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Le Sahara Occidental est un grand lac

Publie le jeudi 23 juillet 2009 par Open-Publishing
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Selon le New Scientist, c’est une des ressources naturelles les plus grandes et les plus précieuses du monde, cependant elle est entièrement cachée. Maintenant, pour la première fois, une carte haute résolution montre où des aquifères souterrains stockent les quantités énormes d’eau. La carte "d’or bleu" est le résultat de presqu’une décennie de pourparlers parfois difficiles entre des gouvernements voisins, obtenus par médiation par l’UNESCO. L’espoir est qu’elle aidera à frayer la voie à une loi internationale pour gérer le partage de l’eau dans le monde entier.

Les aquifères sont les couches souterraines de roches ou des sédiments dont l’eau peut être extraite - normalement en forant des puits de forage ou creusant des puits. Ils tiennent 100 fois le volume d’eau douce qui coule en bas des rivières et des ruisseaux dans le monde entier à tout moment. Ce que la carte de l’UNESCO révèle est juste combien d’aquifères traversent les frontières internationales. Jusqu’ici, l’organisation a identifié 273 aquifères transfrontaliers : 68 dans les Amériques, 38 en Afrique, 155 dans l’Europe de l’Est et de l’Ouest et 12 en Asie. Chaque aquifère transfrontalier constitue un conflit international potenciel - si deux pays partagent un aquifère, le pompage dans un pays affectera l’approvisionnement en eau de son voisin.

"Cette carte est une ressource fantastique que beaucoup d’entre nous ont attendue", dit Mark Zeitoun, un expert de politique d’eau à l’École d’Économie de Londres . "Il met en évidence l’importance des ressources d’eau souterraine, qui est généralement complètement mal comprise ou ignorée comparé à l’eau de surface." La dépendance croissante de l’eau souterraine aquifère - parce qu’il y en a plus d’eau qui a tendance à être moins contaminée par la pollution industrielle - a été appelée "la révolution d’eau souterraine". Mais c’est une révolution avec des conséquences environnementales inquiétantes. Dans beaucoup de parties du monde, autour de la Méditerranée par exemple, mais aussi aux EU et le Moyen-Orient, les nappes phréatiques tombent et les aquifères sont infiltrés par l’eau de mer à cause des pratiques agricoles dont les pompages de l’eau sont plus rapides que le remplissage de nouveau par la pluie. L’on s’attend à ce que l’UNESCO rende publique une carte plus détaillée d’aquifères transfrontaliers au printemps de 2009.

Dans la carte actuelle, l’on constate que la nape d’eau couvre pratiquement toute la surface de la côte atlantique du Sahara Occidental, alors qu’au Maroc c’est la dèche. Cela risque de créer d’avantages de problèmes.

El Mami était un notable faisant partie de l’équipe de chefs de tribus chargés de l’identification du corps électoral pour ce fameux référendum qui devait avoir lieu depuis, maintenant, plus de 34 ans. Après la retraite espagnole, il a fuit l’invasion militaire marocaine pour rejoindre, avec sa famille, les camps de réfugiés en Algérie. Il est devenu célèbre dans la société sahraouie parce que, lorsqu’il a compris que tous les malheurs de la population sahraouie viennent de la richesse du sous-sol du Sahara Occidental et des gisements de phophates de Bucraa, il a dit à ses compatriotes : "Si vous voulez mettre fin à nos malheures, enterrez ce trou de phosphates qui est la cause de tous nos disgrâces et qu’on en finisse à jamais avec ce problème".

Ce grand homme de la société sahraouie ne serait, sans doute, pas content s’il apprenait qu’on vient de découvrir un gisement d’eau souterraine qui risquerait d’augmenter la convoitise des voisins marocains dont le territoire n’est pas couvert par la nape d’eau. Cela fera que le royaume chérifien s’accrochera encore plus au Sahara, surtout que le Maghreb est une des régions probables qui subiront particulièrement mal le changement climatique combiné avec les tendances croissantes de la population et de la demande d’eau et le Maroc est dans une assez mauvaise position comparée avec ses voisins, étant donné son manque de pétrole, le manque d’accès aux aquifères sahariens et la pauvreté de sa population.

Source : Diaspora Sahraouie

Messages

  • Le problème, avec l’humain, est que lorsqu’il trouve une source d’amélioration de ses conditions de vie, il trouve moyen de se reproduire au surplus. De sorte que deux générations plus tard, le problème initial posé par l’inconfort d’un moment (nourriture, eau manquantes, par exemple) se retrouve au même point de misère.

    La mise à découvert de cette eau va amener des conflits sans fin, encore et encore, toujours et toujours. Pour aussi bête que cela soit : c’est d’abord sa conception de la vie que l’humain doit changer (le travail, l’amour suffisamment délié de la reproduction, etc.) qui résoudra son problème et son adaptation à la vie, à son intégration à cette planète. Et je suis très pessimiste sur ce point : ce qu’il fait présentement pour le futur de sa reproduction laisse pantois !

    On a vu des procédés d’irrigation qui vont sans aucun doute être utilisés ici, désertifier la mer d’Aral et les terres irriguées par minéralisation, par exemple. Il se passe la même chose en Andalousie, en ce moment, avec les fraises de printemps, les concombres et autres melons. L’usage de l’eau souterraine minéralise le sol et le tue. L’humain qui aura employé ce moyen fera la guerre parce qu’il aura faim ou soif et c’est reparti pour un tour : voir l’usage du Trigre et de l’Euphrate aujourd’hui… avec seulement un semblant de confort supplémentaire qui le fera se reproduire encore davantage. Cest sans fin !