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Fibre optique : le principe de fibres surnuméraires en zones denses validé

Publie le mercredi 23 septembre 2009 par Open-Publishing

de ZDNet.fr

Les déploiements verticaux (vers les foyers) de fibre optique en zones denses vont enfin s’accélérer. L’Autorité de la concurrence vient en effet de valider le cadre réglementaire proposé par l’Arcep pour couvrir en FTTH les immeubles des grandes villes.

"L’Autorité de la concurrence est favorable à la mise en place d’une architecture multi-fibres, qui garantit l’indépendance des acteurs et la fluidité du marché au bénéfice du consommateur", peut-on lire dans un communiqué.

"L’Autorité de la concurrence est d’avis que le recours à l’architecture multi-fibres constitue une opportunité unique de ne pas reconstituer de goulot d’étranglement sur la partie terminale des réseaux FTTH, notamment au niveau des immeubles. Cette architecture offre les meilleures garanties en termes d’indépendance des acteurs, de neutralité technologique et de fluidité du marché au bénéfice du consommateur", poursuit-elle.

Meilleures garanties

Concrètement, lorsqu’un opérateur sera choisi pour déployer verticalement un immeuble, il devra déployer une fibre supplémentaire dédiée à un éventuel concurrent dans chaque appartement. Dans les zones denses (le cadre ne s’applique qu’à ces zones), la mutualisation se fera donc à l’intérieur des immeubles.

Un opérateur alternatif, souhaitant être présent dans un immeuble déjà fibré, disposera donc d’une fibre supplémentaire par foyer afin de proposer simplement ses services, moyennant un préfinancement de son installation et un co-financement de l’investissement initial, soit un surcoût estimé à 5% des investissements par l’Arcep.

"Cette solution de bons sens permettra d’autoriser la présence de plusieurs opérateurs par immeuble et de plusieurs technologies par immeuble. Nous allons enclencher une dynamique dont le rythme de croisière devrait s’observer en 2010", souligne Jean Ludovic Silicani, président de l’Autorité de régulation des télécoms.

Ce cadre réglementaire constitue une victoire pour Free. France Télécom souhaitait en effet que l’opérateur d’immeuble choisi par le syndic ne tire qu’une seule fibre par foyer (mono-fibre). Les alternatifs devaient ensuite, s’ils le souhaitaient, fibrer à leurs frais pour connecter leurs propres clients, depuis le point de mutualisation situé au bas des immeubles.

"Cette solution permet en effet d’optimiser le coût économique global de l’infrastructure". Mais "investir plusieurs fibres par foyer au lieu d’une priverait de la fibre plus de 5 millions de foyers", écrivait, dans une tribune publiée par Le Figaro, son président Didier Lombard.

"Installer plusieurs fibres par logement remet en cause totalement notre « business plan »", expliquait par ailleurs un responsable de l’opérateur historique au quotidien économique Les Echos. "Nous sommes donc contraints de suspendre nos investissements dans les nouveaux immeubles".

Une position contestée par l’Autorité de la concurrence. Elle "estime qu’une telle solution présente un grand nombre d’avantages. L’installation de fibres supplémentaires représente surcoût relativement faible par rapport à une architecture mono-fibre et est neutre d’un point de vue technologique, que les opérateurs aient opté pour un déploiement de leur réseau de type point-à-point (une fibre par abonné de bout en bout) ou points-à-multipoints (réseau arborescent)".

"Ils ne pourront pas geler leurs investissements à long terme, stratégiquement c’est intenable mais en plus ils ont des objectifs de couverture liés au plan de l’Etat. C’est un coup médiatique, un coup de pression pour négocier. Si le cadre réglementaire est validé, ils devront céder. Mais s’il semble clair qu’Orange ne stoppera pas ses investissements, il pourra déployer a minima, ce qui impactera tout le marché", expliquait de son côté à ZDNet.fr, Philippe Torres, Responsable Etudes et Conseils au sein de l’Atelier BNP Paribas.

France Télécom va-t-il donc céder après cette validation par l’Autorité de la concurrence ? La Commission européenne doit encore donner son feu vert. Affaire à suivre.

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/medias/multimedia/20090923.ZDN0425/multimedia/