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FRANCE 2009, ÉTAT DES LIEUX

Publie le lundi 31 août 2009 par Open-Publishing

Salut à tous,

Nous avions envie d’attirer votre attention sur une situation qui devrait vous faire apprécier les truculences du libéralisme par ces temps de crise.

Nous sommes une petite dizaine de gueux à vivre dans un hôtel, l’Hôtel de la Forêt, à Maisons-Laffitte, en bordure de la forêt de Saint Germain. Certains des locataires sont vissés là depuis une quinzaine d’années, d’autres viennent d’arriver.

Maisons-Laffitte est une petite bourgade tranquille, bourgeoise, qui semble en marge du temps, avec son château, ses anglais, son parc à millionnaires, son hippodrome, ses turfistes, ses trios placés, ses quintés perdants etc... Chaque année, dans cette heureuse banlieue, son maire, Mr Myard ne manque jamais, une fois par an, de mettre le château de sa ville à la disposition du Club d’Entreprises réunissant 350 personnes (petite sauterie aux frais du prince, cela s’entend).
Autre myardise de choix, il vient de cèder 360 000 Euros à l’état pour s’éviter l’embarras de mettre à disposition des logements sociaux comme la républicaine l’y enjoint…

En début d’année, notre hôtel a changé de gérant. Une S.A.R.L au doux nom de ANS a repris le flambeau. Ayant jeté son dévolu sur le Bar-Restaurant (compris dans le package) le trident d’exécutifs s’est installé sans chercher à rencontrer les locataires de leur hôtel. Ils ont refait la déco du resto, ont modifié le menu etc....

Quant à l’hôtel, les nouveaux gérants ne s’en souvenait qu’en début de mois, au moment de collecter nos chèques. Le reste du temps, l’établissement était livré à lui-même. Trés vite, les parties communes se sont dégradées, les toilettes, devenues l’objet de toutes les négligences :

rouleau de papier rarement remplacé et malgré la lucarne qui restait entrouverte, l’odeur de cette pièce devenait ingérable.

Quant aux draps de rechange, ils avaient tout simplement disparus et, à ce jour, n’ont toujours pas été remplacés.

La corde qui nous permettait de faire sécher notre linge a été sectionnée par ces mêmes individus, ce qui compromet toute lessive à la main et augmente nos frais.

Nos conditions de vie devenant plus humiliantes chaque jour, nous avons tenté d’attirer l’attention du nouveau gérant sur la dégradation de l’hôtel. La seule réponse que l’on obtint fut : “ Demain ou après-demain...”

Il y a quelques mois, l’un des anciens, diabétique, qui vivait là depuis une dizaine d’années, s’est blessé à la jambe. Sa plaie s’est infectée, sa jambe grangrènée, jusqu’au soir où on l’a retrouvé mort dans son lit...

À l’hotel de la forêt, chaque nouveau jour arrivait avec son lot d’intimidations et de menaces : Visites à l’improviste dans les chambres pour surprendre la plaque électrique de trop (cuisiner est interdit). Menace d’interdire les vélos dans la cour-terrasse, la vue des bicyclettes étant susceptible de troubler l’expérience culinaire du déjeuneur (sic)
Incursions dans les chambres et prises de photos des appareils électriques sans fournir d’explications.
On commençait à se sentir de trop…

Nous avons donc contre-attaqué au mois d’avril, en alertant la DDASS qui, trés vite, a contacté la mairie de Maisons Laffitte et sa responsable du service d’hygiène, Mme Elizabeth Gomes. Celle-ci nous a promis, au mois de mai, une visite à l’hôtel. Mais à ce jour, toujours pas de Mme Gomes !
Par contre, depuis la mi-juillet, nous sommes privés d’eau chaude et toute visite à la douche s’est transformée en expédition punitive : les joints entre les carreaux de faience s’étant couverts de moisissure, lorsqu’on sort des douches, on se gratte partout…

Cependant, “côté jardin”, les responsables du mensuel de Maisons Laffitte ont eu la délicatesse, dans leur numéro de juillet, de pondre un billet faisant l’éloge du restau et de l’hospitalité de ses nouveaux gérants.
Plus belle la vie !

Enfin, à la fin du mois de juillet, alors que tous les services sociaux sont en bas débit, nous avons tous reçu la même lettre recommandée nous signalant l’augmentation du loyer de 200 € par mois. Sans doute le coût de la revalorisation des services…
L’ultimatum expire ce 1er septembre 2009 à midi. A 12h05, s’ils ne peuvent s’acquitter des 600 €/ mois pour leur12 m2, deux locataires de 60 ans dont l’un vient de subir un triple pontage, devront se rabattre sur le 115. Et nous avec.
Lorsqu’un des sexagenaires est venu protester auprès du gérant, celui-ci lui a chaleureusement suggéré de partager son 12m2 avec son “triple-ponté” de voisin...

En réalité, selon nos sources, les gérants souhaiteraient se débarrasser des miteux pour pouvoir faire construire de luxueux studios qu’ils loueraient à un prix digne de la ville et de ses taxes.

Nous nous devions, aujourd’hui, de vous informer de ces ravissantes pratiques qui s’exercent en France, en 2009 et sommes à l’écoute de tout conseil et autres soutiens persos ou associatifs.

Cordialement,

Le Collectif de la forêt

contact : collectifdelaforet@live.fr