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La lutte des salariés sans-papiers : acte II

Publie le mardi 27 octobre 2009 par Open-Publishing

La lutte des salariés sans-papiers : acte II

Le 26 octobre, les 11 syndicats et associations à l’origine de l’acte II de la lutte des travailleurs sans-papiers organisaient une conférence de presse devant le Centre Georges Pompidou où une quarantaine de salariés occupe, au 6ème étage du bâtiment, le restaurant Chez Georges appartenant au groupe Costes. C’est à ce même groupe qu’appartient le restaurant La Grande Armée qui fut, en février 2008, le théâtre de la première grève parisienne des salariés sans-papiers.

Toutes les organisations présentes ont, chacune à leur tour, réaffirmé leur engagement dans cette action.

Près de 4.000 grévistes à ce jour se répartissent sur 44 sites.

Chaque jour le mouvement s’élargit et de nouveaux sites sont occupés.

Les travailleurs asiatiques sont désormais entrés dans le mouvement en occupant symboliquement ce week-end le siège du MEDEF 93.

A propos de l’évacuation, dès 7 heures du matin, ce samedi 24 octobre, des travailleurs de l’agence Synergie de la rue de Rome, Francine Blanche insiste sur l’inutilité d’une telle démarche : un site est évacué, mais un autre prend tout de suite le relais !

Si les employeurs jouent la « carte de la tension », déplore le représentant de Solidaires, ils ont à faire à la force de l’unité, se réjouit le représentant de la FSU.

La Ligue des Droits de l’Homme observe le chemin parcourut depuis 1993. De clandestins, ces salariés sont devenus les sans-papiers de Saint Bernard, pour devenir, depuis 2008, les travailleurs sans-papiers.

La représentante de Femmes Egalité aborde le cas spécifique des travailleuses à domicile. Si elles ne peuvent se mettre en grève, elles sont néanmoins solidaires et participent à la lutte. Le 7 octobre, elles manifestaient, dans l’unité, pour le travail décent, le 17, pour l’égalité hommes/femmes, manifestation organisée par un collectif de 60 autres organisations.

En 2008, 90 dossiers ont été déposés, 11 sont toujours bloqués. Depuis, 200 autres travailleuses demandent leur régularisation. Auprès des personnes âgés ou auprès de nos enfants, la place que ces femmes occupent dans notre société est indiscutable. Seule la régularisation peut leur permettre d’acquérir des droits, une autonomie et une légitimité qui leur sont aujourd’hui refusées !

UNE CIRCULAIRE DE REGULARISATION

Tous les présents sont unanimes pour dénoncer les différences de traitement d’une préfecture à une autre et l’application de critères « fluctuants » ; des textes clairs pour que chacun soit à égalité devant la loi et l’amélioration de ces critères pour aller vers la régularisation de tous les travailleurs, réclament-ils unanimement.

Une première rencontre a eu lieu avec le ministère de l’immigration. Une circulaire d’harmonisation serait en préparation.

LA LISTE DES GREVISTES AU MINISTERE DU TRAVAIL

En attendant, chaque travailleur dans le mouvement est désormais titulaire d’une carte de gréviste. Une liste par département répertoriant chacun d’entre eux est établie. Les organisations devaient la remettre officiellement, ce 26 octobre au soir, à la direction générale du travail afin que ces salariés soient protégés.

DONNER DE LA VOIX

Ce mouvement déjà très populaire doit s’amplifier et recueillir l’adhésion de l’ensemble des salariés et de la population.

La pétition en ligne exigeant une circulaire ministérielle permettant la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers a déjà recueilli 7400 signatures.

SIGNEZ ET FAITES SIGNER : www.travailleurssanspapiers.org