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En Italie, on se bat à la loterie pour trouver un job, en France on organise des marathons

Publie le jeudi 10 septembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

de MARTINE LOZANO

En Italie, on se bat à la loterie pour trouver un job , en France on organise des marathons

Cela ne vous rappelle RIEN ?

La firme Tigros : Une chaîne de supermarchés du nord de l’Italie a lancé pendant le mois de septembre une loterie dont les heureux gagnants décrocheront dis emplois au sein de l’entreprise :.

. . des contrats à durée déterminée d’un an de magasinier ou de cariste payés entre 1.100 et 1.200 euros nets par mois.

Une jeune femme s‘exprime :"J’ai fait mes courses et j’ai trouvé un travail", peut on voir sur des affiches publicitaires,

A l’issue des CDD, les salariés seront embauchés définitivement sauf en cas de "problème de discipline", a assuré Stefano Trentini, responsable de la communication de Tigros, entreprise qui compte 1.200 salariés.

En France on organise des marathons :

En 2009 en France :

« Courez ! C’est l’injonction faite aux chômeurs par la direction du travail de France « d’Indre-et-Loire »

Une course de 10 kilomètres aux côtés des chefs d’entreprise de la région.

En 2009 on court après un job.

Et que dire des femmes enceintes, de séniors, des personnes handicapées et des malades : ils sont d’emblée hors courses
« Et vive la compétition, les gagnants auront peut-être droit à une médaille, une prime, ou un emploi ? » s’interroge ainsi un militant d’AC ! Sur le site Internet de l’association.

Vous voulez du boulot ? Et bien courez ! cela ne vous rappelle rien

Vous voulez du boulot battez vous à la loterie

Dans les années 1930, en Californie, lors de la grande dépression, on se presse pour participer à des marathons de danse organisés à travers le pays pour gagner les primes importantes qui y sont mises en jeu.

Dans le film » on achève bien les chevaux » Robert et Gloria font partie de ces candidats…

Sydney Pollack évoque le « symbole de tout ce que l’Amérique avait de pire et de meilleur ». Mais on peut aussi y voir une réflexion sur l’absurdité de la condition humaine.
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Aujourd’hui Le syndicat CGIL (gauche) a dénoncé cette initiative en estimant qu’elle "instrumentalise le côté dramatique de la crise" économique, se demandant "pourquoi les travailleurs devraient considérer la recherche d’un emploi comme une sorte de roue de la fortune". "Il n’est pas dans notre intention d’offenser qui que ce soit", s’est défendu M. Trentini en assurant que "clients et salariés sont très contents de cette initiative".

Sous l’effet de la crise mondiale, le taux de chômage a grimpé à 7,3% en Italie au premier trimestre 2009, au plus haut depuis trois ans, selon les derniers chiffres officiels connus.

MARTINE LOZANO Militante associative

Messages

  • Vous voulez du boulot ? Et bien courez !

    de JOSEPH KORDA

    Courez ! C’est l’injonction faite aux chômeurs par la direction du travail d’Indre-et-Loire pour se "distinguer" auprès des employeurs. Une course de 10 kilomètres aux côtés des chefs d’entreprise de la région sera organisée fin septembre.

    Jamais l’expression « courir après un job » n’aura été aussi palpable. En Indre-et-Loire, la direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) vient de lancer un nouveau concept : faire courir, de concert, professionnels de l’insertion et demandeurs d’emploi dans le but de trouver un job à ces derniers.

    « Mon idée repose sur le mélange des chercheurs d’emploi et des différents acteurs des services qu’ils côtoient au quotidien », explique Sylvie Siffermann, directrice départementale du travail. « Pour préparer une compétition sportive, on utilise les mêmes moteurs et les mêmes leviers que pour une recherche d’emploi. » Si l’idée de départ est louable, la forme, elle, fait bondir les associations de défense des chômeurs. « Et vive la compétition, les gagnants auront peut-être droit à une médaille, une prime, ou un emploi ? » s’interroge ainsi un militant d’AC ! sur le site Internet de l’association. « Cette mise en scène des chômeurs me fait penser aux marathons organisés aux États-Unis, au début des années 1930 pendant la crise économique. » Une comparaison que les intéressés réfutent.

    « Dans ce projet, les parrains issus du monde de l’insertion sont là pour accompagner leurs filleuls », insiste Hervé, chef d’une entreprise locale. « L’idée n’est pas de dire que celui qui court le plus vite gagnera un emploi. » Selon Alain et Jannyk, deux « filleuls », la cinquantaine et tous deux au chômage depuis plusieurs mois, ce projet pourrait leur permettre de se faire connaître. « Les entraînements sont l’occasion de sortir de chez soi, de voir du monde, d’éviter le piège des cafés. Et là, au moins, on court après quelque chose. » Et c’est bien ce « courir après quelque chose » qui coince.

    « Aujourd’hui, c’est une course d’une dizaine de kilomètres », relève Laurent, avec inquiétude. Cet ancien Tourangeau d’une quarantaine d’années sort tout juste d’une longue période de chômage. Il a milité plusieurs années dans des collectifs syndicaux et associatifs d’aide aux chômeurs. Selon lui,etmêmes’il comprend les motivations des organisateurs, la solution ne peut passer par ce spectacle. « Ce qu’il faut, cesont des moyens àéchelle nationale. Vous aurez beau faire faire aux chômeurs le tour du monde en quad, en planeur ou avec des pois sauteurs, s’il n’y a pas d’emplois à la clé, ça ne sert à rien ! »

    Sylvie Siffermann insiste sur la complémentarité des dispositifs mis en place ou existant : « Dans ce projet, il y a le volet sport et le volet emploi. Toute opération est critiquable, certes, mais ce que nous cherchons c’est l’insertion sur le marché de l’emploi. » « Il ne faut pas perdre de vue que c’est d’abord une volonté du demandeur d’emploi de s’inscrire dans ce projet », poursuit William, parrain et cadre dans une structure d’insertion.

    « Quand un chômeur veut trouver un job, il est prêt à tout, rétorque Laurent. Un gars qui rame depuis plusieurs mois ou plusieurs années ne va pas refuser de s’inscrire dans une course, même si, physiquement, il a du mal à suivre. » Hervé, qui vient, avec ses amis, d’achever un troisième tour de chauffe, trouve le projet fédérateur. « La préparation à ces 10 kilomètres, c’est une vraie dynamique. Nous menons deux projets de front. L’un sportif, l’autre autour de l’emploi. Et ces rencontres qui nous changent des relations classiques du Pôle emploi ne peuvent être que bénéfiques pour les filleuls, ne serait-ce qu’au travers des connexions qui vont leur permettre, nous l’espérons, de retrouver plus rapidement un travail. »

    Tous promettent que l’esprit des Foulées survivra au 27 septembre, date de la compétition sportive pour laquelle se préparent parrains et filleuls. « Ce que nous voulons essentiellement, c’est qu’ils retrouvent un travail, pas qu’ils finissent la course », explicite Michel, responsable dans une compagnie d’assurance. Dans l’entraînement, il n’y a pas de hiérarchie entre un chef d’entreprise et un demandeur d’emploi », insiste-t-il. « De cela, je n’en suis pas si sûr, corrige Laurent. Quand les uns courent pour le fun, et les autres pour survivre, les rapports sont viciés. D’autant que, dans ce cas précis où des chômeurs courent avec des chefs d’entreprise potentiellement recruteurs, vous imaginez l’envie de séduction… »

    En parallèle à ces Foulées, des rencontres sont programmées avec les représentants du MEDEF local « pour trouver des trucs et astuces concrets », comme le précise Sylvie Siffermann, ainsi qu’avec les services de la chambre de commerce et d’industrie et de la chambre des métiers et de l’artisanat d’Indre-et-Loire.

    http://www.humanite.fr/Vous-voulez-du-boulot-Et-bien-courez