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Appauvrissement des classes moyennes : les nouveaux visages de la pauvreté.

Publie le jeudi 3 septembre 2009 par Open-Publishing
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D’après Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, la précarité touche de plus en plus les classes moyennes.

Le Monde.fr : Comment vous êtes-vous préparés à la rentrée au Secours populaire ?

Julien Lauprêtre : Les bénévoles du Secours populaire n’ont pas pris de vacances pendant l’été. Pour septembre, nous avons mis en place plusieurs initiatives, notamment envers les étudiants. En partenariat avec la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), nous avons par exemple collecté des tickets pour que les jeunes puissent accéder gratuitement aux restaurants universitaires. Nous avons également organisé des braderies afin que les familles les moins fortunées se procurent tout le matériel scolaire dont leurs enfants ont besoin. Ces initiatives existaient déjà l’année dernière, mais nous devons faire face aujourd’hui à une explosion des demandes.

Le Monde.fr : Comment se traduit cette augmentation ?

Julien Lauprêtre : En 2007, le Secours populaire aidait de manière permanente 1,6 million de personnes à se nourrir, se vêtir, avoir accès à la culture et aux loisirs. En 2008, ce chiffre est passé à deux millions. Cette année, le nombre de personnes en difficulté venant frapper à notre porte a encore augmenté. C’est un vrai drame que nous rapportent tous les jours les 1 400 permanences d’accueil et de solidarité de l’association présentes dans le pays.

Le Monde.fr : Quelles sont ces nouvelles populations touchées par la précarité ?

Julien Lauprêtre : A côté des sans-abri, nous accueillons de plus en plus d’étudiants, de travailleurs pauvres et de personnes âgées. Nos bénévoles qui ont des contacts dans les facultés et observent ces faits au quotidien nous parlent de ces jeunes, de plus en plus nombreux, qui ne mangent pas à leur faim. La plupart viennent pour prendre des repas ou nous demandent conseils pour l’accès au logement. L’année dernière, nous avons distribué 80 millions de repas à travers la France. Parmi les nouveaux visages de la pauvreté, nous croisons aussi beaucoup de travailleurs pauvres. Ces sont des cadres, des artisans ou des petits commerçants. Ils partent bosser sous le regard admiratif de leurs voisins au chômage, mais viennent nous voir le 14 du mois parce que leurs salaires ne leur permettent pas de vivre correctement. Ces gens ne sont pas inscrits aux services sociaux et c’est souvent assez difficile pour eux de s’adresser à nous.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/02/au-secours-populaire-nous-accueillons-de-plus-en-plus-d-etudiants-et-de-travailleurs-pauvres_1235012_3224.html

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