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19 août 1944 : l’insurrection de Paris

Publie le jeudi 19 août 2004 par Open-Publishing


de Les
Grèves


Le Comité parisien de Libération, comité de ville et de département mis sur pied
en septembre 1943, en particulier ses président et vice-président André Tollet
et André Carrel, estiment le moment propice au déclenchement des grèves ouvrières pour arriver progressivement à la grève générale insurrectionnelle.

Les manifestations du 14 juillet qui ont connu une grande ampleur, les encouragent
dans cette voie d’autant que les policiers n’ont pas réagi. La mobilisation ne
s’est pas relâchée. Le 10 août, après une manifestation de près de 1 000 personnes à Villeneuve-St-Georges, l’Union départementale de la CGT juge le climat favorable au déclenchement de la grève des cheminots en région parisienne.

Le mot d’ordre de la grève est patriotique "Que la Grève générale devienne effective, mort aux boches et aux traîtres, les Alliés doivent entrer dans un Paris Libéré". A vitry, Ivry, Montrouge, la population soutient les grèvistes.

Le CPL qui joue un rôle déterminant décide de généraliser les grèves en les étendant à d’autres corporations.
Le 13 août, 3000 agents de la Compagnie du Métropolitain se mettent en grève.

Le 15 août, les policiers se mettent en grève à l’instigation du Front national, bientôt rejoint par les autres mouvements de résistance au sein de la police, Police et Patrie, et Honneur de la police, au motif que les Allemands ont désarmé les policiers d’Asnières et de Saint-Denis. Pour empêcher la généralisation de la mesure, la préfecture de police donne l’ordre à tous les gardiens de quitter armes et uniformes pour éviter d’être arrêtés ; les policiers ne se montrent plus dans les rues.

Rol-Tanguy mesure l’impact pyschologique d’une telle mesure. La cessation des tâches de répression des policiers pour le compte des Allemands apporte soulagement et réconfort aux Résistants. Rol lance un appel à toutes les forces de l’ordre, leur enjoignant de se ranger aux côtés des FFI.

Il leur demande également d’aider « les FFI à abattre tous ceux qui continueraient à servir l’ennemi ». L’appel est entendu puisque le lendemain, 15 000 policiers sont en grève. Le même jour, la grève chez les cheminots est suivie à 60 %. Le 17, dans un Paris vide de policiers auquel s’ajoute le départ du gouvernement en fin de soirée, le mouvement insurrectionnel est prêt à se développer selon sa propre logique. Le matin même 1 500 fonctionnaires manifestent devant l’Hôtel de Ville scande leurs revendications en chantant la Marseillaise.

Les postiers puis les infirmiers suivent le mouvement de grève le 18 août. La BBC encourage le mouvement. Le jour même dans l’après-midi, Rol fait apposer les affiches d’appel à la mobilisation et au déclenchement de l’insurrection.

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