commencé à balayer entreprises et emplois comme si le remède précipitait le mal.

La violence ordinaire que subissait le monde du travail avec la réduction des acquis sociaux s’est trouvée décuplée en quelques semaines par la multiplication des fermetures d’entreprises et des licenciements. En résumé, l’État aurait sauvé les banques pour écarter l’approche d’un krach et cette intervention aurait bien eu des effets bénéfiques puisque les banques affichent des bilans positifs, cependant que les industries ferment et licencient en masse. Qu’en conclure sinon soit à un échec du pouvoir, soit à un mensonge de ce même pouvoir puisque le sauvetage des banques s’est soldé par un désastre ?

Faute d’une opposition politique crédible, ce sont les syndicats qui réagissent et qui, pour une fois, s’unissent pour déclencher grèves et manifestations. Le 29 janvier, plus de deux millions de gens défilent dans une centaine de villes. Le Président fixe un rendez-vous aux syndicats trois semaines plus tard et ceux-ci, en dépit du succès de leur action, acceptent ce délai et ne programment une nouvelle journée d’action que pour le 19 mars. Résultat de la négociation : le « social » recevra moins du centième de ce qu’ont reçu les banques. Résultat de la journée du 19 mars : trois millions de manifestants dans un plus grand nombre de villes et refus de la part du pouvoir de nouvelles négociations.

La crudité des rapports de force est dans la différence entre le don fait aux banques et l’obole accordée au social. La minorité gouvernementale compte sur l’impuissance de la majorité populaire et la servilité de ses représentants pour que l’Ordre perdure tel qu’en lui-même à son service. On parle ici et là de situation « prérévolutionnaire », mais cela n’empêche ni les provocations patronales ni les vulgarités vaniteuses du Président. Aux déploiements policiers s’ajoutent des humiliations qui ont le double effet d’exciter la colère et de la décourager. Une colère qui n’agit pas épuise très vite l’énergie qu’elle a suscitée.

La majorité populaire, qui fut séduite et dupée par le Président et son clan, a cessé d’être leur dupe mais sans aller au-delà d’une frustration douloureuse. Il ne suffit pas d’être la victime d’un système pour avoir la volonté de s’organiser afin de le renverser. Les jacqueries sont bien plus nombreuses dans l’histoire que les révolutions : tout porte à croire que le pouvoir les souhaite afin de les réprimer de façon exemplaire. Entre une force sûre d’elle-même et une masse inorganisée n’ayant pour elle que sa rage devant les injustices qu’elle subit, une violence va croissant qui n’a que de faux exutoires comme les séquestrations de patrons ou les sabotages. Ces actes, spontanés et sans lendemain, sont des actes désespérés.

Il existe désormais un désespoir programmé, qui est la forme nouvelle d’une violence oppressive ayant pour but de briser la volonté de résistance. Et de le faire en poussant les victimes à bout afin de leur démontrer que leur révolte ne peut rien, ce qui transforme l’impuissance en humiliation. Cette violence est systématiquement pratiquée par l’un des pays les plus représentatifs de la politique du bloc capitaliste : elle consiste à réduire la population d’un territoire au désespoir et à la maintenir interminablement dans cet état. Des incursions guerrières, des bombardements, des assassinats corsent régulièrement l’effet de l’encerclement et de l’embargo. Le propos est d’épuiser les victimes pour qu’elles fuient enfin le pays ou bien se laissent domestiquer.

L’expérimentation du désespoir est poussée là vers son paroxysme parce qu’elle est le substitut d’un désir de meurtre collectif qui n’ose pas se réaliser. Mais n’y a-t-il pas un désir semblable, qui bien sûr ne s’avouera jamais, dans la destruction mortifère des services publics, la mise à la rue de gens par milliers, la chasse aux émigrés ? Cette suggestion n’est exagérée que dans la mesure où les promoteurs de ces méfaits se gardent d’en publier clairement les conséquences. Toutefois à force de délocalisations, de pertes d’emplois, de suppressions de lits dans les hôpitaux, de remplacement du service par la rentabilité, d’éloges du travail quand il devient introuvable, une situation générale est créée qui, peu à peu, met une part toujours plus grande de la population sous le seuil du supportable et l’obligation de le supporter.

Naturellement, le pouvoir accuse la Crise pour s’innocenter, mais la Crise ne fait qu’accélérer ce que le Clan appelait des réformes. Et il ose même assurer que la poursuite des réformes pourrait avoir raison de la Crise… Les victimes de cette surenchère libérale sont évidemment aussi exaspérées qu’impuissantes, donc mûres pour le désespoir car la force de leur colère va s’épuiser entre un pouvoir qui les défie du haut de sa police, une gauche inexistante et des syndicats prenant soin de ne pas utiliser l’arme pourtant imbattable de la grève générale.

Pousser à la révolte et rendre cette révolte impossible afin de mater définitivement les classes qui doivent subir l’exploitation n’est que la partie la plus violente d’un plan déjà mis en œuvre depuis longtemps. Sans doute cette accélération opportune a-t-elle été provoquée par la Crise et ses conséquences économiques, lesquelles ont mis de la crudité dans les intérêts antipopulaires de la domination, mais la volonté d’établir une passivité générale au moyen des médias avait déjà poussé très loin son plan. Cette passivité s’est trouvée brusquement troublée par des atteintes insupportables à la vie courante si bien — comme dit plus haut — que les cerveaux ont cessé d’être massivement disponibles. Il fallait dès lors décourager la résistance pour que son mouvement rendu en lui-même impuissant devienne le lieu d’une humiliation exemplaire ne laissant pas d’autre alternative que la soumission. Ainsi le pouvoir économique, qui détient la réalité du pouvoir, dévoile sa nature totalitaire et son mépris à l’égard d’une majorité qu’il s’agit de maintenir dans la servilité en attendant qu’il soit un jour nécessaire de l’exterminer.

Messages

  • Témoignage du journaliste stagiaire du Monde placé en garde à vue
    Publié dans Le Monde daté 15.07.09.

    Adrien Morin, stagiaire à la rédaction du Monde, qui couvrait la manifestation (du 13 juillet - ndr), a été interpellé et placé en garde à vue, malgré le fait qu’il ait mentionné à plusieurs reprises sa qualité de journaliste. Voici son récit :

    « J’ai été interpellé vers 21 h 15. La manifestation était en train de se disperser, j’ai soudain été plaqué au sol et j’ai entendu un policier dire : “Toi aussi, tu viens avec nous”. Ils m’ont attaché les mains dans le dos. J’ai répété à plusieurs reprises que j’étais journaliste, mais ils n’écoutaient pas. Dans le fourgon, il y avait trois policiers qui traitaient les deux manifestants interpellés avec moi de "sales gauchos".

    Nous sommes arrivés au commissariat de Montreuil et nous avons été regroupés à onze dans une petite pièce de quatre ou cinq mètres carrés.Ils nous ont envoyés dans une salle de fouille où il y avait deux policiers : nous avons été déshabillés, caleçon sur les genoux, et fouillés, ils nous ont enlevé nos lacets et celui qui tenait mon pantalon de jogging et ils nous ont pris nos montres. J’ai redit que j’étais journaliste mais ils n’ont rien répondu.

    Nous avons été placés à cinq dans une salle de garde à vue avec deux caméras au plafond et des graffitis sur les murs peints avec du sang et des excréments. Il était sans doute 23 heures, nous n’avions rien mangé ni bu. Nous avons été transférés vers le dépôt de Bobigny, menottés dans le dos. J’ai redit que j’étais journaliste mais personne ne m’a répondu.

    Au dépôt, les policiers m’ont proposé de voir un avocat : j’ai rencontré Dominique Tricaud, dans une pièce à part, sans caméras, sans policiers. C’était la première fois que quelqu’un m’écoutait. J’ai ensuite été convoqué par un policier qui m’a dit : "Si tu es le petit gentil du lot, ils ne vont pas te laisser partir comme ça." Pendant l’interrogatoire, le policier disait que j’avais un casque lors de l’interpellation, ce qui était faux. J’ai vu une deuxième fois l’avocat, qui m’a dit qu’il avait fait son possible auprès du procureur et qui m’a un peu remonté le moral. Je suis sorti à 6 heures 30 du matin. »

    • Tout cela pue son FBI et ses pratiques comme forces de répression dans le cadre du Patriot Act et déclare que c’est devenu le protocole officiel de la police en France au moment où les Etats-Unis cherchent à s’en défaire...

    • u moment où les Etats-Unis cherchent à s’en défaire...

      J’espère que tu le dis en rigolant ????

      Ou alors j’ai manquée une marche et faut que tu m’éclaires.

      G.L.

    • je parlais du combat citoyen une fois la terreur du 11 septembre passée et révélée peu à peu autrement (bon ça bouge quand même un peu au sénat, par ex contre Dick Cheney) évidemment pas du pouvoir Obama vu ce en quoi il se découvre clairement.

    • trop long à lire. La brutalité des flics on la connait et je suis toujours étonné de constater qu’il y a des gens qui la découvre.

      Sans vouloir donner des leçons, je voudrais juste savoir si vous vous intéressés à ce qui se passe autour de vous car ce n’est pas la première fois que vous entendez ou que vous voyez la violence policière jusqu’à mort d’homme trop souvent, des jeunes de préférence, issus des classes sociales exploitées et de l’afrique en particulier.

      Quant à se prévaloir de sa condition sociale (je suis journaliste au monde) pour éviter la garde à vue, c’est à mon avis une volonté de se distinguer du reste de la population par un "titre" et chercher à obtenir un privilège.

      Quant aux tirs de flach ball à hauteur de la tête, ça fait quelques années que ça existe mais ils s’adressaient auparavant aux populations des quartiers pauvres.
      A présent nous constatons que ces tirs s’adressent à une population élargies et contestataires. De cette nouvelle donne nous espérons une solidarité de classe.

      A tout hasard en 2 semaines 2 jeunes sont morts et ils étaient en contact, pour un avec la police, pour l’autre, les gendarmes.

    • Ce qu’en tant que journaliste vous dites est certainement très juste. Mais vous savez bien que la tradition dans les luttes est toujours de se battre sur son propre terrain ("compter sur ses prorpes forces" en premier lieu), et c’est depuis ce lieu que la conscience générale arrive ; vieille tradition de l’autonomie qui fonde la solidarité élargie en termes d’actes et non plus de déclaration lointaine, et pas l’inverse de façon doctrinaire.. tel est le champ pratique traditionnel et ça c’est incrusté dans les réflexes y compris de solidarité : inutile de le nier... la conscience et l’intelligence est hétéronome depuis les experiences de l’autonomie respective directe et indirecte.

      Si ce qui arrive à Montreuil permet de comprendre aux parisiens — et à certains montreuillois — la cohérence générale et progressive qui se révèle d’autres faits antérieurs et délocalisés du fait que Joachim ait perdu un oeil + ait les os de la face esquintés dans un tiers du visage il n’y a rien de surprenant dans ce progèrs de conscience et il est respectable. Même si nous bougeons toujours sur des affects ainsi nous apprenons qu’ils sont relatifs pour les autres. Car on n’est jamais le centre du monde non plus... donc c’est une formation citoyenne paradoixale de la conscience (même plus dialectique aujourd’hui).

      Vous avez un point de vue plus précis, parce que votre métgier est de voir passer dces absus graves et de devoir les réfléchir en miroir (du moins les journaux n’en rendent pas compte aussi bien que vous le faites individuellement ici).

      C’est-à dire qu’il y a eu quelque chose de localement et de stratégiquement très différent à Montreuil, parce que c’est une ville culturelle devenue globalement par la multiplication de ses espaces critiques dans ces domaines jouxtant Paris, une ville très importante en matière critique de la politique culturelle de Paris et de la politique culturelle nationale — et une démarche Indie même si elle est souvent aidée par des subventions régionales ou municipales, ce qui est normal, les gens ne payant pas des impôts et des taxes que pour payer une armée des flics des équipements de circulation un train de vie présidentiel et une multiplication de parlements où chacun gagne souvent trois fois sa vie en salaire largement supérieur à la moyenne, alors bien sûr on oublique que même un prof de gange pas autant —. Et cela à Montreuil déjà bien avant Voynet. imaginez tout ce qui a eu lieu à Montreuil et qui n’a donc pas eu lieu à Paris en matière d’événements en toutes disciplines artistiques et culturelles cette année...parce que Paris n’est plus une ville émergente et ça fait déjà un bail, je ne vais pas vous faire un dessin.

      il est de plus ne plus clair qu’il y a une accélération maintenant qui coïncide avec les démonstrations françaises de radicalisme répressif dans le cadre de la nouvelle direction de la répression des émeutes en Europe confiée à la France réintégrée dans l’OTAN. Que la base fut installée avant est certain, sauf que maintenant, par exemple si madame A-M a installé un dispositif, c’est le nouveau ministre qui va assurer la performance systématique et sans regret — comme dit quelqu’un : lui il est désigné pour faire du chiffre. Et le fait d’avoir choisi Montreuil et de répéter la répression avec arrogance le 13 juillet après la catastrophe délibérée du 8 juillet ce n’est pas par hasard car pour eux c’est un des lieux exemplaires de la médiatisation de la répression et de la peur qu’elle doit inspirer. Il n’y avait pas de flashball mais des matraques et des coup de pieds en plomb et toujours à vocation des mêmes cibles : des pacifistes en comportement d’auto-défense de ses actes mais sans armes.

      ils veulent mater Montreuil parce que Montreuil étant une ville en avant culturellement ils veulent montrer que la culture critique ils n’en veulent plus, et donc tout ce qui se structure dans cet environnement comme société critique, non plus. D’où ’importance que la municipalité prenne clairement ses marques sinon leur ville tombe.

      Ce qui s’est passé à Strasbourg dans le cadre des même ordres préfectoraux n’a absolument rien à voir : ce fut juste une grande mise en scène en priant les journalistes d’en témoigner. Il n’y a pas eu de gestes répressifs criminels (mutiler est criminel et on ne va pas vous ressortir tout l’argumentaire contre les mines anti-personnelles, mais le flashball ou le tabassage avant la mort ont pour seule différence de ne pas tomber sur des victimes par hasard — il faut les viser). Voilà mon point de vue. Et il faut se dire que pour eux s’il y a des morts en route par exemple au sol dans la rue ou dans les commissariats ça fait partie du seuil de tolérance qui leur a été donné dans le cadre d’un ordre global. Donc ce qui est admis étant permis c’est sûr que si nous ne nous levons pas massivement en France du moins une grande minorité consciente par tous les moyens légaux pour arrêter cette escalade en revendiquant le droit de manifester et de s’oganniser colelctivement ou solidairement pour ne pas se retrouver SDF à court terme dans une société qui ne répond plus en termes public, alors ce ne sont que les premières vicitimes même s’il y en a déjà beaucoup trop, avec une accélération depuis la nouvelle présidence (mais on saut bien que la précédente à armé la nouvelle).

      Traiter des squatters comme des gangs, confondre l’auto-organisation (d’ailleurs toujours hétéronome et on le voit bien à travers une personnalité comme celle de Joachim par rapport aux squatters avec lesquels il s’est déclaré personnellement engagé poru sa part et nous solidairemetn pour la nôtre, et cela vaut partout où il y a des squats environnés de gens encore civilisés — contient le mot civil au sens de la raison de vivre en société quand le pouvoir oppose une vision de guerre civile qu’il constitue de toute pièce pour justifier ses dépenses et ses performances techniques en allégeance avec une force unique de domination du monde) et la récupération, que l’on confonde cela légalement avec le vol et le meurtre : est gravissime. C’est cela qui met en danger la sécurité dans un pays. Cette confusion. Il faut réclamer l’abolition des lois qui criminalisent l’insoumission civique et qui sont très récentes (moins de 10 ans !) Il faut réclamer le rétablissement sinon du devoir du moins, a minima, celui du droit de sinsoumettre individuellement contre l’infamie (une société qui ne reconnaît pas la difficulté de vivre majeure d’une partie de sa jeunesse et de ses citoyens est une société infame).

    • à part mon développemetn précédent et toujours au journaliste dont je trouve la position étrange dans son cadre de professionnel de l’écriture.. vous trouvez le texte de Bernard Noël trop long ? Vous êtes journaliste et amateur de brèves ? Ah bon ce sont les brèves qui travaillent l’intelligence d’après vous alors que c’est ce qui médiatiquement s’hérite des mots d’ordre de la marchandise sa pub et ses promos ? bon je dis ça bien courtoisement hein.. mais je trouve que le niveau de réflexion proposé pour faire mieux est un peu minimaliste. Penser c’est aussi prendre le temps de développer une pensée. La politique aujourd’hui est impensée du fait des brèves, si vous voulez mon humble avis. Il n’y a pas d’inculte en qui sait se donner le temps de penser même s’il parlait ou écrivait mal.

    • C’est pas parce qu’on le sait qu’on doit se taire quand ca arrive.

    • Peu à peu, les SDF sont apparus, et sont devenus de plus en plus nombreux sur les trottoirs de nos villes et au bord des routes. Combien de brèves ?, combien d’articles de fond ?, combien de citoyen-ne-s ont été "éclairés" sur la situation réelle de ces malheureux ? Les médias n’ont-ils pas laissé s’installer la peur et l’humiliation, sans penser à jouer leur rôle sur cette apparition ?

      Idem pour les morts par actes de police. Peu à peu, l’ordinaire de la terreur et de l’humiliation s’installe. Et durera.
      Tu comptes faire quoi, camarade "journaliste au Monde" ? Jouer ton rôle de victime parmi les victimes, publier de brefs articles "coup de poing", comme si ça ne suffisait pas comme ça pour être groggy ? Et pour notre confort à tou-te-s CESSER DE PENSER ?

  • AU FRONTON DE CHAQUE MAIRIE ... : " LIBERTE , EGALITE , FRATERNITE " ! ... IL SEMBLERAIT QU’IL Y AIT UN ENORME PROBLEME DE RESPECT DE LA DIGNITE HUMAINE ...LE DROIT ETANT DEVOYE EN DROIT DU PLUS FORT ! ... LA DEMOCRATIE C’EST LE POUVOIR DU PEUPLE ! ...IL NOUS RESTE NOS OBLIGATIONS LEGITIMES : ARTICLE 35 DE LA CONSTITUTION DE 1793 : " QUAND LE GOUVERNEMENT VIOLE LE DROIT DU PEUPLE , L’INSURRECTION EST , POUR LE PEUPLE , ET POUR CHAQUE PORTION DU PEUPLE , LE PLUS SACRE DES DROITS ET LE PLUS INDISPENSABLE DES DEVOIRS " ! ...... UN PEU D’HUMOUR POUR FINIR ... : DANS NOTRE PAYS 360 MILLIARDS D’EUROS SONT INJECTES POUR SAUVER LES " BANQUES " ... FAITES LE... CALCUL ... : CELA REPRESENTE 3 MILLIONS 600 000 LOGEMENTS NEUFS A 100 000 EUROS PIECE ! ... UNE CERTAINE IDEE DE LA PROPRIETE ! ... UNE CERTAINE IDEE DE L’AVOIR ET DE L’ETRE ! ...UNE CERTAINE IDEE DE L’ACTION ! ...UN CERTAIN RESPECT DE LE LA VIE ....ET UNE GROSSE CLAQUE A TOUS LES GENOCIDAIRES MORALISTES DE M... DE TOUTE LA PLANETE ! ... SALUTATONS TERRIENNES .