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Offensifs, déterminés, solidaires...

Publie le dimanche 25 mai 2003 par Open-Publishing

Offensifs, déterminés, solidaires pour l’avenir de nos retraites

Deux Français sur trois soutiennent la manifestation de dimanche

Près de deux Français sur trois (65%) soutiennent ou ont de la sympathie pour la grande manifestation nationale prévue dimanche à Paris pour la défense des retraites et pour les mouvements sociaux actuels en général, selon un sondage CSA publié dans "Le Parisien Dimanche".

Seuls 19% des Français s’y disent hostiles ou opposés, 14% indifférents, tandis que 2% ne se prononcent pas.

Le chiffre de 65% est plus élevé que les taux de soutien et de sympathie observés lors des grandes grèves de l’automne 1995 (entre 54% et 62%).

En outre, près des trois quarts des Français (74%) estiment que la manifestation du 25 mai est "le signe d’un mouvement social profond qui va durer", contre 20% qui y voient "un dernier baroud d’honneur" (6% ne se prononcent pas).

Ce sondage a été réalisé par téléphone les 21 et 22 mai auprès d’un échantillon national représentatif de 1.003 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas. PARIS (AP)

Défilé géant

" Pour une autre réforme "

Manifestation d’une ampleur exceptionnelle attendue dimanche à Paris. Plusieurs centaines de milliers de personnes venues de toute la France s’apprêtent à battre le pavé de la capitale à la mi- journée -à l’appel notamment de la CGT, de FO, de l’UNSA et de la FSU- pour exiger "une autre réforme" des retraites que celle actuellement proposée par le gouvernement.

Les organisateurs de la manifestation soulignent en effet qu’ils ne sont pas opposés à une réforme des retraites mais qu’ils ne veulent pas "de celle là". Ils affirment notamment que l’effort demandé repose à plus de 90% sur les salariés et qu’il serait possible de préserver les retraites sans allongement de la durée de cotisations, en mettant à contribution "les entreprises et les revenus du capital".

Dimanche, les syndicats attendent au moins entre 400.000 et 500.000 participants, selon la FSU, pour ce défilé entre la place de la Nation et la place d’Italie également organisé par le "Groupe des Dix-Solidaires" qui regroupe, entre autres, l’ensemble des syndicats "Sud".

Et malgré l’accord passé entre la direction de leurs deux confédérations respectives et le gouvernement sur le projet de réforme, la fédération-CGC de la Fonction publique ainsi que plusieurs fédérations de la CFDT appellent à se joindre à la manifestation.

Côté politique, outre Les Verts, le Parti communiste français, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et Lutte ouvrière (LO) qui seront présents, cette journée marquera le "grand retour" du Parti socialiste sur le front social. Celui-ci a en effet appelé à participer "massivement" à cette manifestation.

Une trentaine de trains spéciaux et un millier de cars ont été réservés dans toute la France pour permettre aux manifestants de rejoindre Paris, sans compter les initiatives individuelles et les protestataires venant de la capitale et de sa banlieue.

L’affluence attendue est d’ailleurs telle que la préfecture de police a prévu trois itinéraires différents - sur une bonne quinzaine de kilomètres au total- pour rallier les deux places afin d’éviter tout engorgement, bousculade ou compression de foule.

Le principal cortège, où se trouvera le "carré de tête" avec les secrétaires généraux des organisations ayant appelé à manifester -Marc Blondel pour FO, Bernard Thibault pour la CGT, ou encore Gérard Aschiéri pour la FSU- partira de la place de la Nation à midi puis empruntera le boulevard Diderot, le pont d’Austerlitz, les boulevards de l’Hôpital et Saint-Marcel, puis l’avenue des Gobelins jusqu’à la place d’Italie.

"Offensifs, déterminés, solidaires pour l’avenir de nos retraites" pourra-t-on lire sur la banderole de tête.

Si besoin, deux autres cortèges pourront se former, l’un via les boulevard de Picpus, de Reuilly, de Bercy et Vincent Auriol jusqu’à la place d’Italie, l’autre en passant par la place de la Bastille, le boulevard Henri-IV, les rues des Fossées-Saint-Bernard, du Cardinal Lemoine, Monge, puis l’avenue des Gobelins pour finir également place d’Italie.

La dernière fois que la préfecture de police avait mis en place un tel dispositif remonte au 1er mai 2002 lorsque plus de 500.000 personnes avaient défilé entre la place de la République et celle de la Nation entre les deux tours des élections présidentielles pour dénoncer la présence au second tour du président du Front national Jean-Marie Le Pen.

Outre le parcours principal, la préfecture avait ouvert d’abord deux, puis un troisième itinéraire supplémentaire pour permettre le passage de la foule sans incidents.

Dimanche, la dispersion n’est pas attendue avant la soirée. Ce défilé qui s’annonce monstre a pour objectif de contraindre le gouvernement à rouvrir des négociations sur la réforme des retraites, ce qu’a exclu, une fois de plus vendredi, le ministre des Affaires sociales François Fillon.

Il a ainsi affirmé lors d’une conférence de presse qu’"on ne peut pas ouvrir en permanence la discussion avec les partenaires sociaux", et assuré que la mobilisation n’enlèvera rien à la détermination du gouvernement à aller "jusqu’au bout" de la réforme des retraites.

Dans le même temps, également vendredi, la CGT, FO, l’UNSA, et la FSU ont demandé au gouvernement de reporter la présentation du projet au conseil des ministres prévu mercredi prochain, réitérant leur exigence de "véritables négociations".

Si cette demande n’était pas satisfaite d’ici mercredi, les quatre syndicats menacent d’amplifier les mouvements de grèves et de manifestations qui ont lieu depuis le début du mois de mai partout en France.

La contestation sociale va d’ailleurs se poursuivre la semaine prochaine avec, mardi, une nouvelle journée de mobilisation dans l’Education nationale, et des mouvements de grève dans les Finances, à France Telecom, La Poste, ou encore à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avec un arrêt de travail de 24h des aiguilleurs du ciel qui pourrait bloquer 80% du trafic aérien. PARIS (AP)