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4e licence 3G : Bruxelles s’en mêle

Publie le jeudi 17 septembre 2009 par Open-Publishing

de Olivier Chicheportiche

Les propos prêtés à Nicolas Sarkozy sont remontés jusqu’aux oreilles de la Commission européenne qui ne semble pas du même avis que le président de la République.

Les "réserves" de Nicolas Sarkozy quant à la pertinence d’une 4e licence de téléphonie mobile en France agacent quelque peu les instances européennes...

La Commission, qui a déjà à plusieurs reprises souligné le manque de concurrence sur le marché français, a vertement réagi aux propos du président de la République.

"Nous sommes toujours en faveur d’une concurrence efficace sur les marchés de télécommunications, notamment sur les marchés mobiles", a déclaré à l’AFP Martin Selmayr, porte parole de la Commission européenne.

"La Commission suivra ça de près"

"La Commission s’est prononcée à plusieurs reprises en faveur de cette idée de quatrième licence", poursuit-il. Même si "les détails sont dans les mains des autorités nationales (...) on attend les décisions qui vont être prises. La Commission suivra ça de très près".

Traduction : Bruxelles n’acceptera pas une remise en question de la licence voire un retour en arrière. Une telle perspective n’a néanmoins pas été évoquée par l’Elysée, d’ailleurs, le processus d’attribution a bien été lancé.

Mais les propos ’en off’ de Nicolas Sarkozy ont jeté le trouble : "Je suis assez sceptique et réservé sur le choix d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n’est pas forcément le meilleur".

Cette pique contre "les prix bas" vise directement Free, seul candidat à ce jour et véritable épouvantail pour Bouygues Telecom, Orange et SFR. Cette déclaration surprise validerait les craintes de Xavier Niel, patron de Free, qui évoquait il y a quelques jours une véritable cabale menée en souterrain par ses concurrents, sur le thème : "Tout sauf Free", selon ses propres mots.

Pour les observateurs, le président aurait été sensible au lobby des opérateurs, qui jugent l’arrivée d’un nouvel entrant "inutile" et qui contestent le dispositif d’attribution, notamment le prix de la licence (240 millions d’euros).

"On voit une relation entre le lobby très important des opérateurs, et leurs déclarations fracassantes à la Commission européenne, et les propos de Nicolas Sarkozy.", a commenté Édouard Barreiro, porte-parole et chargé de mission TIC et Commerce de l’UFC-Que Choisir. D’ailleurs, "Il est toujours apparu évident que Nicolas Sarkozy avait toujours eu une oreille très attentive à ce que disent les opérateurs".

http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39707055,00.htm