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La contestation dans les universités européennes : ça repart

Publie le dimanche 8 novembre 2009 par Open-Publishing

La contestation universitaire en Europe est-elle en train de repartir ? Ce n’est pas impossible. Dans la Mittel Europa, en tout cas.

Le mouvement étudiant autrichien s’étend à l’Allemagne : universités d’Heidelberg, Potsdam et Munster occupées.

La protestation est étendue à toute l’Autriche depuis deux semaines - Les universités d’Heidelberg, Munster et Potsdam (en Allemagne, NdT) prennent le relais et sont occupées - La politique autrichienne de plus en plus sous pression !

Depuis 14 jours, les occupations d’universités dominent les gros titres autrichiens. Maintenant les protestations s’étendent à toute l’Europe : en lien direct avec le mouvement autrichien, les étudiants d’Heidelberg, Munster et Potsdam occupent leurs universités.

L’Allemagne suit.

"Après l’Autriche, l’Allemagne ne peut que suivre", expliquent les occupants de l’université de Potsdam sur la page d’accueil de leur site. Aussi l’assemblée générale de l’université de Vienne plaide pour des protestations dans les pays voisins : les problèmes de Vienne "sont des problèmes globaux, dont les solutions ne pourront qu’être partagées, si les protestations s’étendent à toute l’Europe."

Journée d’actions dans 30 pays.

Pour la journée d’actions d’aujourd’hui (5 novembre, NdT) sont prévues diverses actions sur le thème de la formation dans près de 30 pays sous le mot d’ordre "l’éducation n’est pas à vendre". Dans toutes les universités d’Autriche les responsables des jardins d’enfants, professeurs, écoliers, syndicats et beaucoup d’autres groupes se solidarisent avec les étudiants sous le slogan : "Formation libre pour tous du jardin d’enfants à l’université." Le temps fort de la journée d’actions à Vienne représente la marche des étoiles vers la bibliothèque principale, où la fin de la manifestation a lieu en commun.

Le gouvernement ne veut réagir qu’en 2020

Le but des protestations coordonnées est de recevoir enfin une réaction sérieuse du gouvernement autrichien. Après que le ministre compétent Johannes Hahn ait essayé sans succès d’interrompre la mobilisation, le conseil des ministres de lundi dernier n’apportait aucun résultat concret. L’augmentation du budget de l’enseignement supérieur de 1,2 % à 2 % du PIB, depuis longtemps nécessaire et décidée depuis quelques années, ne sera réalisée qu’en 2020.

Les politiques refusent le dialogue

Les invitations répétées au dialogue avec l’assemblée générale du mouvement de protestation n’ont été suivies jusqu’ici ni par le chancelier ou le vice-chancelier, ni par la ministre de la science Hahn.

Les politiques semblent très éloignés de reconnaître la valeur sociale de l’université et d’en refaire des endroits de formation libre, d’enseignement et de recherche indépendant.

Groupe de travail presse internationale / Université de Vienne occupée

Traduit de l’allemand par Gachet, HNS-info

Manifestation étudiante à Vienne : démêlés avec la police

(mis en ligne vendredi 6 novembre 2009 par jesusparis)

Lors de la journée d’actions pour une éducation gratuite qui a eu lieu aujourd’hui, il y a eu une grande manifestation partie de trois endroits différents et qui a aboutie à la place Urban Loritz. Il y a eu environ 20 000 participants. Quand la manifestation est passée devant un lieu de détention, il y a eu de courtes échauffourées avec la police.
Un groupe de manifestant-es s’est séparé du reste du cortège avec des slogans comme : "Pas de frontière ! Pas de nation ! Education libre !" et a franchi la rue en direction d’un lieu de détention. Le bâtiment a été attaqué avec une quantité énorme de sacs colorés. Quand le groupe est retourné dans la manifestation, un groupe de policiers posté précédemment s’est déplacé dans le même temps vers les activistes. La police a essayé d’arrêter arbitrairement deux activistes, en les poussant de force contre des murs. La manif a réagit très rapidement en allant tout de suite sur les lieux et a attaqué la police. Les activistes ont été finalement libérés de force des mains de la police. Quelques objets isolés ont volé en direction de la police. La manif a ensuite continué vers son lieu de dispersion sans autre incident.

Traduit de l’allemand par Gachet, HNS-info

Italie, contre la réforme Gelmini de l’université, étudiants et précaires relancent la vague de contestation

mis en ligne mercredi 4 novembre 2009 par Ludo

Comme en Autriche [1 <http://www.hns-info.net/spip.php?ar...> ] ou en Hongrie [2 <http://www.hns-info.net/spip.php?ar...> ], un grand mouvement de protestation gagne le monde de l’éducation en Italie.

La ministre Gelmini du gouvernement Berlusconi, après avoir dû rebrousser chemin l’an dernier face à l’Onda - la vague, comme s’était auto-défini le mouvement étudiant contre le projet de réforme de l’université - remet le couvert. Mais la réponse étudiante ne s’est pas faite attendre. Hier, mercredi 3 novembre, à Rome, des étudiants et des précaires ont réussi à occuper momentanément le ministère de l’Instruction Publique d’où ils ont pu tenir une conférence de presse pour dénoncer ce nouveau projet de réforme. A Venise, au même moment, des étudiants et des précaires interrompaient la cérémonie de la prise de fonction du nouveau recteur de l’université de Ca’ Foscari. Aujourd’hui, une critical mass contre la réforme Gelmini est organisée à Padoue alors que jeudi 5 novembre la vague palermitaine saura accueillir la ministre en visite dans la capitale sicilienne.

La réforme berlusconienne, si elle passait, signerait la mort définitive de l’université publique. En voici les principaux points :

Restructuration de la gouvernance : un conseil d’administration à la place du Sénat Académique, pour gérer chaque université où 40% des membres seraient issus d’entreprises, de banques et d’élus politiques. Un Directeur Général remplacerait l’actuel directeur administratif pour devenir un véritable manager de l’entreprise université.

Compétition entre les universités : une agence nationale évaluerait les différentes facultés, instituts et laboratoires de recherche et assignerait les fonds publics en fonction de leur classement.

Méritocratie : institution d’un « Fonds pour le mérite », géré par le ministère de l’économie et des finances, à destination des étudiants passant un test payant élaboré par une société de gestion des fons publics de « garantie et solidarité ».
Endettement individuel : seule réponse à la précarité des étudiants, la création d’un « prêt d’honneur ».

Recrutement des chercheurs : la figure du « chercheur à vie » remplacée par celle du « chercheur à contrat ».

Force est de constater que cette réforme puise sa source dans le néo-libéral processus de Bologne comme le démontrent nombre de similitudes entre les projets de réforme universitaire mis en oeuvre aujourd’hui dans la (quasi) totalité des pays européens.

Mi-mars 2010, le sommet des chefs d’Etat discutera d’un "Lisbonne 2" et de l’avenir des secteurs enseignement supérieur et recherche en Europe mais d’ici là un grand mouvement européen pour une université réellement publique pourrait remettre en cause la mise en place de ce grand marché de la connaissance.

Ludo, HNS-info

Sources (en italien) :

Global Project http://www.globalproject.info/

Uniriot http://www.uniriot.org/

Padova in movimento http://padovainmovimento.org/

Hongrie : mouvement dans l’éducation - Manif le 7 novembre à Budapest
mis en ligne mercredi 4 novembre 2009 par jesusparis

Chers amis,

Je voudrais vous faire partager, que les écoles sont aussis mobilisées en Hongrie. Notre syndicat et 18 autres organisations manifesteront le 7 novembre 2009 à Budapest contre la scandaleuse politique de formation et le financement de l’école et des jardins d’enfants.

Le budget du système scolaire sera réduit de 65 milliards de Forint (236 millions d’euros). Les classes sont surchargées, des milliers de nos collègues sont au chômage, nos salaires sont ridicules et nos conditions de travail sont tragiques.

Cela ne peut pas continuer ! C’est pourquoi nous descendons dans la rue avec les parents d’élèves.

Erzsebet Nagy – Syndicat démocratique des enseignants.

Traduit de l’allemand par Gachet, HNS-info